par Gaudens » ven. 07 janv. 2022, 12:23
Bonjour Altior,
Voyons plusieurs de vos remarques ;
« J'ai du mal a vous suivre. Vous avez dit, et encore répété, que Trump (ou le "trumpisme") est associé à l'ultralibéralisme. J'avais, alors, compris que Biden en est moins associé. Vous avez manifesté votre apréhension pour l'un, d'où j'ai déduit votre propension pour l'autre. Puis, vous dites que ça vous est égal ou bien que tout cela ne vous interesse pas. »
Je suis d’accord avec votre première phrase :Biden est certainement moins libéral( au sens européen du terme) que Trump(voir son programme massif d’investissement pour faire repartir l’économie et soigner quelques plaies sociales,par exemple).Mais déduire que je serais(si j’étais citoyen américain) un partisan de Biden n’est pas exact :je n’apprécie pas ,tout particulièrement, qu’un homme faisant profession de catholicisme n’essaie apparemment pas du tout d’infléchir la position démocrate en matière d’avortement. Pour ne rien dire de sa connivence au moins passive aves le wokisme et le « Black lives matter ».Américain,je serais assez orphelin politiquement.
Vous ajoutez « Vous avez rejeté la théorie selon laquelle ultralibéralisme et marxisme sont les deux faces de la même monnaie. Alors, Biden devrait être plus proche du marxisme, non ? ».
Votre première assertion n’est pas exacte :je reconnais que les deux idéologies convergent dans le rejet de la conception chrétienne de la vie humaine et de la nécessaire alliance entre liberté et solidarité dans nos sociétés (sans compter leur échec commun en matière d’écologie environnementale).Et je ne vois pas ce qui relie votre première phrase à la seconde ;du reste Biden n’a strictement rien d’un marxiste,tout au plus d’un « libéral » au sens américain du terme.
Enfin, vous terminez en disant : »Selon moi (et, parait-il, selon la plupart de ceux qui essayent de comprendre la chose politique) Trump est plutôt conservateur (c'est à dire le contraire du libéralisme, et encore dans sa variante "ultra"), tandis que Biden est plus proche du libéralisme. Des deux, Biden est visiblement plus à gauche que Trump. Même l'argument que vous utilisiez, celui de l'Obamacare, le montre ».
Il me semble que notre perception du conservatisme diffère grandement :pour moi,un conservateur est quelqu’un qui respecte les institutions (que Trump a méprisé et bouleversé),qui veille à ne pas laisser des plans entiers de la société au bord de la route et qui tient le libéralisme économique en bride courte.Et qui évite de donner un scandale public dans sa vie privée,quelle qu’elle puisse être dans le fond . Tout ceci est le contraire du portrait robot de Trump. Pour ne rien dire de sa personnalité égocentrique,capricieuse et narcissique où je ne reconnais pas le style moral du conservateur typique ! Cela dit,il a bien le droit en effet de briguer à nouveau le pouvoir .
Et Biden , en libéral américain,est en effet plus à gauche que Trump, ce qui,vous l’avouerez,n’est pas une grande découverte.
Par ailleurs, Cinci ,la citation que vous donnez d’un M.Hedges, que je ne connais pas ,me parait témoigner d’une totale méconnaissance de ce qu’est la pensée marxiste. Il est vrai que les « French philosophers » que vous citez, appréciés dans les campus de l’ « ivy league » et ailleurs en Amérique,baignaient depuis leur apprentissage dans un marxisme (qu’on pourrait dire,en effet, culturel mais pas au sens où vous l’entendez) que personne autour d’eux n’osait discuter , sauf Raymond Aron et Hannah Arendt sans doute et quelques philosophes chrétiens comme Jean Guitton ou Jacques Ellul . Mais leur pensée déconstructiviste s’est développée bien plus en référence au structuralisme d ‘un Levi-Strauss qu’à la pensée marxiste.M.Hedges aurait,je crois bien, fait s’écrouler de rire tant les vrais penseurs marxistes que mon maitre Jacques Ellul,le meilleur sans doute des marxologues français voire européens en écrivant ce que vous citez :
« L'analyse marxiste est ainsi passée des départements d'économie (dont la plupart avaient de toute façon été accaparés par les idéologues du marché-libre) aux départements de littérature et de philosophie, ou elles ne menaceraient jamais les structures du pouvoir. »
L’analyse marxiste est en effet fondée sur le primat absolu des réalités économiques telles qu’elle les percevait :les forces de travail , leur évolution au gré de celle des techniques induisent des systèmes économique et des conflits de classe, au niveau de l’infrastructure.Tout le reste ,la superstructure, n’est qu’induit,sans autonomie, totalement secondaire, voire un simple « opium du peuple ».Le féminisme idéologique,les communautarismes divers et variés,le wokisme,auraient mérité un haussement d’épaule de Marx et Engels (peut-être pas de Lénine qui se serait demandé,plus finement,comment les utiliser en tacticien qu’il était
Bonjour Altior,
Voyons plusieurs de vos remarques ;
« J'ai du mal a vous suivre. Vous avez dit, et encore répété, que Trump (ou le "trumpisme") est associé à l'ultralibéralisme. J'avais, alors, compris que Biden en est moins associé. Vous avez manifesté votre apréhension pour l'un, d'où j'ai déduit votre propension pour l'autre. Puis, vous dites que ça vous est égal ou bien que tout cela ne vous interesse pas. »
Je suis d’accord avec votre première phrase :Biden est certainement moins libéral( au sens européen du terme) que Trump(voir son programme massif d’investissement pour faire repartir l’économie et soigner quelques plaies sociales,par exemple).Mais déduire que je serais(si j’étais citoyen américain) un partisan de Biden n’est pas exact :je n’apprécie pas ,tout particulièrement, qu’un homme faisant profession de catholicisme n’essaie apparemment pas du tout d’infléchir la position démocrate en matière d’avortement. Pour ne rien dire de sa connivence au moins passive aves le wokisme et le « Black lives matter ».Américain,je serais assez orphelin politiquement.
