Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Menthe » jeu. 13 juin 2013, 16:39

Suliko a écrit :
2) La PMA suivra probablement, mais sans rapport obligatoire avec le mariage homo
Pourquoi sans rapport? Dorénavant, les couples homosexuels mariés pourront utiliser la PMA en tant que couple marié, à l'égal des autres couples hétérosexuels, non?
Non.
Déjà, depuis la révision des lois de bioéthique de 2011, le couple ne doit plus nécessairement être marié. PMA et mariage ne sont donc pas automatiquement liés.
Ensuite, la loi ne le permet pas :

Article L. 2141- 2
L’assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité. Le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué.
L'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, et consentir préalablement au transfert des embryons ou à l'insémination. Font obstacle à l'insémination ou au transfert des embryons le décès d'un des membres du couple, le dépôt d'une requête en divorce ou en séparation de corps ou la cessation de la communauté de vie, ainsi que la révocation par écrit du consentement par l'homme ou la femme auprès du médecin chargé de mettre en œuvre l'assistance médicale à la procréation.

http://www.juridique-biomedecine.fr/cod ... e-l-2141-2

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » ven. 14 juin 2013, 19:09

Bonjour,

Alors Thierry n'aura pas eu besoin d'attendre le carton d'invitation avant de songer à s'inscrire. Il sera venu déposer un petit mot finalement. Je dis rien. C'est correct. Et alors, correct au départ, mais elle l'était aussi votre suggestion d'invitation, Raistlin.

Après ...

Je penserais que ce qu'il écrit devrait suffire à rendre compréhensible ce qu'il veut dire. Ainsi, n'ayant donc pas besoin d'un interprète improvisé en extra pour tâcher de se faire comprendre, il serait donc superflu d'en rajouter une couche après couche.

D'après ce que j'ai pu lire, vous ne parviendriez pas à un accord d'idée avec lui et ni lui avec vous. Il faudrait peut-être se contenter d'admettre qu'il puisse coexister une pluralité d'opinions, mais ça c'est chose que vous admettriez déjà apparemment (la pluralité d'opinion, même si la majorité dans ce forum semble polarisée d'un côté plus que d'un autre).

Alors tout est au mieux ? Pas sûr. Pas pour moi. Il reste un je-ne-sais-quoi qui ne ferait pas mon affaire. À définir ...

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » mar. 18 juin 2013, 2:46

Pour faire suite à jeanbaptiste,

«Soyons clair, il s'agit de divergence d'opinion», disiez-vous. Bien sûr qu'il s'agit de divergence d'opinion.
La simple et pure réalité c'est que vous défendez Thierry qui est un ami (et c'est à votre honneur), et que vous n'êtes pas d'accord avec nous (ce qui en soi n'a rien d'extraordinaire ni de sancaleux).
Je crois bien que je m'entendrais mieux avec Thierry qu'avec la plupart qui sont présent sur ce forum. Mais là n'est pas la question. D'accord, pas d'accord ... Non, j'ai commencé en signalant à quel point cette histoire de manif me laissait dubitatif depuis le début. C'est pour dire que je n'ai pas d'opinion véritablement arrêtée là-dessus, ou si vous préférez mais je ne pourrais pas trancher d'une manière nette et bien manichéenne, comme à pouvoir départager que nos porteurs de lumière seraient partisans des manifs et détiendraient un monopole sur le vrai, tandis que les partisans d'une autre approche seraient naturellement tous des ''inconvertis'', des ''plus pécheurs'', des tièdes à vomir, des malheureux ne faisant que manquer de lumière pour le coup.
Alors ayez le courage de vos opinions, et plutôt que de chercher à nous faire un procès d'intentions (sur la défensive, comportement "groupal-sectaire", vous assimilez votre opintion à celle de l'Eglise ...), contentons-nous de discuter du sujet lui-même. Discussion que nous avons déjà bien entamée, mais qui semble vous intéresser bien moins que de nous insulter.
Le courage de mes opinions ... Non mais ... Écoutez, je dis que je ne peux être sûr de ce qui est mieux de faire en la circonstance. Tant mieux pour vous si vous serez de la race ayant réponse à tout, qui ne douteront jamais de rien.

