Saints dominicains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Fée Violine
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 16 avr. 2012, 13:34

13 avril Bse Marguerite de Castello ou de Metola, née en 1287 à Metola (province de Pesaro et Urbino), +13 avril 1320 à Città di Castello (Ombrie).
Née aveugle, naine et difforme, ses parents l'enfermèrent pendant 14 ans. Bien que nobles et riches, ils trouvèrent que cette fillette handicapée était un poids trop lourd et humiliant, et un jour, après l’avoir emmenée en pèlerinage à Città di Castello, voyant que leurs prières n’étaient pas exaucées ils l’abandonnèrent dans l’église. Margherita ne pleura pas, elle fit confiance à Dieu. Elle fut recueillie par la charité publique, passa de famille en famille et finit par être acceptée par pure pitié dans un couvent, mais ce n'était pas suffisant pour elle qui voulait aller de l'avant. Elle fut éloignée du monastère, parce que sa vie semblait un reproche aux religieuses tièdes. Après épreuves et humiliations, elle fut finalement acceptée par les dominicaines du Tiers Ordre de la Pénitence de st Dominique, dont elle reçut avec joie l’habit et embrassa généreusement le programme de prière et de pénitence. Elle soignait et guérissait des malades, enseignait aux enfants, visitait les prisonniers et évangélisait la ville de Citta di Castello où elle vécut pendant 33 ans. Sa mauvaise fortune ne la détourna jamais de la foi profonde qu'elle vouait à Jésus. Elle garda toute sa vie un cœur confiant dans le nom de Jésus.
Elle avait appris le Psautier par cœur et en expliquait les sens les plus cachés. Elle fit sans bruit beaucoup de bien aux âmes, et tous recherchaient sa compagnie. Elle avait une tendre dévotion pour la Sainte Famille et pour le mystère de l’Incarnation, et après sa mort, on trouva dans son cœur trois perles, sur lesquelles étaient sculptées les images de Jésus, Marie et Joseph. Son corps non corrompu se trouve dans l’église Saint-Dominique à Città di Castello.
Le pape Paul V, en la béatifiant en 1609, concéda aux Dominicains de cette ville la Messe et l’Office propres. En 1675 le pape Clément X étend ce privilège à tout l’Ordre.
En 1988 l’évêque d’Urbino et Città di Castello la proclame patronne diocésaine des non-voyants.
Patronne des causes pro-life.
Lire : Une petite sainte de rien du tout, de William R. Bonniwell, o.p., traduit de l'américain par E. Aimont, Maison de la Bonne Presse, 1953.

14 avril Bx Pierre González (st Elme ou Telme), Astorga, Leon (ou Palencia) avant 1190- Tui, Galice 15 avril 1246.
Après sa nomination comme doyen de sa ville natale Astorga, comme il chevauchait un cheval magnifiquement paré, réclamant des applaudissements à travers les rues, le cheval s’emballa et le fit tomber dans la boue, ce qui fit rire tout le monde. Pedro se retira quelques mois dans un ermitage, puis entra chez les dominicains. Il fut le confesseur et conseiller très apprécié du roi Ferdinand III. Il réforma la Cour, encouragea le roi à chasser les Maures, mais obtint aussi que les prisonniers maures de Cordoue et de Séville soient traités de manière plus humaine.
Après des années à la Cour, il se consacra aux paysans de Castille, Galice et Asturies et allait prêcher dans les endroits les plus reculés. Il devint aussi humble qu’il avait recherché la gloire et se dépensa pour venir en aide aux miséreux, surtout aux marins et pêcheurs, il allait jusque sur leurs bateaux. Il remporte un grand succès comme prédicateur et de nombreuses conversions s'ensuivent.
Il mourut le jour de Pâques. Culte approuvé en 1741.
Il est le patron des marins, qui l’invoquent dans les tempêtes et contre les tremblements de terre, sous le nom de saint Elme ou saint Telme. On lui attribue une présence protectrice contre les "feux saint Elme" (ce sont des décharges d'éclairs au sommet des mâts des navires durant les orages). Il est quelquefois représenté avec cette flamme sur le front.

14 avril Filippo Carisi de Verceil, né à Carisio (Vercelli), + après 1266.
Il fut d’abord chanoine de la cathédrale de Verceil. En 1219 nous le trouvons à Bologne, où après avoir entendu prêcher saint Dominique, il demanda à entrer chez les dominicains. Il fonda un couvent dominicain à Verceil et devint deux fois provincial de Lombardie.
Par son exemple et sa prédication, il convertit beaucoup d’âmes. En 1233 à Bologne il fut désigné comme prieur et par les frères de Saint-Nicolas comme promoteur ou procurateur de la cause de saint Dominique. Du 6 au 15 août il présenta aux commissaires désignés par le pape Grégoire IX les témoins choisis par lui. Ceux-ci déposèrent aussi pendant un jour entier. Le soir de la première audience, le Bx Philippe rédigea un questionnaire qui servit de plan pour les dépositions.

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Message non lu par Jean-Mic » mar. 17 avr. 2012, 23:53

Chère Fée Violine,

Vos recherches vous ont-elles amené à croiser Mme de Blic et le Père Chocarne ?
Mme de Blic était, je crois, tertiaire dominicaine ;
le Père Victor Chocarne était prêtre diocésain de Dijon, tertiaire dominicain ; il aurait eu un frère dominicain.
Ils ont fondé à Beaune vers 1879-1880 (?) la Congrégation des Petites Soeurs Dominicaines.

Mme de Blic est également (et c'est pour cela que le personnage m'intéresse) à l'origine du Pèlerinage des Bannières en 1872 à Lourdes, le premier des pèlerinages de masse qui va réellement ouvrir la voie au rayonnement mondial du sanctuaire.

Merci fraternel
Jean-Michel
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Message non lu par Fée Violine » mer. 18 avr. 2012, 13:38

Non, je ne connais pas mais je vais chercher, merci!

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Message non lu par Fée Violine » mer. 18 avr. 2012, 16:50

17 avril Bse Claire (Tora) Gambacorta, Florence ? 1362- Pise 17 avril 1420.
Fille de Pietro Gambacorta, fiancée à 7 ans, mariée à 12 ans à Simone Massa, veuve à 15 ans, elle refusa de se remarier, selon les conseils de Catherine de Sienne qu’elle avait rencontrée en 1375 à Pise. Elle entre à l’insu de sa famille chez les Clarisses, mais ses frères la ramènent de force au palais paternel, où on l’enferme pendant quelques mois. Finalement, ils se résignent à la laisser partir, non au couvent des Clarisses, mais, sous le nom de sœur Claire, au monastère dominicain Sainte-Croix. C’est l’époque où le pape Grégoire XI, pressé par Catherine, quitte Avignon pour revenir définitivement à Rome (janvier 1377). Pietro Gambacorti, patron de Pise, l’accueille solennellement durant la halte à Livourne. Cependant il fait construire à Pise pour sa fille le monastère Saint-Dominique. Il voudrait aussi pouvoir recevoir à nouveau dans la ville Catherine de Sienne. Celle-ci ne put accepter car elle était malade, mais lui écrivit pour le remercier et pour l’avertir de changer de vie et de comportement : «Ne tardez pas, car le temps est court et la mort vient sans que nous nous en apercevions ». Catherine meurt en 1380. Douze ans après, il y a à Pise une conjuration contre les Gambacorti, appuyée par les Visconti de Milan : Pietro est assassiné avec ses fils Benedetto et Lorenzo.
Dans son monastère, Claire fut un exemple constant de douceur et de miséricorde évangélique. Ses exemples ranimèrent la ferveur dans la communauté: elle était la plus humble et la plus pauvre. Devenue prieure, elle fut davantage encore le modèle de ses religieuses, et fera de sa communauté un centre de diffusion du mouvement réformateur dans l’Ordre. Elle gouverna ses sœurs avec prudence et charité. Les biens des Gambacorti lui servirent à faire un centre d’accueil pour toutes sortes de pauvres. Un jour frappèrent à sa porte la femme et les filles de l’homme qui avait tué son père et ses frères : elles trouvèrent plein accueil.
Près de mourir, Claire disait dans ses souffrances: "Seigneur, me voici en Croix avec Vous!" Le jour de sa mort, au lieu du Requiem, les sœurs entonnèrent le Gloria. Son corps se trouve encore dans son monastère.
Culte confirmé en 1830. Patronne de Pise.

17 avril Bse Maria Mancini, Pise 1355- 22 janvier 1431.
Mariée à 12 ans avec le noble Baccio Mancini, mère de deux enfants, elle devint veuve à 16 ans. Remariée avec Guglielmo Spezzalaste, elle eut six enfants, qui moururent vite aussi. Grande était sa miséricorde pour les pauvres. Deux fois veuve, ayant perdu tous ses enfants, à l’âge de 25 ans elle entra au monastère dominicain de Sainte Croix dont la jeune Claire Gambacorta fut la première prieure et que Marie dirigea pendant dix ans avec les encouragements de sainte Catherine de Sienne. Elle réalisa pleinement sa vocation de contemplative et de mystique.
Culte confirmé en 1855.

18 avril Bse Savina Petrilli, Sienne 29 août 1851 – 18 avril 1923.
À 15 ans elle entre dans la congrégation des Filles de Marie, dont elle est aussitôt élue présidente. En 1869 elle est reçue par le pape Pie IX, qui l’exhorte à cheminer sur les traces de ste Catherine. Le 15 août 1873, dans la chapelle de la maison paternelle, avec 5 compagnes elle fait voeu de chasteté, pauvreté et obéissance, en présence du confesseur et avec l’autorisation de l’archevêque qui les autorise à fonder la congrégation des sœurs des pauvres de ste Catherine de Sienne. Dès 1874 elle mène la vie commune avec trois compagnes. En 1881 naît la première fondation à Onano (Viterbe) et en 1903, la première mission au Brésil, à Belem. La congrégation a plus de 25 maisons en Italie et des œuvres au Brésil, Argentine, Inde, USA, Philippines et Paraguay. La constitution de la congrégation, qui devient de droit pontifical, sera définitivement approuvée en 1903.
Mère Savina fait vœu de "ne rien refuser volontairement au Seigneur", le vœu de "parfaite obéissance" au directeur spirituel, le vœu de "ne pas se lamenter délibérément dans les souffrances extérieures et intérieures", le voeu de "complet abandon" à la volonté du Père. Le charisme transmis par mère Savina à ses sœurs est celui de vivre radicalement le sacerdoce du Christ dans l’adoration et dans la totale dépendance de la volonté du Père jusqu’à l’immolation, faisant de l’Eucharistie le centre de la vie; continuer la mission du Christ qui annonce le Père dans un service d’évangélisation et de promotion des frères, spécialement des pauvres. Pour Savina le pauvre est le sacrement du Christ et peut être considéré comme mystère de foi, comme l'Eucharistie. C’est pourquoi la Congrégation est au service des pauvres "de toutes couleurs qui souffrent et sont opprimés". Béatifiée en 1988.

