Saints dominicains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Fée Violine
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 29 mars 2011, 14:01

"Garrulus" signifie littéralement "qui gazouille" :cali: . "Tepidus" a donné en français le mot "tiède" (accent tonique sur la première syllabe).

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coeurderoy
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Re: Saints dominicains

Message non lu par coeurderoy » jeu. 14 avr. 2011, 11:35

Fée Violine a écrit : Ça peut servir pour signer son courrier (j'aime bien "rana loquax", grenouille bavarde!). Ça peut aussi servir d'injures ! :-D

La tour Chanteraine,à Reims, tenait son nom d'un étang proche où...chantaient les rainettes !
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Anaisunivers » jeu. 14 avr. 2011, 17:46

Bse Marguerite de Castello ou de Metola, superbe histoire

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Re: Saints dominicains

Message non lu par papillon » dim. 19 juin 2011, 2:13

Mais dites-moi, ma bonne fée, combien y en a-t-il donc, de saints dominicains ???? :sonne:

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 20 juin 2011, 22:28

J'ai pas compté!
En fait, il y a assez peu de saints. Il y a déjà beaucoup plus de bienheureux. Et encore davantage de gens morts en odeur de sainteté, ou en cours de béatification. Et aussi des gens vénérés localement pendant des siècles, mais dont le culte n'est pas encore ratifié officiellement (mais ça viendra peut-être).

Tout ça chez les dominicains. Mais chez les franciscains, il y en a au moins trois fois plus!

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 21 juin 2011, 17:34

21 juin Vble Pierre Quintin, Ploujean, près de Morlaix (Finistère) 1569- Vitré 21 juin 1629. Célèbre par sa charité envers les pauvres, son zèle pour la prédication et sa dévotion envers la Sainte Vierge. Il fit des miracles.
Fils de parents nobles et chrétiens (Allain Quintin, seigneur de Kerosar et de Leinbahu, et Perrine de Kermerhou), il va à l’école chez un prêtre nommé Hervé Le Moirssec. Il portait alors une petite robe blanche avec un manteau noir, pronostic de sa vocation future. Son second maître fut un homme remarquable, François Lachiver, prêtre de la paroisse de Plouezoch (ensuite il fut évêque de Rennes), qui mena ensuite le jeune Pierre et son frère aîné à Paris pour y étudier les humanités. C'est là que la guerre civile les surprit et les força d'interrompre leurs études.
Pierre devint donc soldat, « pour le maintien de la vraie religion et par une horreur extrême que, dès lors, il avoit conçue contre l'hérésie et contre tous les hérétiques. (…) Il parut avec honneur et signala sa valeur et son courage en plusieurs beaux exploits de guerre ». Il était encore sous les armes en 1593 à Morlaix, jeûnant l'avent et le carême, comme un moine, et « se trouvant toujours aux occasions qui se présentoient de repousser l'ennemi. »
La vie de garnison n’était pas si facile, comme le montre le fait suivant où on le voit réparant les torts de ses soldats. « Sa compagnie estant en garnison dans la ville de Morlaix, il arriva qu'un jour, se divertissant avec d'autres jeunes cavaliers au jeu des cartes, il entendit dans la rue les cris pitoyables d'un pauvre païsan qui se plaignoit que quelques soldats lui avoient pris tout le peu qu'il avoit de bien. De quoy touché sensiblement, il sortit aussitôt pour aller voir de quoy il s'agissoit, et ne pouvant lors remédier par autre voye aux plaintes de ce pauvre homme, il luy donna libéralement ce qu'il avoit d'argent sur soy. »
Quand la guerre fut finie, Pierre Quintin se remit à l'étude, au collège des Jésuites à Bordeaux et à Agen, où il fonda parmi ses condisciples une association charitable. À ceux qui trouvaient qu’il dépensait trop pour les pauvres, il répondait en souriant : « Sine dubio, Dieu nous pourvoira toujours suffisamment de ce dont nous aurons besoin pourvu que nous ayons soin de ses membres. »
Il vendit ses biens et distribua l’argent. En 1600 il entra au noviciat des Jésuites, mais en sortit, revint à Morlaix et s'associa avec un prêtre anglais en exil, Charles Louet. Tous deux ouvrirent une école pour les enfants pauvres. Bientôt Pierre se décida à recevoir le sacerdoce, et quand son compagnon fut nommé archevêque de Cantorbéry et regagna l’Angleterre, Pierre entra dans l'ordre de st Dominique, au couvent de Morlaix, en 1602.
En 1629, il revenait du chapitre provincial de Rouen, et il était probablement passé par le couvent de Laval, quand il dut s'arrêter en celui de Vitré, où il mourut saintement. Il fut enterré dans l’église du couvent de Morlaix, mais son tombeau disparut ainsi que l’église lors de la destruction des ordres monastiques.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 02 juil. 2011, 21:45

Aujourd'hui je vous présente Jean de Vicence, que certains auteurs peu exigeants qualifient de Bienheureux, mais qui semble avoir été assez éloigné de la sainteté! Néanmoins, sa vie est très intéressante au point de vue historique.

Jean de Vicence (Giovanni da Schio), + 2 juillet 1256.
Attiré par la renommée des vertus de st Dominique, il se joignit à ses premiers disciples, prêcha avec fruit à Bologne, dirigea le couvent de Padoue, fut chargé de l’enquête pour la canonisation de st Antoine de Padoue. Parmi les prédicateurs envoyés pour pacifier les villes et les campagnes, Jean de Vicence se fit remarquer par les prodiges qu'opéraient ses paroles. Dans tous les pays qu'il parcourait, les nobles, les paysans, les bourgeois, les guerriers accouraient pour l'entendre, juraient d'oublier leurs injures, de terminer leurs querelles. Après avoir rétabli la paix dans plusieurs villes troublées, il annonça qu'il prêcherait dans la plaine de Peschiera sur les bords de l'Adige. En présence de plus de 400 000 auditeurs, il ordonna aux villes lombardes de renoncer à leurs inimitiés, et leur dicta, au nom de l'Église, un traité de pacification universelle. Ces prédications évangéliques rendirent à l'Italie quelques jours de paix, et permirent au Saint-Siège de faire prêcher avec succès la nouvelle croisade.
En 1233 il y eut, surtout dans l'Italie du nord, une remarquable renaissance religieuse particulière mais non exclusive aux Dominicains. Ce mouvement constitue en partie l'arrière-plan de la canonisation de saint Dominique, à l'intercession de qui il fut attribué. Durant un certain temps, les Prêcheurs semblent avoir joui d'une telle popularité qu'ils purent amener des seigneurs ennemis à une réconciliation publique, si ce n'est toujours sincère. Ils réussirent aussi à se créer un pouvoir politique considérable, au point de rédiger à nouveau les lois de plusieurs cités. Malgré leur authenticité, ces faits n'eurent probablement pas de répercussions profondes ou durables. Dans l'intention de mettre un terme à un tel état de choses, le chapitre général de 1234 défendit sévèrement et explicitement aux frères d'accepter des fonctions publiques ou d'agir comme arbitres dans les réconciliations.
Jean de Vicence travaillait surtout à Bologne, dont il révisa les statuts en 1233. Les habitants de Bologne lui étaient tellement dévoués qu'ils adressèrent au Chapitre général une pétition pour que jamais il ne parte. Pourtant, d'après le chroniqueur franciscain Salimbene, Jean était « un homme de peu de savoir, plutôt porté sur les miracles ». Il semble que sa renommée lui soit montée à la tête. Un jour qu'il s'arrêta dans une maison franciscaine, s'étant fait raser par le barbier, il fut offusqué parce que les frères n'avaient pas recueilli ses poils pour en faire des reliques.
En 1236, Jean se trouve en difficulté pour s'être fait nommer duc de Vérone à l'insu du pape. Plus tard, grâce à l'intervention de l'évêque de Modène, il échappe de justesse à l'excommunication après être entré à Bologne avec toute la pompe normalement réservée au pape. Avec le temps, dit Salimbene, « à cause des honneurs qui lui étaient rendus et du don de prédication qu'il avait reçu, il fut pris d'un tel égarement qu'il conçut la prétention d'opérer des miracles par ses seules forces, sans l'aide de Dieu... » Quand il fut réprimandé par ses frères à cause de ses nombreuses extravagances, il répliqua : «Votre Dominique, c'est moi qui l'ai glorifié, alors que vous l'avez gardé au secret pendant douze ans. Si vous ne me laissez pas tranquille, je rendrai votre saint ridicule, et au monde entier je ferai connaître vos agissements ». Ils furent obligés de l'endurer ainsi jusqu'à sa mort, n'ayant trouvé aucun moyen pour le mettre au pas.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 22 juil. 2011, 21:01

18 juillet Serviteur de Dieu Bartolomé de Las Casas (Casuas), Séville 1484 – Madrid, 18 juillet 1566.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bartolom%C ... _Las_Casas
Béatification en cours.

19 juillet Bx Pere de Cadireta ou de la Cadireta (Moià, Bages - la Seu d'Urgell, 1277/1279), compagnon de Ramon de Penyafort à Barcelone. Il prêche dans le sud de la France, à l’époque de la croisade contre les albigeois. En 1250, le provincial de Tolède le désigne, avec sept autres frères, pour étudier l’arabe en Tunisie, dans le but d’étudier les textes islamiques et de prêcher aux musulmans. Il est nommé inquisiteur général en 1257, à Barcelone. Il lutte activement contre l’hérésie et l’usure, participant à la condamnation du cathare Ramon de Jossa et, en 1262, à celle d'Arnau et Ermessenda de Castellbó. Il fait tuer beaucoup de cathares à Siurana et Prades. En 1273 il fonde le couvent de la Seu d'Urgell, dont il est prieur, et d’où il dirige la lutte contre l’hérésie dans la région. Il meurt martyr, dans des circonstances pas claires, lapidé par un groupe d’hérétiques, avec son compagnon Ponç de Planella. Il est enterré à la cathédrale de la Seu d'Urgell, puis ses restes sont transférés à l’église Saint Dominique de cette ville, puis à nouveau à la cathédrale; il est vénéré localement (Urgel, Moia) comme bienheureux. Mais sa béatification, initiée en 1866, est restée interrompue.

