Chère Justine,
Pardonnez ma maladresse, mais je crois sincèrement, comme le dit Olivier, que vous êtes venue ici avec des intentions pas tout à fait droites.
Ne seriez vous pas en fait assez contente de pouvoir vous servir ce que nous écrivons ici pour vous enfoncer dans la rébellion contre Dieu ? Comme le dit Bernard Dubois, nous avons tous un pardon à donner à Dieu. C'est irrecevable théologiquement, mais psychologiquement, c'est parfois un passage obligé. Avez-vous besoin de prétexte pour lui tourner le dos ? de quoi dépend votre relation avec Lui ? de nos palabres ? ou de votre volonté ?
L'ironie dont vous faites preuve, c'est réellement dommage. Cela vous rend sourde et immature : ce que vous n'êtes probablement pas au fond. Ne vous cachez pas derrière elle.
Même si vous avez cité mes remarques avec la ferme intention de ne pas les comprendre, et votre réaction montre qu'il y a peut-être là quelques blessures, je vous prie de regarder dans votre coeur ce que vous seriez susceptible de ne pas pardonner à Dieu. On le rend toujours responsable de ce qui nous a mis en souffrance, et on ne peut s'en prendre qu'à ceux qui "le représentent" à nos yeux.
Pour cela, il faut entrer dans la prière.
Je voudrais juste vous signaler que je suis effarée du temps que vous perdez à me citer et à ironiser sur mon pauvre post, alors que François a écrit derrière moi, un post magistral qui devrait vous donner à réfléchir humblement. On voit qu'il a pris du temps pour vous écrire soigneusement. Soyez attentive au moins à ceci.
Il y a des Homos ouverts d'esprit. Mes potes sont plutôt cool (bien que Doctorant en Droit), ils acceptent le débat d'idée et la contradiction. Sauf qu'on ne parle pas de ce qui se passe sous leur couette à chaque repas. Evitez de réduire les personnes à leur vie sexuelle. La note du Catéchisme de l'Eglise Catholique sur l'homosexualité est minuscule au milieu de centaines de pages. L'obsession est celle que vous vous portez à ce que pense l'Eglise.
Voilà comment mes relations sont menées avec mes amis homos. Pour ma part, quand ils me posent des questions je leur dis la vérité. Ils y ont droit, et moi je ne cède à aucune pression. Je cite les Saintes Ecritures tout simplement ; c'est à dire que la pédérastie est condamnée fermement. Et ensuite, le court paragraphe du catéchisme ; c'est à dire que tout homo a le droit d'être accueilli par les chrétiens. Mais nous n'avons pas à être complice de leur péché dont la plus grande perversité est qu'il se commet par amour. L'Enfer est pavé de bonnes intentions.
Dieu nous a offert le sexe emballé de culpabilité et du dégoût de nous-même. Un Dieu d'amour dites-vous? Ou un dieu qui veut que nous ressentions une vive culpabilité pour nous remettre entre ses mains au prix de tourments inouïs. Si nous parlons bien du même Dieu. Il est donc permis de penser que sa cruauté est sans bornes...
En cela francois et vous-même m'aidez grandement à avancer... vers le renoncement à la Foi.
Vous ne connaissez pas Dieu. Il n'est ni nunuche, ni tyran. Celui que vous avez écouté en écrivant ceci ce n'est pas Lui. Mais je vous dirais même que, si vous pensez réellement ne serait-ce que la moitié de cette phrase : alors vous avez déjà très largement renoncé à la Foi.
Pourquoi ne pas accepter tout simplement que vous êtes pécheresse ? lisez le post de Zélie. Elle ne fait pas tout un foin parce qu'elle a péché. Ni moi non plus. L'orgueil rend tout compliqué. C'est lui qui fait ressentir la culpabilité. Ce que notre coeur doit concevoir c'est la douleur d'avoir piétiné l'amour de Dieu par bien des mauvaises pensées, actions etc.
L'expression
"acte sexuel" me déplaît tout simplement car, ce qui a été merveilleusement décrit par Anna, est une part dans un ensemble qu'il me semble ne pas falloir diviser, ni désolidariser dans la Relation amoureuse. C'est parce qu'on l'isole bien souvent que la sexualité devient vide, self service. C'est parce qu'on l'a dissociée de l'amour, du mariage, de la fidélité (qui sont pour elle un écrin de protection et d'épanouissement), qu'elle est aujourd'hui défigurée. Je désire lui rendre sa dignité en affirmant que l'arracher de son écrin par une telle expression verbale, l'enlaidit. La jouissance isolée dans la stérilité ne signifie plus rien, alors que, engendrant la vie, elle matérialise l'amour (écho de la joie de Dieu en sa Création) par lequel un être vient au monde. De même, pour moi, le terme "acte sexuel" ne signifie rien quand il est pris tout seul. C'est de la boucherie.
Je désire terminer là dessus en portant un regard très simple sur la manière perverse dont Satan, dans les premières pages de la Genèse, a amené l'être humain à la première cassure avec Dieu. J'attire l'attention de Justine sur le respect qu'elle doit à ces Ecritures (surtout ici sur le forum) qui ne sont pas des vieilleries, mais qui transcendent le temps par leur sens et leur provenance.