Quant au procès d'intention, alors sachez que je réagissais à chaud à ce que je venais de lire de la part de Raistlin, de Suliko, de Paxetbonum notamment.

En voici des extraits :

L'argument absurde par excellence (Raistlin s'agissant d'une remarque de Thierry)

Pour toutes ces raisons, l'Église a raison de vouloir faire entendre la voix de la raison et de la vérité, n'en déplaise à monsieur Thierry Peltier.

Thierry Peltier semble considérer que la morale de l’Église est purement humaine. Il devrait prier davantage alors, notamment en demandant une plus grande foi.



Mon observation quant à un comportement de sectaire (cf note en bas de page) concerne ce genre de remarque, le ton.

Ici :

C’est un sport à la mode, même chez les catholiques. Et c’est de l’orgueil à l’état pur, chose que Dieu abomine par excellence. Mr Peltier ferait donc mieux de se demander si ça vision des choses est vraiment juste, et avec une authentique humilité, écouter avec amour ce que dit l’Église. Cela ne veut pas dire forcément cesser de poser des questions ou de s’interroger, mais c’est poser un regard a priori bienveillant sur ce que dit l’Église, et non pas mettre en doute sa sagesse et son autorité.

Apparait comme ''sectaire'' à mon sens ce réflexe de vouloir susciter artificiellement un combat à finir entre l'Église et l'adversaire d'opinion. Que si l'autre pense différemment de moi (le truc secondaire) mais c'est bien entendu parce qu'il veut nier l'Église, désobéir à Jésus, au Pape et tout. Voyons, voyons ...

De Suliko :
C'est vraiment du n'importe quoi! Dire que la Chrétienté est terminée parce que les non-chrétiens ont des droits n'est pas du tout conforme aux données historiques...Mais passons!
Cette désinvolture sentait le mépris à plein nez. Il m'en apparaîssait une volonté de ne pas comprendre ce que l'autre veut dire pour commencer. «Pas intéressé !» La réaction épidermique. La fermeture d'emblée ...

C'est pourtant facile de saisir à quoi se réfère le mot initial. La chrétienté est terminée ? Oui, en le sens que le pacte pluriséculaire d'appui mutuel entre le pouvoir civil et l'Église n'existe plus en Europe. Et l'observation est correcte. Dans un pays de chrétienté le pouvoir civil ne pouvait pas adopter naguère une loi pouvant bafouer directement un enseignement de l'Église. Mais nous ne sommes plus dans une société chrétienne et ... et ce qui est vrai.
Et bien désolée de vous déplaire, mais comment voulez-vous que des lieux-communs d'un si piètre niveau intellectuel nous fassent changer d'avis? Suliko (qui en a plus que ras-le-bol des "arguments" stupides des "pro"!)
Un si piètre niveau intellectuel ...

Eh bien, je n'aurai pas trouvé, moi, que les remarques de Thierry devaient être globalement d'un niveau intellectuel si bas.



de Paxetbonum :
Je suis toujours stupéfait, moi pauvre pécheur, mauvais catholique, de voir des personnes présentant un CV du chrétien parfait, fustiger Dieu et l'Eglise (ici à travers un Abbé) en toute conscience. Ces personnes veulent nous ramener à la vérité… leur vérité et refuse Celui qui EST la Vérité…
... fustiger Dieu, l'Église ... On a droit ici à des inventions pures et simples. Thierry refuse maintenant la Vérité en même temps que le Christ bien entendu, parce qu'il n'exprimerait pas le point de vue de Paxetbonum ou celui de la ligne éditoriale de son site internet préféré.

Les propos sont complètement hors de proportion. Votre réaction n'a aucun sens, Paxetbonum. Oui, votre procédé choque également, comme celui de Raistlin en premier, mais parce que vous prenez la pose de l'humble face à »ce gros orgueilleux qui est l'autre pensant différemment».

Enfin, jeanbaptiste :
Il semble que certaines personnes ici se plaignent de l'absence de contradicteurs sur ce forum, ce qui serait le signe d'un manque flagrant d'ouverture d'esprit et de capacité à dialoguer.
Je vais vous rafraichir la mémoire. L'intervenante proposait une autre vision en premier lieu.