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Message non lu par Fée Violine » ven. 20 avr. 2012, 22:59

19 avril Bx Isnard de Chiampo, né à Chiampo (près de Vicence), + Pavie 19 mars 1244.
Très jeune, en 1218 ou 1219, il reçut l'habit dominicain des mains de saint Dominique lui-même. « Vir religiosus et fervens et graciosus admodum predicator (homme religieux et fervent, prédicateur très influent) », il fut envoyé d’abord à Milan (ainsi que le Bx Guala de Bergame, qui deviendra ensuite évêque de Brescia), où il gagna beaucoup d’hommes pour l’Ordre. Il obtint leur respect par sa façon exemplaire d’accomplir ses voeux. Il fut un grand et accompli prédicateur, puissant en paroles et en oeuvres, grâce au don des miracles. Il ramena à Dieu d’innombrables âmes de pécheurs et d’hérétiques, rien que par la puissance de sa parole. Il menait une vie d'intense pénitence, ce qui ne l'empêchait pas d'être tellement gros que tout le monde riait de lui et qu'il en souffrait moralement et physiquement. Ce fut là l'une de ses croix difficiles à supporter.
À partir de 1230 il fut surtout l’apôtre de Pavie. Cette ville, en lutte contre la papauté par la mauvaise influence de Frédéric II, frappée d’interdit, était dans un état pitoyable, l’esprit religieux quasi éteint et les mœurs complètement relâchées. La venue d’Isnardo fut comme un souffle de renouveau et l’esprit chrétien refleurit. Par la générosité du saint évêque Rodobald (ou Réginald), Isnardo put fonder le couvent Sainte-Marie de Nazareth, qu’il gouverna sagement jusqu’à sa mort. Il fut enterré dans l’église dominicaine de Pavie; ses restes reposent dans la basilique St-Gervais St-Protais.
Son culte fut confirmé en 1912.

19 avril Bse Sibylline (Sibillina) Biscossi, Pavie 1287-19 mars 1367.
Elle vécut toute sa vie à Pavie en Lombardie. D’origine modeste, orpheline très jeune, elle était servante, mais devint aveugle à l'âge de douze ans. Au début elle priait Dieu de lui rendre la vue, dont elle avait besoin pour gagner sa vie ; puis une apparition de saint Dominique lui fit comprendre que cette cécité pouvait être une lumière pour les autres. À quinze ans elle entra chez les sœurs de la Pénitence de Saint Dominique (Tertiaires dominicaines) et se fit recluse près de l'église des dominicains. Par l'une des lucarnes, elle devinait l'autel et recevait l'Eucharistie. Par l'autre, donnant sur l'extérieur, elle donnait des conseils et faisait la catéchèse aux enfants. Elle vécut là de 15 à 80 ans, dans la plus sévère pénitence, vêtue en toute saison du même vêtement, mangeant peu, dormant sur une planche sans matelas ni couverture, et éclairant les nombreux visiteurs qui venaient lui demander des conseils spirituels et qu’elle écoutait avec une charité inlassable. Prélats et puissants, dévots et gens en recherche venaient la voir. Elle était la sibylle chrétienne qui répondait à toutes les demandes de conseils et de réconfort. Elle était l’œil lumineux de toute la ville de Pavie, qui reconnaissait dans cette voyante aveugle une maîtresse spirituelle. Le secret de tant de courage et de sagesse était puisé dans l’amoureuse contemplation de la Croix.
Les dominicains l’entourèrent à ses derniers moments, dont l’heure lui avait été révélée. Elle fit des miracles. Culte confirmé en 1854.
En Italie, elle est la sainte patronne des servantes et employées de maison.

19 avril Servante de Dieu María Antonia de Jésus Tirado Ramirez, née le 13 décembre 1740, à Jerez de la Frontera (Cadiz), +19 avril 1810.
Sœur de deux prêtres, élevée par sa grand-mère maternelle et une tante, à 7 ans elle est réclamée par sa mère pour l’aider aux tâches ménagères, à 9 ans elle tombe gravement malade, elle a toujours dit qu’elle avait été sauvée par l’intercession de saint Dominique. À 16 ans elle trouve un bon directeur spirituel. L’année suivante elle commence à avoir des visions et des révélations. À 19 ans, son directeur lui demande de faire des pénitences corporelles. À 21 ans elle entre dans le Tiers Ordre de Saint Dominique. Un autre prêtre lui conseille d’écrire ses expériences spirituelles. En 1779 elle fait vœu de chasteté pour 3 ans. Pendant deux ans elle reste muette, au pain et à l’eau, + eucharistie. Son directeur meurt, elle en trouve un autre, le P. Andrés Ruiz OP (il mourra en 1797, ensuite elle sera suivie par un autre dominicain, Francisco Gonzalez), prend l’habit de tertiaire qu’elle ne quittera plus. La même année elle a l’idée de fonder un Beaterio (sorte de béguinage). En 1790 elle fait vœu de clôture dans la plaie du côté du Christ. Sa réputation de thaumaturge augmente. En 1799 des compagnes la rejoignent dans sa maison. En 1806 Maria Antonia décide d’ouvrir un collège pour l’enseignement des plus pauvres (il ouvrira après sa mort, en 1812, et existe toujours).
Elle meurt tandis que les troupes françaises sont dans la ville. Elle est enterrée au Beaterio.
Ce fut une grande mystique, amoureuse du Saint Sacrement. En 1915, le Beaterio fut érigé en congrégation sous le nom de Dominicaines du Saint Sacrement, la seule congrégation originaire de Jerez de la Frontera. Frère Diego José de Cádiz a dit que « cette création est un trésor qui garde Jerez».
La réputation de sainteté ne fit que croître après sa mort, surtout après publication de ses écrits.
Nihil obstat 2008.

20 avril Ste Agnès de Montepulciano (Agnese Segni), 28 janvier 1268 à Graciano-Vecchio - 20 avril 1317 à Montepulciano (près de Sienne).
À 4 ans, elle cherchait la solitude pour mieux prier. À 9 ans, l'âge des fiançailles, elle obtient de ses parents, riches et chrétiens, d'entrer en religion. Désormais, sa vie ne sera plus qu'une continuelle oraison. Elle entre chez les Sœurs du Sac (ainsi nommées parce que leur habit, de toile grossière, ressemblait à un sac), où on lui confiera bientôt la charge d'économe. En 1283, à 15 ans, elle entre dans une communauté nouvelle à Precesso, près d’Orvieto. Très douée et pleine de sagesse spirituelle, elle ne tarde pas à être nommée abbesse de ce couvent où elle passe une grande partie de sa vie dans la joie et les souffrances (rhumatismes).
À 32 ans, en 1306, elle revient à Montepulciano pour y fonder un couvent de sœurs dominicaines, à l'extérieur de la ville, à l'endroit d'une maison fréquentée par des prostituées. Avec l'accord de l'évêque d'Orvieto, elle y construit un oratoire dédié à la Vierge, qui sera agrandi en 1311. Elle acheta donc une partie de la petite colline attenante à celle de Montepulciano, avec l'argent qu'elle reçut des riches et des pauvres. Elle devint prieure de ce monastère et mourut à 49 ans.
Les religieuses, la voyant mourir, la suppliaient de demander sa guérison. "Si vous m'aimiez vraiment, leur dit-elle, vous vous réjouiriez de ma mort, puisque je m'en vais à mon Bien-Aimé. Je vous serai plus utile au paradis qu'ici; ayez confiance, je serai toujours avec vous". Puis, levant les yeux et les mains vers le ciel, elle dit avec un sourire ravissant : "Mon Bien-Aimé est à moi, je ne le quitterai plus".
Son corps non corrompu repose au couvent des Dominicaines de Montepulciano.
Elle fut béatifiée en 1608 et canonisée en 1726.

Sainte Agnès est avant tout une âme contemplative. Pour elle, Dieu est le Bien-Aimé: elle Lui manifeste une amitié sans réserve, une tendresse sans limite, une confiance sans borne; Il la comble de faveurs extraordinaires, répond à ses désirs et satisfait même ses moindres caprices. Aussi la représente-t-on caressant l'Agneau de Dieu qu'elle tient dans ses bras et dont elle porte le nom. On la représente aussi avec les 'trois cailloux' qu'elle aurait reçus de la Vierge pour construire son monastère.
Un jour une extase lui fit manquer la messe. Revenue à elle, elle se mit à pleurer de ne pouvoir ce matin-là recevoir son Bien-Aimé. Jésus lui envoie alors porter la communion par l'ange qui l'avait assisté dans son agonie. C'est encore cet ange qui viendra annoncer à Agnès les souffrances et la mort qu'elle aura à endurer: "Prends ce calice, ô bien-aimée du Christ, lui dira-t-il, bois comme Lui jusqu'à la lie".
Sainte Catherine de Sienne (voir 29 avril) avait une grande vénération pour elle. Elle aimait se rendre à Montepulciano pour prier auprès de la tombe d'Agnès. Elle s'y rendait comme au mont Thabor, et l'accueil reçu dans cette petite communauté monastique lui semblait si paradisiaque qu'elle écrivait à une amie : « Savez-vous que l'envie me prend de dire : 'Faisons ici trois tentes'... »
Selon Raymond de Capoue, si Catherine avait un si ardent désir de prier auprès d'Agnès, c’est parce qu’elle « avait appris par révélation qu'elle serait placée dans le royaume des cieux avec la bienheureuse Agnès de Montepulciano, qu'elle jouirait du même degré de gloire et l'aurait ainsi comme compagne d'éternelle béatitude. (…) Catherine avait avoué confidentiellement, tant à moi qu'à son autre confesseur », que cette révélation « lui avait mis au cœur un vif désir de visiter les reliques de cette bienheureuse et de recevoir ainsi, dès cette vie, les premières arrhes d'un bonheur sans fin, que pareille compagnie devait lui procurer dans l'éternité».
Catherine fait un lien entre Marie Madeleine et Agnès, entre l'apôtre du Christ, «passionnée pour son Maître », et la contemplative, toute imprégnée d'humilité et de charité, « qui voulait toujours s'abaisser elle-même..., en reconnaissant que toutes les grâces et les vertus lui venaient de Dieu ». Catherine considère ces deux saintes, avec la Vierge Marie, comme ses deux mères.

