Thurar a écrit : ↑dim. 03 janv. 2021, 19:21
Le peuple a dit non au référendum sur la Constitution européenne... mais on lui a imposé quand même. Comment vous appelez ça, Kerygme ?
.
"Quel rapport avec la choucroute ?" répondrais-je.
Pathos a écrit : ↑dim. 03 janv. 2021, 19:03
Le peuple est-il souverain ?
On peut dire que non en l'espèce... et à bien d'autres occasions similaires.
Je suis idéologique là ?
Totalement puisque vous ramenez à une propagande ce qui n'est qu'un évènement local afin de permettre la publication de sources toujours très "spécialisées" et des théories qui les complètent.
Je ne comprends pas votre interpellation puisque je suis le premier à dire que nous sommes dans une oligarchie de fait, sauf que je ne brode pas autour. A moins que vous ayez de nouvelles théories à diffuser ?
Donc pour ceux qui souhaitent comprendre la situation avant qu'elle ne soit totalement déformée ou récupérée :
Quelques détails pour planter le décor. Tout d'abord le rapprochement des collectivités locales n’est pas un projet nouveau dans l’histoire politique régionale puisqu'elle date déjà des années 1930. Puis, c'est l'Alsace - dans sa collégialité - qui avait proposé la fusion des deux départements pour rester une région et ne pas être intégrée dans le projet de ce qui s'appellera plus tard le Grand-Est.
Pour la suite je réponds aux affirmations erronées.
En 2013, année du référendum, la fusion ne concernait que les collectivités telles que le conseil régional d'Alsace, et les deux conseils généraux. Bien que le "oui" était majoritaire à 57% sur la moyenne des deux départements (
source officielle , car les journaux donnent tout et leur contraire) ce sont les conditions pour son approbation qui n'ont pas été remplies :
- être majoritaire dans
les deux départements (au moins 50% des suffrages exprimés)
- obtenir les voix d'au moins 25% des inscrits
dans les deux départements.[/list]
Le Haut-Rhin avait voté majoritairement pour le non (par refus de voir ses compétences départementales filer dans le Bas-Rhin) avec 55% des suffrages exprimés mais qui représentait seulement 20% des inscrits.
Le Bas-rhin a voté majoritairement pour le oui à 67% mais ne représentait qu'environ 23% des inscrits.
Le oui (moyenne à 57%) ne peut l'emporter car il ne remplit pas les deux conditions.
Et en terme de participation ce ne fut pas le raz-de-marée prévu par les analystes (rien d'anomal, la routine quoi) avec une abstention régionale d'environ 64%.
Mais quelle surprise ? Et bien non, tout simplement parce que nos antagonismes ont prévalu; ce n'est pas plus compliqué que cela. Et pour la même raison le siège de la CEA n'a toujours pas été décidé, CEA qui est à dissocier du référendum de 2013 car n'ayant aucun rapport, mais aboutissant à la proposition qu'avait faite l'Alsace avant son démantèlement.
Pour avoir un début de compréhension sur le pourquoi de 2013 :
Fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin : le mariage des frères ennemis. Cela m'a même surpris de voir qu'un journal non local puisse faire cette simple analyse, son auteur a du faire son job de journaliste.
Autant dire que le résultat de ce référendum était connu d'avance et n'a pas mobilisé, mais il est bon qu'il ait eu lieu ne serait-ce que pour que nous en tirions les conséquences a posteriori. Comme le disait Robert Heitz : “C'est l'histoire de l'Alsace qui, très souvent, justifie les Alsaciens.”.
Nécessité a donc fait loi.
Alors face à ce démantèlement des régions - auquel nous n'avons pas vraiment cru, nous concernant, il faut le reconnaitre - nous assumons notre erreur passée et nous faisons front commun en décidant de faire renaitre l'Alsace; nous aurons bien le temps pour reprendre nos chamailleries après ... en famille.
Ce n'est certes pas encore un retour à la situation d'avant janvier 2016 mais c'est le premier pas, soyez en certain. Bas-rhinois et Haut-rhinois ont retenu les conséquences de cette dissension.
Y a t'il eu perte de souveraineté du peuple ? De notre point de vue c'est l'inverse, nous reprenons la main en secouant nos élus (maires, députés, conseillers généraux et régionaux) de la façon la plus directe. Que chacun s'interroge : combien de foi a t'on saisit son député ou est-on allé à sa permanence pour exprimer un désaccord avec un projet de loi ? Il ne s'agit pas d'agiter le mouchoir de la souveraineté pour se contenter de râler à la Française, il faut aussi la vivre pour qu'elle existe. A défaut nous n'aurons que les politiciens que nous méritons.
Et pour obtenir gain de cause, nous utilisons pour cela un levier convaincant : l'économie. Et je n'aborde pas le budgétaire, vous seriez surpris de voir dans quelles mesures nous limitons certains déficits nationaux avec nos excédents (la sécu par exemple).
Alors oui propos idéologiques, car c'est ramener (encore) une actualité typiquement régionale à des sources sur le grand complot international, sur la perte de souveraineté populaire (qui est plutôt la conséquence de son désintérêt) pour servir un discours alarmiste dont la seule finalité est de râcler des voix afin de survivre politiquement : M. Philippot n'est que le Brutus de Mme Lepen comme l'a été M. Menard pour son père.
Faut-il cesser de les nourrir après minuit ?
En tous les cas ces réactions me renforcent dans une certitude, il faut vraiment aller plus loin dans l'autodétermination pour que personne ne décide à notre place : à l'image de nos voisins les länders Allemands ou des cantons Suisses puisque la prétendue décentralisation a été une vaste fumisterie. La preuve, l'État maintient ses deux préfectures en Alsace et les sous-préfectures existent encore au niveau national (et coûtent au contribuable).
Surprenant qu'un visionnaire prétendant à de hautes responsabilités discerne des nébuleuses lointaines mais pas une réalité proche de chez lui.
Il est bien connu que les loups ne se mangent pas entre eux, et je ne crois pas plus à ce grand fantasme - bien Français - de l'homme providentiel.
PS : Merci à P., paroissienne et élue régionale, qui a bien voulu combler quelques oublis.