Saints dominicains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Fée Violine
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mer. 29 févr. 2012, 19:14

26 février Serviteur de Dieu Antonio de Valdivieso, né à Villa Hermosa, Burgos, v1495/1500, †León, Nicaragua, 26 février 1550, protomartyr d’Amérique pour la défense des Indiens, disciple de Bartolomé de las Casas.
En décembre 2000, des fouilles dans les ruines de la cathédrale de León Viejo (Nicaragua) mirent à jour au pied des marches du grand autel trois tombes. Une équipe de scientifiques établit que ces restes étaient bien ceux des trois premiers évêques du Nicaragua (qui englobait à l’époque toute l’Amérique centrale). Ceux-ci furent solennellement transférés à la cathédrale de León le 26 février 2008.
Il s’agit de Diego Álvarez de Osorio (1534-1536), Francisco de Mendavía (1540) et Antonio de Valdivieso (1544-1550), qui furent vertueux et charitables envers les Indiens. Ils ont donné leur vie pour leurs brebis.
*Mgr Osorio mourut à l’hôpital, abandonné.
*Mgr Mendavía venait d’arriver comme évêque. Malgré les menaces des alliés du gouverneur Rodrigo Contreras qui ne voulait pas de juge ecclésiastique à León, il ordonna doyen de la cathédrale son frère, Pedro Mendavía, et mourut subitement le lendemain. Pedro affronta vaillamment Contreras, qu’il envoya en Espagne, accusé par l’inquisition de violer les lois ecclésiastiques en relation avec les droits des Indiens et des veuves. Mais Contreras revint, absous par l’évêque de Tolède qui était son ami. En mai 1543 Pedro Mendavía fut arrêté et envoyé en Espagne sous l’inculpation de déloyauté envers le roi, durant sa captivité furent assassinés 4 laïcs loyaux envers l’Église et 1 frère franciscain.
*Mgr Valdivieso arriva en 1544 avec sa mère et sa sœur.
Après être entré au couvent dominicain Saint-Paul de Burgos (qui fut peut-être fondé par st Dominique lui-même en 1218), il était parti en 1540 comme missionnaire à Lima (Pérou) dans une équipe de dominicains qui apportait un morceau de la Vraie Croix (d’où la ville de Veracruz) et fonda l’université Saint-Thomas. Rentré en 1543 en Espagne au couvent Saint-Paul de Valladolid, il y fit connaissance de Bartolomé de Las Casas, qui, connaissant sa vocation de service et son appui à la cause de l’évangélisation des Indiens, suggéra son nom à Charles Quint pour un évêché en Amérique. C’est ainsi que Bartolomé fut nommé évêque du Chiapas et Antonio du Guatemala. Ils se retrouvèrent à la consécration d’Antonio le 9 novembre 1545 à Gracias a Dios (Honduras). Ils avaient les mêmes idées sur la doctrine et la pastorale.
Les indigènes du Guatemala étaient les Indiens Chorotegas, Náhuatl, Chontales, Sutiavas de la côte Pacifique.
Avec son évêché, il reçut aussi de Charles-Quint la charge d’imposer au Nicaragua les Nouvelles Lois des Indes dictées en 1542, enlever aux encomenderos et autorités royales les terres des Indiens.
Pour Valdivieso, la famille Contreras était la cause principale de l’agitation au Nicaragua.
Il écrivit au roi douze lettres qui sont un témoignage de la difficulté et de la frustration que l’évêque rencontra. Le roi ne semble pas avoir compris la gravité des problèmes que l’évêque lui décrivait, l’impossibilité de faire appliquer les Nouvelles Lois.
Rodrigo de Contreras dut aller en Espagne en 1549-1550 pour se défendre devant le roi en appel des sentences du juge de Résidence Diego de Herrera, et pour demander qu’on lui rende les encomiendas qui lui avaient été enlevées en vertu de ces sentences et des Nouvelles Lois des Indes, chose qu’il n’obtint pas, certainement grâce aux dénonciations de Mgr Valdivieso qui influencèrent le roi contre lui. Ses fils Hernando et Pedro Contreras, à qui il écrivait, voulurent le venger.
En juin 1549 eut lieu une première tentative d’assassinat contre l’évêque.
Le mercredi des Cendres 26 février 1550, après la messe, Valdivieso se reposait dans la cathédrale, où il jouait aux échecs avec le frère Alonso de Montenegro op. Survint un groupe d’assassins guidés par Hernando de Contreras, Valdivieso tenta de fuir, Hernando le frappa à terre de multiples coups de poignard. L’évêque agonisant se confessa au frère Alonso, dit deux fois le Credo et mourut au milieu du deuxième. La violence de l’assassinat fut telle que la dague se cassa. Il mourut dans les bras de sa mère et fut enterré sommairement dans la cathédrale.
Hernando conquit ensuite Panama et ses richesses, et finit bientôt misérablement.
Étrangement, on ne connaît aucune déclaration de Las Casas à la mort de Valdivieso. Mais un dominicain de l’entourage de Valdivieso alla à Valladolid, sans doute pour dénoncer le crime, et revint au Nicaragua en septembre 1550 avec l’aide de Las Casas, occupé à la fameuse controverse.
Délicate question de l’intervention de l’Église dans la juridiction civile et criminelle, pour la défense des “misérables, très pauvres et très impuissants indigènes”, selon l’expression employée par Valdivieso et Las Casas dans la lettre pastorale du 19 octobre 1544.
Pour le 450ème anniversaire de son assassinat, la famille dominicaine du Nicaragua demanda au Saint-Siège de béatifier le Serviteur de Dieu Antonio de Valdivieso, « vu les motivations et circonstances de cet acte de violence contre un homme juste et droit, défenseur des indigènes marginalisés et maltraités ».

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Message non lu par Fée Violine » jeu. 01 mars 2012, 23:17

1er mars Bx Christophe de Milan, Milan 1410- Taggia (Ligurie) mars 1484, l’apôtre de la Ligurie.
Ste Catherine de Sienne avait ardemment désiré que l’Ordre devînt un “jardin tout délicieux”. Raymond de Capoue et les autres disciples de la sainte recueillirent comme un testament son vœu fervent, et protégés par elle ils inaugurèrent heureusement la Réforme. Ainsi au 15ème siècle il y eut toute une floraison de saints et de bienheureux qui donnèrent à l’Ordre dominicain une nouvelle splendeur. De cette illustre troupe fait partie Christophe de Milan.
La sainteté de vie, la sainte passion des âmes, la parole enflammée et éloquente, firent de lui un grand et efficace prédicateur. Il prit l’habit au couvent Saint-Eustorge. En 1446 il fut maître des novices à Mantoue. Il déploya un vaste apostolat en diverses régions d’Italie et spécialement en Ligurie occidentale. En 1460 à Taggia, à la demande des citadins, il fonda un couvent et une église qu’il consacra à Marie Mère des Miséricordes. Sous son gouvernement fleurirent la discipline et l’éclat du culte. À ces nobles fins, il disposa qu’à l’imitation des prêtres antiques qui servaient au Temple, les religieux chargés chaque semaine de diriger l’Office divin ne devaient plus sortir du couvent, ni avoir d’autres engagements, parce que, occupés uniquement du culte, il pourraient être médiateurs auprès de Dieu au nom de leurs frères retenus par d’autres services.
Christophe promut avec zèle les études et, en bon dominicain, attira à l’Ordre de nombreuses vocations. Il fut appliqué au culte divin et à la théologie. Il fut un des plus célèbres prédicateurs de son temps. La prédication doctrinale, la passion pour le décorum liturgique, la pratique édifiante de l’humilité, la pauvreté évangélique et l’attrait de la pureté firent de lui un fidèle imitateur de saint Dominique. Son corps repose dans l’église Sainte-Marie Mère des Miséricordes à Taggia.
Culte confirmé en 1875.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 03 mars 2012, 13:18