Vous ajoutez « Vous avez rejeté la théorie selon laquelle ultralibéralisme et marxisme sont les deux faces de la même monnaie. Alors, Biden devrait être plus proche du marxisme, non ? ».
Votre première assertion n’est pas exacte :je reconnais que les deux idéologies convergent dans le rejet de la conception chrétienne de la vie humaine et de la nécessaire alliance entre liberté et solidarité dans nos sociétés (sans compter leur échec commun en matière d’écologie environnementale).Et je ne vois pas ce qui relie votre première phrase à la seconde ;du reste Biden n’a strictement rien d’un marxiste,tout au plus d’un « libéral » au sens américain du terme.
Enfin, vous terminez en disant : »Selon moi (et, parait-il, selon la plupart de ceux qui essayent de comprendre la chose politique) Trump est plutôt conservateur (c'est à dire le contraire du libéralisme, et encore dans sa variante "ultra"), tandis que Biden est plus proche du libéralisme. Des deux, Biden est visiblement plus à gauche que Trump. Même l'argument que vous utilisiez, celui de l'Obamacare, le montre ».
Il me semble que notre perception du conservatisme diffère grandement :pour moi,un conservateur est quelqu’un qui respecte les institutions (que Trump a méprisé et bouleversé),qui veille à ne pas laisser des plans entiers de la société au bord de la route et qui tient le libéralisme économique en bride courte.Et qui évite de donner un scandale public dans sa vie privée,quelle qu’elle puisse être dans le fond . Tout ceci est le contraire du portrait robot de Trump. Pour ne rien dire de sa personnalité égocentrique,capricieuse et narcissique où je ne reconnais pas le style moral du conservateur typique ! Cela dit,il a bien le droit en effet de briguer à nouveau le pouvoir .
Et Biden , en libéral américain,est en effet plus à gauche que Trump, ce qui,vous l’avouerez,n’est pas une grande découverte.
Par ailleurs, Cinci ,la citation que vous donnez d’un M.Hedges, que je ne connais pas ,me parait témoigner d’une totale méconnaissance de ce qu’est la pensée marxiste. Il est vrai que les « French philosophers » que vous citez, appréciés dans les campus de l’ « ivy league » et ailleurs en Amérique,baignaient depuis leur apprentissage dans un marxisme (qu’on pourrait dire,en effet, culturel mais pas au sens où vous l’entendez) que personne autour d’eux n’osait discuter , sauf Raymond Aron et Hannah Arendt sans doute et quelques philosophes chrétiens comme Jean Guitton ou Jacques Ellul . Mais leur pensée déconstructiviste s’est développée bien plus en référence au structuralisme d ‘un Levi-Strauss qu’à la pensée marxiste.M.Hedges aurait,je crois bien, fait s’écrouler de rire tant les vrais penseurs marxistes que mon maitre Jacques Ellul,le meilleur sans doute des marxologues français voire européens en écrivant ce que vous citez :
« L'analyse marxiste est ainsi passée des départements d'économie (dont la plupart avaient de toute façon été accaparés par les idéologues du marché-libre) aux départements de littérature et de philosophie, ou elles ne menaceraient jamais les structures du pouvoir. »
L’analyse marxiste est en effet fondée sur le primat absolu des réalités économiques telles qu’elle les percevait :les forces de travail , leur évolution au gré de celle des techniques induisent des systèmes économique et des conflits de classe, au niveau de l’infrastructure.Tout le reste ,la superstructure, n’est qu’induit,sans autonomie, totalement secondaire, voire un simple « opium du peuple ».Le féminisme idéologique,les communautarismes divers et variés,le wokisme,auraient mérité un haussement d’épaule de Marx et Engels (peut-être pas de Lénine qui se serait demandé,plus finement,comment les utiliser en tacticien qu’il était