20 juillet Bse Marguerite d’Ypres, 1216 - 20 juillet 1237.
Fille de bourgeois, elle mena dès l’enfance, sous la direction de Zegher de Lille, OP, une vie de pénitence. Sa dévotion envers l’Eucharistie est attestée dès l’âge de 5 ans. À 18 ans elle décida de ne pas se marier mais de mener une vie d’ascèse et de pénitence, et rassembla un groupe d’amies spirituelles qui vivaient en tertiaires dominicaines. Elle se donnait la discipline en mémoire des plaies de la Passion. Elle avait en rêve des visions, des apparitions du Christ et de Marie. Sa vocation était de vénérer l’Eucharistie et les souffrances du Christ. En plus des heures canoniales, elle disait 150 Ave Maria. Vers 1242 Thomas de Cantimpré, d’après les témoignages de témoins oculaires, écrivit sa Vie, qui contient des informations importantes sur les débuts de l’histoire de l’Ordre.

20 juillet Bx Jacinto García Riesco, religieux, et Luis Abraham Furones Furones (connu sous le nom d’Arenas), prêtre, martyrs, béatifiés en 2007.
Le 20 juillet 1936 le couvent fut attaqué, incendié et profané. Préalablement les religieux avaient eu la liberté de prendre la résolution qui leur semblerait la meilleure dans ces moments critiques. La résistance militaire depuis la tour de la basilique d’Atocha, complètement étrangère au couvent, échauffa les masses contre les religieux qui, à leur sortie, furent insultés et menacés de mort.
Jacinto, né et baptisé le 28 août 1894 à Calvillas (Somiedo, Asturies), confirmé en 1901; professe comme frère coopérateur à Corias (Asturies) le 2 juillet 1921; il part en 1923 pour les missions d’Urubamba et Mère de Dieu (Pérou), accompagnant le grand missionnaire P. Gerardo Fernández; à Quillabamba, Maldonado, Patiacolla; 1927-1932 au sanctuaire Sainte Rose à Lima; bon religieux et excellent missionnaire; affaibli par une maladie, il dut rentrer en Espagne, en 1933 il était à Saint Étienne à Salamanque, puis on l’envoya au couvent d’Atocha, à Madrid; recueilli, silencieux, en constante présence de Dieu, très bon et agréable, il était portier et cuisinier, charitable avec les pauvres. Le 20 juillet 1936, à l’attaque du couvent, il fut arrêté, outragé, et martyrisé rue de Grenade, près du couvent, en même temps que le prieur Luis Furones. Il mourut en pardonnant à ses assassins. Il avait 41 ans.
Abraham, né le 8 octobre 1892 à Abraveses de Tera, Zamora, baptisé le lendemain. Il va à l’école de Ferreruela de Tabarra; guidé par sa sœur moniale dominicaine, il entre à l’école apostolique de Las Caldas de Besaya (Santander); il fait le noviciat à San José de Padrón (La Coruña), sa profession le 19 mars 1910 sous le nom de frère Luis, sa philosophie à Corias (Asturies), a quelques échecs dans ses études, sans que sa vocation vacille; profession solennelle le 2 février 1914 ; il finit sa théologie à Salamanque; ordonné prêtre en juillet 1917. On l’envoie en Amérique centrale comme missionnaire (Guatemala, Nicaragua, Salvador, Costa Rica); supérieur de la maison Santa Ana, au Salvador (1929-1931) ; couvent Santo Domingo de San Salvador (1931-1934); il organise des missions populaires et se consacre intensément à la prédication; il s’occupe du couronnement de la Vierge des Anges, patronne du Costa Rica. Il revient en Espagne en 1935 avec l’idée de retourner en Amérique centrale, mais en juillet 1935 il est élu prieur du couvent d’Atocha. C’était un supérieur prudent, compatissant et affable.
Le 20 juillet 1936, ils blessèrent gravement le Père José Tascón et assassinèrent le Frère Jacinto García. Le père Luís Furones fut aussi gravement blessé et reste en pleine rue pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’il meure, après une longue agonie parmi les insultes et les moqueries. Il avait 43 ans.

22 juillet Bx Augustin Fangi de Biella, v1430 à Biella-22 juillet 1493 à Venise, réformateur, ami des pauvres. De la noble famille Fango, très jeune il prit l’habit dominicain au couvent de Biella, construit depuis peu. Il fit beaucoup de bien à Soncino, Vigevano et Venise. Homme de profonde vie intérieure, bien que de santé maladive, il fut attentif avec zèle au ministère de la direction spirituelle et à secourir toutes sortes de souffrants. Il répandit sur les autres le trésor de sa sainteté personnelle. Il fut une âme de grande innocence, adonnée aux plus âpres pénitences. Rien ne pouvait le distraire de son recueillement intérieur, même les douleurs les plus aiguës. Comme Job il fut frappé d’une maladie qui couvrait de plaies tout son corps, déjà épuisé par les pénitences. Quand le chirurgien lui pratiquait dans la chair vive de profondes incisions, il était si insensible à tout cela, que le docteur s’en émerveillait. Toute sa vie, au secret du confessionnal, il déploya le plus précieux ministère. Directeur des âmes, savant et saint, son seul exemple incitait à la vertu. Il visitait assiduement les malades, portant sa parole éclairée et sa charité inépuisable. Il avait le don des miracles, et tandis qu’il était prieur à Soncino, il rendit la vie à un enfant mort sans baptême. Il avait aussi une grande puissance sur les démons. Il fut prieur en divers couvents, où il soutint ou rétablit la régulière observance qui, en ce siècle, refleurissait dans les diverses Provinces par le mérite de tant de saints religieux. Augustin mourut au très observant couvent St Dominique de Venise. Après avoir reçu tous les sacrements, il se mit à genoux sur son lit en s’exclamant: “Loué soit Dieu, loué soit le Très-haut!”
Culte confirmé en 1872.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 23 juil. 2011, 1:47

23 juillet Bse Jeanne ou Vanne d’Orvieto, Cornaiolo 1264 - Orvieto 23 juillet 1306.
Née dans une famille paysanne d'Ombrie, elle fut orpheline très jeune et dut se faire couturière pour gagner sa vie. À 10 ans elle se consacra à Jésus. Elle grandissait belle et gracieuse, tandis que mûrissait dans son cœur le désir d’entrer dans le Tiers Ordre de saint Dominique, alors florissant, et dont les membres revêtaient publiquement l’habit et menaient une vie religieuse, sans pourtant quitter leurs maisons respectives.
Avisés de son projet, les parents avec qui Giovanna vivait, et qui l’avaient déjà promise à un riche jeune homme du pays, commencèrent à lui mettre toutes sortes d’obstacles. La jeune fille alors, quittant Cornaiolo, se réfugia à Orvieto, où d’autres parents lui donnèrent l’hospitalité, lui offrant une chambrette solitaire et la liberté de servir Dieu. Giovanna, qui à l’époque avait seulement 14 ans, put ainsi recevoir l’habit blanc de l’Ordre. Elle gagnait son pain avec son travail de broderie et le sanctifiait dans l’accomplissement fidèle de ses engagements de tertiaire dominicaine. La renommée de ses vertus lui conféra un exceptionnel ascendant sur ses concitoyens qu’elle savait gagner au Christ. Sa charité et sa patience étaient remarquables. Elle rayonnait les plus hauts degrés de la vie mystique: les dix dernières années de sa vie, elle revivait la Passion tous les Vendredis saints. Sans bruit, elle rendait service à tous malgré sa santé délicate. Elle offrait ses souffrances pour la conversion des hérétiques albigeois. Après sa mort, de la blessure au côté jaillit du sang vif, et Dieu l’honora de nombreux miracles. Son corps repose dans l’église San Domenico de la ville.
Culte confirmé en 1754. Honorée à Cività Vecchia.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 30 juil. 2011, 21:34