3 mars Servante de Dieu Columba (Marianne) Schonath, 11 décembre 1730 à Burgellern près de Bamberg (Bavière), † 3 mars 1787 à Bamberg.
Fille du meunier Johann Georg Schonath et de son épouse Katharina Popp, élevée par sa grand-mère paternelle jusqu’à 8 ans, enfant très pieuse. Sa mère meurt en 1742 à l’âge de 37 ans. Marianne entre le 27 mai 1753 comme soeur converse au monastère dominicain du Saint Sépulcre à Bamberg, sous le nom de soeur Maria Columba, à cause de la Bse Colomba de Rieti, OP. Elle prononce ses vœux le 24 septembre 1754. Peu après commencent ses douleurs, qui atteignent leur paroxysme en 1763 avec les stigmates, qui sont attestés en décembre 1763. Elle avait aussi des visions, qui dépassaient ses forces physiques. Elle mena désormais jusqu’à sa mort une vie lourdement éprouvée par des souffrances physiques et morales, une vie d’expériences mystiques et de grâces, qu’elle décrivit dans des écrits mystiques. Columba est morte en réputation de sainteté. Sa tombe est un lieu de pèlerinage.
Béatification en cours, nihil obstat juillet 2000.

3 mars Servante de Dieu Adela Soldevila Galiana de Casesnoves, née le 5 mai 1906 à Xàtiva, Valencia, + 3 mars 1988 au même lieu, laïque dominicaine, mariée.
Manuel et Adela, parents de 10 enfants, étaient très connus pour leur générosité. Ils avaient une pharmacie, qui fut vraiment le lieu de leur charité. Ils offraient les médicaments nécessaires à de très nombreuses personnes, qui ne pouvaient pas payer en ces difficiles années de l'après-guerre. Manuel ne cessa jamais de prêter l’argent sans demander d'intérêt ni de garantie. «Tu me le rendras lorsque tu pourras», telle était sa réponse et il ne faisait signer aucune note. Tout, toujours, avec le consentement d'Adela, qui partageait la bonté et la générosité de son mari.
Nihil obstat 2009; ouverture de l'enquête diocésaine 25 mars 2009. Manuel (mort en 1958) est aussi en cours de béatification.

4 mars Servante de Dieu Luisa Piccaretta, Corato près de Bari 23 avril 1865 - 4 mars 1947, tertiaire dominicaine,mystique, "la petite fille de la volonté divine", auteur, connue pour n’avoir vécu que de l’eucharistie pendant 65 ans.
L’archevêque de Trani a ouvert sa cause de béatification en 1994. L’enquête et documentation du diocèse fut achevée fin 2005, et le Vatican a ouvert l’examen en mars 2006. Quelques années avant sa mort, le Bx Annibale Di Francia écrivit ce bel éloge:
«Il semble que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lui qui multiplie toujours plus les merveilles de son Amour, ait voulu former en cette vierge (dont Il disait qu’elle était la plus petite qu’Il ait pu trouver sur cette terre, dépourvue de toute instruction), un instrument adapté pour accomplir une mission si unique et si sublime qu’elle ne peut être comparée à aucune autre, à savoir le Règne de la Divine Volonté sur la terre comme au ciel. »
http://www.luisapiccarreta.ca/bio_2.htm

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Message non lu par Fée Violine » mer. 07 mars 2012, 21:11

7 mars Servante de Dieu Josefa Berride Bureth, née le 4 novembre 1648 à Siétamo, Huesca (Espagne), + 7 mars 1717 à Siétamo, tertiaire dominicaine.
Selon sa volonté, après sa mort son confesseur et ses disciples fondèrent en 1725 les Béates de Sainte Marie-Madeleine et de Sainte Rose de Lima. C’est l’origine de l’actuel collège Sainte-Rose de Huesca.
Béatification en cours. Nihil obstat 2000.

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Message non lu par Fée Violine » jeu. 08 mars 2012, 23:48

9 mars Barbara Pfister, née à Wattenheim 1er septembre 1867, + Spire 9 mars 1909.
Fille de Balthasar Pfister, menuisier, et de Margaretha Maltry, dès l’enfance Barbara eut des visions sur la vie de Jésus. Sa piété l’isolait des autres enfants. Elle se mettait souvent à genoux devant le Saint Sacrement. À 17 ans elle entre chez les moniales dominicaines de Spire. Comme parfois après la communion elle s’évanouissait et qu’on devait l’emporter hors de l’église, on la renvoya au bout d’un trimestre. La supérieure à cette époque ne se doutait pas que ces évanouissements étaient dus à des visions. Barbara travailla d’abord comme employée de maison à Spire, pour aider un peu sa famille financièrement.
Le 30 juin 1890 les cinq plaies du Christ ainsi que les marques de la couronne d’épines devinrent pour la première fois visibles sur son corps. Barbara voulait absolument garder cela secret, mais n’y réussit pas longtemps. Quand les stigmates furent connus, elle se vit exposée à de méchantes accusations. Mais les interrogatoires policiers et médicaux ne purent établir aucune fraude et ses directeurs spirituels confirmèrent toujours la limpidité de son caractère. Les attaques et calomnies augmentaient, mais Barbara supportait tout avec patience et esprit de sacrifice. L’expiation de substitution pour les fautes des autres était son désir. Chaque année, à l’époque de la passion et particulièrement aussi pour la fête du couronnement d’épines, qui était encore fêté à cette époque dans le diocèse de Spire, Barbara devait particulièrement supporter beaucoup de souffrances. Quand alors son directeur spirituel lui lisait quelques passages de la liturgie du jour, c’était pour elle un allègement et une musique consolante.
À partir de 1896, elle vécut sous la protection des soeurs de charité de Spire, rue de l’Ange. Friedrich Molz fut son directeur spirituel, dessina ses visions et publia en 1928 sa biographie.
Barbara Pfister est une des très rares personnes en Allemagne qui ont eu des visions sur la vie du Christ et portaient en même temps des stigmates visibles, étudiés scientifiquement.
En 1938, le diocèse de Spire a nommé une commission pour rassembler tous les témoignages, les comptes rendus, et notamment les nombreux exaucements de prières, sur la défunte mystique. Nikolaus Lauer a utilisé ces matériaux pour écrire une biographie, publiée en 1939 à de nombreux exemplaires, mais la guerre interrompit les démarches pour la béatification. Récemment, à Ludwigshafen, un cercle amical Barbara Pfister a été créé pour relancer le processus en faveur de l’unique stigmatisée du Palatinat, mais il n’y a rien de nouveau côté béatification. Mais sa tombe est un lieu de pèlerinage.

