par cmoi » mer. 03 févr. 2021, 7:31
En effet, cela n’est pas important - jusqu’à un certain point, évidemment...
C’est un choix à faire au départ, ensuite ce qui compte c’est le rythme et sachant qu’une forme fixe (il n’y a pas que l’alexandrin !) en donne une trame sur laquelle nous ne faisons plus alors qu’une variation en ce que nous nous privons ainsi et délibérément d’une des possibilités (ou de toutes les autres) pour en impulser un, soit pour mettre en valeur les autres comme en dedans, on peut même s’en servir pour le faire oublier, soit pour magnifier celui codifié.
Pour en revenir à ce vers, j’ai une nouvelle proposition qui reprend l’idée première, qui en élimina donc d’autres et qui en soi paraissait un bon choix.
Ce n’était pas que la répétition du mot « cœur » qui était gênante, en ce qui concerne l’expression, elle traduisait autre chose. Elle a évité l’opposition « cœur de pierre/cœur de chair », belle en soi mais qui a trop été utilisée et qui donc a perdu son lustre. On est obligé de tenir compte des anciens quand on écrit, ainsi qui peut maintenant écrire « étrange et pénétrant » sans assumer pleinement que ce soit faire aussi un clin d’œil à Verlaine ?
Or ce qui peut ne pas être désiré ni à propos...
Du coup, priver cette opposition d’une de ses parties, le contraire n’aurait pas convenu, c’est presque mettre en doute qu’elle soit celle d’un cœur – car pour être de pierre il n’en restait pas moins un cœur, dans l’expression native.
Je sais, cela peut paraître des chipotages, mais la beauté, la fluidité et la réussite du résultat final tiennent à ces détails infimes et sous-entendus que chacun ressent inconsciemment. Ainsi peut-on parfois écrire 50 vers en 20 minutes et passer des heures sur un seul vers.
Certains choix s’imposent comme naturellement (ainsi pour moi, « dorénavant et à jamais » dans son premier poème) d’autres fois cela prend plus de temps pour trouver...
Bon, j’en viens à ma proposition, mais je n’en ferais plus car n’ayant pas encore sauf erreur et presque heureusement (car ce poème répond avant tout à sa propre sensibilité) « la forme qui s’impose naturellement » je préfère laisser Thomas la trouver car ce n’est pas mon poème et ne voulant pas faire exprès de m’en éloigner, je dirai que si je m’en approche seulement, c’est dangereux et peut être gênant pour lui :
« Elle perce le cœur et en attendrit la chair »
Elle supprime toute comparaison qui n’existait pas, conserve la rime et l’idée. Il ne me semble pas que l’allusion possible à cupidon soit gênante... Peut-être sera-t-elle pour vous, Thomas, la bonne ?
Je ne le saurai et ne la trouverai telle que si elle l’est pour vous. Car je n’ai pu m’empêcher ce matin de me prêter au jeu de la chercher...
En effet, cela n’est pas important - jusqu’à un certain point, évidemment...
C’est un choix à faire au départ, ensuite ce qui compte c’est le rythme et sachant qu’une forme fixe (il n’y a pas que l’alexandrin !) en donne une trame sur laquelle nous ne faisons plus alors qu’une variation en ce que nous nous privons ainsi et délibérément d’une des possibilités (ou de toutes les autres) pour en impulser un, soit pour mettre en valeur les autres comme en dedans, on peut même s’en servir pour le faire oublier, soit pour magnifier celui codifié.
Pour en revenir à ce vers, j’ai une nouvelle proposition qui reprend l’idée première, qui en élimina donc d’autres et qui en soi paraissait un bon choix.
Ce n’était pas que la répétition du mot « cœur » qui était gênante, en ce qui concerne l’expression, elle traduisait autre chose. Elle a évité l’opposition « cœur de pierre/cœur de chair », belle en soi mais qui a trop été utilisée et qui donc a perdu son lustre. On est obligé de tenir compte des anciens quand on écrit, ainsi qui peut maintenant écrire « étrange et pénétrant » sans assumer pleinement que ce soit faire aussi un clin d’œil à Verlaine ?
Or ce qui peut ne pas être désiré ni à propos...
Du coup, priver cette opposition d’une de ses parties, le contraire n’aurait pas convenu, c’est presque mettre en doute qu’elle soit celle d’un cœur – car pour être de pierre il n’en restait pas moins un cœur, dans l’expression native.
Je sais, cela peut paraître des chipotages, mais la beauté, la fluidité et la réussite du résultat final tiennent à ces détails infimes et sous-entendus que chacun ressent inconsciemment. Ainsi peut-on parfois écrire 50 vers en 20 minutes et passer des heures sur un seul vers.
Certains choix s’imposent comme naturellement (ainsi pour moi, « dorénavant et à jamais » dans son premier poème) d’autres fois cela prend plus de temps pour trouver...
Bon, j’en viens à ma proposition, mais je n’en ferais plus car n’ayant pas encore sauf erreur et presque heureusement (car ce poème répond avant tout à sa propre sensibilité) « la forme qui s’impose naturellement » je préfère laisser Thomas la trouver car ce n’est pas mon poème et ne voulant pas faire exprès de m’en éloigner, je dirai que si je m’en approche seulement, c’est dangereux et peut être gênant pour lui :
[i]« Elle perce le cœur et en attendrit la chair »[/i]
Elle supprime toute comparaison qui n’existait pas, conserve la rime et l’idée. Il ne me semble pas que l’allusion possible à cupidon soit gênante... Peut-être sera-t-elle pour vous, Thomas, la bonne ?
Je ne le saurai et ne la trouverai telle que si elle l’est pour vous. Car je n’ai pu m’empêcher ce matin de me prêter au jeu de la chercher...