25 juillet Bse Maria Carmen Sallés y Barangueras (Vich 9 avril 1848- Madrid 25 juillet 1911), dominicaine puis fondatrice des Religieuses Conceptionnistes Missionnaires de l’enseignement. Dès sa jeunesse, elle consacre tous ses efforts à éclaircir le dessein que Dieu a sur elle. En 1869, elle entra au noviciat des Adoratrices, qui se consacraient à la réhabilitation de femmes marginales. Elle se demanda comment auraient été ces femmes si la société leur avait donné d’autres occasions, et décida de consacrer sa vie à l’éducation de la femme, pour que celle-ci puisse s'insérer dignement dans la société. Dans ce but, elle entra au noviciat d’une congrégation de religieuses consacrées à l’enseignement et à l’éducation féminine : les Dominicaines de l’Anunciata, fondées par le P. Coll (voir 19 mai). Durant 22 ans elle se consacra à l’éducation en divers lieux, dirigea une petite école pour que les enfants d’ouvrières ne soient pas dans la rue; à Barcelone elle dirigea un collège dédié à la classe moyenne, et y ouvrit des cours du soir pour 300 ouvrières, aidée par les élèves de la journée. Elle s’efforçait d’augmenter la culture féminine, et d’éduquer les jeunes filles à une piété profonde, avec des bases solides, sans sensiblerie, en avance sur la mentalité commune, de manière que tous puissent comprendre que la femme devait aller plus loin que le B-A BA et les travaux « féminins ». On l’accusa de vouloir remplir de vanité la tête des femmes.
Dès le début, elle s’est consacrée à bien préparer les futures religieuses enseignantes. À une époque où la loi n’exigeait pas de diplômes pour enseigner dans le privé, où l’Université n’était pas ouverte aux femmes, elle fit faire des études aux religieuses, y compris le piano et le français. Elle établit l’éducation comme un projet intégral et équilibré. La petite fille, la jeune fille, devait développer harmonieusement son intelligence et son cœur.
Carmen surmonte de nombreuses difficultés, se sachant un "instrument inutile entre les mains de Marie Immaculée": elle forme des projets audacieux, mûris dans la prière, qu'elle soumet à de sages conseillers. Elle répète avec une ferme confiance: "En avant, toujours en avant. Dieu pourvoit à tout!"
Les problèmes arrivèrent en 1891-92. Elle ne voulait pas sortir de la Congrégation dominicaine, mais simplement déployer un rameau de ce même arbre. Mais on refusa, et elle se vit forcée d’initier un chemin nouveau. Avec trois compagnes, elle fonda une nouvelle Congrégation, appelée d’abord les Conceptionnistes de Saint Dominique, aujourd’hui Conceptionnistes Missionnaires de l’Enseignement. Carmen remet son projet à la Vierge du Bon Conseil, après quoi elle dit à ses deux compagnes : "C’est la volonté de Dieu. Allons à Burgos. Là-bas nous travaillerons et lutterons avec tout ce qui se présente. Dieu pourvoira". En octobre 1892, Carmen arrive à Burgos avec ses trois compagnes. Elle y trouve un protecteur en la personne de l’archevêque, qui en décembre autorise la Congrégation naissante et l’ouverture du premier collège conceptionniste. Carmen Sallés reçoit le titre de Supérieure générale. En 1908 la congrégation est autorisée par le pape.
“Elle continuera fidèle à sa vocation religieuse consacrée à l’enseignement. En 19 ans de travail, elle fondera 13 maisons et déploiera un vaste apostolat dans des collèges en diverses villes et villages d’Espagne. Émergera la figure d’une femme de grand caractère et de grande douceur, qui sut surmonter de nombreuses difficultés au long de son itinéraire de fondatrice. Sa foi inébranlable et son ardente charité sont unies à une grande sensibilité pour la formation chrétienne des femmes à une époque où surgissaient des pressions laïcistes et anticléricales. Mère Carmen manifesta aussi un grand amour pour les enfants les plus pauvres. Les témoignages offrent aussi des preuves de la densité de sa vie intérieure, de sa délicatesse de conscience par rapport aux expériences passées douloureuses: jamais on ne l’entendait se plaindre ni dire du mal de personne ni se justifier” (Positio).
Elle entreprit des démarches pour étendre son œuvre en Italie et au Brésil. Sa vie et son œuvre sont basées sur une spiritualité christocentrique et mariale, et nourries par une piété solide et discrète. La congrégation fut définitivement approuvée en 1954 sous son nom actuel. Son charisme demeure aujourd'hui vivant au sein de son Institut répandu dans 12 pays du monde.
“Tant qu’il y a des jeunes à éduquer et des valeurs à transmettre, les difficultés ne comptent pas”.
Béatifiée en 1998.

25 juillet dominicains martyrs le 25 juillet 1936 à Madrid, béatifiés en 2007.
Bx José Luis Palacio Muñiz, né et baptisé le 20 mai 1870 à Tiñana, Siero (Asturies). Un frère prêtre, une sœur moniale contemplative. Philo et théologie au séminaire d’Oviedo. Profession à Ocaña le 1er janvier 1895, ordination à Ávila le 22 décembre 1899, et le même jour il s’offre au Serviteur de Dieu Ramón Zubieta pour la mission d’Urubamba et Mère de Dieu, au Pérou. Pendant 12 ans il se dévoue à l’action missionnaire dans la forêt amazonienne. Il était de caractère doux, paisible, humble, pieux. Sa santé étant ébranlée, il fut incorporé à la Province Saint Jean-Baptiste du Pérou, et en mai 1910 il est élu prieur du couvent d’Arequipa, mais il continue à visiter ses chers Indiens d’Urubamba. Sa santé restant délicate, il rentre en Espagne en 1921, au couvent du Rosaire à Madrid, dont le P. Buenaventura García Paredes présidait la maison comme vicaire; il y exerça son ministère jusqu’en 1932, puis alla à Ocaña ; en 1935 il devient chapelain de la maison résidence de Nambroca (Tolède), où les ouvriers le tenaient pour saint.
Arrêté par les milices locales, il fut expulsé de la maison et du village de Nambroca (de même que les trois autres religieux compris dans cette cause). Quand ils voulurent prendre un train, ils furent fusillés près de la gare d’Algodor (Madrid), et enterrés au bord du Tage. Il avait 66 ans.

Bx Antonio Varona Ortega, né à Zumel (Burgos) le 16 janvier 1901, baptisé le 18, confirmé en 1902. Il entre en 1913 à l’école apostolique de La Mejorada (Valladolid); profession à Ávila le 9 septembre 1918 , profession solennelle le 18 janvier 1922. On l’envoie au couvent de Rosaryville, New Orleans (Louisiane), où il finit sa théologie, ainsi qu’à la Dominican House of Studies à Washington (1922-1924), à l’époque où il y avait des cours supérieurs de pédagogie à l’Université catholique (1924-1926). Le 13 juin 1926 il est ordonné prêtre, puis arrive aux Philippines, enseigne au collège Saint Jean de Latran à Manille. C’était un grand professeur, plein de bonté pour tous. En 1933 il revient en Espagne avec la tuberculose, on l’envoie à Santo Tomás de Ávila. Comme il ne se remettait pas, on le mit le 10 mars 1934 au sanatorium de Guadarrama (Madrid) et, condamné, il passa à la résidence de Nambroca (Toledo) le 27 février 1936. Il supporta la maladie avec résignation et douceur. Bien que pouvant à peine marcher, il ne manquait jamais de célébrer la messe. Comme le P. José Luis Palacio, qui fait partie de cette cause, il fut martyrisé près de la gare d’Algodor, au bord du Tage, dans un endroit nommé Malecón de Cañete, les bras levés, bénissant le nom du Seigneur, Roi de l’Univers. Il avait 35 ans.

Bx Higinio Roldán Iriberri, né à Ollogoyen, Navarre, le 11 janvier 1895, baptisé le 13. Une sœur religieuse. Il va à l’école de Matauten, puis se consacre aux besoins de la famille, tondeur, tisserand, travaux des champs. Il commence le noviciat comme frère coopérateur à Ávila le 2 février 1921, mais doit l’interrompre pour faire son service militaire. Après 3 ans de service à la communauté de La Mejorada (Valladolid), il revient à Ávila faire sa profession solennelle le 16 février 1924. On l’envoie à Ocaña, pour aider le frère administrateur de la propriété de Nambroca (Toledo). À partir de 1932 il fut lui-même administrateur, aimable avec tous, généreux, se consacrant beaucoup à l’oraison. Il aimait parler de la vie des saints. Arrêté le 24 juillet 1936 avec les autres religieux de la communauté, on les enferme à la mairie jusqu’à la nuit. Tandis qu’ils font semblant de les protéger, ils projettent de les envoyer hors du village et d’avertir les gares voisines de les emprisonner jusqu’à Madrid. Le lendemain ils durent prendre la direction d’Algodor (Madrid) et près de la gare furent martyrisés le même jour. Il avait 41 ans.

Bx José Maria López Tascón, né à Aviados (León) le 3 mars 1896, baptisé le 4, confirmé en 1897; son frère Manuel devint aussi dominicain ; à 12 ans il entra à l’école apostolique de Corias (Asturies). Pieux, sérieux et studieux, il prit l’habit le 24 août 1913 en même temps que deux futurs Maîtres généraux de l’Ordre: Manuel Suárez et Aniceto Fernández; profession un an après à Padrón (La Coruña). Il fait la philo à Corias et la théologie à Salamanque, ordonné prêtre le 19 février 1921, fait des études complémentaires de littérature à Madrid; il publie des articles dans des revues scientifiques-littéraires. Dans les années 1920 il enseigne dans les collèges d’Oviedo et Vergara (Guipúzcoa), puis en 1930 on l’envoie à Madrid, au couvent d’Atocha. Travailleur, aimable, réservé, recueilli, compagnon idéal et affable. Il prenait les choses comme Dieu les disposait. Le 20 juillet 1936, au cours de l’attaque du couvent d’Atocha, il fut gravement blessé dans la région de l’épigastre avec sortie de balle par la région lombaire, il dit: «Que Dieu vous pardonne comme je vous pardonne». Blessé et perdant son sang, il accompagna le reste des religieux qu’on conduisit à la caserne d’Abtao et à la direction générale de sécurité, pour les enfermer au cachot, où il perdit connaissance. Le lendemain la Croix Rouge l’emmena à un hôpital situé rue Navas de Tolosa, où il montra résignation et acceptation de la souffrance; une dominicaine de l’Anunciata, soeur Dolores Robinat, s’occupa de lui, et le P. Nicanor Menéndez, OP, lui donna les sacrements, il fut transformé, plein de paix, de joie et de force. Il mourut, âgé de 40 ans, offrant sa vie pour Dieu, pour la paix en Espagne et la conversion de ses persécuteurs, et priant spécialement le Salve et l’antienne O spem miram, à saint Dominique.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 30 juil. 2011, 21:37

