30 mai : Sainte Jeanne d'Arc

[ami de la Miséricorde]

Chers amis ,

Sainte Jeanne dont c'est la fête aujourd'hui a été proclamée patronne secondaire de la France après Notre Dame de l 'Assomption patronne principale par Pie XI le 2 mars 1922 .


LITANIES DE STE JEANNE D'ARC


Seigneur, ayez pitié de nous. (bis)
Jésus-Christ,ayez pitié de nous. (bis)
Seigneur, ayez pitié de nous. (bis)
Jésus-Christ,écoutez-nous. (bis)
Jésus-Christ , exaucez-nous. (bis)
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu,
Ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu , ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu ,priez pour nous.
Notre-Dame de l'Assomption, patronne principale de la France,
Priez pour nous.
Saint Michel Archange, patron et spécial protecteur de la France,
Priez pour nous.
Sainte Catherine d'Alexandrie, Vierge et Martyre,
Priez pour nous.
Sainte Marguerite d'Antioche, Vierge et Martyre,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, choisie par Dieu à D o m r é m y ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, avertie par Saint Michel Aarchange et ses Anges,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, docile à l'appel de Dieu ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, confiante et soumise à vos Voix ,
Priez pour nous .
Sainte Jeanne d'Arc, modèle de vie familiale et laborieuse ,
Priez pour nous
Sainte Jeanne d'Arc, modèle de vos compagnes ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, fidèle dévote à Notre-Dame de B e r m o n t ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, qui faisiez vos délices de la Sainte Eucharistie ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, modèle de générosité au service de Dieu ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, exemple de fidélité à la Vocation divine ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, modèle d'union dans l'action ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, vierge et guerrière ,
Priez pour nous .
Sainte Jeanne d'Arc, modèle de bravoure et de pureté dans les camps
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, modèle de nos soldats ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, compatissante envers tous ceux qui souffrent ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, salut d'Orléans ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, gloire de Reims ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, libératrice de la Patrie ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, trahie et prisonnière à Compiègne ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, pure et patiente en votre prison ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, héroïque et vaillante devant vos juges ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, seule avec Dieu à l'heure du supplice ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc, martyre de Rouen ,
Priez pour nous.
Sainte Jeanne d'Arc et Sainte Thérèse de Lisieux , patronnes de la France,
Priez pour nous.
Tous les saints et saintes de France ,
Intercédez pour nous.

Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu qui effacez le péché du monde, ayez pitié de nous

V. Priez pour nous Sainte Jeanne d'Arc.
R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions : O Dieu qui avez suscité d'une manière admirable la Vierge de D o m r é m y ,
Sainte Jeanne d'Arc, pour la défense de la Foi et de la Patrie,
Faites, nous vous en prions,
Que par son intercession l'Eglise triomphe des assauts de ses ennemis
Et jouisse d'une paix durable.
Par Jésus-Christ, Notre-Seigneur.
Amen .


JE VOUS SALUE JEANNE D'ARC

Je vous salue Jeanne D’Arc , Sainte de la Patrie
Le Seigneur est avec vous,
Vous êtes bénie entre tous les enfants de France ,
Et Jésus , Roi du Ciel et de la France est béni ,
Sainte Jeanne d’Arc , Patronne de France ,
Faites de nous de vos amis
Soutenez – nous dans nos combats ,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen .


A JEANNE D'ARC

Quand le Dieu des armées te donnant la victoire
Tu chassas l’étranger et fis sacrer le roi ,
Jeanne , ton nom devint célèbre dans l’histoire ,
Nos plus grands conquérants pâlirent devant toi .
Mais ce n’était encore qu’une gloire éphémère ,
Il fallait à ton nom l’auréole des Saints ,
Aussi le Bien – Aimé t’offrit sa coupe amère,
Et tu fus comme lui rejeté des humains .

Union de prière
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

[patrick_mtl]

Salut!

La dernière prière:

Quand le Dieu des armées te donnant la victoire

Est un poème écrit par sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. J'aime beaucoup cette courte prière qui donne un sens a nos moments de souffrances et de combat spirituel.

a+

patrick

[coeurderoy]

8 mai 1429, Libération d'Orléans

23 mai 1430, Jeanne d'Arc est capturée au pont de Compiègne

30 mai 1431, Bûcher de Rouen

C'est un peu le triptyque des mystères Joyeux, Douloureux, Glorieux d'une sainte dont les exploits (ceux de Dieu sur notre France), se seront accomplis au temps des vergers en fleurs, des chants d'oiseaux dans le ciel printanier... Christine de Pisan, âgée et retirée au monastère de Poissy composa un poème en l'honneur de la Pucelle "L'an mil quatre cent vingt et neuf, reprins a luire le soleil..." Soleil du renouveau d'un pays exsangue, soleil qui, bien avant d'être l'emblème du Bourbon que l'on sait, fut celui du jeune dauphin Charles "le bien servi".

