Re: Le peuple juif : puni par Dieu ?
Publié : mer. 14 mars 2012, 22:44
Merci pour cette synthèse Pneumatis !
Je note particulièrement ceci :
La question qui se pose est la suivante : dans ce cas, peut-on encore parler de peuple ?
Ça n'est pas sans poser problème, car si le Seigneur n'a pas rompu son Alliance avec le Premier Israël c'est bien qu'il y a toujours un premier Israël.
Mais quel est son "mode d'être" ? Peut-il être ce corps "désolidarisé" ?
Cet argument est très très intéressant, mais il soulève des questions qu'il faut examiner minutieusement. En tout cas, merci pour cette intervention !
Cela dit, si aujourd'hui l'Église commence à abandonner la thèse du peuple puni par Dieu présentée par Raistlin, il faut reconnaître que cette thèse n'est pas absurde, et ça n'est pas un hasard si elle fut soutenue pendant si longtemps.
Les premières personnes à avoir penser la punition du peuple de Dieu ce sont ... les juifs ! L'Ancien Testament est plein de ces punitions du peuple de Dieu. À vrai dire, toute personne qui a lu intégralement l'Ancien Testament ne peut pas ne pas avoir cette impression que l'Ancien Testament est l'histoire du Pardon mainte fois répété de Dieu pour son peuple pécheur. Il n'est pas du tout étonnant que la jeune Église, d'origine juive, profondément juive, pensa la chute du Temple comme relevant d'une punition divine.
Tout cela pour dire que s'il s'agit d'une thèse que je ne soutiens pas, pour les raisons que vous évoquez, je comprends tout à fait que cette thèse soit toujours soutenue. Elle ne relève pas de l'antijudaïsme, même si elle peut le nourrir, mais est le jugement naturel et immédiat de toute personne imprégnée par l'Ancien Testament.
Il faut faire un vrai travail de réflexion théologique pour saisir ce qui est en jeu dans la thèse que vous évoquez. Ça n'est pas évident en soi pourrait-on dire. Du moins, pas encore. Il faut sans doute que cela entre dans les "habitudes mentales".
Je note particulièrement ceci :
C'est très intéressant, mais ça n'est pas sans poser un problème : s'il ne peut plus y avoir de solidarité dans les actes peccamineux c'est donc qu'il ne peut plus y avoir de solidarité dans les actes tout court. Nous avons alors affaire à corps désolidarisé.Depuis la dispersion du peuple juif et l'exil à Babylone, il ne peut plus y avoir de "solidarité" du peuple juif dans les actes peccamineux. Nous ne sommes plus au temps de l'exode ou le peuple formait un seul corps au désert, récriminant comme un seul homme contre Dieu. L'exil était probablement la dernière "punition" du peuple juif. Je m'avance peut-être sur ce point, et cela demande vérification dans les Saintes Ecritures
La question qui se pose est la suivante : dans ce cas, peut-on encore parler de peuple ?
Ça n'est pas sans poser problème, car si le Seigneur n'a pas rompu son Alliance avec le Premier Israël c'est bien qu'il y a toujours un premier Israël.
Mais quel est son "mode d'être" ? Peut-il être ce corps "désolidarisé" ?
Cet argument est très très intéressant, mais il soulève des questions qu'il faut examiner minutieusement. En tout cas, merci pour cette intervention !
Cela dit, si aujourd'hui l'Église commence à abandonner la thèse du peuple puni par Dieu présentée par Raistlin, il faut reconnaître que cette thèse n'est pas absurde, et ça n'est pas un hasard si elle fut soutenue pendant si longtemps.
Les premières personnes à avoir penser la punition du peuple de Dieu ce sont ... les juifs ! L'Ancien Testament est plein de ces punitions du peuple de Dieu. À vrai dire, toute personne qui a lu intégralement l'Ancien Testament ne peut pas ne pas avoir cette impression que l'Ancien Testament est l'histoire du Pardon mainte fois répété de Dieu pour son peuple pécheur. Il n'est pas du tout étonnant que la jeune Église, d'origine juive, profondément juive, pensa la chute du Temple comme relevant d'une punition divine.
Tout cela pour dire que s'il s'agit d'une thèse que je ne soutiens pas, pour les raisons que vous évoquez, je comprends tout à fait que cette thèse soit toujours soutenue. Elle ne relève pas de l'antijudaïsme, même si elle peut le nourrir, mais est le jugement naturel et immédiat de toute personne imprégnée par l'Ancien Testament.
Il faut faire un vrai travail de réflexion théologique pour saisir ce qui est en jeu dans la thèse que vous évoquez. Ça n'est pas évident en soi pourrait-on dire. Du moins, pas encore. Il faut sans doute que cela entre dans les "habitudes mentales".