Bonne année, Mac !
C'était en fonction de ceci :
on lit dans le Denzinger : "571. De même en effet que la Vierge a gardé avant la conception la pudeur de la virginité, de même après la naissance elle n'a connu aucune atteinte à son intégrité ; car elle a conçu vierge, elle a enfanté vierge, et après la naissance elle a conservé la pudeur de l'incorruption sans qu'elle lui soit enlevée."
Comment comprendre cette expression ?
Je disais que l'expression du Denzinger ci-dessus me semblerait peu compréhensible à moi aussi.
La pudeur de l'incorruption ... !?
[...]
A priori, je croirais retrouver ici une allusion à cette histoire traditionnelle et ancienne et selon laquelle l'intégrité physique de la mère eût été miraculeusement préservée au travers l'opération même de l'accouchement.
Il n'empêche que je comprendrais mal l'expression. Je ne sais pas trop ce qu'elle devrait recouvrir quant à sa portée dans l'entendement commun.
[...]
J'ai de la difficulté avec l'idée qu'il faille
obligatoirement que l'intégrité physico-anatomique de la jeune fille soit sauve alors même qu'elle viendrait de donner naissance à un enfant, puis
afin qu'elle puisse conserver justement ce truc d'incorruption. Je ne vois pas trop bien ce que la pudeur vient faire là-dedans (?) ou l'incorruption devant tenir maintenant au fait de pouvoir préserver on non d'un bout de peau (???)
Si l'incorruption doit tenir à ''un inchangé sur le plan physique'' mais que devrait-on dire de cette modification qui sera celui d'avoir eu le ventre bien rond en premier? la sainte Vierge aurait-elle pu porter Jésus tout en restant aussi svelte, le ventre aussi plat qu'une fillette de douze ans ? aurait-elle eu la même allure au 8e mois de grossesse qu'au premier ? Un autre croirait légitimement que «la mère Ève incorrompue d'avant le péché des origines» n'avait pourtant pas le ventre rond ... et donc la sainte Vierge aurait porté quand même le stigmate de la corruption juste en ayant le ventre rond ...
Je ne vois pas ni ce que la raison pourrait venir faire faire dans tout cela ni un quelconque caractère historique qui puisse être rattachable à la confomité intime de l'intéressée; pas davantage une quelconque nécéssité pour l'Église d'affirmer l'intégrité physique («miraculeuse») de la jeune femme,
au surplus en ce que ceci devrait peut-être nous aider à mieux définir le Christ à la fin (!?!!??) Je ne vois pas ce que le bout de peau vient faire dans l'économie du salut en un mot.
Je ne vois pas en quoi l'affirmation d'une conservation de membrane chez l'une devrait éviter aux foules d'aller se méprendre gravement sur l'identité de Jésus. Je me réfère ici à ce qui est le rôle des dogmes habituellement, lequel consiste non pas à imposer des fantaisies ou démultiplier des pièges, des scandales et des chausses-trapes pour la raison sans nécéssité réelle.
[...]
«En me disant
Croyez tout ! l'on m'oblige à ne rien croire», disait Rousseau en référence à des prédicateurs ossifiés et fort rigides de son temps. C'est précisément face à ce genre de problème qu'une certaine philosophe juive d'origine renâclait et réclamait jalousement son propre droit de dissidence contre le collège tout entier des évêques si nécéssaire. La prime nécéssité de la raison chez soi, le refus de son abdication sans raison réellement valable pour soi-même. C'est une condition de base de la dignité personnelle et c'est Thomas d'Aquin qui le disait.