La ville de Compiègne, comme Rouen ou Orléans (sans parler de Reims...) garde le souvenir du passage de Jeanne en ses murs.
En juillet 1429, alors que Charles VII, fraîchement couronné envoie ses hérauts, les magistrats de la ville envoient une délégation au nouveau souverain, alors à Crépy-en-Valois. Dès le 11 août la délégation municipale tente un bras de fer pour échapper à son obéissance directe en présentant la position de Compiègne vis-à-vis du Duc de Bourgogne. Devant le refus du roi de négocier, la ville se soumet le 15 août et, deux jours plus tard les clefs lui en sont remises .
Charles VII accorde son pardon et octroie des privilèges permettant aux responsables urbains de...lever des impôts pour la fortification de la ville menacée par les troupes bourguignonnes.

18 août 1429 : entrée solennelle du Roi, accompagnée de Jeanne dans la ville.

Hiver 1429-1430 : les habitants complètent le système de défense à l'initiative de Guillaume de Flavy, lieutenant du Gouverneur militaire.

Printemps 1430 : les choses se précipitent : les troupes du duc de Bourgogne assiègent Choisy-au-Bac, pont sur l'Aisne, bastion avancé de Compiègne.

13 mai : Jeanne entre dans la ville et reçoit "trois pièces de vin", présent habituel pour les personnages de quelconque importance.

Après deux tentatives infructueuses pour dégager la ville, Jeanne retourne à Crépy chercher des renforts. Le 23 elle revient à Compiègne, faiblement escortée.
De concert avec Guillaume de Flavy, capitaine de la cité, elle tente une sortie, franchit l'Oise pour surprendre les Bourguignons établis à quelques encablures de là . Surpris, les assiégeants se ressaisissent et reçoivent les renforts des troupes de Jean de Luxembourg postées dans les environs.
Jeanne et ses compagnons, postés en arrière-garde, voient leur retraite coupée par un contingent anglais qui bloque l'accès du pont par lequel ils étaient sortis.

Perceval de Cagny, chroniqueur : "Le capitaine de la place, voyant la grande multitude de Bourguignons et Anglais, près d'entrer sur le pont, pour la crainte qu'il avait de la perte de sa place, fit lever le pont de la ville et fermer la porte, et ainsi demeura la Pucelle enfermée dehors (sic) et peu de ses gens avec elle"
Désarçonnée par le Bâtard de Wandomme, un homme de Jean de Luxembourg qui tire sur sa huque de drap d'or, Jeanne est immobilisée au sol et désarmée.

Le camp bourguignon exulte : "La pucelle fut menée à grande joie vers le duc qui venait à toute diligence à l'aide et au secours de ses gens. Il fut fort joyeux de sa prise pour le grand nom qu'elle avait, car il semblait à plusieurs de son parti que ses oeuvres ne puissent être que miraculeuses" : Jean Lefèvre de Saint-Rémy, témoin oculaire de l'évènement.

Cet évènement décisif apparait ainsi dans les archives municipales : "A Jehan le Borgne, tonnelier, pour lui et ses aides, pour XXXII pavois par lui fais et ses dix aides, ou mois de may IIIIC et trente, quant la Pucelle fut prinse..." la capture de Jeanne sert désormais de référence pour dater les actes de la vie quotidienne (ici le paiement fait à un tonnelier et ses aides pour la fabrication de 32 boucliers).

"Je durerai un an guère plus" : dans les fossés de Melun en juin 1429, Jeanne avait eu cette révélation : moins d'un an plus tard elle était captive : le reste n'appartient plus à l'histoire compiègnoise...

Au procès de condamnation la ville sera pourtant rappelée à son souvenir :

"Quand vous êtes sortie de Compiègne aviez-vous eu voix ou révélation de partir et de faire cette sortie ?" Jeanne : "ce jour je n'ai pas su que je serais prise et n'ai pas eu précepte de sortir ; mais toujours il m'avait été dit qu'il fallait que je fusse prisonnière" (procès de condamnation, Rouen 1431)

Chaque année depuis 1909, date de la béatification de Jeanne par saint Pie X (la canonisation, sous Benoît XV est de 1920) la Ville honore celle qui disait : "je yrai voir mes bons amys de Compiègne".
Il est vrai que son souvenir est très présent ici : statue équestre à l'endroit présumé de sa capture (près de la gare actuelle), statue face à l'Hôtel-de-Ville sans parler des églises où elle communia et se rendit aux offices et où plusieurs cycles de vitraux retracent son épopée.

Voici le programme du prochain week-end :

Samedi 23 mai : 9 h à 23 h, parc de Songeons (Musée Vivenel) et Tour de Beauregard : marché et campement médiéval, ateliers artisanaux, ateliers découverte, cuisine médiévale, etc.