20 avril Agathe de la Croix, née près de Tolède, +1621, tertiaire dominicaine.
Foi à toute épreuve, charité brûlante, humilité profonde, soif intarissable de mortification, incomparable charité envers les âmes du purgatoire pour lesquelles elle fit des pénitences étranges et pour lesquelles le Seigneur lui apprit lui-même des oraisons ; et surtout immense compassion pour les âmes coupables de péché mortel. Agathe se fit pour elles, comme saint Paul, « anathème » devant le souverain Juge, et en sauva une multitude des flammes de l’enfer.
Chargée des mérites d’une longue vie pleine de travaux, elle succomba sous le poids de ses pénitences. Dieu honora son tombeau de beaucoup de grâces et de faveurs.

20 avril Servante de Dieu Anastasia (Colomba) Ilario, Casale di Posillipo, Naples, 29 septembre 1859 - 20 avril 1934, la “Santarella du Pausilipe”, figure singulière d’une sainteté en dehors des règles, signe de la bonté de Dieu, qui cueille ses fleurs de sainteté dans les plus diverses conditions.
Née dans un lieu d’une beauté incomparable, qui ferme le golfe de Naples au nord, seconde de 10 enfants, dès l’enfance Anastasia attira l’attention de son entourage par sa simplicité, son amour de la prière, de la vie cachée, de la mortification ; simple et pure comme une enfant, brûlante d’amour pour Jésus-Christ, pleine d’une innocence qu’elle conserva jusqu’à la mort. Dans son quartier natal, elle passa sa vie, humble et cachée, dans une continuelle élévation d’esprit. Quand elle était jeune elle ne sortait de la maison que pour aller à l’église paroissiale en face de chez elle, puis quand elle obtint une petite chapelle dans sa maison, elle ne sortit plus.
Sa maison fut le but de milliers de personnes de toute classe sociale, et pour tous elle fut un soulagement, un guide, un réconfort, une lumière spirituelle; elle introduisit dans le quartier la pratique du mois de Marie, réunissant chez elle les jeunes filles et les enfants, faisant réciter et chanter des louanges à la Vierge.
Elle avait le don de prophétie, dont elle se servait pour porter les âmes à la vie chrétienne.
Un an avant sa mort, en 1933, gravement malade elle reçut l’habit du Tiers Ordre dominicain et le nom de Colomba ; dans sa simplicité elle disait: “J’espère être un jour une colombe du paradis”.
Béatification en cours, nihil obstat 1954.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » sam. 21 avr. 2012, 19:48

21 avril Bx Bartolomeo Cerveri, Savigliano 1420- 21 avril 1466.
De famille noble (son père était seigneur de Cuffia, Cervere et Rosano), il entra très jeune au couvent dominicain de Savigliano, où furent aussi les Bx Antoine Pavoni, Aimon Taparelli et Pierre Cambiani.
Dès sa jeunesse il montre une grande ferveur pour les études et pour la vie monastique. Il fut alors envoyé poursuivre ses études à Turin où, cas unique dans les annales de l’école, le 18 mai 1452 il réussit en même temps la licence, le doctorat et le diplôme de professeur. Il enseigna la théologie à Turin, fut deux fois élu prieur du couvent de Savigliano, dont il fit agrandir l’église, et fut en outre directeur des monastères féminins de Savigliano et de Revello.
En 1451 il fut nommé inquisiteur de la foi pour le Piémont et la Ligurie, charge dangereuse vu le grand nombre d’hérétiques, mais où il obtint de bons fruits grâce à sa parole et à sa renommée de sainteté, plutôt qu’avec les méthodes fortes en usage à l’époque. Son activité ne tarda pas à lui attirer la haine des hérétiques et il savait qu’il était appelé à donner sa vie en témoignage de sa foi.
Il sembla être averti surnaturellement de la fin qui l’attendait, quand le 21 avril 1466 il se mit en chemin vers Cervere avec les frères Giovanni Boscato et Gian Piero Riccardi pour le travail apostolique habituel. Il se confessa à un des frères, puis, comme en plaisantant, il lui confia que ce serait la première et dernière fois qu’il viendrait à Cervere, ce lieu dont il portait le nom. Ayant quitté Bra, à environ 1 km de Cervere près d’un vallon appelé depuis « la combe de la mort », les trois religieux furent entourés par cinq hérétiques, qui en blessèrent un gravement et frappèrent mortellement au ventre Bartolomeo de plusieurs coups de lance. Le troisième frère réussit à se sauver. Le martyr expira en priant pour ses assassins.
Sa mort fut suivie de faits miraculeux. On dit qu’au moment du crime, les habitants de Savigliano virent le soleil en direction de Cervere, c’est-à-dire à l’est, alors que c’était le soir. Sur le lieu du crime, où aujourd’hui s’élève une chapelle en son honneur, poussa un arbre avec les branches en forme de croix. Arrivée à Savigliano, la dépouille fut enterrée avec de grands honneurs, obtint de nombreuses grâces et le martyr commença à être invoqué contre la foudre et la grêle. En 1802, avec la suppression du couvent de Savigliano, il fallut transporter les reliques à Cervere, où elles reposent encore aujourd’hui dans une urne sous le grand autel de l’église paroissiale.
Culte confirmé en 1853.

21 avril Marie-Alexandrine Conduché (Marie-Anastasie), née le 17 novembre 1833 à Compeyre, Aveyron, + 21 avril 1878 à Bor, Aveyron.
A 15 ans, elle se consacre au Seigneur. A 16 ans, avec son oncle l'abbé Gavalda, elle jette à Bor les fondements de la Congrégation des Dominicaines du Très-Saint-Rosaire pour évangéliser la jeunesse à travers l'éducation. A 45 ans, elle entre, en chantant, dans la Vie ; c'est le jour de Pâques, fête de la Résurrection : Anastasis, en grec.
Âme limpide, elle cherche Dieu droitement, simplement, assoiffée d'oraison et enveloppée de silence, elle nous laisse l'image vivante et lumineuse d'une vie toute donnée dans la joie au service de tous. Cette famille religieuse, dès sa fondation, voit bientôt les vocations affluer et les écoles se multiplier dans la campagne aveyronnaise et bien au-delà. Malgré les conditions difficiles, rien n'arrête ces apôtres de l'Évangile qui bientôt répondent à des appels venus de loin :
1885 : Les Pères dominicains de Toulouse, partis au Brésil quatre ans plus tôt, font appel aux soeurs pour les seconder. Départ au Brésil pour y travailler, en particulier auprès des Indiens. Aujourd'hui la moitié de la Congrégation est brésilienne et poursuit là-bas son apostolat de façon adaptée.
1906 : Fondation en Belgique.
1954 : Implantation en Espagne, à Madrid : résidence pour étudiantes.
1955 : Fondation en Italie, à Rome.
1994 : Implantation en République Dominicaine.
1995 : Implantation au Pérou.
2003 : Implantation en Corée.
2003 : Affiliation d'un groupe de soeurs du Viêtnam.
2004 : Affiliation d'un groupe de soeurs du Paraguay.
La Congrégation compte aujourd'hui 5 Provinces, dont 3 au Brésil et 2 en France, soit environ 450 sœurs.
La cause de béatification a été introduite en 1993.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 27 avr. 2012, 19:36

22 avril Pierre Strozzi, Florence début 14è – 22 avril 1362.
D’une illustre famille florentine, Pierre entre de bonne heure au couvent dominicain Sainte Marie la Neuve. En 1339 il est envoyé à Paris faire ses études. Il enseigne la théologie à Paris, puis dans sa ville natale, jusqu’à ce qu’il devienne provincial de l’Ordre. Il manifeste beaucoup de dévouement et de charité pendant la peste de 1348 et années suivantes. Il détermine les magistrats à établir un mont-de-piété pour les pauvres. Innocent VI le charge de réformer la congrégation Saint-Barthélemy. C’est un prédicateur éloquent et zélé. L’évêque se décharge sur lui d’une partie du travail diocésain. Il meurt en odeur de sainteté.

24 avril Madeleine Angélique de Lorca, Valence 10 septembre 1549 - 1580, tertiaire dominicaine. Ses maximes :
« Jamais Dieu n’abandonne une âme qui s’abandonne à lui sans aucun souci d’elle-même »
« Jamais il ne faut commettre une faute, si petite soit-elle, de propos délibéré »
« Il faut s’étudier à faire toutes ses actions avec le plus de perfection possible »
« Il faut s’offrir à Dieu pour souffrir beaucoup par amour pour lui ».


