Justement, ce n'est pas évident. Ce qui est évident, c'est que pour faire un enfant, il faut qu'un spermatozoïde rencontre une ovule et que l’œuf ainsi fécondé puisse être dans un milieu approprié à son développement : l'utérus. Ça ne veut pas dire qu'un mâle est fait pour s'unir biologiquement à une femelle ou que la sexualité humaine a une finalité indépendante de celle qu'on voudra bien lui donner. L'apparence de finalité biologique est due à la sélection naturelle des caractéristiques génétiques les plus avantageuses pour la reproduction.Raistlin a écrit :Ce que vous dites me semble assez juste. Le problème est qu'en la matière (l'homosexualité), je doute fortement que les apôtres actuels des relations homosexuelles soient très rationnelles, voire très honnêtes pour certains. De quel droit ai-je le droit de juger ainsi tant de personnes ? Hé bien de mon expérience : de mes dialogues avec des homosexuels ou des pro gays, je vois qu'il y a un manque d'objectivité flagrant. Ainsi, aucun d'entre eux ne parvient à admettre cette simple évidence : un mâle est fait pour s'unir biologiquement à une femelle, et la relation homosexuelle est une négation d'une des finalités de la sexualité humaine.
Mais à supposer même que je vous concède ce finalisme, il n'en demeure pas moins que pour qu'il ait une portée morale, il faut aussi que je vous concède une morale basée, non seulement sur le respect de la finalité naturelle (que nos actes sexuels s'ouvrent au moins de temps en temps à la procréation), mais aussi sur le respect de la finalité naturelle en chaque occurrence d'acte (que tous nos actes sexuels s'ouvrent à la procréation), et même sur le respect du processus naturel par lequel cette finalité naturelle s'accomplit naturellement (car sinon, je ne vois pas au nom de quoi on pourrait s'opposer à ce scénario : un homme se masturbe, recueille son sperme dans un tube à essai, puis l'injecte avec une seringue dans le vagin de sa femme qui tombe enceinte).
Il y a donc 4 concessions que je dois vous faire avant d'admettre votre point de vue :
- je dois concéder que l'apparence de finalité dans la nature n'est pas une illusion darwinienne mais une finalité réelle, ce qui revient presque à admettre l'existence d'un Créateur ;
- je dois concéder que cette finalité réelle doit être respectée ;
- je dois concéder que cette finalité réelle doit même être respectée dans chacun de nos actes ;
- je dois enfin concéder que le processus naturel par lequel cette finalité est respectée dans chacun de nos actes doit lui-même être respecté.
Connaître ses parents biologiques est peut-être un bien mais ce n'est certainement pas un droit, car un droit véritable ne peut pas exiger d'autrui qu'il initie un acte positif, mais simplement qu'il s'abstienne d'agir négativement. Il n'y a pas de "droit à connaître ses parents" comme il n'y a pas de "droit à connaître les détails de leur vie sexuelle".Raistlin a écrit :Et aujourd'hui, on voit beaucoup de partisans de l'homosexualité revendiquer pour les couples homosexuels le mariage, et donc le droit d'avoir des enfants. Et le bien de l'enfant dans tout ça ? Ils s'en cognent comme de l'an 40. Et lorsqu'on leur avance cette simple évidence (encore une fois), qu'un enfant a le droit de connaître son père et sa mère biologiques et de grandir avec eux, et qu'un couple homosexuel désirant avoir un enfant sera contraint de priver délibérément l'enfant de ce droit, cela ne les gêne pas, ce qui est un signe manifeste de leur aveuglement idéologique.
Ensuite, c'est peut-être un bien — toutes choses égales par ailleurs — de grandir avec ses parents, mais ce n'est pas non plus un droit. Ce n'est pas rendre service à un enfant que de forcer des parents qui n'en veulent pas ou plus de l'élever malgré tout. Et ce n'est pas juste : à nouveau, nul ne peut être contraint par la force à effectuer une action positive.
Et c'est aux parents, responsables légaux originel de l'enfant, puisqu'ils l'ont conçu, qu'il revient de décider à qui ils souhaitent transférer leur responsabilité parentale. Remarquez que ça fait un peu votre beurre aussi car ce principe s'oppose à l'idée qui voudrait que les agences d'adoption catholiques soient contraintes à confier les enfants dont elles ont la charge à des couples homosexuels, si cela est contraire à leurs convictions.
Cordialement,
Mikaël