9 mars Servante de Dieu Assunta Viscardi, Bologne 11 août 1890 – Bologne 9 mars 1947, tertiaire dominicaine.
Diplômée de l’École Normale d’institutrices de Bologne en 1909, elle fonde en 1928 une œuvre caritative : l’œuvre de Saint Dominique pour les enfants de la Divine Providence, reconnue par l’Église en 1948 et par la République italienne en 1955.
Elle ouvre en 1933, près de la place San Domenico, "La Porte de la Providence" adossée au couvent dominicain, pour donner des secours matériels aux pauvres.
Saint Dominique, pour qui elle a une fervente dévotion, est son modèle pour aider les enfants des rues. Beaucoup furent placés dans des institutions où ils purent recevoir une éducation intégrale. Assunta les suivait tous avec sollicitude et attention personnalisée. Elle avait une petite équipe de collaboratrices, dominicaines comme elle. Une grande partie du financement provenait des écrits qu’elle éditait, car Assunta avait un don pour l’écriture, et ainsi elle diffusa et a légué à l’histoire des milliers de pages, qui seront précieuses pour le procès.
Le collège « Nid de Farlottine » est aujourd’hui florissant. Une école publique de Bologne porte le nom d’Assunta Viscardi.

Le procès de béatification a été ouvert le 9 mars 2009, clôture de l’enquête diocésaine 16 avril 2011. Nihil obstat 2009.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 10 mars 2012, 12:36

Aujourd'hui deux grands hommes, français, dont le premier sera béatifié dans moins de 3 mois:

10 mars Vble [bientôt Bienheureux] Alcide-Vital Lataste (Jean-Joseph), né le 5 septembre 1832 à Cadillac, Gironde, + 10 mars 1869 à Frasne-le-Château, Haute-Saône.
Fondateur des Soeurs Dominicaines de Béthanie.
Dernier d'une famille de sept enfants. Ses parents, Vital Lataste et Jeanne Grassiet, étaient propriétaires de quelques arpents de vigne et d'un négoce de tissus. Son père, libre penseur, ne s'opposait pas à la piété de son épouse, qui éleva chrétiennement ses enfants. À la suite de graves problèmes de santé, Alcide dut aller vivre à Loupiac, où il resta trois ans. Il en revint guéri, et attribuera ultérieurement cette guérison à ses profondes et nombreuses prières à la Sainte Vierge. Ses parents l’envoyèrent au petit séminaire de Bordeaux, où il rencontra Henri Lacordaire pour la première fois. La vocation sacerdotale grandissait dans l'esprit d'Alcide, mais il craignait d'en être indigne. Admis au collège de Pons pour la poursuite de ses études, dans la section laïques, sur ordre de son père, ses supérieurs ne l'encouragèrent pas à approfondir sa vocation. Seule sa sœur Rosy le soutint et l'empêcha d'abandonner et de devenir indifférent à toute forme de vie religieuse. En 1850 après son bac il retourne chez ses parents pendant un an : il écrit des poésies, consacre beaucoup de temps à la lecture. Puis il devint fonctionnaire dans les impôts (1851-1857). Il fréquenta un groupe de jeunes gens chrétiens, où il découvrit l'adoration nocturne du Saint Sacrement, fondement et force de leur action caritative, et fit connaissance avec la Société Saint-Vincent-de-Paul dont il sera un membre très actif. « Doué d'un cœur bon et compatissant, il ne fut pas longtemps novice dans l'exercice de la charité. (…) Ses visites étaient longues et respiraient la plus franche cordialité ; aussi étaient-elles attendues avec impatience et accueillies avec joie. »
Dans toutes les villes où il passait, soit il participait activement aux Conférences existantes, soit il en fondait là où il n'y en avait pas encore.
En 1853 il est nommé à Privas, où il rencontre une jeune fille qu’il désire épouser, mais son père s'y oppose et fait muter son fils à Pau, puis la jeune fille meurt. Malgré son chagrin, Alcide continue ses activités au sein des Conférences, réfléchit de plus en plus à sa vocation, et finalement entre en 1857 au noviciat des Frères Prêcheurs de Flavigny. L’Ordre dominicain venait de renaître en France grâce à Lacordaire. Alcide est heureux.
Un problème de santé retarde sa profession, qui a lieu en mai 1859 à Toulouse. Le lendemain, il part pour le couvent de Chalais, près de Grenoble, et en juillet Lacordaire transfère la communauté à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. C'est en ces lieux que le frère Jean-Joseph Lataste va approfondir sa vie spirituelle, et faire connaissance avec Marie Madeleine qui sera l'inspiratrice de sa vocation de fondateur. « Il est donc vrai, les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints ; qui sait s'ils ne le deviendront pas un jour ? »
En mai 1862 il fit profession solennelle, en février 1863 il fut ordonné prêtre à Marseille.
Il est envoyé à Bordeaux. Il prêche, anime des retraites, confesse, instaure l’adoration perpétuelle. Déjà, lors de son séjour dans les Pyrénées, il avait été sensibilisé à la détresse des femmes en difficulté, bien avant la rencontre décisive avec les détenues de Cadillac en septembre 1864, lors d'une retraite où ses supérieurs l'avait envoyé prêcher. D'emblée, le prédicateur aborde les détenues en leur adressant des mots qu'elles n'avaient pas l'habitude d'entendre : « ...Et moi, ministre de Dieu, consacré quoique très indigne, au service de ses autels, voué pour toute ma vie à la privation absolue de tout ce dont vous avez abusé, volontairement lié par les vœux perpétuels de pauvreté, d'obéissance et de chasteté, moi je viens à vous de moi-même, sans attendre que vous m'ayez appelé, et vous tendant les mains, je vous appelle : mes bonnes, mes pauvres, mes chères sœurs ».
Parallèlement, il entend longuement les détenues en confession, et parle avec une foi profonde de la miséricorde divine. Et c'est là, entre la découverte du monde carcéral, inspiré par l'exemple de Marie Madeleine, et conforté par l'espérance profonde qu'il avait dans le pardon divin, que le Père Lataste entrevit ce qui allait être un projet novateur, la fondation de Béthanie. Dans l'enthousiasme de sa jeunesse (il avait 32 ans), et dans l'intime conviction que c'était là l'œuvre voulue par Dieu, il se lança immédiatement dans les démarches de fondation d'une congrégation qui accueillerait des détenues en fin de peine, afin qu'elles retrouvent le chemin de la prière et du pardon, au milieu d'autres religieuses. Les réticences furent nombreuses, il n'était pas dans l'esprit du temps d'imaginer une quelconque rédemption pour ces personnes que la société considérait comme définitivement perdues pour elle. Le père Lataste continuait de son côté son intense activité de prédicateur, tout en vivant les troubles occasionnés par la restauration de la Province de Toulouse et les divergences entre les partisans des idées de Lacordaire et celles d'autres penseurs dominicains.
C'est en 1865 qu’il put retrouver les détenues de Cadillac, et l'attitude des femmes lors de l'Adoration et des confessions qu'il reçoit, lui font envisager encore plus intensément l'urgence de la fondation qu'il souhaitait pour elles. « J'ai eu l'occasion une fois de plus d'admirer le travail de la grâce dans ces âmes et de constater la nécessité et l'opportunité de cette fondation, non seulement pour plus tard, mais dès maintenant ».
Toutefois, nommé maître des novices, ses charges pastorales au couvent de Flavigny ne lui laissèrent pas grand loisir. Il rédige une biographie de la Bse Imelda Lambertini (voir 12 mai). Il publie aussi d’autres brochures, dont la plus importante sera celle du projet de fondation de Béthanie, intitulée Les Réhabilitées, publiée en mai 1866.
Il existait déjà quelques établissements qui accueillaient des femmes sortant de prison, comme les refuges tenus par les sœurs du Bon-Pasteur d'Angers, mais ces femmes, si elles y trouvaient accueil et lieu de prière, ne pouvaient jamais y devenir religieuses. Le Père Lataste souhaitait, lui, qu'il y ait fusion entre les religieuses et les repenties, sans tenir compte du passé des unes et des autres. Faire accepter cette idée novatrice, trouver des locaux, faire venir des religieuses pour la fondation de l'institution ne fut pas facile. Avec confiance et pugnacité, le Père Lataste envoya sa brochure sur Les Réhabilitées à de nombreuses personnalités, s'appuyant sur les écrits de Lacordaire mais aussi sur ceux de Victor Hugo dont la publication récente des Misérables avait marqué l'opinion publique.
C'est alors que Mère Henri-Dominique, religieuse déjà sensibilisée aux problèmes de la réhabilitation des détenues, rencontra Jean-Joseph Lataste à Flavigny. Ce fut le début d'une étroite collaboration. Après de nombreuses vicissitudes pour trouver un lieu où implanter la fondation, la congrégation put s'installer à Montferrand-le-Château (diocèse de Besançon) en 1866. Pour le fondateur, Béthanie n'est pas son œuvre, mais sera toujours celle de Dieu.
« Je désire que nulle excepté vous ne sache de nos enfants la cause ni la durée de leur détention. Il faut que le passé soit absolument enterré, mis dans la tombe ; qu'il n'y soit jamais fait allusion devant qui que ce soit, mais seulement en confession et en direction, entre vous et elles ».
En mai 1867, l'œuvre de Béthanie comptait 12 personnes, dont 4 réhabilitées. Et c'est en la fête de sainte Marie-Madeleine, le 22 juillet 1868, que le Père Lataste remit l'habit aux deux premières réhabilitées. Actuellement, les sœurs dominicaines de Béthanie ont des implantations en France, en Italie et en Suisse.
Guéri d’une ostéomyélite en 1863, le P. Lataste tombe à nouveau malade en 1868. En janvier 1869, il dicte à Mère Henri-Dominique le début des constitutions de Béthanie, qui ne seront terminées qu’après sa mort. À l'approche de la mort, il pria pour ses filles et rendit grâce :
« Je remercie bien l'ordre de Saint Dominique tout entier de m'avoir donné son saint habit.
Je remercie bien et je bénis en mourant toutes les personnes qui m'ont approuvé et m'ont aidé de leurs prières, de leurs conseils, de leur influence, de leurs dons.
Je pardonne à tous ceux qui ne m'ont pas approuvé et même qui m'ont contredit et combattu : je prie Dieu de les bénir tous, tous. »