26 avril Bx Dominique et Grégoire d’Aragon (Aragon vers 1300 - Perarrua, Ribagorça, première moitié du 14ème).
On sait seulement qu’ils vivaient au couvent d’Osca (Aragon) et les circonstances de leur mort. Toujours sur les routes, sans or ni argent, ils quêtaient chaque jour leur nourriture, annonçaient à tous la parole de Dieu.
Un jour, en allant de Besians à Perarrua, ils furent surpris par une grosse pluie et se mirent à l’abri dans une grotte à la Peña de San Clemente, mais la grotte s’écroule et les deux frères sont tués. Quand les habitants de la région voient que les frères ne sont pas arrivés à destination, ils les cherchent et, selon la tradition, des signes leur indiquèrent où ils étaient : lumière sur le lieu de la caverne, cloches qui sonnent toutes seules etc.
Les gens de Besians et de Perarrua n’étaient pas d’accord sur le lieu où enterrer ceux qu’ils considéraient déjà comme saints; ils les mettent sur un âne, qui traverse Perarrua et ne s’arrête qu’à l’église de Besians. C’est donc là qu’on les enterre, et qu’on les vénère comme martyrs puisqu’ils sont morts au service de Dieu. La coutume était qu’au moins une personne de chaque maison de Perarrua et environs aille à Besians le 26 avril.
Culte approuvé en 1842, béatifiés en 1854. Saint Dominique de Besians est invoqué contre les risques d’accident quand on chemine en montagne.

27 avril Bse Osanna de Kotor (Catherine Kosic), Relezi (ou Kebeza) (Montenegro) 25 novembre 1493- Kotor 27 avril 1565.
Sa vie a un charme particulier. Petite bergère d’humble famille et de confession orthodoxe, elle s'adonne à la prière contemplative. Ravie par la beauté des magnifiques panoramas de son Montenegro, elle s’éprend du Créateur de tant de merveilles et avec une ardeur insolite elle lui demande de se montrer à elle. Et là, dans la solitude des montagnes, Jésus lui apparaît, d’abord petit enfant, puis crucifié, imprimant dans son cœur une marque indélébile.
Quand elle eut 12 ans, elle eut un fort désir d’aller en ville, où elle sentait qu’elle pourrait prier bien mieux. Sa mère la plaça à Kotor comme servante chez une riche catholique qui la laissait aller prier à l’église tant qu’elle voulait, et c’est ainsi qu’elle devient catholique. Ayant fait la connaissance des dominicains, à 22 ans elle prend une décision héroïque : devenir recluse pour toujours, en prenant l’habit et la règle du Tiers Ordre dominicain. Elle prend le nom d'Osanna en l'honneur de la bienheureuse Osanna de Mantoue. Elle s'installe dans une cellule, puis dans une autre (à côté de l’église dominicaine St-Paul) où elle suit la règle de st Dominique pendant 52 ans, offrant sa vie pour le salut du monde, immergée dans la contemplation des douleurs de Jésus et dans la complète immolation d’elle-même.
De nombreuses personnes venaient la consulter et un groupe de religieuses dominicaines vint s’installer près d’elle, elles finirent par être si nombreuses qu’un couvent fut construit pour elles. Elle continuait à avoir des visions, la Vierge, l’Enfant Jésus, divers saints, et même le diable. Elle fut maîtresse de sainteté pour d’innombrables âmes, mais surtout fut l’ange tutélaire de Kotor. Quand la ville fut attaquée par les Turcs, on demanda l'aide de ses prières et Kotor fut libérée ; et lors d’une épidémie de peste on dit qu'elle sauva la ville. Son corps repose dans l’église Sainte-Marie de Kotor.
Culte ratifié en 1927 par Pie XI qui a invoqué son intercession pour l’unité des chrétiens.
Béatifiée en 1934.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 30 avr. 2012, 18:33

28 avril Bx Carino Pietro de Balsamo, né à Cinisello Balsamo, +1293 à Forli.
Carino est célèbre pour avoir été le meurtrier de st Pierre de Vérone en 1252, avec son complice Manfredo Clitoro, de Giussano. Incarcéré, il s’évada 10 jours plus tard, et erra à travers l’Italie. Épuisé et malade, il se réfugia au couvent des dominicains de Forli, où d’homme cruel, avare et sans scrupules qu’il était, il fut transformé par la Miséricorde divine. Il se confessa au prieur, le Bx Jacques Salomoni, ascète, mystique et appelé “le père des pauvres”, qui devint son père spirituel ; il demanda et obtint d’entrer dans l’Ordre comme convers. Il passa sa vie, une quarantaine d’années, dans la pénitence, la prière et le travail, pleurant son crime.
Quand il mourut, Carino était un homme complètement transformé intérieurement, au point que lui aussi fut objet de vénération et considéré comme bienheureux. Son corps est conservé à la cathédrale de Forlì. Le processus de reconnaissance du culte ab immemorabili commença en 1822 à Forlì, mais la mort de Pie VII et la disparition des nombreux actes du procès arrêtèrent le processus de la cause.
Comme on ne connaît pas avec certitude le jour de sa mort, sa fête a été fixée au 28 avril, date de la translation de sa tête de Forli à Cinisello Balsamo.

28 avril St Louis-Marie Grignion de Montfort, né 31 janvier 1673 Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine), + 28 avril 1716 Saint-Laurent-sur-Sèvres (Vendée), tertiaire dominicain.
LM Grignion de La Bacheleraie (par humilité il prendra le nom de sa paroisse natale) était l’aîné des 18 enfants d’un avocat breton. Il fut élève des Jésuites à Rennes, puis de St Sulpice à Paris, prêtre le 5 juin 1700, tertiaire dominicain, aumônier à l'hôpital de Poitiers, où il opéra une réforme aussi prompte qu'étonnante. Ballotté ensuite pendant quelque temps par les persécutions que lui suscitaient les jansénistes, il se rendit à Rome en vue de s'offrir au pape pour les missions étrangères, mais Clément XI l’envoya comme missionnaire apostolique dans l'Ouest de la France. Reprenant l'idée de saint Vincent Ferrier, il sut donner un style très populaire à ses missions. Se reconnaissant dans la spiritualité du Bx Henri Suso, il annonçait la Bonne Nouvelle de la sagesse et de l'amour du Christ. Pendant dix ans, il évangélise l'Ouest, qu'il remue et transforme par sa parole puissante, par la flamme de son zèle et par ses miracles. Il alimente sa vie spirituelle dans une prière continuelle et dans des retraites prolongées, il est l'objet des visites fréquentes de la Sainte Vierge. Ses cantiques populaires complètent les fruits étonnants de sa prédication; il plante partout la Croix; il sème partout la dévotion au Rosaire: il prépare providentiellement les peuples de l'Ouest à leur résistance héroïque au flot destructeur de la Révolution, qui surgira en moins d'un siècle.
Il fonde les Filles de la Sagesse (1703), la Compagnie de Marie (Pères Montfortains, 1712) et (au moins inspirateur) les Frères de Saint-Gabriel. Après 16 ans d'apostolat, il meurt en pleine prédication, à 43 ans. C'est un des plus grands saints des temps modernes, et le promoteur des prodigieux développements de la dévotion à la Sainte Vierge à notre époque. Il a laissé de nombreux écrits spirituels.
Béatification 1888, canonisation 1947.

29 avril Ste Catherine de Sienne, Sienne 25 mars 1347-Rome 29 avril 1380.
25ème enfant de Jacopo Benincasa, teinturier à Sienne, et de Lapa Piagenti, âgée de 6 ans elle reçoit sa première vision surnaturelle, et à 7 ans, elle fait voeu de virginité. Ayant résisté victorieusement aux projets matrimoniaux de ses parents, à 16 ans elle entre parmi les mantellate (les laïques dominicaines de Sienne), revêtant leur vêtement blanc et noir. Elle partage son temps entre l'église et l'hôpital-léproserie, où elle assiste les malades. Elle a tout juste 20 ans lorsque, au soir du jeudi gras 1367, lui est accordé le mariage mystique avec Jésus.
À Sienne, Catherine ne passe pas inaperçue : on la trouve absurde, scandaleuse ou exaltée. Mais autour d'elle se forme un cénacle de gens d'Église, prêtres et religieux, d'artistes et d'hommes cultivés, d'artisans et de travailleurs, de jeunes et de moins jeunes, de femmes du peuple et de dames de l'aristocratie. Cette compagnie se réunit autour de Catherine pour prier, réfléchir, méditer, dialoguer. Catherine ne manque certes pas de charme féminin, mais elle est plus riche encore de sainteté. Ascèse et oraison la font vivre en étroite union avec le Christ, tout en se préoccupant des réalités de la vie. Son principal souci est l'unité de l'Église. Sans complexe, elle écrit au pape, à Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. Elle ira même le chercher. Lorsque la chrétienté occidentale sera divisée entre plusieurs papes, elle soutiendra Urbain VI et déploiera des trésors d'activité et de diplomatie pour rassembler l'Église autour de lui. Elle prend aussi parti dans les luttes où s'affrontent les villes italiennes. Elle, la recluse de Sienne, voyage inlassablement comme médiatrice dans le nord de l'Italie et le sud de la France. Mais cette activité débordante n'est que la face apparente d'une intense vie mystique, avec des extases durant lesquelles ses disciples, émerveillés, copient les prières qui s'échappent de ses lèvres. Son Dialogue, qui est un des classiques de la langue italienne, retrace ces entretiens enflammés avec le Christ. Elle s’appliqua à connaître Dieu en elle, à se connaître en Dieu et à reproduire l’image du Christ crucifié.
Avec force et inlassablement, elle lutta pour poursuivre la paix, ramener dans sa ville l’évêque de Rome et refaire l’unité de l’Église.
Elle mourut à Rome en 1380, laissant de précieux documents de très haute doctrine spirituelle.
Canonisée en 1461.
Seconde femme Docteur de l’Église (1970), patronne de l'Italie avec saint François d'Assise, patronne des laïcs dominicains, de l’Action catholique féminine, de Rome, des infirmières, des pompiers, copatronne de l'Europe. On la représente avec un cœur.
"Elle entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes sociaux et politiques qui ont déchiré l'Europe de son époque" (Jean Paul II, 1999). "Catherine est pleinement femme, pleinement laïque, pleinement dominicaine, pleinement contemplative, pleinement apostolique : elle incarne l'être dominicain comme aucune autre femme."

