ademimo a écrit : ↑dim. 16 oct. 2022, 19:43
Lorsqu'il s'agit des animaux,
Impur signifie seulement : impropre à la consommation (en particulier pour le peuple saint).
Tous les animaux listés comme impurs dans la Bible ne sont pas impropres à la consommation. Mais admettons qu'impur signifie seulement impropre à la consommation. Quand Saint Paul dit que "rien n'est impur en soi", cela signifie donc que "rien n'est impropre à la consommation". On en déduit que tous les animaux cités comme impurs ne sont pas impropres à la consommation, mais qu'il était simplement interdit d'en manger. L'hypocrisie réside donc dans le fait d'avoir fait croire à la base que ces animaux étaient impropres à la consommation, au lieu de simplement dire qu'ils étaient seulement interdits.
La première fois où l'on rencontre cette notion de pureté et d'impureté est dans l'histoire de Noé. Dieu lui ordonne de faire rentrer dans son arche - donc pour les sauver du déluge - sept couples de chaque animal
pur, et deux couples de chaque animal
impur. Si Dieu crée des animaux "impurs", jusqu'à ordonner à son saint patriarche de les sauver du Déluge, c'est sans doute que ces animaux ne sont pas condamnés en soi. D'ailleurs, il déclare lui-même en les créant : "cela est bon".
Cela peut-être bon pour X raisons d'avoir des animaux impurs, mais si vous voulez limiter la signification d'impur à "impropre à la consommation", je ne vous en empêche pas.
Ensuite, dans le Lévitique, la première fois où il est question d'impureté, au chapitre V, cela concerne tout animal qui aurait été trouvé mort, soit tué par une autre bête, soit mort de sa belle mort. L'impureté semble ici liée à une question d'hygiène.
Certes.
Plus loin, on trouve une définition de ce qui constitue l'animal
pur, "qui peut se manger" : avoir le sabot fendu, et être un ruminant, autrement dit un herbivore. Le porc est exclu car il n'est pas complètement un ruminant ou un herbivore ; le chameau parce qu'il possède un sabot non fendu. Selon certains auteurs (Saint Grégoire, par exemple), la qualité de ruminant renvoie à l’Écriture, laquelle doit se ruminer pour être assimilée ; le sabot non fendu signifie le refus de se détacher des œuvres terrestres. Les raisons profondes et archaïques sont probablement différentes : les théologiens auront par la suite arrangé ces raisonnements symboliques pour leur trouver une justification théologique. Mais peu importe. L'essentiel est ce que cela signifie pour l'homme de Dieu. L'animal est ce qu'il est par la volonté du Créateur. Ce n'est pas le ruminant qui rumine la Parole de Dieu, ni le non ruminant qui ne la rumine pas, ou l'animal au sabot non fendu qui adhère aux œuvres terrestres, ni l'animal au sabot fendu qui s'en détache. Mais seul l'homme est concerné.
Vous admettez donc que Dieu a décrété que certains animaux ne peuvent se manger, pour des raisons idéologiques, morales, symboliques, etc.
Quant au Christ, il donne clairement l'explication de tous ces préceptes qu'il s'agit désormais de dépasser pour accomplir en vérité l’œuvre de Dieu, au sujet par exemple de la répudiation prescrite par Moïse, dans Matthieu 19,8 :
"C’est à cause de la dureté de votre cœur, que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes : mais cela n’a pas été ainsi dès le commencement."
Non, Dieu ne donne jamais l'explication de ces préceptes abusifs. Vous êtes hors-sujet avec votre justification de la répudiation des femmes.
Autrement dit, Dieu s'adapte aux progrès spirituels de son peuple. Les préceptes mosaïques sont adaptés au peuple de Dieu de l'époque de la sortie d’Égypte et de l'errance au Désert.
En quoi ces préceptes leurs sont adaptés, et quels progrès spirituels ont-ils fait ?
Ils étaient incapables de discerner ce qui est mangeable ou non. Et maintenant on leur donne le droit de manger ce qui n'était pas mangeable, sans que cela les souille. Cela veut dire que ce qui était interdit et désigné comme immangeable était en réalité mangeable.
Mais apparemment il était nécessaire de leur raconter n'importe quoi pour mieux leur faire avaler la pilule des interdits alimentaires.
Au temps du Christ, vient l'heure du bilan et d'une étape à franchir pour grandir spirituellement, en abandonnant les préceptes légalistes au profit d'une relation avec Dieu davantage selon la vérité et non selon l'accomplissement extérieur de rites bornés.
Sauf qu'au lieu d'avouer les avoir trompés en justifiant cette foule d'interdits par un motif fallacieux d'"impureté", le Seigneur fait comme s'il n'avait jamais donné d'interdits alimentaires, et il faut attendre l'épître aux Ephesiens pour qu'il justifie enfin pourquoi les interdits sont abrogés, mais sans jamais avouer pourquoi l'impureté des animaux n'existe plus. La vraie raison étant : parce que tout ce qui est interdit est appelé "impur" et peut "souiller".
La tromperie était donc bien celle-ci : "tout ce qui est impur est interdit" alors qu'en réalité c'était juste que "tout ce qui est interdit est rendu impur". Et il fallait le deviner ! Parce que saint Paul se contente de dire que "tout est pur" et, plus loin, que "les interdits sont abrogés" au lieu de préciser "ce n'est plus impur pour vous parce que les interdits sont abrogés et parce que 'impur' ne signifie au final rien de plus que 'interdit' "