Un an plus tard, la communauté de Béthanie quittait Frasne-le-Château où il avait été enseveli. Sa dépouille incorrompue fut alors exhumée pour être transportée dans le cimetière du nouveau couvent de Montferrand-le-Château, jusqu'à la translation dans la chapelle des sœurs lors de l'ouverture du procès en béatification en 1937. Sur sa tombe il est écrit : « Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des longues vies ». Il avait offert sa vie pour que saint Joseph soit déclaré le saint patron de l'Église universelle.
Vénérable 1er juin 2007. Béatifié le 2-3 juin 2012 à Besançon.
« Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il n'est touché que par notre amour »
« Venez à Jésus, il a du baume pour toutes les blessures »
« Dieu ne pèse les âmes qu'au poids de leur amour »
« Mon Dieu, faites de moi un prêtre toujours fidèle, un religieux selon votre cœur, un saint ! »

10 mars Marie-Joseph (Albert) Lagrange, né à Bourg-en-Bresse 7 mars 1855, + Saint-Maximin 10 mars 1938. À l’âge de trois ans, il reçoit la bénédiction du saint curé d’Ars.
Après des études classiques au petit séminaire d’Autun, il poursuit à Paris des études en droit jusqu’au doctorat. Attiré par l’idéal de saint Dominique, il entre au séminaire d’Issy-les-Moulineaux (1878-1879), puis au noviciat de Saint-Maximin où il reçoit l’habit dominicain des mains du prieur provincial, le Bx Hyacinthe-Marie Cormier (voir 21 mai). Dès la fin du noviciat en 1880, un décret d’expulsion des religieux oblige tous les frères dominicains à quitter la France. Ils sont accueillis par les dominicains espagnols dans leur couvent de Salamanque, où le frère Lagrange étudie la théologie de saint Thomas d’Aquin et la doctrine mystique de sainte Thérèse d’Avila. Il est ordonné prêtre le 22 décembre 1883 à Zamora.
Habité par un goût passionné pour l’étude de la Bible, il est envoyé à Jérusalem au couvent Saint-Étienne, où il fonde une école biblique inaugurée le 15 novembre 1890. Désormais, et jusqu’au dernier jour, sa vie est consacrée au service de la Bible : chercheur, professeur d’exégèse, directeur de l’École biblique et de la Revue biblique (1892), auteur de nombreux livres et articles, prédicateur… Il passe à Jérusalem 45 ans de sa vie. Son livre le plus connu est L’Évangile de Jésus-Christ, traduit en plusieurs langues.
Son œuvre d’exégète a le mérite de rendre à la pensée catholique droit de cité dans le monde savant. La contradiction et les épreuves, sur ce terrain de combat apostolique pour le salut des âmes, n’ont pas manqué. Fidèle et fervent, le père Lagrange poursuit jusqu’au bout son service d’Église.
En 1935, il rentre définitivement en France pour des raisons de santé, à Saint-Maximin, d’où il part vers le Père. Sa dépouille mortelle est ramenée à Jérusalem en 1967 dans le chœur de la basilique Saint-Étienne.
Les conditions précaires de la fondation en 1890 de l’Ecole biblique de Jérusalem nous laissent pantois quand on mesure ce qu’en a fait, au fil du temps, Marie-Joseph Lagrange. Ce Dominicain voulait autant recevoir la Bible comme la Parole de Dieu que jouer à fond le jeu de la critique. Sa méthode est de joindre l’observation du sol à l’étude des textes, de lier la méthode historique à la règle de la foi, en pratiquant une exégèse théologico-critique. Il n’en est pas moins un spirituel, enracinant sa vie dans la prière, ce qui en fait un vrai exégète en quête de Dieu. Une telle activité scientifique ne se fait pas sans heurts avec l’institution ecclésiale, confrontée à la crise moderniste. Lagrange connaît les affres de la censure et fait face aux critiques de sa Méthode historique et de son commentaire de la Genèse. Il voit certains de ses écrits interdits. Rome le considère comme suspect. Il doit quitter Jérusalem et se retire à Paris. À l’heure de la réconciliation, il s’en retourne à Jérusalem où il prépare la relève. Il continue à publier et a la joie d’être reconnu par ses pairs comme un grand serviteur de l’Eglise lors de son Jubilé sacerdotal.
Sa cause de béatification a été initiée et progresse. Parmi une multitude de témoins des bienfaits de sa vie, de son œuvre et de son intercession, les papes Paul VI et Jean-Paul II ont fait l’éloge de ce savant qui a relié la foi et la science. http://www.mj-lagrange.org/?p=473

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » dim. 18 mars 2012, 13:41

17 mars Bx Tommasello, +1270 à Pérouse.
Selon un document historique quasi contemporain du Bx, le Nécrologe du couvent dominicain Saint-Dominique de Pérouse, Tommasello entra au couvent quand il était encore enfant. Il fut pendant des années élève de st Thomas d’Aquin, sans doute quand celui-ci enseignait à Rome (1265-67) et à Viterbe (1267-1268). Tommasello a laissé le souvenir de sa grande doctrine, de son enseignement et de sa prédication à Pérouse et dans les cités voisines, de sa vie religieuse exemplaire et sainte. Le Nécrologe exalte aussi son esprit de mortification, rappelant par exemple la fois où il alla à Naples pour un Chapitre provincial, avec une chemise de fer sur la chair. On lui attribue beaucoup de miracles, que par humilité il cherchait à tenir cachés; le clergé et le peuple de Pérouse le tenaient pour saint, même de son vivant. Il était aussi favorisé du don de prophétie. Le Nécrologe dit que Tommasello mourut à l’âge de 28 ans, mais vu tout ce qu’on dit qu’il a fait, ce doit être une erreur d’écriture (38 ans ?). Il fut enseveli dans l’église de son couvent, près de l’autel de la Vierge Marie. Plus tard, en 1285, on lui fit une tombe plus digne. À présent, ses restes sont dans l’église St-Dominique de Pérouse, avec ceux du Bx Nicola Paglia de Giovinazzo.