Restauration médiévale à l'auberge de Montmirail

21h30 spécial équestre médiéval gratuit, parc de Songeons.

22 h30 arrivée de Jeanne en armure : remise de la médaille de la ville par M. Philippe Marini, Sénateur-Maire de Compiègne.

Dimanche 24 mai : mêmes animations, parc de Songeons et Tour de Beauregard.

11h00 : Messe solennelle en l'église saint-Jacques (où Jeanne communia le matin de sa prise) célébrée par Son Eminence le Cardinal Bernard Panafieu archevêque émérite de Marseille et Monseigneur de Mauny, prélat de sa Sainteté.

12h 15 : Départ de Jeanne du parvis de St-Jacques, accompagnée des autorités et de ses chevaliers.

12h30 : Dépôt de gerbes au pied de la statue de Jeanne, place de l'Hôtel-de-Ville

12 H45 : entrée de Jeanne sur le marché médiéval

16 h : préparation de Jeanne, de ses chevaliers et des combattants pour "chasser l'Anglois" aux portes de Compiègne.

17 h :départ du défilé de la place St Jacques à travers la ville (participation des villes de Domrémy, Chécy, Reims, Vaucouleurs, Senlis)

18H 30 parc de Songeons présentation des compagnies et associations des villes johanniques.

Messire Dieu Premier Servi ! Jeanne

[coeurderoy]

Compiègne : vestiges du Pont Saint-Louis franchi par la Pucelle le 23 mai 1430
Première fêtes commémoratives (1909)

[coeurderoy]

Quelques images de ce beau Valois...

[coeurderoy]

Bon, la Messe est à 11 h, dimanche à St Jacques : Compiègne, 40 mn de la gare du Nord : 80 kms au Nord de Paris : coeurderoy chante dans la chorale !

[coeurderoy]

Avec cette vue de St Antoine (vers 1780, Tavernier de Jonquières), tableau de Fournier-Sarlovèze : prise de Jeanne au faubourg de Margny-lès-Compiègne le 23 mai 1430.

[coeurderoy]

Compiègne, statue de Jeanne, place de l'Hôtel-de-Ville

[coeurderoy]

trois liens :

http://www.jeanne-darc.com/

http://www.stejeannedarc.net

http://jeanned'arc.com.fr/centre/centre.htm

[MichAel]

Bonjour Coeurderoy!!!
Puisque vous parlez de Ste-Jeanne D'arc....une de mes préférées, j'ouvre juste un commentaire concernant le dernier film sur sa vie.
Je le suggère...Le titre était ''La messagère'' et Dustin Hoffan partageait aussi la vedette dans ce film.

Michael

[coeurderoy]

"Elle fut menée au Vieux Marché, et à côté d'elle était frère Martin [ Ladvenu ] et moi, accompagnés de plus de 800 hommes de guerre ayant haches et glaives. Et elle, après la prédication (...) montrait grands signes de sa contrition, pénitence et ferveur de la foi, par les pieuses et dévotes lamentations et invocations de la bénite Trinité, et de la bénite et glorieuse Vierge Marie, et de tous les bénits saints du Paradis, dont tous les juges assistants, et même plusieurs Anglais furent provoqués à grandes larmes et pleurs. Et, à grande dévotion, elle demanda à avoir la croix, et ce oyant, un Anglais qui était là présent, en fit une petite en bois, d'un bâton qu'il lui bailla, et dévotement la reçut et baisa, et mit cette croix en son sein, entre sa chair et ses vêtements, et outre demanda humblement que je lui fisse avoir la croix de l'église, afin que continuellement elle la pût voir jusqu'à la mort, et je fis tant que le clerc de la paroisse Saint-Sauveur la lui apporta dont le dernier mot en trépassant, cria à haute voix : "JESUS".

Jean Massieu, huissier, témoin oculaire, Rouen 30 mai 1431

[coeurderoy]

En son dernier souffle, elle cria d'une voix forte "Jésus", au point que tous les assistants purent l'entendre. Presque tous pleuraient de pitié, et j'ai entendu dire que les cendres, après sa combustion, furent jetées dans la Seine"

Jean Massieu, huissier, témoin oculaire du bûcher de Rouen, 30 mai 1431.

Le coeur descend le fleuve. (...) Et à l'aube toutes les fleurs marines remontent la Seine dont les berges se couvrent des chardons bleus des sables, étoilés par les lys...
La légende n'est pas si fausse. Ce ne sont pas les fleurs marines que ces cendres ont ramené vers nous, c'est l'image la plus pure et la plus émouvante de France. O Jeanne, sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le coeur des vivants, peu importent tes vingt mille statues, sans compter celles des églises : à tout ce pour quoi la France fut aimée, tu as donné ton visage inconnu.