26 juillet (et 22 Novembre avec les martyrs de Grande-Bretagne) Bx Edward Thwing, et Bx Robert Nutter, Burnley (Lancashire) v1550 - Lancaster 26 juillet 1600, martyrs.
Robert entre au Brasenose College à Oxford en 1564 ou 1565, et, avec son frère le Bx John Nutter, martyr lui aussi, étudia au Collège anglais de Reims. Il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1581 à Soissons, puis retourna en Angleterre avec le Bx George Haydock au service des catholiques cachés. Il travailla deux ans, le 2 février 1584 il fut incarcéré à la Tour de Londres, où il resta au cachot 47 jours, dont 43 jours dans les fers, et fut deux fois torturé. Le 10 novembre 1584, il fut remis au cachot, où il resta jusqu’au 21 janvier 1585, en compagnie de 20 autres prêtres et un laïc. À cette date il fut exilé : il s’embarqua sur le Mary Martin de Colchester, au quai de la Tour, aborda à Boulogne le 2 février, visita Rome en juillet, revint en Angleterre où le 30 novembre il fut à nouveau emprisonné pour presque 15 ans, cette fois à la prison de Newgate à Londres, sous le nom de Rowley. En 1587 il fut transféré à la prison Marshalsea. Pendant qu’il était en prison il fut reçu dans l’Ordre dominicain par le Provincial du Portugal. Il s’évada en mars 1600, fut repris en mai, envoyé au château de Wisbechet, Cambridgeshire, torturé et finalement pendu en compagnie du Bx Edward Thwing. Béatifié en 1987.

27 juillet Ramona Fossas Románs, Adelfa Soro Bo, Reginalda Picas Planas, Teresa Prats Martí, Ramona Perramón Vila, Rosa Jutglar Gallart, Otilia Alonso González, martyres le 27 juillet 1936, béatifiées en 2007.
Ramona, née à Ripoll (Gérone) le 1er novembre 1881. Elle fréquente le collège des Carmélites de la Charité. À 19 ans elle perd son père, et étant l’aînée de 4, elle aide sa mère dans son travail de modiste. Elle visite les pauvres et les malades, chez eux ou à l’hôpital. Elle entre chez les Dominicaines de l’Anunciata le 6 juillet 1903. Elle appartient aux communautés de Vic, Villanueva de Castellón (Valencia), Valencia, Sant Viçens de Castellet (Barcelone), Játiva (Valencia), Castell del Remei (Lérida), Gérone, Pineda de Mar, Canet de Mar, monastère de Montserrat, et Barcelone-Trafalgar, comme prieure dans les trois derniers.
Le 27 juillet 1936 les persécuteurs ordonnent aux soeurs Ramona Fossas, Adelfa Soro, Teresa Prats, Otilia Alonso et Ramona Perramón de sortir de leur couvent de la rue de Trafalgar, pour interrogatoires. Ils déployèrent la plus grande insistance pour qu’elles apostasient leur foi, abandonnent la profession religieuse et accèdent à leurs propositions malhonnêtes, mais elles répondirent avec une sérénité et une foi invincibles. Sous prétexte de les ramener au couvent, ils les firent monter dans un camion, qui prit la direction de la montagne du Tibidabo. Passé le village de Vallvidrera, ils les firent descendre du véhicule et les fusillèrent une à une. Mais deux d’entre elles survécurent quelques heures et purent raconter leur « passion ». La soeur Fossas avait 54 ans.

Adelfa, née le 6 mars 1887 à Villanueva de Castellón (Valencia), baptisée le 7, confirmée en 1895. Elle fit ses études dans son village natal, au collège des Dominicaines de l’Anunciata récemment fondé, congrégation où elle entra le 3 mars 1905. Profession le 30 avril 1907. Particulièrement douée pour la musique, elle donnait des cours de solfège et de piano; elle fut envoyée à Sant Andreu de Palomar (Barcelone), Gérone (collège ND du Rosaire), Salt (Gérone), Castell del Remei et Barcelone-Trafalgar. Elle avait un caractère optimiste et essayait d’encourager ses sœurs plus peureuses, en des temps où planait la persécution antichrétienne. Elle avait 49 ans.

Reginalda, née à Borredá (Barcelone) le 25 mai 1895, baptisée le 26, confirmée en novembre 1895. Études primaires à l’école publique et au collège des Dominicaines de l’Anunciata de son village. Elle entra dans cette congrégation le 24 mars 1919. Après un temps d’expérience de travail, elle fit profession le 30 septembre 1920. Très éprouvée par la maladie, elle fut envoyée en différents endroits des Asturies, se consacrant aux classes primaires. À la fin de sa vie elle était au collège de Manresa (Barcelone). Le premier jour de 1936 elle disait à une autre soeur que Dieu ne lui avait pas permis d’être martyre en Asturies, mais qu’elle pressentait qu’elle le serait en Catalogne. Le 26 juillet 1936 un groupe de miliciens fouilla le domicile de Manresa où elle se trouvait réfugiée avec la soeur Rosa Jutglar; elles furent l’objet de moqueries et de propositions malhonnêtes, se montrèrent fermes dans la foi et disposées au martyre. Le lendemain, ils allèrent chercher soeur Rosa à une autre maison où elle s’était réfugiée; la soeur Reginalda y était aussi, qui ne voulut pas se séparer de sa sœur ; ils les arrêtèrent et leur donnèrent la mort sur le territoire de Castellgalí, à l’endroit nommé dels Torrents. Elle avait 41 ans.

Rosa, née à Sabassona (Barcelone) le 25 janvier 1900, baptisée le 27, confirmée en 1901. Études primaires au collège des Dominicaines de l’Anunciata de Folgarolas (Barcelone); elle fut ouvrière en usine, et entra dans la congrégation de l’Anunciata le 19 mars 1920. Profession le 30 septembre 1921. Son unique affectation fut le collège de Manresa, depuis 1921. Elle s’occupait de la section des tout-petits, dont elle était très aimée. Quelques-unes de ses élèves se sont longtemps souvenues des soins maternels qu’elle leur prodiguait. Elle était joyeuse, simple et candide. Elle souffrit le martyre avec la soeur Reginalda Picas. Elle avait 36 ans. Les restes de ces deux sœurs unies dans la mort sont dans la même tombe, dans l’église ND de Valldaura de Manresa.

Otilia, née le 31 décembre 1916 à Enfistiella, Nembra (Asturies), baptisée le 2 janvier 1917, confirmée en 1925. Orpheline de mère à 2 ans, mais accueillie avec tendresse par la seconde épouse de son père, elle alla à l’école publique puis chez les Dominicaines de l’Anunciata à Caborana. Elle entra dans la congrégation à Vic le 10 avril 1932, fit profession en octobre 1933. Ses vœux renouvelés, on l’envoya à Barcelone-Horta pour qu’elle commence les études d’institutrice. En juillet 1936 elle passa à la communauté de Barcelone-Trafalgar en attendant de pouvoir trouver refuge en Asturies. Elle vécut le même martyre que la soeur Fossas et les autres sœurs, mais survécut quelques heures aux coups de feu mortels. Recueillie par des personnes charitables qui l’emmenèrent à un hôpital provisoire de la Croix Rouge, elle put transmettre à un médecin l’adresse de sa famille, lui demanda d’aller voir ses parents et de leur dire qu’elle mourait pure, se remettant totalement à la volonté de Dieu. Avant de mourir elle demanda une médaille pour l’embrasser et prier. Elle survécut un peu moins de deux heures. Elle avait 19 ans.

Ramona, née à Vic (Barcelone) le 29 août 1898, baptisée peu après sous les noms de Ramona Rosa María, confirmée en 1898. Elle fut domestique, travailla dans une usine textile et fréquenta l’école du dimanche des Dominicaines de l’Anunciata, puis entra dans cette congrégation le 13 septembre 1920. Profession perpétuelle le 5 avril 1928. En 1922 elle était déjà à Barcelone-Trafalgar. Comme sœur Otilia, elle resta gravement blessée, on la soigna aussi dans l’hôpital de campagne mentionné. Elle survécut pendant la nuit du 27-28 juillet 1936; elle donna l’impression à ses bons Samaritains d’une personne simple et franche; elle se montra contente de son sort. Quand elle parlait de ses souffrances, elle demandait qu’on ne le prenne pas dans le sens d’offenser quiconque, mais qu’on prenne ses paroles comme motif de rendre gloire à Dieu, et elle répétait qu’elle voulait se rendre digne de ce qu’elle considérait comme une immense grâce, un cadeau de Dieu: le martyre. Elle avait 37 ans.