30 avril St Pie V (Antonio Ghislieri), 17 janvier 1504 à Bosco Marengo près d’Alessandria-† 1er mai 1572 à Rome.
C’était un petit berger gardant les moutons dans la campagne lombarde. La générosité d'un voisin l'envoie à l'école chez les dominicains. À 14 ans, il entre dans l'Ordre sous le nom de frère Michel. En 1550, il est nommé inquisiteur dans un diocèse très exposé à la prédication protestante. C'est dans cette fonction épineuse qu'il se créa, en défendant les droits de l'Église, des ennemis implacables. Il dut aller à Rome justifier sa conduite. Les Dominicains du couvent de Sainte-Sabine, le voyant arriver avec un extérieur négligé, lui firent mauvais accueil; le supérieur alla même jusqu'à lui dire avec raillerie: "Que venez-vous chercher ici, mon Père? Venez-vous voir si le collège des cardinaux est disposé à vous faire pape?" Le religieux peu charitable ne se doutait pas qu'il prédisait l'avenir ! Le cardinal Caraffa, lui, reconnut sous cet extérieur modeste une grande âme destinée par Dieu à combattre vaillamment l'hérésie ; et plus tard, quand il fut devenu pape sous le nom de Paul IV, il donna en 1556 l’évêché de Sutri à Michel Ghislieri, chez qui on vit briller toutes les vertus apostoliques, surtout l'amour des pauvres et des humbles.
En 1557 il devient cardinal. À l’âge de 62 ans, il devient le 223ème pape, le troisième pape dominicain, grâce à l'opiniâtreté de saint Charles Borromée, archevêque de Milan qui sera d'ailleurs l'un de ses plus fidèles collaborateurs. Il garde son habit blanc de dominicain, d’où l’habit blanc des papes. Son pontificat de 6 années (1566-1572) exercera une influence profonde sur la vie de l’Église : il sera marqué par la victoire de Lépante, la dévotion au Rosaire, la publication du Missel et du Bréviaire romain, du Catéchisme du Concile de Trente. Pie V consacrera son pontificat à l'application de la Réforme Catholique définie au Concile de Trente, dans toute l'Église, avec une attention particulière pour les diocèses du Nouveau Monde. Les prêtres doivent donner l'exemple de la pureté des mœurs et du dévouement. Il combat passionnément la simonie et promeut le célibat. Les laïcs doivent fréquenter les sacrements et s'instruire dans la foi. Pour favoriser cette restauration de la piété, le pape fait refondre le missel, achever et traduire en plusieurs langues nationales le catéchisme officiel. Il encourage les théologiens, crée la Congrégation de l'Index pour protéger les fidèles contre les thèses hérétiques. Il n'hésite pas à excommunier la reine d'Angleterre Elizabeth 1ère. Il appelle les princes chrétiens à une croisade contre les Ottomans musulmans qui, un siècle plus tôt, avaient anéanti l'Empire chrétien d'Orient. La flotte turque, réputée invincible, sera écrasée à Lépante le 7 octobre 1571, victoire dont il eut la révélation à l'heure même où elle fut remportée, et qui fut à l’origine de la fête du Rosaire.
Toute sa vie, il sera fidèle à ses vœux religieux et gardera la pauvreté jusque dans les fastes pontificaux. En mourant il dit aux cardinaux : « Je vous recommande la Sainte Église que j’ai tant aimée ». Son visage austère présente un type de spiritualité assez différent de la jovialité de son contemporain st Philippe Néri, dont l’alacrité faisait alors la conquête de Rome.
Peu de papes ont vu autour d'eux le rayonnement de plus grands saints et de plus grands hommes; c'était l’époque des saints Jean l'Aumônier, Thomas de Villeneuve, Jean de Dieu, Jean de la Croix, Thérèse, François Borgia, Louis de Gonzague, Stanislas Kostka, Charles Borromée.
Canonisé en 1712.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 03 mai 2012, 22:19

4 mai Bse Émilie (ou Amelia) Bicchieri, 1238 à Verceil (Piémont) - 3 mai 1314.
Emilia Bicchieri appartenait à la riche famille italienne des Borromée. Ses six sœurs firent des mariages avantageux. Quand sa mère meurt, Emilia prend Marie comme mère. Elle parle peu, jeûne, fait la charité. À 14 ans elle vit chez elle comme une religieuse, car son père hésite à la laisser entrer dans un monastère à cause de son jeune âge. Voyant sa détermination, il se décide à lui bâtir un monastère, Sainte-Marguerite, où elle entre avec plusieurs compagnes. Au bout d’un an de noviciat, elle prend l’habit du Tiers-Ordre dominicain et fait profession à 19 ans. Son père meurt. Elle devient prieure, avec tendresse, affection, elle est la plus humble de toutes, elle trouve son plaisir à faire les travaux les plus ordinaires. Elle vénérait particulièrement la passion du Christ, de qui elle reçut des grâces insignes. Douce pour les autres, sévère pour elle-même, elle faisait des miracles. À 76 ans, elle tomba malade et mourut.
Culte approuvé en 1769.
La prière du jour de sa fête fait particulièrement l’éloge de son « cœur reconnaissant » envers Dieu.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » lun. 07 mai 2012, 19:23

5 mai St Vincent Ferrier, Valencia 23 janvier 1350- Vannes 5 avril 1419.
Quatrième enfant de Guilhem Ferrer (notaire) et de Constantia Miguel, il entre à 17 ans chez les Dominicains (son jeune frère Boniface sera général de l’Ordre chartreux). Il aime fréquenter les églises, prier longuement, tout en menant une vie de travail très austère. et prononce ses premiers vœux à 18 ans. Il étudie à Barcelone (logique, théologie), Lérida (philosophie), re-Barcelone (hébreu), Toulouse, Paris, il étudie la physique, apprend la Bible par cœur, devient docteur en théologie. Il est ordonné prêtre en 1378, prieur à Valence en 1379. Dès le début, on remarque son talent de prédicateur et il est nommé aumônier du roi d’Aragon. À ce poste, il est appelé à arbitrer des conflits. En 1389 il est prédicateur général.
La déchirure dans l’Église partagée entre deux papes, l’un résidant à Rome, l’autre à Avignon, va marquer profondément Vincent Ferrier entre 1378 et 1417, date à laquelle cessera le schisme. En 1378, un pape est élu à Rome sous le nom d’Urbain VI. Les cardinaux prétendent avoir cédé à la pression populaire et certains, réunis à Avignon, vont élire Clément VII. Vincent Ferrier se prononce pour Clément VII et il entraîne dans son sillage le roi d’Aragon et de Castille. À la mort de Clément VII, c’est Pedro de Luna, un ami de Vincent, qui est élu pape sous le nom de Benoît XIII. Il appelle Vincent près de lui à Avignon. Vincent aimerait que les deux papes, celui de Rome et celui d’Avignon, se désistent volontairement afin que l’unité de l’Église soit restaurée. Il n’est malheureusement pas écouté et on aboutira à l’élection d’un troisième pape en 1409. En 1414, un Concile se réunit à Constance pour mettre fin au schisme. Comme Benoît XIII refuse de se désister, Vincent condamne l’entêtement de son ami qui finira sa vie seul. Déçu par le refus de Benoît XIII, Vincent avait décidé de se consacrer à l’apostolat: il évangélise la Provence, le Dauphiné, la Suisse, l’Espagne, il essaie de rencontrer des juifs et des musulmans. Il défend avec ferveur le dogme de l’Incarnation. Il va passer les dernières années de sa vie en France, particulièrement en Bretagne. Il se nomme le « galérien de Dieu »: « Je ne suis qu’un pauvre vieux brisé qui n’en peut plus, qui ne sait rien ou plutôt qui ne sait que son ignorance et sa lâcheté. Donnez-moi la grâce de me rendre compte de plus en plus que je ne suis rien et que vous êtes tout ».
Dans ses déplacements, il est suivi par une centaine de disciples; aux haltes, il prêche, il confesse, il célèbre la messe. Le soir, dans une chambre mise à sa disposition, il prie longuement et s’accorde très peu de repos. Les foules le suivent. Il les exhorte à se convertir: le retour du Christ est proche, les calamités du temps (la Grande Peste) l'annoncent. Vincent est, dans l'imagination populaire, "le prédicateur de la fin du monde". Partout où il a prêché, les populations, qui le vénéraient déjà de son vivant, l'invoquent après sa mort. Il ne cessa de parcourir les diverses régions de l’Occident, soucieux de la paix de l’Église et de son unité, prêchant inlassablement, à travers villes et routes, l’Évangile de la pénitence et la venue du Seigneur à des foules innombrables, remuées par sa parole véhémente et simple, accompagnée de miracles, jusqu’à sa mort à Vannes, au terme d’un carême qu’il prêchait dans cette ville.
Il assaisonnait sa prédication de « fioretti », tel celui-ci sur « le bon usage des épreuves » : « Un roi gardait dans ses geôles deux prisonniers pour dettes ; il leur jeta à tous les deux sur le dos une bourse pleine d’or, l’un s’en irrita et la laissa par terre, l’autre grâce à elle se libéra. »
Il passe par Albi, Lyon, Dijon, Bourges, Angers et arrive en Bretagne où il a été mandé par le duc. Si le duché est relativement calme, la situation spirituelle est cependant assez désastreuse. Les anciens monastères bénédictins sont en déclin, tandis que les ordres nouveaux, Franciscains et Dominicains, ne sont pas encore installés. Vincent arrive à Vannes le dimanche des Rameaux 1418. Il va ensuite à Rennes, à Caen, à chaque étape on relate des miracles. Il passe par Bayeux, Coutances, Avranches, ces villes ont beaucoup souffert des luttes contre l’Angleterre, elles sont souvent privées de la présence de leur évêque.
Il revient à Vannes, malade, et y meurt. Il fut enterré à la cathédrale, et comme les Espagnols revendiquaient le corps, il fallut qu’une bulle du pape mette fin au conflit. Les miracles se multiplièrent sur sa tombe.
En 1451 s’ouvre le procès de canonisation. Canonisé en 1455.
Des disciples ont continué l’œuvre du prédicateur, parmi eux des laïcs, comme la duchesse Jeanne de Bretagne.
Patron de Vannes, de Valence, de Naples; des travailleurs du bois, ouvriers du bâtiment, couvreurs. Il sema l’Europe de miracles ; il se trompa un temps à propos du pape légitime lors du schisme d’occident. On le représente avec un feu dans la main.
À cette époque (1378-1415), l'Église d'Occident est divisée entre trois papes rivaux, l'un à Rome, l'autre à Avignon, un troisième à Pise. Saint Vincent est appelé à Avignon auprès de son ami Pedro de Luna élu pape, sous le nom de Benoît XIII. Conscient du danger de ce schisme désastreux pour l'Église, saint Vincent travaille sans relâche à y mettre fin. À partir de 1399, saint Vincent parcourt les routes d'Espagne et de France pour appeler à la réconciliation et exhorter les chrétiens à être fidèles à leur baptême. Il va de ville en village, prêchant inlassablement.