18 mars Vble Róża Filipa Białecka (Maria Kolumba), née 23 août 1838 à Jaśniszcze, Podkarpackie (Pologne), + 18 mars 1887 à Cracovie.
Fondatrice des Soeurs Dominicaines de Pologne (sœurs du tiers-ordre dominicain).
Enfant, Róża avait beaucoup de dons naturels et surnaturels, elle était très obéissante. Quand ses sœurs n’étaient pas sages, c’est elle qui demandait pardon à leur mère. Le père, Franciszek Białecki, très chrétien, accueille des prêtres jésuites persécutés. La mère, Anna Ernestyna, pieuse et intègre, a vécu longtemps et supporté de lourdes croix avec liberté d’esprit.
Voyant les dons exceptionnels du Seigneur dans cette enfant, les prêtres ont convaincu la mère que Róża ferait une bonne religieuse. À 19 ans elle entre au noviciat des sœurs dominicaines de Nancy, en France, fait ses premiers vœux (soeur Maria Kolumba) puis revient en Pologne fonder la congrégation des sœurs dominicaines : en 1861 elle ouvre un couvent à Wielowies (c'était le rêve du P. Vincent Jandel, Maître de l’Ordre, de ressusciter le Tiers-Ordre des soeurs dominicaines en Pologne).
Connaissant les besoins de ces paysans pauvres et illettrés, elle commence sa mission de charité en organisant un réseau d’écoles paroissiales où enfants et adultes peuvent apprendre à lire et écrire, et viennent à une meilleure connaissance de la foi. Elle se dévoue aux malades et aux mourants, et fait un spécial effort pour leur apporter une aide matérielle et sacramentelle, de sorte qu’ils retrouvent leur dignité et meurent réconciliés avec Dieu.
À sa mort en 1887, la jeune congrégation a tellement grandi que quatre autres couvents sont ouverts. Ses filles spirituelles continuent la mission que leur avait confiée leur fondatrice et se consacrent à l’éducation chrétienne, soin aux malades et assistance aux pauvres à travers le monde. Déclarée vénérable 20 décembre 2004.

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Message non lu par Fée Violine » mar. 20 mars 2012, 23:23

19 mars Bx Clément, évêque 1233-1258, le premier dominicain de Grande-Bretagne et Irlande à devenir évêque.
Saint Dominique l'avait accueilli dans l'Ordre qu'il venait de fonder et lui confia la mission de le répandre en Écosse où il devint évêque de Dunblane (ou Strathearn), diocèse en situation difficile. Il oeuvra à restaurer la viabilité financière de l'évêché, ce qui impliqua de difficiles négociations et une visite au pape à Rome. Clément réussit à sauver l’évêché d'un déménagement vers l'abbaye d'Inchaffray. Il regagna aussi assez de revenus pour commencer les travaux de la nouvelle cathédrale de Dunblane.
Il dut affronter des difficultés semblables avec l'évêché appauvri d'Argyll dans les années 1240. Il fut chargé de restaurer la viabilité du diocèse, ce qui lui permit de créer des liens d’amitié avec le roi Alexandre II d'Écosse, auprès de qui il se trouvait quand ce roi mourut durant une campagne à Argyll en 1249. En 1250 il installa un nouvel évêque à Argyll.
Dès 1250 il avait gagné la réputation d’être l’un des réformateurs dominicains les plus actifs en Grande-Bretagne. Clément contribua à la canonisation de st Edmond d'Abingdon (1246) et de la reine ste Marguerite d’Écosse (1250).
Après sa mort, il fut vénéré lui-même comme saint, mais il n’a jamais été formellement béatifié.

20 mars Bx Maurice Csaky (Ugod?, Hongrie, v1281 - Györ, Croatie, 20 mars 1336).
Fils de Demeter III, seigneur de Csak, et d’une fille du noble Miklós Kőszegi, dès l’enfance il montre de l’attrait pour la dévotion, et quand un dominicain lui lit la vie de saint Alexis de Rome, il veut entrer au couvent. Mais son père l’oblige à se marier en 1301 avec Catherine, fille d’Amédée, prince palatin. Trois ans après, ils furent d’accord pour se séparer. Il entra chez les dominicains de l’île Sainte-Marguerite à Budapest. Le gouverneur de Budapest, Ladislas, met Maurice en prison pendant 5 mois pour tester la fermeté de sa résolution, l’accusant d’avoir abandonné le service du prince palatin. Quand on le libéra, il n’avait pas changé d’idée ; mais les supérieurs du couvent préférèrent l’envoyer à Bologne, où il fit ses études et sa profession. Puis il revint en Hongrie, où il y avait la guerre. Il s’interposa entre les combattants. Il vécut à Györ, où il fut nommé sacristain et diffusa la dévotion au Saint Sacrement.
Son procès de canonisation était en cours et devait se conclure au concile de Ferrare, mais fut interrompu par l’invasion turque qui détruisit son tombeau en 1438. Ce qui n’empêche pas l’Église hongroise de l’honorer d’un culte très officiel depuis 1494, quand il fut inclus au calendrier liturgique.

20 mars Sébastienne de Sainte-Marie, 1602 à Pasig (Philippines)-1642, tertiaire OP.
Elle mène une vie très austère : cilice, discipline, jeûne presque en permanence (les 15 dernières années de sa vie, elle ne prend quasiment que l’eucharistie), et dort très peu : la nuit elle passe 4 ou 5 heures à genoux en prière, s’offrant au Seigneur comme victime pour expier les péchés commis dans les îles. Sébastienne était consumée d’amour divin, d’une humilité profonde, d’une obéissance scrupuleuse. Elle obtient des guérisons, fait des prophéties ; elle va dans les prisons et les hôpitaux pour consoler ceux qui souffrent. Exténuée, elle rend à Dieu sa belle âme à l’âge de 40 ans.

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Message non lu par Fée Violine » jeu. 22 mars 2012, 22:38

22 mars Jeanne de Saint-François, née en 1612 dans les Côtes d’Armor, + 22 mars 1650 à Dinan, converse dominicaine.
De famille noble, elle entre à 25 ans au monastère Sainte-Catherine de Dinan. C’est une religieuse parfaite, humble, obéissante, mortifiée, aimant Dieu, charitable envers le prochain. Une fièvre contagieuse se répand dans le couvent, elle soigne les sœurs malades, est contaminée et meurt, âgée de 38 ans.

