Il y a un peu de ça. Disons que je me sentais si nul, que je la sentais forcément supérieure à moi. Et le fait qu'un être supérieur à moi s'intéresse à un misérable insecte comme moi relevait de la grâce providentielle qui, si je ne la saisissais pas, s'échapperait pour toujours. Ça fait un peu religieux dit comme ça, mais à une époque je l'appelais "ma déesse", et je n'étais pas loin de l'appeler ainsi au sens propre. Pour moi, elle était une sorte de pilier, et tout tournait autour. Bien sûr, il y avait déjà des divergences profondes, des choses qui ne me plaisaient pas, mais j'avais tendance à mettre cela au second plan, à voir surtout le positif et à faire abstraction du négatif. Le truc qui m'ennuyait le plus, c'est qu'elle n'acceptait pas très bien mes parents, surtout ma mère. Mais j'espérais que cela finirait par s'arranger. Après notre mariage, en 2008, nous nous sommes installés à 7 km de chez eux. J'espérais que cela donnerait l'occasion à ma femme d'entretenir de meilleures relations avec ma mère, mais ça n'a rien changé...Menthe a écrit :Pour parler franchement, en vous lisant, plusieurs choses me frappent :
. j'ai l'impression que vous êtes sorti avec votre femme par peur de ne jamais retrouver une femme qui vous témoignerait, comme elle, de l'intérêt, par peur de finir seul. Je ne dis évidemment pas que c'était votre seul motif, d'autant que vous parlez aussi de "moments intenses de bonheur partagé" dans votre déclaration.
Tout cela est resté un peu au second plan, car au premier plan de mes préoccupations, je plaçais la stabilité professionnelle. Je suis sur le point de la trouver, et je crois que ça explique aussi pourquoi la crise a cette ampleur à présent, car ce que j'avais placé au second plan est en train de revenir au premier plan.
Je suis d'accord. Je ne suis pas aussi naïf. L'être humain est ce qu'il est, mais vous admettrez que les problèmes de jalousie / possessivité ne se posent pas de la même façon au sein de la monogamie qu'au sein du polyamour. Dans le premier cas, ça fait presque partie du "package" tandis que dans le second cas, c'est perçu comme un problème.Menthe a écrit :. vous vantez le polyamour comme "une forme supérieure d'amour, sans limites, sans possessivité, en laissant l'autonomie à chacun, sans chercher à le changer pour nous plaire". Ça me semble très naïf. Que le polyamour vous convienne mieux que l'exclusivité amoureuse et sexuelle, c'est possible et vous êtes le seul à le savoir. Qu'il soit le remède miracle à la possessivité/jalousie et qu'aucun polyamoureux ne cherche jamais à changer l'autre ou les autres à sa convenance (pas uniquement dans le domaine sexuel), c'est déjà beaucoup moins probable.
Je suis déjà une "relation secondaire" en tant qu'ami de personnes en couple monogame et qui, donc, m'accordent moins de temps qu'à leur conjoint et n'ont pas les mêmes projets avec moi qu'avec leur conjoint. Ça ne me traumatise pas plus que ça ! A partir du moment où j'aurais ma "relation primaire", je ne vois pas pourquoi je devrais souffrir d'être une "relation secondaire" pour d'autres. Une "relation secondaire", dans le cadre du polyamour, ce n'est jamais qu'une amitié en mieux (parce qu'amitié complète).Menthe a écrit :Pareillement, pour moi, sans l'avoir expérimenté, vous ne pouvez pas dire que vous vivrez bien - par exemple - le fait d'être une "relation secondaire" à laquelle on accorde moins de temps et avec laquelle on n'a pas les projets qu'on a avec une relation principale.
Ben oui, mais je m'en rends compte seulement maintenantMenthe a écrit :. votre femme n'est pas votre adversaire politique, ni une personne à convertir. Pour le coup, vous me faites penser aux religieux qui pensent emporter l'adhésion des foules en leur présentant, comme vous, "un pavé sur le sujet, dont l'argumentation serait si serrée qu'elle ne laisserait pas la place au doute, qui répondrait de manière convaincante à toutes les objections possibles". Cela dépend de ce que vous objecte votre femme, mais une telle démarche peut tomber complètement à côté de la plaque.
J'ai déjà donné des éléments de réponse. D'une manière plus générale, il y a toujours eu une tension contradictoire, avec des espoirs déçus, des changements de priorité, une maturation, qui ont opéré au basculement...Menthe a écrit :. vous vous comparez à la prostituée qui a choisi ses contraintes. Vous avez choisi, à un moment, de voir le verre à moitié plein. Qu'est-ce qui fait que maintenant, vous le voyez à moitié vide ?