Ensuite :
... mais ici je trouve que ce sujet ne va que d'un sens et que plusieurs son méprisant et irrespecteux. - Annie
Voyez-vous, jean-baptiste, la remarque en rouge me semblait correcte. Elle me le semble encore. L'idée étant que le seul point de vue admissible dans ce forum ressemblerait drôlement à celui de Raistlin (ou celui de Christophe, du Gyrovague ... etc).

Vous me le confirmerez avec votre remarque à vous :
Dois-je rappeler que ce forum a pour vocation d'être fidèle au Christ, et donc à l'enseignement de son Église ? Rien d'étonnant à ce que les intervenants soient pour leur grande majorité résolument opposés à une loi inique.
Je retirerais de votre mot que pour être fidèle au Christ faudra-t-il nécéssairement se montrer, ici, comme incapable de vivre soi-même avec la loi initiée par le parti de Hollande, le président de la France. Vous me semblez faire l'amalgame entre le fait d'exprimer pouvoir vivre avec une loi inique (comme Thierry admettons) et celui d'une infidélité au Christ ???!! ... !?

C'est là que moi je ne vous comprends pas.

Car je vous faisais remarquer que nous vivons déjà avec des lois iniques (ou antichrétiennes). À peu près toutes les lois de la France seront iniques pour nos chers musulmans à titre d'exemple. Vous allez leur demander à eux d'accepter des lois iniques, cependant que des catholiques pourraient se réserver le droit d'en refuser, de faire obstacle en occupant les rues ?

Devoir vivre avec «une loi inique» ne correspond pas non plus au fait de devoir l'accepter pour soi.

L'État officialise le divorce ... permet bien le divorce (depuis la Révolution) ... qui ne veut pas dire que l'Église accepte la chose. On vit avec. L'État politique accepte fort bien le grand déballage de matériel pornographique à la portée des enfants. Est-ce correct ? inique plutôt à l'égard des commandements de Dieu ? Inique ? Oui, mais nous vivons avec. Vivre avec : c'est dans le sens qu'il ne se trouve pas de chrétiens pour faire la grève de la faim par milliers jusqu'à ce que le gouvernement s'engage à poursuivre et châtier les pornographes.

L'idée c'est que ce modèle de société areligieuse qui est la nôtre en principe deviendrait littéralement ingérable, non mais du moment que tous les religieux devraient maintenant disposer d'une sorte de droit de veto sur toutes lois dissidentes d'avec les idéaux du Livre Saint.


Note : le terme sectaire n'était peut-être pas approprié. Je ne sais pas. Disons, je voulais viser une sorte de réaction grégaire, dans un repli frileux autour d'une seule opinion avec volonté de déqualifier personnellement celui d'en face osant suggérer une autre avenue. «Secte» au sens de partisan se rapportant à une école de pensée, la secte scolaire du rabbi Aquiba, etc.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par PaxetBonum » mar. 18 juin 2013, 8:11

Cinci a écrit : de Paxetbonum :
Je suis toujours stupéfait, moi pauvre pécheur, mauvais catholique, de voir des personnes présentant un CV du chrétien parfait, fustiger Dieu et l'Eglise (ici à travers un Abbé) en toute conscience. Ces personnes veulent nous ramener à la vérité… leur vérité et refuse Celui qui EST la Vérité…
... fustiger Dieu, l'Église ... On a droit ici à des inventions pures et simples. Thierry refuse maintenant la Vérité en même temps que le Christ bien entendu, parce qu'il n'exprimerait pas le point de vue de Paxetbonum ou celui de la ligne éditoriale de son site internet préféré.

Les propos sont complètement hors de proportion. Votre réaction n'a aucun sens, Paxetbonum. Oui, votre procédé choque également, comme celui de Raistlin en premier, mais parce que vous prenez la pose de l'humble face à »ce gros orgueilleux qui est l'autre pensant différemment».
Je cite Thierry : "Vous avez l'air de trouver tout à fait normal que l'Eglise intervienne dans la question du mariage gay qui en fait ne concerne pas l'Eglise."

Primo si vous lisez ma réponse elle élargi ma critique au-delà de Thierry seul, à d'autres personnes se présentant comme catholique mais se permettant ouvertement de critiquer l'Eglise sur tel ou tel point et ils sont légions ces derniers temps.
Je ne cherche en rien à le soumettre à mon point de vue car je suis le pire catholique qui soit et je n'ai pas de ligne éditoriale préférée.
Mais personnellement je ne me permets pas, quand je suis en désaccord avec l'Eglise, de faire une lettre ouverte à un prêtre qui défend courageusement la position de l'Eglise sur un point précis et je ne viens pas en plus lui donner des leçons sur la vie qu'il doit mener.