22 mars Vénérable Maria Geltrude Salandri, née 14 janvier 1690 à Rome, + 22 mars 1748 à Valentano, Viterbe, religieuse dominicaine.
Elle entra très jeune comme pensionnaire au monastère Sainte-Catherine de Viterbe, mais c’est à Valentano qu’elle professera sa foi en fondant le monastère du Très Saint Rosaire puis l’hôpital public, avec l’aide financière du marquis De Angelis de Montefiascone. Sa vie était très mortifiée et d’intense recueillement. Elle fut très aimée et vénérée durant sa vie, stigmatisée, et mourut en réputation de sainteté.
Déclarée vénérable le 10 février 1884.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Jean-Mic » ven. 23 mars 2012, 0:16

Chère Fée Violine, c'est épatant comme travail. Mais si vous déflorez tout, qui achètera votre livre ?

Plaisanterie à part, j'espère que vous avez déposé le manuscrit ou le tapuscrit avant d'en livrer des extraits entiers. Sinon, gare au plagiat :diable: !
Encore bravo :clap:
Jean-Mic
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 23 mars 2012, 1:39

Mais ce n'est pas un livre. Au départ je voulais juste recenser les saints pour mettre sur un site dominicain. Et puis j'en ai trouvé tellement que j'ai voulu en faire profiter les autres.
Le principal problème est que j'ai énormément de sources, mais je ne les ai pas notées... Ce serait plus légal si je les mentionnais, mais pour ça il faut déjà les retrouver! Souvent, pour un saint j'ai plusieurs sources, dont je fais une synthèse. J'ai fait aussi beaucoup de traductions.

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Message non lu par Fée Violine » ven. 30 mars 2012, 15:48

28 mars Venturino de Bergame, 9 avril 1304 à Bergame -† 28 mars 1346 à Smyrne.
Son père, le célèbre maître Lorenzo de Apibus (de la famille Artifoni di Almeno), docteur en grammaire et logique, précepteur des neveux du cardinal Longo à Avignon; sa mère, de la noble famille Caracosa. Ses frères et sœurs : Pierina, Caterina (qui devint moniale dominicaine) et Jacopo Domenico (qui fut ami de Pétrarque).
À 14 ans, Venturino entra chez les dominicains au couvent Saint-Étienne à Bergame. Il finit ses études à Gênes, fut ordonné prêtre et devint maître des novices. Il s’inscrivit à la Société des Frères pèlerins, instituée par l’Ordre pour les Missions d’Orient. Arrivé à Venise pour s’embarquer, il fut, en fait, envoyé à Chioggia, à Vicence, et à Bologne. Il s’imposait déjà comme orateur, souvent contraint de prêcher en plein air vu le nombre d’auditeurs (1328-1335).
En 1335 il organisa pour des pénitents un pèlerinage Bergame-Rome, dans l’intention de faciliter la conversion des pécheurs à la pénitence, d’amener guelfes et gibelins à faire la paix, et de réconcilier avec le pape les nombreux excommuniés bergamasques. 3000 personnes partirent le 5 février 1335, avec une halte à Florence. Arrivé à Rome le 21 mars, il prêcha pendant 12 jours, puis (laissant le pèlerinage se terminer dans le désordre) il partit avec son frère Jacopo voir à Avignon le pape Benoît XII, qui se méfiait peut-être (comme Clément VI par la suite) du tempérament enthousiaste de Venturino, qu’on pouvait juger utopiste, et de ses apparences d’agitateur. Son projet fut mal compris : Benoît XII crut que Venturin voulait se faire pape. Suivit un interrogatoire, puis l’interdiction de prêcher et de confesser, et l’exil à Aubenas dans un couvent pendant 8 ans, qu’il passa à écrire des lettres et des traités spirituels : De Spiritu Sancto, In Psalterio decacordo, De humilitate, De Profectu spirituali, De remediis contra tentationes spirituales.
Finalement il fut libéré en 1343 par Clément VI qui le réhabilita publiquement et l’envoya à Milan prêcher la Croisade contre les Turcs. Il pressa le pape de nommer comme chef de la croisade Humbert II de Dauphiné, dont il avait été l’ami et le conseiller spirituel, mais Humbert se révéla incapable. Venturino accompagna les croisés de Marseille en Orient, entouré d’un extraordinaire enthousiasme. Mais à peine arrivé à Smyrne, il succomba aux fatigues apostoliques et aux pénitences.
Venturino fut maître de grammaire comme son frère et son père, mais surtout prédicateur populaire très efficace, contemplatif de rude tempérament, convaincu et ardent dans sa mission de réformateur; il fut aussi thaumaturge. Visage émacié et ascétique ; parole facile et prompte, en latin ou en italien (il savait aussi le français et un peu d’allemand). Ses sermons avaient des couleurs effrayantes, son tempérament était passionné, sa vie spirituelle intense, son mysticisme hardi, son prophétisme accentué. Toute l’Italie venait l’écouter.
Venturino correspondait avec des Italiens, Allemands, Français, Anglais, Espagnols. Ses lettres sont structurées comme celles de ste Catherine de Sienne. Avec les lettres il envoyait aussi des instruments de pénitence.
Étranger aux intérêts politiques, il était soutenu par la conscience d’être inspiré par Dieu.
Il était ami avec les dominicains Jean de Tambach et Jean Tauler, qu’il influença ainsi que les autres mystiques allemands du 14ème. Un tableau, à Bergame, le représente méditant, un livre ouvert dans les mains, avec l’inscription: Beatus Venturinus Ceresolus.

28 mars Servante de Dieu María Sara Alvarado Pontón, fondatrice des sœurs dominicaines filles de ND de Nazareth, née 12 septembre 1902 à Bogotá, +28 mars 1980.
Treizième enfant de Dámaso Alvarado et Felisa Pontón. Dès l’enfance, la maladie (rhumatisme) la tient éloignée des jeux mais aussi des vanités. La première communion lui laisse le souvenir inoubliable de l’appel à la sainteté. Les plaisirs du monde l’attirent aussi. Sa santé ne lui permettant pas d’aspirer aux missions, elle fait divers essais de vie religieuse (active ou contemplative) qui sont des échecs. Elle sent qu’elle est appelée à quelque chose de spécial. Prière, adoration nocturne. C’est en 1938 qu’elle entreprend son Oeuvre avec la corporation des servantes, les plus méprisées de la société. Beaucoup sont des campagnardes, sans éducation, exploitées, humiliées et maltraitées par leurs patrons, parfois elles arrivent sur le trottoir, en danger physique et spirituel.
Le 11 février 1938, Sara quitte définitivement la maison de ses parents, elle s’installe aux environs de Bogotá, dans une ferme nommée San Gregorio, où les filles peuvent loger et recevoir les attentions dont elles ont besoin. Toute œuvre porte la marque de son auteur. Cette femme frappée par la grâce entreprend son œuvre sous l’inspiration du Saint Esprit. En prière devant le Saint Sacrement du 4 au 6 mars 1938, la fondatrice écrit son projet pour l’oeuvre des servantes qui aura comme fin “la plus grande gloire de Dieu et le bien du prochain”. La situation des filles demande une solution rapide: un asile pour les vieilles et malades, éducation et instruction scolaire et religieuse pour toutes.
“Notre vie sera simple et commune, à l’imitation de Jésus, Marie et Joseph à Nazareth. Vie cachée de prière et de travail, nous emploierons ces deux moyens pour l’apostolat; nous observerons dans notre façon d’être une dignité aimable, une douceur et humilité qui inspire confiance... nous exercerons la charité avec toutes... comme des servantes de la Sainte Vierge, nous aurons comme devoir sacré l’accomplissement de ses paroles, en étant comme elle profondément et sincèrement humbles”.
À partir de 1940, l’oeuvre Nazareth est soutenue par le frère Enrique Alberto Higuera Barrera OP, qui par la suite sera nommé cofondateur de la congrégation.
Le 9 novembre 1948, après une grave crise dans l’Oeuvre, Notre-Dame de Chiquinquirá, patronne de la Colombie, est couronnée généralissime, reine et maîtresse de l’Oeuvre.
En janvier 1964 l’œuvre est approuvée comme congrégation de droit diocésain, le 15 avril elle est déclarée agrégée à l’Ordre, et avec une grande joie les soeurs revêtent l’habit blanc et noir.
En septembre 1975, la congrégation est approuvée par le pape.
En 1980 la Mère Sarita meurt en réputation de sainteté. Sa béatification est en cours. Nihil obstat 2001.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 31 mars 2012, 16:06

