par Gaudens » dim. 04 juin 2023, 19:22
Un simple récit (pour un titre de fil modifié...) :
Ce matin, messe dans une abbaye bénédictine que je n’ai jamais perdue de vue depuis des décennies. Elle semblait encore prospère il y a dix ou quinze ans malgré un évident manque de vocations tant du côté des moines que celui des moniales de l’abbaye-sœur toute proche et réunies à eux lors des messes dominicales.
Impression très triste de communautés finissantes. Neuf moines valides dont le plus jeune devait avoir dans les soixante ans, et sept religieuses de mêmes générations. Même un des plus jeunes que j’avais connu jadis bibliothécaire et amateur de grandes randonnées cyclistes dans ce magnifiques paysages s’aide maintenant d’une canne. Dans les regards de trois des moines après la messe j’ai cru lire du désarroi.
Pourquoi ce déclin dans des communautés jugées si vivantes quand j’étais étudiant ? Je ne peux m’empêcher d’y voir l’issue d’un éloignement trop marqué de la tradition bénédictine, perceptible au moins dans la liturgie, à laquelle le bon gout bénédictin épargnait quand même des dérives trop évidentes ailleurs. Perceptible aussi depuis longtemps déjà dans l’abandon de la tenue quotidienne (pas l’habit de choeur, ample coule noire de cette abbaye affiliée à la Congrégation du Subiaco), remplacé par un assez triste habit de prisonnier, pensais-je. Perceptible sans doute aussi par un compagnonnage discret avec un certain progressisme, certes dans une version bien modérée.
Un test : la librairie boutique réduite à sans doute un petit quart de celle qu’elle était naguère, avec quelques pépites (à mes yeux) comme un livre de l’historien Christophe Dickès (KTO , Storiavoce) sur les grands papes qui ont changé l’histoire (dernier commenté, Saint jean-Paul II) ou le Pari bénédictin de Rod Dreher, aucun livre de ou sur feu pape Benoit XVI mais beaucoup sur ou du pape François, un ou deux de l’inévitable Frédéric Lenoir et surtout, étonnamment, quatre livres de la femme rabbin libérale (j’imagine qu’on ne dit pas rabbine) Delphine Horvilleux, seule de son genre en France, celle que les média adorent inviter (peut-être pour faire honte aux méchants catholiques qui n’ordonnent que des hommes ). Est-ce avec ce genre de littérature qu’on peut présenter la foi catholique aux visiteurs non spécifiquement catholiques de ce lieu? Evidemment, le choix des titres n’est pas nécessairement celui des moines officiellement maitres des lieux, si peu maitres d’ailleurs qu’ils ont récemment aménagé dans les bâtiments de sœurs devenus trop grands pour elles et pour eux.
Bien sûr tout cela n’est que l’aspect extérieur des choses et ce qui s’est noué ces dernières décennies est peut-être autre. Tout simplement aussi le terrain fertile autour d’eux s’est-il asséché sans qu’une vraie prise de consciences ait eu lieu . Thème du livre de Dreher acquis ce matin dans la librairie en question.
Prions en tous cas l’Esprit-Saint pour ces communautés finissantes à vue humaine. Ne peut-Il pas faire des vivants des pierres du désert elles-mêmes ?
Un simple récit (pour un titre de fil modifié...) :
Ce matin, messe dans une abbaye bénédictine que je n’ai jamais perdue de vue depuis des décennies. Elle semblait encore prospère il y a dix ou quinze ans malgré un évident manque de vocations tant du côté des moines que celui des moniales de l’abbaye-sœur toute proche et réunies à eux lors des messes dominicales.
Impression très triste de communautés finissantes. Neuf moines valides dont le plus jeune devait avoir dans les soixante ans, et sept religieuses de mêmes générations. Même un des plus jeunes que j’avais connu jadis bibliothécaire et amateur de grandes randonnées cyclistes dans ce magnifiques paysages s’aide maintenant d’une canne. Dans les regards de trois des moines après la messe j’ai cru lire du désarroi.
Pourquoi ce déclin dans des communautés jugées si vivantes quand j’étais étudiant ? Je ne peux m’empêcher d’y voir l’issue d’un éloignement trop marqué de la tradition bénédictine, perceptible au moins dans la liturgie, à laquelle le bon gout bénédictin épargnait quand même des dérives trop évidentes ailleurs. Perceptible aussi depuis longtemps déjà dans l’abandon de la tenue quotidienne (pas l’habit de choeur, ample coule noire de cette abbaye affiliée à la Congrégation du Subiaco), remplacé par un assez triste habit de prisonnier, pensais-je. Perceptible sans doute aussi par un compagnonnage discret avec un certain progressisme, certes dans une version bien modérée.
Un test : la librairie boutique réduite à sans doute un petit quart de celle qu’elle était naguère, avec quelques pépites (à mes yeux) comme un livre de l’historien Christophe Dickès (KTO , Storiavoce) sur les grands papes qui ont changé l’histoire (dernier commenté, Saint jean-Paul II) ou le Pari bénédictin de Rod Dreher, aucun livre de ou sur feu pape Benoit XVI mais beaucoup sur ou du pape François, un ou deux de l’inévitable Frédéric Lenoir et surtout, étonnamment, quatre livres de la femme rabbin libérale (j’imagine qu’on ne dit pas rabbine) Delphine Horvilleux, seule de son genre en France, celle que les média adorent inviter (peut-être pour faire honte aux méchants catholiques qui n’ordonnent que des hommes ). Est-ce avec ce genre de littérature qu’on peut présenter la foi catholique aux visiteurs non spécifiquement catholiques de ce lieu? Evidemment, le choix des titres n’est pas nécessairement celui des moines officiellement maitres des lieux, si peu maitres d’ailleurs qu’ils ont récemment aménagé dans les bâtiments de sœurs devenus trop grands pour elles et pour eux.
Bien sûr tout cela n’est que l’aspect extérieur des choses et ce qui s’est noué ces dernières décennies est peut-être autre. Tout simplement aussi le terrain fertile autour d’eux s’est-il asséché sans qu’une vraie prise de consciences ait eu lieu . Thème du livre de Dreher acquis ce matin dans la librairie en question.
Prions en tous cas l’Esprit-Saint pour ces communautés finissantes à vue humaine. Ne peut-Il pas faire des vivants des pierres du désert elles-mêmes ?