par Fée Violine » mer. 22 juil. 2020, 9:53
Intéressante réflexion de Koztoujours dans "La Vie" :
Avons-nous choisi la vie ?
Le virus qui nous atteint n’a pas abandonné son rôle de révélateur de nos sociétés et de leurs régimes. Aux États-Unis, il vient surinfecter la plaie béante qui divise le pays. L’absurde politisation du port du masque en témoigne déjà et il n’est pas forcément étranger au mouvement Black Lives Matter tant ce sont, là-bas aussi, les minorités raciales qui paient le plus lourd tribut à la pandémie.
Mais alors que celle-ci a connu un regain aux États-Unis, qui prennent le chemin effarant de la catastrophe sanitaire et des 100.000 contaminations quotidiennes, cette crise révèle encore le coût des atermoiements entre la préservation des vies humaines et la sauvegarde des affaires.
Notre « vieille Europe » avec son bagage humaniste n’a pas à rougir de ses choix, elle qui a très majoritairement privilégié la vie. Cependant, le philosophe Olivier Rey pose une belle question lorsqu’il pointe une « idolâtrie de la vie ». Question insolente d’ailleurs pour un milieu chrétien qui semble parfois défendre « la vie » comme un absolu. Pourtant, lorsque Jésus proclame « Je suis la Vie », il annonce bien autre chose que nos qualités biologiques. Quelle est donc cette vie que nous avons sauvegardée ? La vie se résume-t-elle à la vie organique ? Suffit-il de ne pas être morts pour être vivants ? Voulons-nous vivre à tout prix ou sommes-nous encore capables de mourir pour quelque chose ?
L’opposition ne se borne donc pas à la protection de la vie face à celle du business à travers l’obsession de ce monde pour la « reprise de l’économie », mais, au-delà, entre l’être en vie et l’être vivant. La situation des personnes âgées dans certaines maisons de retraite l’a dramatiquement illustré : est-ce une vie que nous avons sauvée lorsque l’un ou l’une de nos aînés est resté alité dans une chambre étroite sans visite ni activité pendant de longues journées ? Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, s’interrogeait encore sur un « État bienveillant (qui peut aussi s’avérer) envahissant et disciplinaire que l’État totalitaire ». N’est-ce pas le risque d’un État qui ne préserve guère qu’une vie organique ?
Tout est toujours affaire de mesure, mais ces questions, qui dépassent la crise actuelle, devraient guider nos choix lorsque, c’est à craindre, nous verrons sur notre sol une résurgence de l’épidémie. Convenons néanmoins qu’il faut encore être en vie pour avoir la liberté de se les poser.
Intéressante réflexion de Koztoujours dans "La Vie" :
[quote]Avons-nous choisi la vie ?
Le virus qui nous atteint n’a pas abandonné son rôle de révélateur de nos sociétés et de leurs régimes. Aux États-Unis, il vient surinfecter la plaie béante qui divise le pays. L’absurde politisation du port du masque en témoigne déjà et il n’est pas forcément étranger au mouvement Black Lives Matter tant ce sont, là-bas aussi, les minorités raciales qui paient le plus lourd tribut à la pandémie.
Mais alors que celle-ci a connu un regain aux États-Unis, qui prennent le chemin effarant de la catastrophe sanitaire et des 100.000 contaminations quotidiennes, cette crise révèle encore le coût des atermoiements entre la préservation des vies humaines et la sauvegarde des affaires.
Notre « vieille Europe » avec son bagage humaniste n’a pas à rougir de ses choix, elle qui a très majoritairement privilégié la vie. Cependant, le philosophe Olivier Rey pose une belle question lorsqu’il pointe une « idolâtrie de la vie ». Question insolente d’ailleurs pour un milieu chrétien qui semble parfois défendre « la vie » comme un absolu. Pourtant, lorsque Jésus proclame « Je suis la Vie », il annonce bien autre chose que nos qualités biologiques. Quelle est donc cette vie que nous avons sauvegardée ? La vie se résume-t-elle à la vie organique ? Suffit-il de ne pas être morts pour être vivants ? Voulons-nous vivre à tout prix ou sommes-nous encore capables de mourir pour quelque chose ?
L’opposition ne se borne donc pas à la protection de la vie face à celle du business à travers l’obsession de ce monde pour la « reprise de l’économie », mais, au-delà, entre l’être en vie et l’être vivant. La situation des personnes âgées dans certaines maisons de retraite l’a dramatiquement illustré : est-ce une vie que nous avons sauvée lorsque l’un ou l’une de nos aînés est resté alité dans une chambre étroite sans visite ni activité pendant de longues journées ? Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, s’interrogeait encore sur un « État bienveillant (qui peut aussi s’avérer) envahissant et disciplinaire que l’État totalitaire ». N’est-ce pas le risque d’un État qui ne préserve guère qu’une vie organique ?
Tout est toujours affaire de mesure, mais ces questions, qui dépassent la crise actuelle, devraient guider nos choix lorsque, c’est à craindre, nous verrons sur notre sol une résurgence de l’épidémie. Convenons néanmoins qu’il faut encore être en vie pour avoir la liberté de se les poser.
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