1er avril Bx Giuseppe Girotti, Alba (Piémont), 19 juillet 1905 – Dachau, 1er avril 1945.
De famille humble et estimée, à 13 ans il entre au séminaire dominicain de Chieri (Turin), fait profession en 1923, est ordonné prêtre le 3 août 1930. En 1931 il finit sa théologie à Turin. Il se spécialise à l’École Biblique de Jérusalem, puis enseigne l’Écriture Sainte au séminaire dominicain de Sainte-Marie des Roses à Turin et au collège des missionnaires de la Consolata.
En 1937, il publie un commentaire de l’Ancien Testament, sur le livre de la Sagesse, en 1942 un commentaire sur Isaïe. Dans ces deux volumes, il répand toute sa profondeur de réflexion, exposée avec une admirable clarté. Apprécié pour sa vaste culture, il aimait exercer le ministère sacerdotal aussi parmi les pauvres, spécialement à l’hospice voisin du couvent. « Tout ce que je fais est seulement pour la charité », est sa devise.
À cause de son attention aux problèmes sociaux et de son regard critique sur la politique de ces années-là, il fut suspendu de l’enseignement et surveillé par le régime fasciste.
Pour avoir aidé les juifs persécutés, il est arrêté le 29 août 1944, emprisonné à Turin, Milan et Bolzano, puis déporté à Dachau, toujours en compagnie de son ami don Angelo Dalmasso, qui a survécu et donné son témoignage sur lui.
Dans ce camp, pendant six mois, il se distingue par sa foi et sa douceur, fortifié par l’Eucharistie et les Écritures (qu’il étudie en compagnie d’un luthérien avec qui il a lié amitié), et consacrant ses dernières forces à réconforter les autres déportés.
Il mourut le jour de Pâques, peut-être d’une injection létale, parmi le regret et la vénération de tous les déportés, qui le considérèrent aussitôt comme saint.
Cause introduite en 1988. Béatifié en 2014. Fête le 1er avril.
Déclaré le 14 février 1995 Juste parmi les nations.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 05 avr. 2012, 19:17

5 avril Disciples de st Vincent Ferrier (qui est fêté le 5 mai dans l'Ordre dominicain, mais le 5 avril dans le reste de l'Église), religieux dominicains :
* six Catalans:
- Juan de Alcoy et Pere de Maya, furent les premiers à se mettre à la suite de st Vincent, aussi étaient-ils ses disciples les plus chers. Ils le remplaçaient quand il était malade.
- Pere Queralt, de famille noble, brilla d’un vif éclat dans la compagnie de st Vincent.
Sa brillante éloquence fascina la reine María de Castille, épouse d’Alphonse V le Magnanime. Mort en 1462, enseveli au couvent de Lérida (corps incorrompu vu en 1808).
- Bx Pere Cerdà, né 1370 à Collioure, +7 décembre 1422 à Graus (Osca).
De famille modeste, sourd-muet, il entre comme frère convers au couvent dominicain, où il fait d’humbles tâches domestiques, vu ses limites et son manque de formation. Selon la tradition, il guérit quand Vincent Ferrier visite son couvent en 1409 : alors, Pere est vêtu de la chape noire du Père Ferrier et à son contact il recouvre l’ouïe et la parole. Dès lors, il entre dans l’Ordre comme frère, accompagne Vincent dans beaucoup de ses voyages de prédication, et va devenir lui-même un grand prédicateur, obtenant beaucoup de conversions, spécialement parmi les juifs. En 1420 il est élu prieur du couvent de Collioure. Au cours d’un séjour à Graus avec Vincent, il tombe malade et meurt en odeur de sainteté, sur un lit de sarments qui était sa couche habituelle. On dit que les cloches de la ville sonnèrent toutes seules pour annoncer sa mort. Il est enterré au sanctuaire de la Mère de Dieu de la Penya, à Graus. On l’a toujours honoré d’un culte public, à Collioure (le 7 décembre) et dans l’Ordre dominicain, bien qu’il n’ait pas été béatifié officiellement. Des guérisons ont été attribuées à son intercession.
- Bx Antoni Fuster, Catalogne fin 14ème – début 15ème.
On a très peu d’informations sur sa vie. Il entre chez les dominicains, il est un des premiers disciples de saint Vincent Ferrier, qu’il accompagne dans ses voyages en 1403. Il avait un talent merveilleux pour pacifier les ennemis. À la demande du roi Martin I l’Humain (1356-1410), en 1409 il pacifie, avec les chanoines Bernat Despujol, Berenguer Despruners et Jaume Roca, les factions qui déchiraient la ville de Vic. Pour cela on l’appela l’Ange de la Paix. Il est vénéré comme bienheureux à Vic et dans l’Ordre dominicain, bien qu’il n’ait pas été formellement béatifié.
- Bx Jofré de Blanes, né à Barcelone, + 11 novembre 1414 à Barcelone.
De famille riche, peut-être fils du chevalier Ramon de Blanes et de Blanca de Palau (et donc frère de Francesc de Blanes, évêque de Gérone et Barcelone), il prend l’habit dominicain au couvent Sainte-Catherine de Barcelone. Très ami de Vincent Ferrier, avec lui et à la demande du roi Martin I l’Humain il intervient pour faire la paix entre Martí d'Orís et Pere de Centelles, ainsi qu’entre les dels Malla et les Sancitorra de Vic, ville où ils prêchent avec d’autres dominicains en 1409. Il accompagne Ferrier dans quelques voyages de prédication à Valence, en Catalogne et en Aragon. Ferdinand I d'Aragon demande à Vincent Ferrier d’autoriser Jofré, grand prédicateur, à rester au palais pour prêcher le carême 1413. La même année, Jofré accompagne le saint à Valence et retourne à Barcelone. D'une grande dévotion envers la Sainte Vierge qui lui apparut plusieurs fois, il écrit Le rosaire perpétuel de la Très Sainte Vierge.
Il fut enseveli au couvent Sainte-Catherine, et sur sa tombe ont eu lieu des miracles. Bien qu’il n’ait pas été formellement béatifié, il est vénéré comme vénérable et bienheureux. Le culte public cessa en 1835 quand le couvent fut démoli et les reliques perdues.
http://ca.wikipedia.org/wiki/Jofr%C3%A9_de_Blanes

* et 2 Français:
- Bx Blaise d’Auvergne, renonça à son riche patrimoine pour devenir dominicain.
Il mourut après la canonisation de son maître. Ses reliques étaient au couvent de Sisteron où on lui rendit toujours le culte des saints.
- Jean de Gentilpré, était étudiant à Toulouse en 1417 lorsqu’il fut gagné par la parole du saint et entra dans l’Ordre avec deux autres. Il avait demandé à Dieu la grâce de prêcher toujours et de mourir en prêchant. Le jour de sa mort il y avait du monde (religieux et séculiers) dans sa cellule, il leur parla du Royaume de Dieu et mourut au milieu de cette suprême exhortation.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 10 avr. 2012, 14:52

9 avril Bx Reginaldo Montesmarti, né à Montesmarti près d’Orvieto 1292, + Piperno 1348, dominicain à Viterbe ou Orvieto.
Culte approuvé en 1877.