28 juillet St Melchor Garcia Sampedro (Melchor de Quirós) (Lindes, Asturies 28 avril 1821-Nam-Dinh, Vietnam, 28 juillet 1858), martyr, le premier saint des Asturies. En 1835 il étudie la philosophie et la théologie à l’université d’Oviedo, enseigne au collège diocésain San José, puis quitte l’enseignement et entre dans l’Ordre dominicain, avec l’intention d’être missionnaire en Orient, prenant l’habit au couvent d’Ocaña (Tolède) le 16 août 1845. Ordonné prêtre en décembre 1847 à Madrid, il s’embarque à Cádiz le 7 mars 1848 et arrive à Manille (Philippines) le 25 juillet. Il est lecteur de philosophie au collège Saint Thomas de Manille, jusqu’en octobre de la même année, puis embarque à Macao pour le Tonkin, où il arrive en février 1849. Il était d’une grande piété, avec une dévotion particulière envers le Seigneur de la Passion et la Mère douloureuse. Vu ses remarquables qualités pour le ministère et le gouvernement, il est vite élevé au service de vicaire du groupe de missionnaires, et le 16 septembre 1855 l’évêque P. Sanjurjo le consacre évêque de Tricomia à Bui-Chu. En parfaite harmonie avec son projet ministériel, il se livre sans réserves au soin, formation et sanctification des fidèles, donnant ainsi l’occasion d’être connu publiquement et d’affronter la persécution que l’empereur Tu Duc avait décrétée contre les chrétiens. Il écrit à ses parents:
« Nous n’avons pas eu un jour de paix ni de quiétude, ni une heure où notre vie n’ait pas été en danger. L’enfer entier s’est conjuré contre nous, et ces mandarins, comme d’autres Nérons, se sont proposé d’en finir avec l’oeuvre du Seigneur... Persécution cruelle, famine et guerre civile sont les trois fléaux par lesquels les néophytes du Tonkin central purgent leurs péchés et se préparent une couronne plus brillante que le soleil, qu’ils ceindront pour toute l’éternité. En un jour ils ont coupé la tête au prêtre Huang et à cinq chrétiens; le lendemain à dix, et peu après à dix autres; ensuite à trois prêtres, et avant tous ceux-là, ils avaient coupé en morceaux en un seul jour treize chrétiens. Aidez-moi par vos prières à laver mes fautes avec mon sang et que j’obtienne la palme du martyre».
Après l’exécution de Mgr Sanjurjo, son successeur García Sampedro est arrêté le 8 juillet 1858 à Kieu-Lao et conduit chargé de chaînes à Nam-Dinh, capitale de la province, où il est soumis à de cruelles tortures et tentations. Mais il demeure inébranlable dans sa foi, ce pourquoi il est mis en pièces publiquement. Ses restes, rapatriés 30 ans après à Oviedo, où sont célébrés de solennels honneurs funèbres les 28-29 avril 1889, sont transférés à la cathédrale d’Oviedo.
Béatifié en 1951, canonisé en 1988 avec d’autres martyrs du Vietnam.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 30 juil. 2011, 21:40

29 juillet Bx Lucio Martínez Mancebo, Antonio López Couceiro, Felicissimo Díez González, Saturio Rey Robles, Tirso Manrique Melero, Gumersindo Soto Barros et Lamberto de Navascués y de Juan, martyrs à Calanda (Teruel) le 29 juillet 1936, béatifiés en 2001.

Lucio, né à Vegas del Condado (León) en 1902. En 1912 il entre au séminaire de León, en 1919 au noviciat de Solsona, en 1925 il est ordonné prêtre à Valence. 1930-1936 il est maître des novices et des étudiants, d’abord à Valence puis à Calanda. C’était un frère simple, de forte personnalité et de tempérament vigoureux, qu’il montra en faisant face aux études ecclésiastiques, qui lui coûtèrent beaucoup. Sa ténacité et son esprit religieux lui permirent d’atteindre le grade de lecteur. Il exerça comme professeur.
En tant que sous-prieur de la maison, à l’arrivée de la persécution il veilla à ce que les élèves quittent le couvent et le village pour Saragosse. Quand ils partirent avec sa bénédiction, il leur conseilla, au cas où ils devraient donner leur vie pour la foi, de l’assumer vaillamment. Le soir du 27 juillet il décida que les religieux, en vêtements civils, quitteraient le couvent et se réfugieraient dans des maisons ou fuiraient. Avec quelques frères, il resta au couvent. Quand le couvent fut attaqué, ils durent partir aussi et se réfugier dans des maisons particulières. Quand ceux qui cachaient des frères furent menacés de mort, les frères sortirent dans la rue, furent arrêtés, et fusillés deux jours après. Dans le camion qui les emmenait au lieu du martyre, le P. Lucio commença d’une voix forte à prier le rosaire. Arrivés à destination, ils pardonnèrent à tous et moururent en criant « Vive le Christ Roi ! » Il avait 34 ans.

Antonio, né le 15 novembre 1869 à El Ferrol (La Coruña). Passe son enfance à Betanzos, entre en 1884 au séminaire d’Orense, où il fait sa philosophie, puis au séminaire conciliaire de Santiago où il fait la théologie. Il prend l’habit au couvent de Padrón en 1889. Il continue ses études à Corias et à Salamanque, est ordonné prêtre le 23 décembre 1893. Professeur à Vergara, maître des novices à Padrón. En 1912 il demande à être compté dans les restaurateurs de la Province d’Aragon. Homme de profond esprit religieux et d’un haut sens de l’austérité, ses pénitences physiques et morales étaient proverbiales. Il exerça des ministères variés. Caractère dur qu’il compensait et dominait avec sérieuse humilité et reconnaissance de ses limites. On a dit de lui que pour atteindre le sommet de la sainteté il ne lui manquait que le martyre : le Seigneur le lui accorda en juillet 1936. Le soir du 27 juillet, le P. Antonio fuit le couvent, et comme il ne pouvait courir aussi vite que ses compagnons, il tombe aux mains de ses poursuivants. Conduit en prison, il réconforte les religieux et laïcs détenus. Prêt au martyre, il montre l’exemple aux autres dans les heures tragiques qui précèdent le sacrifice de sa vie. Il leur rappela l'importance de la confession sacramentelle en ces moments, et l’absolue nécessité du pardon évangélique. Pour avoir voulu aider le religieux le plus âgé du groupe, qui se déplaçait avec difficulté, tous deux furent pris et fusillés avec tout le groupe de dominicains qui était resté au village. Blessé, tombé par terre, il joignit les mains, regarda le ciel, et on l’entendit murmurer: « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’il ne savent pas ce qu’ils font!». Ce furent ses dernières paroles. Il avait 67 ans.

Felicisimo, né le 26 novembre 1907 à Devesa de Curueño (León). En novembre 1922 il entra comme novice à Solsona, fit ses études à Valence, et fut ordonné prêtre en 1930. Il enseigna la philosophie aux aspirants, à Calanda. Il était sévère avec tous mais surtout avec lui-même. Il était de ceux qui voyaient objectivement la situation sociale conflictuelle. Son esprit vif et pénétrant, entretenu par une étude constante, fit de lui un excellent professeur. Étant donné sa grande jovialité, parler ou avoir affaire avec lui était très agréable malgré la dureté de caractère qu’il réussissait à freiner.
À l’arrivée de la persécution il fut des premiers à être emprisonné, avec deux autres membres de la communauté. Ils furent emmenés à la comandancia d’Alcañiz où les miliciens voulurent les tuer, mais le commandant militaire exigea qu’ils fussent ramenés et jugés à Calanda, dont ils dépendaient. Ils furent les trois premiers frères qui entrèrent en prison. Ensuite on leur ajouta les autres, à mesure qu’on les arrêtait, jusqu’à compléter le nombre de 7 dominicains qui étaient restés au village. Ils reçurent la palme du martyre ensemble, comme ils avaient vécu. Il avait 29 ans.

Saturio, né le 21 décembre 1907 à Devesa de Curueño (León). Il fit ses études à Solsona puis à Valence, et en 1931 fut ordonné prêtre à Barcelone. Professeur, infirmier du couvent. De tempérament nerveux, il dut faire de grands efforts pour s’acclimater à la vie religieuse, mais il donna des signes de solide vocation religieuse, spécialement dans la charité au service des malades. Il dut lutter beaucoup pour freiner son addiction au tabac.
Ami inséparable du P. Felicísimo, et du même âge, ils le furent jusqu’au martyre. La nuit où se consomma le sacrifice, il eut une crise de nerfs, que quelques paroles du P. Antonio L. Couceiro calmèrent immédiatement. « Il nous console dans nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction (2 Co 1,4), partageant avec eux le même courage que nous recevons de Dieu. » L’exemple, la force et les paroles opportunes du P. Antonio furent la consolation définitive dont il avait besoin. Ainsi il continua à la hauteur des autres. À partir du 27 juillet à Calanda il eut les mêmes vicissitudes que le P. Felicísimo. Il avait 29 ans, 11 ans de vie religieuse et 5 de sacerdoce.

Tirso, né le 26 janvier 1877 à Alfaro (La Rioja). Il entre au séminaire de San Gaudioso de Tarazona, fait le noviciat et la profession chez les jésuites à Veruela (Saragosse), puis quitte les jésuites et revient au diocèse de Tarazona, où il est ordonné prêtre en 1911. En 1928 il entre dans l’Ordre dominicain. Aux récréations, ses plaisanteries donnent à la communauté de nombreuses occasions de gaieté, bien que par nature il incline plutôt à la tristesse. Excellent compagnon dans la vie communautaire, doté de grâces spéciales pour la vie commune. Spirituellement, une profonde piété et un vigoureux sens ascétique.
Excellent professeur de latin, il écrit une grammaire claire et accessible pour les élèves. Humainement c’était un bon pédagogue, au plan pastoral ce prédicateur fut un apôtre de la doctrine sociale de l’Église. Il marque la société calandine et la presse madrilène (1931) par une série d'articles sur la doctrine sociale de l’Église, et pour cette raison il est considéré comme un « défenseur du peuple » par beaucoup de socialistes de Calanda.
On le voyait parfois un peu abattu devant l’avenir qu’il voyait conflictuel. Un fond d’humilité et la conscience de sa petitesse faisaient que dans les moments difficiles il se sentait peu de chose. Mourir lui importait peu, mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des circonstances ; mais dans les moments durs, il fit front. Repoussé de toutes les maisons, car la présence d’un frère était dangereuse, il décide, le 29 juillet, d’aller s’asseoir sur un banc sur la place de Calanda, et d’attendre. Peu après, il fut arrêté et emmené là où étaient les autres. La même nuit, ils furent fusillés. Il avait 59 ans.

