Bonjour Ermite moderne,
(je n'avais pas pris le temps de vous saluer, un peu « remonté » contre votre message, je vous présente mes excuses)
Je me permets de décortiquer votre message dans un ordre épars parce que votre posture et votre réflexion qui en est issue sont, pour le coup, aussi intéressantes qu'intelligentes.
Vous avez raison, j'ai commis une maladresse. [...]
Ce « japonisme » est tout à votre honneur. Je crois – et j'espère – que mon orgueil sera épargné de la flatterie d'avoir « eu raison » comme vous m'accordez ici le point de la justesse. Néanmoins, si je devais m'en remplir – que Dieu m'en garde – ce serait davantage car ravi que mon message (un peu trop) véhément vous pemette de porter un regard éclairé sur votre propre parole. Ainsi, ce n'est pas tant pour moi que je me réjouis, mais pour vous.
J'essaierai de lire et réfléchir davantage la prochaine fois [...] Puis n'étant pas spécialement cultivé, je pense que ça ne m'empêche d'y voir clair sur certains sujets. [...]
Voilà à quoi nous aspirons avec ce formidable outil qu'est
notre Cité catholique : se rapprocher de notre Seigneur et de ses enseignements, accéder à sa parole, ouvrir l'appétit du savoir, stimuler notre intellect sur des sujets variés, se questionner, etc. Pourvu que l'on accepte la possibilité d'avoir raison comme celle d'avoir tort, deux axiomes indispensables à la cordialité des échanges et la qualité de notre argumentation pour s'élever vers la contemplation de la Vérité.
Aussi, sur votre « culture », nous sommes tous
spécialement cultivés, au contraire. La spécialité de cette culture est celle qui affirme notre condition unique, car le Seigneur nous accueille en tant que Je, que tous ces Je forment le Nous », le Nous, le peuple de Dieu qui osons dire « oui » au Seigneur. Ainsi, vous me permettrez de vous répondre que vous aussi
spécialement cultivé que moi...
J'ai bien conscience que vous cherchez à mesurer la superficie de votre
jardin – j'imagine que c'est du potager dans notre tête puisque vous me parler de « cultiver » – à quantifier votre récolte en absolu.
Alors, je vous vous assure que je suis aussi peu cultivé que vous...
Ne soyez pas si petit, vous n'êtes pas si grand.
En revanche, j'assume mes positions sociétales [...] J'ai ce parti pris, et je l'assume. ( mais c'est un autre sujet ) J'avoue que j'ai beaucoup de mal avec les difficultés que nous traversons. Ce n'est pas de la sensiblerie, je pense.
Je vous félicite de tenir vos convictions dans un climat qui n'est pas propice à la
survie, osons le mot, de celles-ci. Je vous encourage dans votre démarche. Pour ainsi dire, je partage vos craintes concernant le futur de notre société et je soutiens votre analyse en présence : « ce n'est pas de la sensiblerie » que de dresser ce bilan, en effet.
Même si j'ai déformé le message, je pense quand même que notre société est très critiquable.
Vous avez plein droit à la formulation d'une critique et même le plein droit de la défendre. J'oserais même dire que vous avez la liberté de vous faire une idée erronée de ce qu'est
une critique, de ce qu'est
une bonne critique. Mais il est en l'espèce de mon devoir d'interlocuteur que de vous objecter que vous vous faites une idée erronée de la critique dans ce contexte.
À mon sens, les deux propositions de votre phrase ne peuvent être
logiquement liées par un quelconque moyen. Un message déformé ne saurait permettre d'appuyer votre critique de la société autant que l'émission d'une critique ne doit conduire à déformer la pensée de l'objet critiqué. Cela reviendrait, dans ces deux cas, à user de moyens détournés et fallacieux pour arriver à sa fin.
Je précise que je respecte ceux qui ont des opinions différentes des miennes. En général, ce sont les miennes qui ne sont pas respectées.
Votre règle de conduite est extrêmement bonne à suivre. Nous devrions tous nous en inspirer, vous compris car, j'imagine, que celle-ci est difficile à tenir en toute circonstance : « celui d’entre [nous] qui est sans péché, qu’il soit le premier à [...] jeter une pierre. »
Je vous souhaite de parvenir à atteindre les objectifs que vous vous fixez. Qu'ils puissent museler d'autant plus ceux qui châtient votre parole actuelle. Et que cela renforce la sagesse et la quiétude de votre parole de demain.