André Malraux. Oraisons Funèbres, Gallimard, 1971.

[Eriluc]

"Quelles furent donc ses pensées lorsqu'elle vit que vraiment il fallait mourir, lorsque, montée sur la charrette, elle s'en allait à travers une foule tremblante sous la garde de huit cents anglais armés de lances et d'épées ? Elle pleurait et se lamentait en n'accusant toute fois ni son roi, ni ses saintes...Il ne lui échappait qu'un mot : " O Rouen, Rouen ! dois-je mourir ici ?" [...] Quand elle se trouva en bas de la place, entre les anglais qui portaient les mains sur elle, la nature pâlit et la chaire ce troubla ; elle cria de nouveau : " O Rouen, tu seras donc ma dernière demeure ! ..." Elle n'en dit pas plus, et ne pécha pas par ses lèvres, dans ce moment d'effroi et de trouble ..." (Jeanne d'Arc, par Jule Michelet)

[coeurderoy]

Extrait d'une interview de Régine Pernoud recueillie par Jean-Marc Bastière (Famille Chrétienne n°1001, 20 mars 1997) :

J-M.B : Derrière le mythe vous avez découvert une personne ?

R.P : Exactement, une personne ! Rien n'est plus éloigné d'un mythe que la personne de Jeanne, qui est au contraire, bien en chair, jeune, active et surtout "comme les autres", bien que sa vie nous semble si peu "comme les autres" !

J-M.B : Que représente-t-elle pour vous ?

R.P : Mon Dieu, on découvre, derrière son être si pur et si simple, une personnalité inépuisable (...) Jeanne réunit tout : la jeunesse, la fraîcheur, la fulgurance. Elle passe comme une étoile filante dans le ciel de France. Elle nous mène du petit peuple, dont elle est issue, jusqu'au sommet de la société.

(...) une personne comme Jeanne apporte un élément de vie spirituelle incomparable. Surtout quand on a eu la chance, comme moi, de pouvoir explorer son existence. On se retrouve sur le même banc que les gens qui l'interrogeaient - ces clercs de l'Université qui excluaient beaucoup -et on reçoit toute cette lumière qui jaillit d'elle.
Elle s'exprimait de façon directe et spontanée. Nulle complication chez elle : elle est à l'opposé d'un monde de classification et de définitions qui s'est imposé depuis le XIIIème siècle. Avec elle vous vous dégagez de tous les nominalismes et de tous les mots en "isme". Vous plongez dans un monde spirituel animé par l'amour.

[coeurderoy]

En cette soirée où Compiègne baigne dans l'or et l'azur, journée radieuse et fraîche comme jouvencelle, j'ai songé, ma chère Jeanne, à ce que tu vis, sentis, entendis sans doute sur le chemin de Croix qui te menait sur la place du Vieux-Marché...

Dans la foule qui pleurait sur ton passage, des jeunes filles, comme toi, filles à marier, jolies, parées peut-être à la dernière mode de Paris, si prisée déjà en Europe...Des femmes ayant l'âge de ta mère, déchirées, piteuses, égrenant leurs patenôtres... Des enfants curieux, des oiseaux perchés dans les feuilles fraîches, des fleurs parfumant les jardins de Rouen...et le beau ciel, tout bleu peut-être ou semé de joyeux nuages...
Les mots grossiers ou le silence des hommes d'armes qui t'accompagnaient...Un tel déploiement de forces pour une gamine, mais Monseigneur l'évêque tient à sa place et on ne sait jamais, des partisans armagnacs sont peut-être postés sur la route, qui-sait ?
La bêtise et la banalité des ambitieux, des médiocres et des politiques, la candeur, la compassion, les pleurs des âmes simples, celles des pauvres ou des nobles que ton martyre émouvait...

On sait que beaucoup témoignèrent leur douleur et l'admiration qu'ils portaient à ta faible personne, petite souris prisonnière des griffes toutes puissantes des Léopards d'Angleterre...Puisses-tu en avoir été consolée, soutenue, réconfortée Jeannette !

C'était le temps des roses et des lys. Les fleurs de Marie, en ce mois de Mai qui est aussi le tien.
Les cloches, le crottin des rues où tes pieds s'enfoncent en descendant de la charette, des cris, des ordres, la face gênée et inquiète des exécuteurs, Monseigneur, qui ne doit pas en mener bien large mais, trop tard, il a choisi son camp et c'est toi qui triomphes...

Le reste nous ne l'imaginons que sur la foi de ceux qui déposèrent, nous laissant la trace ineffaçable du passage lumineux de ta sainteté. Ton héroïcité, oui, c'est magnifique mais si loin de nous...

Et ton coeur, intact, retrouvé dans la cendre, que les impies vont flanquer avec les ordures dans la Seine...