Gumersindo, né le 21 octobre 1869 à San Mamed de Amil près de Pontevedra (La Coruña). À 25 ans il demanda à entrer dans l’Ordre comme familier tertiaire sans vœux, au couvent de Padrón. Fin mai 1903 il fit profession solennelle comme frère coopérateur. En 1908 il arriva à Majorque pour s’occuper de l’organisation matérielle de la maison de Manacor, récemment restaurée. Exemple de foi simple et profonde. Grand travailleur, très habile aux travaux manuels, avec des dons d’organisateur. Très doué pour les mathématiques, ce qui lui valut d’être professeur des aspirants à l’entrée dans l’Ordre. Obéissant jusqu’à la mort.
Quand la persécution commença, avec ses infirmités il n’était pas en état de faire de longues marches. Quand il vit que sa présence dans des maisons particulières était compromettante et qu’il ne pouvait marcher, il décida de se remettre aux mains de la Providence, resta assis sur un banc de la place du village. Arrêté, il fut emmené à Alcañiz, puis ramené à Calanda pour être jugé. En prison il retrouva les autres membres de la communauté et tous se préparèrent pour l’heure finale. Ensemble ils reçurent la palme du martyre le 29 juillet 1936. Il avait 67 ans d’âge, 37 ans de vie religieuse.

Lamberto, né le 18 mai 1911 à Saragosse. D’une famille noble et chrétienne, il fit ses études chez les jésuites et les maristes, formation humaine complète. Il commença des études de droit, mais à la mort de son père, renonçant à tout, il demanda à être frère coopérateur chez les capucins, qui refusèrent car ils estimaient qu’il devait être prêtre. Sa famille fait pression aussi sur lui. Mais Lamberto garda son idée, il voulait servir les autres. Il arrive à Barcelone en 1935 chez les dominicains pour commencer le postulat. Il était novice depuis 2 mois 10 jours quand la guerre arrive à Calanda. La communauté dut se disperser, mais frère Lamberto voulut rester avec les religieux âgés et subir le même sort qu’eux. Il fut arrêté le 28 juillet et incarcéré. Soumis avec les autres à un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort. Après beaucoup de mauvais traitements en paroles et en actes, ils furent emmenés en camion à 6 km du village. Priant le rosaire à voix haute et pardonnant de tout cœur à leurs bourreaux, ils furent fusillés, en proclamant «Vive le Christ roi !» Il avait 25 ans.

30 juillet Bx José Maria Muro Sanmiguel et Joaquín Prats Baltueña, martyrs le 30 juillet 1936 près de Teruel, béatifiés en 2001.
José Maria, né à Tarazona (Saragosse) le 26 octobre 1905, étudie humanités, philo, théologie au séminaire San Gaudioso. À partir de 1928 il est vicaire à Villalengua, curé de Purojosa, vicaire à Novallas. Quand en 1935 il entre dans l’Ordre, son idéal se résume en «être missionnaire et martyr». Il est évident que l’atmosphère de martyre l’accompagnait. Quand arrivèrent les jours de persécution, il terminait ses études à Calanda. Quand les miliciens entrèrent à Calanda, fuyant le danger il se dirigea vers Alcañiz. Le 29 juillet il s’approche d’un mas de Castelserás pour demander son chemin, et on l’envoie vers un autre mas où se trouvaient des miliciens. Le P. Muro était une splendide promesse que Dieu tenait en réserve pour Lui.
Il avait 31 ans, 8 ans de sacerdoce et 1 de profession religieuse.

Joaquín, né à Saragosse en 1915. Élève au collège des Écoles Pies, il étudie le latin et les humanités à la Precepturía du même Ordre. À l’avènement de la République, il interrompt ses études ecclésiastiques et entreprend celles pour le baccalauréat universitaire. En septembre 1935 il entre comme novice au couvent dominicain de Calanda. Quand il dut quitter le couvent avec les autres, le 27 juillet, il pensa se joindre au groupe qui allait à pied à Saragosse, mais sa santé fragile l’empêcha de faire un si long voyage. Il essaya de se réfugier chez son grand-père paternel, à Mas de Las Matas, un village près de Calanda. En chemin à Torre Mazas il rencontra le P. José Maria, ils décidèrent d’affronter l’aventure ensemble. En arrivant à la gare de Castelserás, ils demandèrent le chemin d’Alcañiz. Trahis par une femme qui les envoya à une patrouille de miliciens, ils furent emprisonnés dans un sombre cachot, soumis à un jugement au milieu des moqueries et des insultes, qu’ils reçurent la tête basse et en silence. On promit la liberté au jeune frère Joaquín s’il criait « Vive le communisme », à quoi il répondit par trois fois « Vive le Christ Roi ». Ils furent fusillés aux environs du village. Il avait 21 ans, et 8 mois de noviciat.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 05 août 2011, 21:32

2 août Bse Jeanne d’Aza, Aza v1140– Caleruega v1190/1200, mère de saint Dominique et du Bx Mannès de Guzman; invoquée pour la fertilité des champs. C'était une femme d'une éminente vertu et d'un remarquable caractère. Bien qu’elle ne soit pas formellement dominicaine, la mère de saint Dominique mérite d’être citée, soit pour avoir mis au monde et éduqué dans la foi le Fondateur de l’Ordre, soit comme bienheureuse laïque.
De noble famille castillane, fille du grand maréchal de Castille Don Garcia d’Aza, tuteur du roi Alfonso VIII, elle épousa Félix de Guzman, gouverneur du bourg de Caleruega, et de cette union naquirent trois fils qui devinrent tous prêtres. L’aîné, Antonio, consacra sa vie entière au service des malades dans un hôpital. Le deuxième, le Bx Mannès, au contraire, a collaboré avec son petit frère, Domingo. Celui-ci, né le 24 juin 1170, vint réjouir le cœur de Jeanne qui, plus très jeune, avait fait un pèlerinage à l’abbaye bénédictine de Silos pour demander sur la tombe du fondateur, saint Dominique de Silos, protecteur des femmes enceintes, la grâce d’un autre fils pour perpétuer le nom de la famille. Mais le Seigneur accorde toujours infiniment plus que ce qu’on lui demande ! Les deux parents de saint Dominique sont cités par Dante : « Ô son père vraiment Félix (= heureux)! Ô sa mère vraiment Jeanne (en hébreu Jean/Jeanne signifie “le Seigneur est sa grâce”, car elle a trouvé pleinement la grâce du Seigneur qui lui a donné un tel fils) ! »
Pendant que Jeanne attendait Dominique, elle rêva qu’elle portait dans son sein un chien, qui s’enfuit en tenant dans sa gueule une torche enflammée. La marraine, elle, vit son futur filleul avec une étoile sur le front. Elles ignoraient que le chien symbolisait la fidélité, la torche l’ardeur de la charité avec laquelle Dominique allait incendier le monde, l’étoile la splendeur de la vérité avec laquelle il allait éclairer les esprits obscurcis par l’erreur. Le chien, la torche et l’étoile devinrent ainsi les symboles de saint Dominique et des frères de son Ordre, vêtus de blanc et noir, chiens fidèles à Dieu.
Jeanne se montra toujours l’ange tutélaire de sa maison: première enseignante de ses fils, elle les éduqua à la sainteté et à la vertu. Elle confia Dominique encore enfant à son frère archiprêtre. Bien qu’elle eût espéré pouvoir choyer des petits-enfants, elle ne s’opposa pas au dessein de la Providence ni aux signes très précoces de la vocation de son fils. Dieu ne tarda pas à lui montrer les splendides fruits des graines qu’elle avait plantées dans leur cœur avec tant d’amour.
Mais après ses fils, les pauvres avaient la deuxième place dans ses préoccupations, au point qu’elle vit se multiplier miraculeusement ses aumônes quand elles n’étaient pas suffisantes. Ces signes de la Providence montrèrent aux yeux de tous la hauteur de perfection et d’intimité avec Dieu à laquelle Jeanne était arrivée.
Pour le reste, on n’a pas plus de détails historiques sur la vie de cette dame. Quand elle mourut, son fils Dominique s’était éloigné d’elle comme le chien du rêve, mais sa torche lumineuse commençait à resplendir dans le monde. Les malades, les pauvres et les affligés se mirent spontanément à l’invoquer comme une sainte devant ses reliques, conservées dans l’église paroissiale, obtenant ainsi grâces et protection. Culte confirmé en 1828.