L’Éternel-Dieu prit donc l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le soigner. L’Éternel-Dieu donna un ordre à l’homme, en disant: "Tous les arbres du jardin, tu peux t’en nourrir ; mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point: car du jour où tu en mangeras, tu mourras ! "
Dieu donne tout.
Un don immense ; le jardin d'Eden. Tout est donné à Adam et Eve dans ce jardin. Ils possèdent également une perfection intérieure, une connaissance de Dieu inouïe, proche ou égale à celle des anges. Ils sont "parfaits".
Il n'y a, dans la profusion de ce don, qu'
une seule interdiction : un seul arbre, un seul fruit. Dieu est très clair, et à l'instant où il donne cette interdiction on pourrait presque être soulagé : et oui ! l'illimité c'est pas un cadeau, tout le monde le sait ! on n'éduque pas des enfants en leur permettant absolument tout, et on considère comme une miséricorde de les cadrer avec des limites.
Voici comment parle le pervers :
Mais le serpent était rusé, plus qu'aucun des animaux terrestres qu'avait faits l'Éternel-Dieu. Il dit à la femme: "Est-il vrai que Dieu a dit: vous ne mangerez rien de tous les arbres du jardin?
La femme répondit au serpent: "Les fruits des arbres du jardin, nous pouvons en manger; mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez point, sous peine de mourir."
Le serpent dit à la femme: "Non, vous ne mourrez point;"
Regardez ces belles phrases au négatif surabondant ! Au
"tous les arbres" de Dieu il oppose le
"rien". Regardez le père des contestataires et du mensonge ..! regardez ce toupet ! voyez comme il tourne la parole de Dieu en dérision, comme si le Seigneur était un vieu gâteux qui menace en vain .. Regardez comme il ne dit pas un mot sur le Don énorme qui vient de leur être fait .. Quel déni ! Heureusement que Eve lui fait remarquer l'inéxactitude de son commentaire. Mais à ce moment là le mal est fait, c'est cuit : il ne faut jamais parler avec lui.
Aujourd'hui encore, le vieil ennemi nous parle ainsi :
il fait complètement abstraction du don de Dieu pour attirer notre attention sur la seule chose qui "manque" soi-disant, et nous exciter à ne plus penser qu'à cela !
Chère Justine, si vous vous coupez de Dieu, uniquement parce qu'il faut se priver d'une seule chose, fut-elle succulente et juste à vos yeux, alors c'est que vous choisissez d'être le pantin de ce pervers là. Et, oui, je vous le confirme, l'homosexualité est classée parmi les perversions par la psychologie. J'ai mes sources, je n'ai pas à me justifier. Mais franchement, je crois que ceci n'est pas le véritable problème.
A un orgueilleux (qui peut l'être par amour de lui même), à un voleur (par amour pour sa famille), à un meurtrier (par amour pour son amante), à un avare (par amour de son patrimoine), à un colérique (qui peut l'être par amour de la justice) je n'hésiterais pas à dire des choses similaires. Nos péchés ne sont que les symptômes de maux plus profonds.
Ce que Dieu entreprend en nous invitant au combat spirituel, c'est de nous guérir en profondeur... si seulement vous pouviez considérer cela chère Justine..
Nous sommes tous pécheurs, et, à la fin, ce qui fera la différence, c'est l'
amour avec lequel on aura vaillamment combattu tout ce qui dépend de notre volonté et l'
humilité avec laquelle nous aurons reconnu notre péché comme tel et accepté ce qui ne dépend que de Dieu de changer.
Vous disiez, chère Justine, que concernant les crimes, il y a toujours des victimes : en choisissant la voie que vous décrivez, vous êtes votre propre victime. Je vous ai dit que des gens en étaient possédés : je le répète. Et je répète que cela blesse votre dignité humaine, et l'Amour que Dieu a pour vous.
Soyez de
bonne volonté et vous aurez la paix véritable. Que Dieu vous garde et vous mène à la guérison.
Cher Pierre-Yves,
Comme vous le dites, ce monde est inconstant, injuste, la douleur et le mal y règnent. Vouloir à tout prix s'en libérer, n'est-ce pas le fuir ?
Vous êtes assez ouvert d'esprit, alors je ne pourrais que vous encourager à lire
Histoire d'une âme, de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Vous verrez à quel point, lorsqu'on est dans la course pour arriver au Ciel on est capable, avec une virilité extraordinaire, d'embrasser les réalités les plus concrètes et crucifiantes du quotidien en aimant Dieu
à fond. Vous verrez comment la petite carmélite a vaincu l'inconstant, l'injuste, la douleur et le mal
en lui faisant face ! On pourrait presque dire qu'elle l'a absorbé pour nourrir sa force d'aimer.
Vous verrez qu'il n'y a pas de rupture entre le surnaturel et le naturel, à condition que la greffe surnaturelle d'En Haut prenne sur notre nature. Il faut le vouloir.
La religion,
religere = relier, c'est cela. Jésus, c'est cela. C'est ne pas se contenter de faire du déisme : c'est se lier à Dieu concrètement, c'est se laisser greffer jusqu'à ce que sa sève circule dans votre sang.. On est loin du tiédasse :
je crois en Dieu, je sais pas trop lequel... C'est une puissante aventure humaine que de rencontrer Dieu
pour de vrai.
Vous verrez, si vous le voulez, à quel point petite Thérèse a réussi ce lien. Et combien ici, nous aspirons tous à le tisser de plus en plus.
Bien fraternellement à tous