6 mai Reginalda Apollonia Tosetti, née en 1748 à Florence, + 6 mai 1817 à Borgo San Lorenzo, Florence.
Moniale dominicaine. « une âme de réparation ». Béatification entreprise en 1858.

7 mai Bx Albert de Bergame ou de Villa d’Ogna, 1214- Crémone 7 mai 1279.
Né dans un village du territoire de Bergame, il devint agriculteur en compagnie de son père. Tandis que son corps était courbé sous le travail, son esprit était élevé en Dieu dans une haute contemplation. Il supporta avec patience les récriminations de sa femme qui lui reprochait sa trop grande générosité pour les pauvres. Ayant été longtemps persécuté par des personnes puissantes qui réussirent à le dépouiller de ses terres, il alla à Crémone chercher du travail (porteur de vin) et continua à partager avec les pauvres. Devenu veuf, il entra dans le tiers-ordre de saint Dominique, qu'on appelait alors la milice de Jésus-Christ. Il passait de maison en maison, recueillant des aumônes pour les pauvres et les malades; il construisit pour eux un hospice, qu'on appellera plus tard l'Hôpital St-Albert. Il alla en pèlerinage à Jérusalem et St Jacques de Compostelle, travaillant en cours de route pour vivre, donnant aux pauvres et les évangélisant. Il vécut dans une parfaite humilité, et mourut saintement.
Culte approuvé en 1748. Il est le patron des hommes de peine.

7 mai Servante de Dieu Teresa Solari (Domenica Caterina du Saint Esprit), née v1822/1823 à Nè, Chiavari, Gênes, + 7 mai 1908 à Gênes.
Fondatrice des Dominicaines de la Petite Maison de la Divine Providence, maintenant appelées Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne.
nihil obstat 10 septembre 1999; enquête diocésaine 2000-2006; décret de validité enquête diocésaine 11 avril 2008.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 10 mai 2012, 15:33

8 mai Bx Bernard de Portugal (+5 août 1265)
Prêtre sacristain du couvent des dominicains de Santarem au Portugal, il aimait réunir les enfants pour leur faire le catéchisme et leur parler du Christ. Une vie toute simple. La communauté remarqua toutefois que Jésus venait s'entretenir souvent avec frère Bernard.

10 mai St Antonin de Florence (Antonino Pierozzi de Forciglioni) (Florence mars 1389-2 mai 1459).
Antonino (diminutif d’Antonio, car il était de petite taille), fils unique de Nicolas Pierozzi (notaire) et de Thomassina, voulut entrer à quinze ans chez les dominicains de Fiesole. Le supérieur, voyant cet enfant si délicat, craignit qu'il ne pût s'astreindre aux austérités de la règle:
"Qu'étudiez-vous? dit-il à Antonin.
-- Le Droit canonique.
-- Eh bien! ajouta le religieux pour le décourager, quand vous saurez le Droit par coeur, nous vous recevrons."
Un an après (en 1407) Antonin revenait, possédant toute la science demandée, et les dominicains l’acceptèrent ! Devenu prêtre (1413), il prêche en 1414 à Cortone, puis à Fiesole et à Foligno. Le pape Nicolas V le jugeait digne d’être canonisé dès le temps de sa vie. Zèle, courage, ascèse. Aux offices il ajoute celui de la Vierge et celui des morts, et parfois tout le psautier. Il disait la messe chaque jour, prêchait souvent et avec succès, partageait les services les plus humbles du couvent.
Il remplit de nombreuses charges : 1432-1445 vicaire des Observants (courant dominicain réformateur) et prieur des couvents de Fiesole 1421, Cortone 1418, Gaeta, Florence (fonde St Marc 1436), Sienne, Pistoia, Naples 1428, Rome 1430, où il œuvra avec zèle à la réforme de l'observance. Provincial de la province de Rome. Il se fit remarquer par sa vie simple et sa charité, il était d’accès facile pour les gens ayant besoin de lui, mais évitait les femmes. Le dimanche il prêchait dans les églises de la ville. Il débarrassa Florence de l’usure, de la magie, des charlatans et des comédiens, lutta contre les jeux d’argent et chassa les bavards des églises. Il donnait presque tout son argent aux pauvres, vendant ses meubles, livres, habits. Il visitait les pestiférés. Il guérissait des malades et faisait divers miracles. Il fonda une confrérie pour aider les pauvres et les jeunes filles sans dot. Il a gagné l'estime du peuple par l'énergie et les ressources qu'il a dépensées pendant l'épidémie de peste et le tremblement de terre (1453).
En 1446, sur la suggestion de Fra Angelico (ils étaient amis) il fut nommé archevêque de Florence et le resta jusqu’à sa mort. C'est lui qui dirigea les travaux du Bx Fra Angelico qui, par ses fresques, ornait de prière méditative les cellules de ses frères au couvent Saint Marc, leur faisant ainsi partager sa vie spirituelle. Après avoir travaillé à la réforme de l’Ordre des Prêcheurs, il se dévoua à sa charge pastorale avec vigilance et se distingua par sa sainteté, et par l’ordre et l’utilité de sa Somme de théologie morale, un traité de théologie morale et pratique sur toutes les questions de la société de son temps. Il y réfute, selon Max Weber, l'argument de la stérilité de l'argent. Il écrit également des manuels pour les confesseurs, des manuels de morale pratique, des ouvrages de théologie morale, de droit canonique et d'histoire. Savant canoniste, travailleur infatigable, surnommé « Antonin des Conseils », il meurt à 70 ans, la veille de l’Ascension, en récitant sa prière favorite : « Servir Dieu, c'est régner. »
Canonisé en 1523. Sa fête est célébrée le 2 mai depuis 1969 (le 10 mai entre 1683 et 1969).

10 mai Margaret Hallahan, née 23 janvier 1803 à Londres, + 10 mai 1868 à Stone, Staffordshire (Angleterre).
Fondatrice des Dominicaines de la Congrégation Anglaise de Ste Catherine de Sienne (Tiers Ordre). Parents irlandais pauvres, fille unique, orpheline à 9 ans, passe 2 ans dans un orphelinat à Somers Town, puis elle sert pendant presque 30 ans. En 1826 elle va à Bruges avec sa famille d’accueil. Elle entre chez les soeurs laïques augustiniennes mais elle part au bout d’une semaine, elle se rend compte que Dieu a d’autres projets. Elle devient tertiaire dominicaine en 1842, va en Angleterre à Coventry où elle est collaboratrice du Dr Ullathorne (devenu plus tard évêque de Birmingham) parmi les ouvrières. Elle fut bientôt rejointe par d’autres, et avec l’accord des pères dominicains elle fonde une communauté de tertiaires, qui se consacrent aux oeuvres de charité. La règle du Tiers Ordre dominicain étant faite pour des personnes vivant dans le monde, ne s’adaptait pas à la vie communautaire; cependant elle modifia les constitutions, à partir de la règle du 1er et du second ordres, et les adapta à ses besoins. Les premières professions eurent lieu en 1845. De Coventry la communauté déménage à Bristol, où elles sont chargées de plusieurs écoles. Puis elles vont à Longton, Staffordshire, où un vaste champ d’activité leur était ouvert.
En 1851 la congrégation est approuvée par le pape, en 1852 la première pierre du couvent Saint Dominique est posée à Stone, Staffordshire, mais pas dans le Black Country. Là étaient la maison-mère et le noviciat, c’est pourquoi la communauté de Longton y déménagea ensuite. Ce couvent de Stone avait la réputation de compter quelques-unes des femmes les plus intelligentes d’Angleterre, dont Theodosia Drane, future Provinciale. À Stone furent bâtis une église et un hôpital pour incurables, qui était l’un des plus chers projets de Mère Margaret et fut commencé à petite échelle à Bristol. En 1857 à Stoke-on-Trent, près de Stone, elle ouvrit un autre couvent et un orphelinat. En 1858 elle va à Rome obtenir la confirmation finale de ses constitutions, et la congrégation fut placée sous la juridiction du Maître général de l’Ordre, qui nomme un délégué, généralement l’évêque du lieu. Elle fit encore des fondations : à Bow, à Marychurch (Torquay). Margaret était pleine de dons naturels et surnaturels, avec une foi et une détermination merveilleuses. Elle refusait l’aide du gouvernement pour ses écoles, ou de les mettre sous l’inspection du gouvernement, mais depuis sa mort la congrégation a suivi la coutume régionale à cet égard. Béatification en cours.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mer. 16 mai 2012, 0:49