3 août Bx Augustin Kažotić, né v1260 à Traù (aujourd’hui Trogir, Splitsko-Dalmatinska, Croatie), + 3 août 1323 Lucera (Pouilles, Italie).
De famille noble, il entre chez les dominicains à 15 ans. En 1286 il va continuer ses études à Paris. Au retour il combattit énergiquement l'hérésie en Bosnie, et noua une cordiale amitié avec l’ex-Maître de l’Ordre Niccolò Bocasini, légat pontifical en Hongrie et futur pape Benoît XI. Celui-ci, en 1303, nomma Augustin évêque de Zagreb. Pendant 20 ans il y brilla par son zèle pastoral, empressé jusqu’à l’oubli de soi-même pour la renaissance spirituelle et temporelle de ses enfants. Son action pastorale le fit mal voir du roi Carobert de Dalmatie, et en 1322 à sa demande le pape Jean XXII (pape d’Avignon) le transféra à Lucera en Italie. L'empereur Frédéric II y fit arriver de Sicile près de 60 000 Sarrasins entre 1222 et 1223. La décision fut prise pour limiter les combats entre les Sarrasins et les Siciliens.
Le résultat fut que la ville changea d'aspect: on construisit des mosquées, des minarets, des harems et le plan carré romain fut remplacé par le dédale de rues caractéristique des villes arabes. Elle devint donc la merveilleuse Lugêrah. Les Sarrasins, reconnaissants envers Frédéric II, s'engagèrent à pacifier les populations musulmanes des Pouilles. L'empereur voulut aussi la construction d'un magnifique château.
L'arrivée des Angevins en 1269, commandés par Charles I d'Anjou, vit Lucera assiégée et vaincue en peu de temps. En 1224 cependant, Frédéric II, en réponse à des soulèvements religieux en Sicile, expulsa, au cours des deux décennies suivantes, tous les musulmans de l’ile, en transférant un grand nombre à Lucera dans les Pouilles. Dans cet environnement contrôlé, les musulmans ne pouvaient contester l’autorité royale tandis que la couronne profitait de leurs taxes et de leur service militaire. Leur nombre ayant fini par atteindre entre 15 000 et 20 000, valut à Lucera d’être appelée « Lucaera Saracenorum » parce qu’elle représentait le dernier bastion de la présence islamique en Italie. La colonie prospéra pendant trois quarts de siècle jusqu’à sa mise à sac, en 1300, par les forces chrétiennes commandées par Charles II d'Anjou. Les habitants de la ville musulmane furent exilés ou vendus en esclavage, tandis que nombre d’entre eux trouvaient asile au delà de l’Adriatique, en Albanie
En 1300 Charles II d'Anjou, qui succéda à Charles I, ordonna le massacre des Sarrasins: Lucera fut assiégée et 20.000 habitants furent assassinés. La ville changea son nom en Lucera de Sainte Marie. Elle était le théâtre d’une lutte sanguinaire entre les sarrasins survivants et les chrétiens qui cherchaient à s’y installer après quasi un siècle d’exil forcé. Avec le charme de son exemple et la force persuasive de sa parole, en moins d’un an Augustin rendit à la cité désolée un visage chrétien et une vie sereine. Dix mois après son arrivée, il fut tué par un sarrasin.
Il fut l'un des premiers grands théologiens de Croatie. Il participa au concile de Vienne.
On raconte de lui bien des événements merveilleux. Un jour qu’il était malade et que son prieur lui donna de la volaille à manger, il fit le signe de croix sur le plat, et l’oiseau s’envola. Une autre fois, comme il baisait la main du pape, celui-ci s’aperçut qu’une douleur vive dont il était affligé avait cessé au même instant.
Il a consacré sa vie à la formation de collèges, à la recherche de solutions aux conflits ecclésiaux ; il a été un pacificateur renommé et a travaillé pour les droits de la personne humaine, outre sa préoccupation à l'endroit des pauvres de la société. Il a été aussi l'auteur de quelques études théologiques. Évêque de Zagreb et de Lucera, il s'est consacré avec énergie à promouvoir le bien commun, le salut public de tout le peuple de Zagreb, il a été spécialement attentif aux besoins et à la vie du bas clergé et aux fidèles de son diocèse, son option pour les pauvres l'a conduit à être exilé en France à Avignon. Béatifié en 1700, le premier Croate officiellement béatifié.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 05 août 2011, 21:33

5 août Bx Manuel Moreno Martínez, Maximino Fernández Marínas, Víctor García Ceballos, Eduardo González Santo Domingo, martyrs le 5 août 1936, béatifiés en 2007.

Manuel, né à Rincón de Soto (La Rioja) le 17 juin 1862, baptisé le 20, profession le 24 septembre 1878 au couvent d’Ocaña, profession solennelle le 30 septembre 1881 à Ávila. Encore diacre, en 1884 on l’envoie à Manille, où il termine ses études et est ordonné prêtre en juillet 1885. Envoyé aux missions de Chine (Fokien), il prêche l’évangile avec un grand zèle durant 26 ans; il écrit sur la Chine des récits du plus grand intérêt religieux et historique. Il est vicaire provincial de la mission de Fogan (en 1902 et 1906). Ensuite il exerce l’apostolat aux Philippines pendant 6 ans, au couvent Saint Dominique à Manille (1911-1913) et à Pampanga (1913-1917). De retour en Espagne en 1917, il vit dans divers couvents : Ávila (1917-1921), La Mejorada (1921-1931) comme confesseur des aspirantes et des moniales dominicaines d’Olmedo (Valladolid), chez qui il laisse une réputation de sainteté; puis il est à Santa María de Nieva (Segovia) (1931-1934), puis supérieur de la maison de Barcelone-Saint Gervais 1934-1935, où il est élu prieur d’Ocaña. Il avait un charme extraordinaire à cause de sa douceur et de sa largeur de jugement, sans rien perdre de son sérieux et de sa rigueur, il fit fleurir l’Ordre séculier dominicain à Ocaña.
Bien qu’il se soit occupé de faire passer au Portugal les frères les plus âgés, le 22 juillet ils furent surpris par l’assaut du couvent où se trouvaient 32 religieux; sous sa responsabilité il laissa les frères partir où ils voulaient et leur donna de l’argent; les assaillants saccagèrent le couvent, profanèrent l’église, brûlèrent les images et les archives. Avec le P. Maximino Fernández et le frère Eduardo González, il se réfugia dans une maison, de laquelle il se préoccupa de ses subordonnés; ils restèrent là jusqu’au 5 août. Alors il décida d’aller à Madrid chercher un hébergement pour tous. A la gare d’Ocaña on leur donna un sauf-conduit qui en réalité menait à la mort. Ils furent emprisonnés à la « poste de Cuenca»; arrivés à la gare de Madrid-Atocha, ils furent arrêtés et fusillés. Ils moururent en criant «Vive le Christ Roi ! Vive l’Église catholique!». Il avait 74 ans.

Maximino, né à Castañeo (Asturies) le 2 novembre 1867. Profession à Ocaña (Tolède) le 9 septembre 1885, profession solennelle à Ávila le 9 septembre 1888. Envoyé aux Philippines en 1892, ordonné prêtre à Manille en1893. Il reste 6 ans à Cagayán, au nord de Luzón. En 1898, au cours de la guerre d’indépendance des Philippines, il fut arrêté et maltraité. Libéré en 1899, il revient à Manille et de là, très malade, il s’embarque pour l’Espagne en 1902. Il passe deux ans à Ocaña, puis est envoyé au collège Santa María de Nieva (Segovia). En 1914 il est nommé vicaire provincial en Espagne, puis visiteur des maisons de la vicairie. En 1919 il va en Italie, où il est confesseur dans les sanctuaires de Pompéi et Madonna del Arco, économe et sacristain au couvent de la Trinité à Rome (1919-1920). De retour en Espagne (septembre 1920), il réside à Ocaña, sauf pour des missions: chapelain des moniales dominicaines de Santa Inés, à Saragosse (1927-1931); directeur de retraites spirituelles chez les dominicaines d’Olmedo (Valladolid) et Ajofrín (Toledo).
En mai 1936, il retourne à Ocaña pour protéger les Pères âgés. Le 22 juillet, au début de la guerre, le couvent fut attaqué. Blessé mortellement à la gare Atocha à Madrid, le 5 août, il est transporté à demi-inconscient à l’hôpital près de la gare, avec 11 balles dans le corps. Il meurt 10 jours plus tard, le 15 août, après un supplice atroce, au milieu du plus grand abandon et des moqueries.

Victor, né à Carrión le 24 juillet 1880, prêtre au couvent d’Ocaña. Le 22 juillet 1936 les milices pillèrent le couvent et les frères durent fuir; le P. Víctor se réfugia chez le vicaire d’Ocaña. Mais les frères ne se sentent pas en sécurité et pensent qu’ils seraient mieux à Madrid avec d’autres frères. Le 4 août ils cherchèrent un sauf-conduit pour rejoindre leurs frères de Madrid, une sœur malade se joignit à eux, et une femme qui l’accompagnait. Le lendemain ils prirent le train, mais le sauf-conduit s’avéra être un piège car il ordonnait de les tuer en chemin. À l’arrivée à la gare d’Atocha, ils furent assassinés, mais les deux femmes purent se sauver et témoigner de l’événement. Du P. Víctor García on garde à Carrión des bannières qu’il peignit pour les processions.