9 avril Bx Antonio Pavoni, Savigliano 1326 – Bricherasio (Piémont) 9 avril 1374, martyr.
D'une noble famille piémontaise, enfant pieux et intelligent, il entre à quinze ans chez les dominicains de Savigliano, près de Cuneo. Au couvent il continue ses études, il est ordonné prêtre en 1351 et aussitôt s’engage dans le combat contre l’hérésie des Lombards (Vaudois). En 1360, le pape Urbain V le nomme inquisiteur général pour la Lombardie, la Ligurie et le Piémont (il succède à Pierre Cambiani). Pendant 14 ans, il exerce ce job difficile et dangereux pour un jeune prêtre, c’est même quasiment une sentence de mort. Sur un territoire comme le Piémont cette charge était très importante : dans les vallées alpines vivaient de nombreuses communautés hérétiques, et leurs rapports avec l’Église catholique étaient assez tendus. Pavoni pense pouvoir résoudre ces luttes avec seulement la parole et le zèle apostolique. Il est nécessaire d’argumenter avec des hommes très instruits dans une hérésie subtile. Sa pauvreté de vie était un reproche aux hérétiques. Il vint parmi les pauvres et leur fit voir qu’il était l’un d’eux, ce qui déconfit tant les hérétiques, furieux du succès de sa prédication, qu’ils décidèrent de le tuer. Il le sait, mais continue son œuvre. En 1368 il est élu prieur du couvent de Savigliano et fait construire un nouveau couvent, ce qu’il accomplit sans qu’on critique son luxe, critique que les hérétiques sont toujours soucieux de faire contre les constructions catholiques.
Le samedi après Pâques, veille de sa mort, il dit au barbier du village : « Fais-moi beau, car je dois sous peu aller à la noce ». Étonnement du barbier qui n’avait entendu parler d’aucun mariage dans les environs. Il passe la nuit en prière, le matin il célèbre la messe dans un village près de Turin et prêche avec vigueur contre l’hérésie. À la sortie, sept hérétiques le poignardent. Sa sépulture à Savigliano fut un lieu de pèlerinage jusqu’en 1827 (divers miracles). Son corps est conservé dans l’église dominicaine de Racconigi.
Béatifié en 1868.

9 avril Servante de Dieu Rachele Lalia (Maria Antonia), née 17 mai 1839 à Misilmeri, Palerme, + 9 avril 1914 à Ceglie Messapico, Brindisi.
De famille chrétienne, elle passa son enfance à Palerme, mais pour raison de santé, à 15 ans elle fut confiée aux moniales dominicaines de Misilmeri, où le climat était meilleur. À 17 ans elle prit l’habit dominicain au collège, sous le nom de soeur Maria Antonia du Sacré Coeur. Son zèle pour l’observance fut tel que peu d’années après, lui fut confié le gouvernement de la communauté, fonction qu’elle assuma avec sagesse et amour pendant 24 ans. Outre son bon gouvernement, le souci spirituel et la réforme religieuse, elle eut à cœur aussi les œuvres sociales: elle reconstruisit le monastère, agrandit l’école primaire, et s’occupa de la formation des sœurs enseignantes. Femme volontaire et attentive aux problèmes sociaux du moment, en même temps elle passait des heures en profonde union à Dieu, qui se manifestait à elle par des dons particuliers, locutions, inspirations, qui se transformèrent en une grande aspiration missionnaire et oecuménique. Elle sentait qu’elle devait passer le seuil du cloître pour porter le Christ aux autres.
C’est avec cette flamme ardente qu’animée d’un grand zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, le 1er septembre 1891, avec l’accord de l’autorité ecclésiastique et de son directeur spirituel, Mère Lalìa partit à Rome, d’où elle voulait aller en Russie fonder un collège pour enfants pauvres et initier le mouvement de retour à l’unité de l’Église. Le P. Alberto Lepidi OP, maître du saint palais apostolique, sous la direction de qui elle se mit à son arrivée à Rome, lui dit: “Ta Russie, c’est Rome. Tes filles y iront, pas toi” et il lui suggéra de fonder une congrégation qui formerait des missionnaires dans l’esprit de st Dominique et de ste Catherine. Dans les moments difficiles elle ne perdait pas confiance en Dieu, au contraire elle aimait chanter le Te Deum et répétait: “Que tu es digne d’amour, ô Divine Volonté !”
Munie des autorisations nécessaires, le 17 janvier 1893, en compagnie de deux soeurs de Misilmeri venues à Rome, marchant dans la neige et récitant le rosaire, Mère Lalìa faisait finalement son entrée dans l’antique monastère Saint Sixte, berceau de l’Ordre dominicain en Italie. Le même jour naissait la Congrégation des Soeurs Dominicaines de Saint Sixte Vieux.
Prière assidue et fervente, dons extraordinaires, confiance illimitée dans la Providence, profonde humilité dans l’acceptation des épreuves. Destituée en 1910 de son rôle de Prieure générale, elle passa ses dernières années en s’offrant comme victime pour l’unité de l’Église et pour les prêtres. Enterrée au couvent Saint Sixte.
Nihil obstat 13 novembre 1985, décret de validité de l’enquête diocésaine 10 octobre 1986, dossier déposé à Rome en 1999.

*10 avril Bx Antoine Neyrot ou Antoine de Rivoli, Rivoli (Turin) 1425-Tunis 10 avril 1460.
Il entra tout jeune au couvent Saint-Marc de Florence, dont st Antonin (voir 10 mai) était alors prieur et Fra Angelico (voir 18 février) un des frères. Antonin insistait toujours sur l’importance de l’étude, de la prière et de la patience pour faire un bon dominicain. Mais Antoine n’était pas patient. Il voulait vite aller en première ligne. Ses supérieurs lui ayant dit non, il s’adressa à Rome et finit par obtenir d’être envoyé en Sicile où il n’avait que faire sinon que de quitter Florence. En 1458, il quitte la Sicile et s’embarque pour Naples (ou selon certains, pour l’Afrique), il est pris par des pirates et emmené captif à Tunis. Lui qui voulait évangéliser l’Afrique, il trahit ses vœux : pour ne pas devenir esclave, il devient musulman et se marie. Il entreprit de traduire le Coran en italien, mais n’y trouvant qu’un tissu de fables, il reconnut son erreur et son péché, d’autant plus qu’il apprit la mort de saint Antonin (en mai 1459) qu’il vénérait. Il retourna à Jésus-Christ, renvoya sa femme, reprit l’habit dominicain le Jeudi Saint 1460 et alla trouver le dey pour lui dire qu’il regrettait son apostasie. Il fut aussitôt lapidé. Racheté par des marchands génois, son corps fut enterré à Gênes, puis transféré à Rivoli.
Des miracles eurent lieu sur sa tombe. Un grand nombre de fidèles se déclarèrent redevables aux mérites du Bx Antoine de grâces très insignes. Le culte du martyr s'accrut et se propagea de jour en jour, et fut autorisé en 1767.

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