12 mai Bse Imelda (Maddalena) Lambertini, Bologne 1321/1322-12 mai 1333.
Son père, Egano Lambertini, gouverneur de Brescia et ambassadeur par-devant la République de Venise, était aussi remarquable par son habileté, prudence et valeur militaire que par sa foi profonde et son amour des pauvres. Sa mère, Cas¬tora Ga¬luzzi, demandait à la Vierge la grâce d’avoir un enfant. Après avoir beaucoup prié, elle eut une jolie petite fille. Dès sa naissance, Castora l’offrit à la Vierge, qui accepta l’offrande. Imelda manifesta dès le berceau une intelligence précoce qui s'ouvrait naturellement aux lumières de la foi. C’était une enfant obéissante, qui ne faisait pas de caprices. Elle s'était aménagé un petit oratoire où elle priait. À 10 ans, elle entra chez les Dominicaines de Val di Petra, près de Bologne, et prit l'habit avec joie. Novice, elle voulut observer la Règle tout entière bien qu'elle n'y fût pas obligée. Aucune austérité ne l'effrayait, et elle s'appliquait en tout à ressembler à Jésus crucifié. Elle passait des heures en adoration devant Jésus-Hostie. Durant la messe, elle versait d'abondantes larmes, surtout au moment de la communion. Elle disait aux sœurs : « Je vous en prie, expliquez-moi comment on peut recevoir Jésus dans son cœur sans mourir de joie. »
C'était l'usage du pays de ne donner la première communion qu'à l'âge de 14 ans. Le jour de l'Ascension 1333, Imelda supplia de nouveau son confesseur, mais il resta inflexible. L'enfant s'en alla à la chapelle en pleurant, afin d'y entendre la messe. Le Seigneur Jésus, si faible contre l'amour, ne put résister davantage aux vœux de cette âme angélique. Au moment de la communion, une hostie s'échappa du ciboire, s'éleva dans les airs, franchit la grille du chœur et vint s'arrêter au-dessus de la tête d’Imelda. Les religieuses avertirent le prêtre du prodige. Lorsqu’il s'approcha avec la patène, l'hostie immobile vint s'y poser. Ne doutant plus de la volonté du Seigneur, il communia Imelda. Les religieuses, saisies d'un étonnement inexprimable, restèrent longtemps à regarder cette enfant toute irradiée d'une joie surnaturelle, prosternée en adoration. Ressentant finalement une vague inquiétude, elles appelèrent Imelda, la prièrent de se relever, puis lui en donnèrent l'ordre. L'enfant toujours si prompte à obéir paraissait ne pas même les entendre. En allant la relever, les sœurs s'aperçurent avec stupéfaction qu'Imelda était morte : morte de joie et d'amour à l'heure de sa première communion.
Cette petite sainte a été surnommée : la fleur de l'Eucharistie. Elle est la patronne des premiers communiants.
Culte confirmé en 1826.

12 mai Bse Jeanne (Joana) de Portugal, 16 février 1452 à Aveiro, + 12 mai 1490 id.
Fille du roi de Portugal Alfonso V et de la reine Isabel de Coimbra, qui mourut à la naissance de son fils Joao, quand Joana avait 3 ans (elle fut alors confiée aux bons soins de ste Beatriz Meneses, voir 17 août). La santé délicate de son frère et la mort de sa mère faisaient d’elle l’héritière probable du trône, et elle fut éduquée dans cette perspective. Pourtant, depuis l’enfance elle ne s’intéressait qu’au service de Dieu. Elle fut maintes fois demandée en mariage (le Dauphin de France, Maximilien d’Autriche, Richard III d’Angleterre). Quand elle eut 16 ans, elle demanda à son père la permission d’entrer en religion. Il refusa, mais renonça provisoirement à la marier et l’autorisa à mener au palais une vie retirée. En 1471, Alfonso et Joao entreprirent une expédition contre les Maures. Joana, qui avait 19 ans, assura la régence du royaume avec grande compétence. La guerre terminée, la princesse demanda encore à entrer au couvent, son père accepta. Elle distribua ses biens personnels et partit au couvent des Bernardines d’Ordivellas, pour attendre l’autorisation d’entrer chez les Dominicaines d’Aveiro, où la règle était sévère. Son père et son frère ne voyaient pas d’un bon œil cette retraite, aussi ils la harcelèrent pendant longtemps, allant jusqu’aux menaces et à l’enlèvement pour qu’elle revienne. Finalement, le 4 août 1472, elle entra chez les dominicaines, prit l’habit en 1475, mais ne put prononcer ses vœux que lorsque la succession au trône fut assurée, en 1485. Cependant, la princesse fit tout son possible pour mener la vie d’une simple religieuse, se réservant les travaux les plus humbles. Elle consacra tous ses revenus à la charité, spécialement au rachat des captifs. Elle fut le refuge des pauvres, des orphelins et des veuves. Sa famille s’inquiétait pour sa santé, et pendant une épidémie de fièvre ils insistèrent pour qu’elle quitte Aveiro, dont le climat était insalubre. Elle mourut à 38 ans, d’une fièvre contractée en buvant de l’eau contaminée, ou peut-être empoisonnée par une femme qui avait des griefs contre elle. Elle mourut à l’heure qu’elle avait elle-même prédite, pendant que ses sœurs récitaient la litanie des saints. Arrivées à l’invocation : « Tous les saints innocents, priez pour nous », elle leva les yeux au ciel et expira doucement dans le Seigneur. Les miracles signalés sur sa tombe sont nombreux.
Patronne d’Aveiro. Culte confirmé en 1692.

12 mai Magdalena Budrisig, † 12 mai 1532 à Darbe (Dalmatie).
Elle était duchesse de Citena en Dalmatie. Mariée à 14 ans, veuve à 17, elle renonce à se remarier et se consacre aux œuvres de miséricorde et de charité ; elle s’occupe de l’éducation de ses frères. Après la mort de ses parents elle se retire à Darbe et entre dans le Tiers Ordre dominicain.

14 mai Bx Gilles de Vaozela ou Gilles de Santarém (Gil Rodrigues de Valadares), en latin Aegidius Scallabitanus, Vaozela (province de Viseu) v1185/1190–Santarém 14 mai 1265.
Troisième fils de Rui Pais de Valadares - gouverneur de Coimbra (alors capitale du Portugal) et conseiller de Sancho 1er -, il fut destiné dès l’enfance à l’Église et étudia à Coimbra la philosophie et la médecine. Le roi lui donne de gros bénéfices, mais il ne veut pas être ecclésiastique, il veut être médecin. Il partit continuer à Paris, la meilleure faculté d’Europe. La légende dit qu’en cours de route, il rencontra un étranger courtois (plus tard, il pensait que c’était le diable), qui proposa de lui enseigner la magie à Tolède, en échange il devait donner son âme au diable. Ensuite, il alla à Paris, y obtint son diplôme de médecin, et pratiqua et enseigna la médecine avec grand succès. Mais au milieu de la richesse et des honneurs, il n’est pas heureux. N’ayant pas trouvé le secret de la nature, il se consola dans la débauche, qui le conduisit à la tristesse et au désespoir. Il a perdu la foi, mais il a gardé la dévotion à Marie, il pressent qu’elle le délivrera. Une nuit, un rêve lui montre dans quel danger mortel il est, il appelle Marie à l’aide, et au réveil il est délivré. Il brûla ses livres de magie, cassa ses flacons d’onguents, distribua ses biens à ses serviteurs et aux pauvres, et entreprit de rentrer à pied au Portugal. De passage au couvent de Palencia où les dominicains lui donnèrent l’hospitalité, Gil profita de l’occasion pour se confesser, et prit l’habit vers 1221/1224. Sous le Bx Jourdain de Saxe maître de l’Ordre, il fit profession.
Autre version : c’est à Paris qu’il fit connaissance de l’Ordre dominicain récemment créé. Il y fut, au noviciat, le compagnon de cellule du Bx Humbert de Romans.
En 1229, il est envoyé au couvent de Scallabis (actuel Santarém), au Portugal, où il se consacre à l’enseignement, à la prédication, à la prière et à la pénitence.

Dans les tentations de désespoir, il continue à prier Marie et finalement il est entièrement libéré. Il vécut heureux sans connaître le secret de la nature, mais ayant découvert que Dieu est le secret de la paix. Il est très doué pour toucher par ses prédications les pécheurs endurcis.
Il est élu provincial d’Espagne (Province incluant le Portugal) en 1234, participe au chapitre général de Burgos, où il défend la création d’un couvent à Porto. Au chapitre général de Bologne en 1238, il vote l’élection de Raymond de Penyafort comme Maître général. En 1245 il participa à la déposition de Sancho II par le pape Innocent IV. Il fut réélu provincial en 1257, mais son âge avancé l’obligea à renoncer bientôt à cette charge. Il passa ses dernières années à Santarém.
Extases, prophéties.
Dès son vivant il était considéré comme un saint. Il mourut le jour de l’Ascension, octogénaire et sans agonie, consumé par l’amour divin. Sa tombe devint un lieu de pèlerinage. Beaucoup de miracles et de guérisons lui sont attribués. En 1833, le couvent est détruit, et depuis, ses reliques sont conservées près de Lisbonne dans une maison privée. Béatifié en 1748.
La prière du jour de sa fête dit : "Dieu et Père plein de bonté, dans ta miséricorde tu as ramené le bienheureux Gilles, d’une vie éloignée de toi, au chemin de la justice et de la sainteté.“

Au long des siècles, on a beaucoup écrit sur Frère Gil. Ce qui y a contribué, c’est la coutume prise dès le début de l’Ordre, d’écrire la vie des frères. À la demande d’Humbert de Romans, une Vita Fratrum fut écrite en 1258 par Frère Gérald de Frachet, avec la collaboration de Frère Gil. Il est dit de lui : « Frère Gil d’Espagne, avec réputation de saint, homme d’autorité et de véracité indiscutables, envoya ces écrits à Frère Humbert, Maître de l’Ordre, dont il fut le compagnon très cher au noviciat à Paris ».

15 mai Thomas de Cantimpré, né dans le Brabant, peut-être à Leeuw-Saint-Pierre, près de Bruxelles, ou à Bellingen, vers 1200, + Louvain? 15 mai 1270/2.
Chanoine régulier de l’abbaye de Cantimpré puis religieux dominicain, célèbre par sa piété et ses écrits. Hagiographe. Il appartenait à une famille noble. Après avoir fait ses études probablement à Liège ou à Cambrai, il entra vers 1216 au monastère de Cantimpré. Devenu en 1232 frère prêcheur, il semble avoir été attaché dès lors au monastère de Louvain. Toutefois, il fut longtemps à Cologne auditeur d'Albert le Grand et vint à Paris en 1238, chez les dominicains, entendre les docteurs réputés. À son retour à Louvain, il reçut le titre de lecteur du monastère, puis de prédicateur général pour une région qui couvre une partie de l'Allemagne, de la Belgique et de la France. Mais il est inexact qu'il soit devenu évêque. Parmi ses nombreux amis, il faut rappeler Jacques de Vitry et Lutgarde. Plusieurs miracles lui sont attribués. Il eut une vision de Notre Seigneur. Ses œuvres :
De naturis rerum
Vita Ioannis Cantipratensis

Un supplément à la Vie de la béguine Marie d'Oignies rédigée par Jacques de Vitry
Vie de la bienheureuse Lutgarde et de Marguerite d'Ypres.
Mais le plus célèbre de ses ouvrages reste le Livre des Abeilles (Bonum universale de apibus), traité de religion et de morale pratique dans le cadre d'un développement allégorique sur les abeilles. On y cueille des détails en anthropologie, zoologie, botanique, minéralogie, astronomie, astrologie et météorologie.