Eduardo, né à Ávila le 5 janvier 1884, +5 août 1936 ; baptisé le 13, confirmé en 1891. Orphelin de père à 3 ans, sa mère (tertiaire dominicaine) dut travailler comme employée de maison chez Antonio Mata, chapelain des carmélites de San José, qui l’emmena à la résidence provinciale d’Ávila. À 11 ans il revint chez sa mère. Après un temps à Ocaña, il fit profession comme frère coopérateur à Ávila le 27 décembre 1914. Il travailla fidèlement aux offices de sa profession au collège de La Mejorada (1917-1923), Ocaña (1924), Ávila (1925-1930), maison de la Passion à Madrid (1932-1933), couvent du Rosaire, aussi à Madrid (1935-1936). Plein de bonté, travailleur et charitable, joyeux, recueilli et humble. Il se rendait très bien compte de l’hostilité antichrétienne qui régnait à Madrid depuis le début de 1936, il prévoyait le martyre et même le désirait. Le 6 juin il fut nommé à Ocaña, où le 22 juillet il fut victime de l’assaut du couvent. Il alla à Madrid avec les pères Maximino Fernández, Manuel Moreno et Víctor García Ceballos et mourut avec eux. Il avait 52 ans.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 13 août 2011, 1:06

7 août Antonio Alcalde Barriga, né 15 mars 1701 à Cigales, Valladolid (Espagne), + 7 août 1792 à Guadalajara, Jalisco (Mexique).
Fils de José Alcalde et Isabel Barriga, paysans chrétiens, en 1716 il entra au couvent Saint Paul, à 16 ans il prit l’habit dominicain, en 1725 il fut ordonné prêtre, puis enseigna dans divers collèges dominicains pendant 26 ans. Il occupa deux prieurés, celui du monastère de Zamora et celui de Jesús María de Valverde. Un jour de juillet 1760, le roi Charles II, qui passait par là au cours d’une chasse, entra chez lui pour se reposer. Il fut surpris de voir dans quelle simplicité vivait le frère Alcalde : dans sa cellule il y avait seulement un tabouret, un cilice, une table, quelques livres et une tête de mort. Peu après, le roi dut nommer un évêque pour le Yucatán et pensa au « frère à la tête de mort ». C’est ainsi qu’Antonio Alcalde traversa l’océan pour s’installer dans le Nouveau Monde.
En 1763, il prit possession de l’évêché de Mérida, Yucatán (alors Nouvelle Espagne). Malgré son âge (62 ans) il apprit le maya pour mieux communiquer avec les habitants. Il agrandit l’hôpital Saint Jean de Dieu, réforma les statuts du séminaire, et en 1769-1770 il fit ouvrir les greniers pour nourrir les pauvres lors d’une famine (récoltes détruites par les sauterelles).
En 1771 il fut nommé évêque de Guadalajara, où il passa 21 ans de travail fécond. Il vivait toujours aussi humblement, et dépensait beaucoup d’argent pour les autres : il fit construire l’Hôpital Royal Saint Michel (aujourd’hui Vieil Hôpital Civil), le sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe, la cathédrale, le couvent des Capucines, le beaterio Sainte Claire. Il fit construire au nord de Guadalajara 158 maisons pour le logement populaire. Il créa des bourses pour l’éducation des filles abandonnées, fonda des écoles et un collège.
En 1786 sévit une famine due aux pluies excessives. Il achète et distribue du maïs, et installe des cuisines gratuites dans les quartiers de la ville. La famine fut suivie de la peste : 50 000 morts en quelques mois en Nouvelle Galice. L’hôpital du centre ville étant insuffisant et de plus un foyer d’infection, Antonio fit construire hors de la ville un hôpital de 1000 lits qui fut terminé en 1794.
Il fonda aussi l’Université Royale et Littéraire de Guadalajara, une des plus prestigieuses d’Amérique latine, la seconde de Nouvelle Espagne, avec chaires de droit canon, droit civil, médecine et chirurgie. Là non plus il ne vit pas son œuvre terminée car il mourut trois mois avant l’inauguration, ce qui consterna la communauté universitaire débutante. Il fut enterré au sanctuaire de Guadalupe, où on voit sa statue à genoux.
Béatification en cours.

7 août Bses María del Carmen Zaragoza Zaragoza et María Rosa Adrover Martí, martyres en 1936, béatifiées en 2007.
Carmen, née à Villajoyosa (Alicante) 1er juin 1888. Fille d’un capitaine de la marine marchande, elle fit partie des Filles de Marie, puis déménagea à Barcelone. Elle visitait les pauvres âgés, les orphelins et les malades accueillis dans les asiles et les hôpitaux. Le 22 juillet 1916 elle entra dans la communauté des dominicaines de Sainte Catherine de Sienne à Barcelone (qui appartiennent aujourd’hui à la congrégation de l’Enseignement de l’Immaculée) et fit profession le 18 février 1918. Elle s’occupait des classes de filles et remplit l’office de portière. La communauté dispersée le 18 juillet 1936, les religieuses cherchèrent refuge chez des parents ou des bienfaiteurs. Avec Soeur María Rosa Adrover, elle fut accueillie dans des foyers amis; elles priaient pour la conversion de leurs persécuteurs et étaient prêtes au martyre. Le 7 août la prieure vint les voir et leur remit de l’argent pour un possible déménagement à Valence, dans leur famille. Devant l’imminence de fouilles, ce même jour elles décidèrent de partir définitivement et sortirent dans la rue. Prises peu après, dans la nuit du 7 au 8 août elles furent emmenées sur la route de Molins de Rei et, sur le territoire de la commune de Vallirana (Barcelone), dans le bois de Lladoner, elles reçurent le martyre. Elle avait 48 ans.

Rosa, née à San Roque (Cádiz) en 1888, elle vécut à Villajoyosa de 8 à 27 ans. Elle fit partie des Filles de Marie et de la confrérie del Carmen. En 1915 elle s’installa à Barcelone; elle travailla comme couturière et au service du comte de Güell. Admise dans la communauté des dominicaines de Sainte Catherine de Sienne à Barcelone le 31 juillet 1920, elle fit profession le 18 février 1922. Elle faisait l’école aux petites filles et remplit la charge de sacristine. Très douée pour la pédagogie, elle éveillait une grande confiance parmi les élèves; elle réalisa un labeur durable. Elle avait 48 ans.

8 août St Dominique (Domingo) de Guzman Garcés, v1170 à Caleruega (près de Burgos), † 6 août 1221 à Bologne, chanoine régulier augustin à Osma, fondateur de l'Ordre des Frères Prêcheurs (dominicains) après une mission fructueuse en pays cathare. Patron de l’Ordre, des astronomes, de la République Dominicaine, de Bologne, Madrid et Cordoue, des tailleurs, et des prêtres religieux comme st Jean-Marie Vianney est le patron des prêtres diocésains. Canonisé en 1234. Attributs: croix, livre et globe terrestre, lis, étoile sur le front, rosaire, chien noir et blanc.
« Durant le jour, nul ne se mêlait plus que lui à ses frères ou ses compagnons, nul n’était plus enjoué. Mais durant les heures de la nuit, nul n’était plus assidu à veiller et à supplier de toutes les manières. Il consacrait le jour au prochain et la nuit à Dieu (...) Il accueillait chaque homme dans le grand sein de la charité et, étant donné qu'il aimait chacun, tous l'aimaient. Il s'était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient. » (Jourdain de Saxe +1237, successeur de Dominique)
Il allait jusqu'à prétendre forcer la justice même du Père, en priant pour les damnés : "ad in infernos damnatos extendebat caritatem suam".
Dominique enjoignit un jour à frère Bertrand de ne plus pleurer ses propres péchés, mais plutôt ceux des autres. Si grande fut la vertu de ces paroles, que dès lors frère Bertrand pleura tant sur les autres qu’il ne pouvait plus pleurer sur lui-même, même s’il l’avait voulu.

Dominique fut un apôtre…
… contemplatif. En Dominique croît l’esprit de prière, motivé par le contact avec l’humanité, qui le guide vers la contemplation du mystère du Christ Sauveur.
… compatissant. Dominique a compris que son contact avec l’humanité souffrante: les masses appauvries, les destructions de l’hérésie et du paganisme, la position antiévangélique de l’Église, le monde des pécheurs..., est une source inépuisable d’expérience chrétienne et apostolique.
… pauvre. Dominique est un homme libre des biens matériels pour suivre Jésus pauvre et annoncer en toute liberté la Bonne Nouvelle. Il renonce au patrimoine familial pour vivre en messager de l’Évangile. La vie mendiante et itinérante sera un trait caractéristique de sa pauvreté évangélique.
… humble. L’humilité de Dominique a ses racines dans une profonde connaissance de soi-même et la confrontation constante avec l’idéal de Jésus-Christ patient et humble de coeur...
…de virginité mûre. La joie et l’affabilité dans ses relations, la proximité avec les gens, sa capacité d’amitié..., sont le meilleur témoignage d’une personnalité mûre et de l’intégration des valeurs de l’amour humain dans son projet de vie évangélique.
… charitable. La charité en Dominique est le noyau de la suite radicale du Christ. Il a laissé en héritage à ses fils ce qu’il avait lui-même considéré comme le meilleur trésor de sa vie au service de l’Évangile : la charité fraternelle.
… saint.

8 août Luigi Sturzo, né le 26 novembre 1871 à Caltagirone, Sicile, + le 8 août 1959 à Rome, tertiaire dominicain.
Ordonné prêtre le 19 mai 1894, étudie philosophie et théologie à Rome, et retourne en 1898 dans sa ville natale pour y enseigner ces disciplines. 1905-1920 il est maire-adjoint de Caltagirone et siège au Conseil provincial, tout en jouant un rôle de premier plan dans l'Action catholique. En 1918, il participe à la fondation du Parti populaire italien, précurseur de la démocratie-chrétienne, aux côtés d'Alcide De Gasperi et d'Alberto Marvelli, 1923 il fonde le journal Parti populaire italien et en raison de son opposition au fascisme, il doit partir en exil (Londres, New York). Il publie de nombreux ouvrages : L'Italie et le fascisme (1926), La communauté internationale et le droit de la guerre (1929), La société : sa nature et ses lois (1936), Politique et morale (1938) et L'Église et l'État (1939).
Rentré en Italie en 1946, il ne fait plus guère de politique, mais il est nommé sénateur en 1952. Il meurt à 88 ans. Son procès en béatification a été ouvert en 2002.

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