15 mai Bx André Abellon, Saint-Maximin 1375-Aix 1450.
Il entendit prêcher st Vincent Ferrier et entra très jeune au couvent Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin, où il devint prieur et qu’il réforma. Il restaura la discipline régulière dans les couvents d’Arles, Aix et Marseille, montrant de la générosité pour les autres et de l’austérité pour lui-même. L’impulsion donnée au mouvement de réforme de Raymond de Capoue, qui parut ralentir avec sa mort, reprit de plus belle sous l’énergique gouvernement du Maître général Bartolomeo Texier. André étudia la peinture (il devint célèbre comme illustrateur de livres), et comme tant de ses confrères, se servit de l’attrait du beau pour élever le cœur des fidèles à l’amour des choses célestes. Il enseigna la théologie à Montpellier, Paris et Avignon. Mais il était surtout prédicateur. Il est vénéré à Aix-en-Provence, où il vint prêcher en 1415, durant la peste qui ravageait le pays, et il soigna très activement les malades. Dans les couvents où il agissait, il obtenait « plus par sa bonté et par l’exemple de sa vertu que par des dispositions impatientes. »
La prière du jour de sa fête dit qu’il fut choisi par Dieu « pour prêcher l’évangile de la paix et favoriser la vie régulière de l’Ordre. »
Béatifié en 1902.

15 mai Vble Antonio Palladino, né à Cerignola, Foggia (Italie) 10 novembre 1881, + id. le 15 mai 1926, tertiaire dominicain.
Père propriétaire terrien, oncle prêtre, aîné de famille nombreuse (dont 2 meurent en bas âge), enfant doux et réfléchi, à 11 ans il entre au séminaire, en 1903 il finit sa théologie, il enseigne la philo au séminaire, en janvier 1905 ordonné prêtre. Il est prof de philo et d’histoire de l’Église, économe et administrateur. En 1908 il fonde à Cerignola un patronage Don Bosco qui en peu de temps compte 400 garçons et environ 100 bienfaiteurs. En 1909 Antonio est nommé curé d’une nouvelle paroisse où il y a beaucoup de socialistes, la paroisse Saint-Dominique. Il fonde de nombreuses associations pour développer l’adoration eucharistique, fonde un groupe de Filles de Marie, construit dans un quartier socialiste une nouvelle chapelle qui sera un centre de catéchisme et d’apostolat, opérant un intense renouveau social et religieux. En 1916 il fonde la Maison de l’Immaculée, ouvroir de couture et de broderie pour les jeunes filles, et l’Asile de l’Enfant Jésus, et la communauté de religieuses des Victimes eucharistiques, qui soutiennent la paroisse de leurs prières. En 1917 il entre dans le tiers-ordre dominicain, à Bari, sous le nom de frère Raymond-Marie ; la même année il fonde la Fraternité laïque dominicaine, où entrent 40 Filles de Marie et les 9 premières Victimes eucharistiques. En peu de temps, les tertiaires dominicaines sont 400, recevant du curé une profonde formation spirituelle. En 1918 il fonde avec d’autres le Parti Populaire Italien, en 1920 la Confrérie Jeanne d’Arc (Action catholique féminine). En 1921 le pape refuse de reconnaître les Victimes eucharistiques comme un nouvel ordre religieux. Il souffre mais obéit. Il décide de les réunir avec la Maison de l’Immaculée et l’Asile de l’Enfant Jésus en une seule fondation : l’Institut paroissial féminin Saint Dominique. Pour les 700 ans de la mort de saint Dominique, il fonde un bulletin, Le Flambeau, qui coordonne toutes les associations paroissiales. Il décide de construire une nouvelle église, Notre-Dame de Bon Conseil, dans un quartier socialiste. En 1922 il est nommé directeur diocésain des coopérateurs salésiens et fonde une Caisse rurale pour aider les ouvriers et journaliers. En 1924 il projette de fonder une congrégation de sœurs tertiaires régulières. Il tombe malade, mais ne cesse de s’occuper de sa paroisse et de la fondation de son oeuvre. En février 1925, dans une vision sainte Thérèse de l’Enfant Jésus lui dit : « Il y a besoin de victimes pour l’Église et pour le pape, tu souffriras encore mais tu guériras. » Il raconte cette vision à son évêque.
En mai 1925, malgré son état de santé, il participe à Rome à la canonisation de ste Thérèse. Un autre curé est nommé à sa place. À la douleur physique s’ajoute la douleur morale de ne plus pouvoir célébrer la messe. Il sait que sa mort est proche. « Cupio dissolvi et esse cum Christo » « Passio Christi, conforta me! »
Il fut enterré avec l’habit dominicain, dans l’église Notre-Dame du Bon Conseil. L’évêque continua son œuvre, et en 1927 la Congrégation des sœurs dominicaines du Saint Sacrement vit le jour.
Déclaré vénérable le 10 décembre 2010.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 19 mai 2012, 10:51

18 mai Serviteur de Dieu Jacek (Adam) Woroniecki, né le 21 décembre 1878 à Lublin, + 18 mai 1949, dominicain, recteur d’université catholique, théologien, moraliste thomiste.
D’une très ancienne famille princière, fils de Mieczyslaw Woroniecki et de Maria Drohojowskich, il grandit près de Chelm, élevé à la maison par une gouvernante anglaise, Miss Mary Drzewiecka.
Il passe 4 ans dans un lycée de Varsovie, en 1898 il fait son service militaire dans les hussards.
Il pourrait faire une brillante carrière, mais en 1899 il va à Fribourg faire une licence de sciences naturelles (1902) et de théologie (1905), puis il entre au séminaire de Lublin, il est ordonné prêtre en 1906.
Il continue ses études en Suisse (docteur en théologie, 1909) et la même année il entre chez les dominicains sous le nom de frère Jacek, séjourne à Fiesole, à Rome, à Fribourg où il s'occupe de la formation des prêtres étudiants.
1914-1919 il enseigne l’éthique à Cracovie.
En 1916 il est nommé prof de philo à l’université de Fribourg.
Il est professeur à l’université de Lublin, puis recteur (1922-1924).
En 1929 il est nommé prof de théologie morale et pédagogie à l’Angelicum à Rome.
En 1932 il fonde la congrégation des dominicaines missionnaires soeurs de Jésus et Marie.
En 1933, à Lviv il devient directeur des études dominicaines de philosophie et théologie, et prof de théologie morale, patrologie et histoire de l’Église.
1937-1939 il travaille à Varsovie.
1938-1939 il est éditeur de l’École du Christ.
Après la guerre, il dirige le studium général de Cracovie, où il enseignait aussi la théologie morale.
À partir de 1944, à cause de son état de santé il se consacre uniquement à écrire des livres.
Une rue de Lublin porte son nom.
Il a écrit de nombreux livres.
Béatification en cours depuis décembre 2004.

19 mai Bx Jean de saint Dominique Martinez (Manzanal de los Infantes, Zamora 1577- Suzuta, Ōmura, Nagasaki 19 mars 1619).
Il entra au couvent dominicain de Salamanque le 28 octobre 1594, fut ordonné prêtre. En 1602 il partit aux Philippines où il exerça le ministère à Bataan, Pangasinan et Manille. En 1618 il fut envoyé fonder une mission au Japon, fut arrêté et mourut en prison, épuisé par les sévices. C'est au terme de cette grande persécution que l'Église japonaise devint une Église du silence pendant près de 250 ans.

19 mai St Francisco Coll y Guitart, 18 mai 1812 à Gombrèn (Catalogne), + 2 avril 1875 à Vich (Catalogne).
Le dernier des dix enfants d’un ouvrier, il entre dans l’Ordre des Prêcheurs en 1830. À peine ordonné diacre il est contraint par la persécution des lois civiles à abandonner son couvent de Gérone. En accord avec ses supérieurs religieux exclaustrés, il offre ses services pastoraux à l’évêque de Vich, une fois ordonné prêtre, en 1836. À cause des lois anticléricales de 1836, il fut obligé de vivre par lui-même. Sa passion était l’évangélisation. À l’imitation de st Dominique, il se consacra à la prédication itinérante sans rémunération, occasionnellement accompagné de son ami st Antoine-Marie Claret. En dépit des circonstances éprouvantes, le Bx François était héroïquement fidèle à la vie dominicaine.
Finalement en 1872 les restrictions furent levées, les frères à leur retour trouvèrent qu’il avait maintenu les structures à tel point que leur communauté put commencer immédiatement à vivre.
Devenu rapidement un grand évangélisateur du clergé et du peuple, grâce à des exercices spirituels et des missions populaires, il fonda en 1856 la congrégation des Dominicaines de l’Annonciation, pour l’éducation et l’évangélisation des plus pauvres, et poursuivit jusqu’à sa mort son œuvre de prêcheur infatigable dans les villages et les villes de Catalogne.
En 1869 après une attaque il devint aveugle.
François Coll a consacré sa vie à l’éducation des enfants et des jeunes pour qu’ils puissent découvrir la richesse insondable du Christ, l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, qui ne se lasse pas de se tenir à nos côtés et de revigorer notre espérance par sa Parole de vie.
Béatifié en 1979, canonisé en 2009.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Jean-Mic » sam. 19 mai 2012, 16:15

Avez-vous prévu un index, par lieu, par date ?
Encore bravo :clap:
Merci
Jean-Mic
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 22 mai 2012, 13:42

Non, pas encore!
Il faut encore que je retravaille tout ça.
Un problème c'est que pour beaucoup de ces notices que j'ai copiées telles quelles, je n'ai pas noté les sources... Pour d'autres, j'ai rédigé moi-même, à partir de plusieurs sources, ou encore j'ai traduit.

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