Par contre Thierry nous indique ouvertement que l'Eglise n'a rien à dire sur le mariage homosexuel.
Mieux il reproche à un prêtre de "trouver normal que l'Eglise intervienne" dans tel ou tel sujet.
Bref, il indique à ce prêtre qu'il ne doit pas suivre l'Eglise en tout…
J'en conclus donc qu'il faut d'abord passer par une autre autorité (Thierry lui-même ?…) pour savoir si on doit ou ne doit pas suivre l'Eglise sur tel ou tel point…

Quand l'Eglise lutte pour la protection de ses sacrements et la défense des plus faibles, je pense qu'elle fait son travail.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » mar. 18 juin 2013, 15:12

Bonjour Paxetbonum,

Feriez-vous semblant de ne pas comprendre ? Il n'est jamais suggéré que l'Église n'a rien à dire officiellement ou ne pourrait pas s'exprimer. Ce serait ridicule. Plutôt c'est le genre du combat qui est visé (le désordre citoyen) ainsi que l'objectif s'attachant bien entendu à vouloir museler nos plus ''chers amis'' homosexualistes.

Je faisais un parallèle avec la fois du théâtre présentant une pièce beaucoup trop irrespectueuse au goût de nombre de fidèles. Et le parallèle n'aura pas eu l'air de plaire à jeanbaptiste. Pourtant ?

Il s'agit de voir que des évêques peuvent bien s'exprimer, protester, entamer un échange avec le producteur ou le metteur en scène ou même déconseiller aux fidèles d'aller voir la pièce, etc. Sauf, il y a une différence entre des représentations faites par des porte-paroles de l'Église auprès du Président, du ministre, du maire ou autres, et puis des manifestations populaires sur la voie publique dans le but de contraindre un fautif à ne pas faire lui-même ce qu'il fait. Ex : contraindre le propriétaire d'un théâtre à ne pas produire son spectacle ou vouloir empêcher des activistes à la solde de Bergé, de Georges Soros et peu-importe-en-fait de pousser plus loin leurs représentations à eux.
Mais personnellement je ne me permets pas, quand je suis en désaccord avec l'Eglise, de faire une lettre ouverte à un prêtre qui défend courageusement la position de l'Eglise sur un point précis
La position de l'Église ? Eh bien, je pense que «la position de l'Église» admet sans trop de mal une divergence d'idée à propos de ces manifs ou du «fruit espéré» qui devrait en résulter pour commencer.



Ensuite n'importe qui peut interpeller un prêtre s'exprimant sur l'Internet tel dans un forum, Paxetbonum. Cette liberté vaut pour les fidèles.

L'auteur de la lettre prend à partie de façon polémique un certain prêtre pouvant alors représenter une certaine école de pensée. Vous oubliez de mentionner le fait qu'il existe ''quelque chose'' qui ressemble à des partis politiques dans le sein de l'Église. On le verra quand d'autres de la tangente ''traditionnaliste'' ne se gêneront jamais, eux, pour interpeller des prêtres de l'Église catholique aussi, mais ''modernistes'', ''libéraux'', ''enfouisseurs'' ou etc.

[...]

Cet abbé Grosjean ne se trouve nullement pris à partie parce qu'il voudrait défendre un dogme de l'Église ou l'expression de ce que devrait signifier tel sacrement dans le sein de l'Église catholique. Plutôt, il serait critiqué à raison d'un certain tour d'orientation politique qu'il aimerait voir emprunter par l'Église et alors un tour conservateur-passéiste d'un côté, tant et aussi bien qu'interventionniste-agressif dans la sphère civique de l'autre.

La polémique en question confine à la sensibilité d'ordre politique, je pense. Il s'agit très peu de foi chrétienne en réalité. Oui, l'enjeu n'est pas véritablement la foi de l'Église dans cette affaire. D'ailleurs, la manifestation pouvait regrouper des gens de toutes tangentes philosophiques ou religieuses.

J'en conclus donc qu'il faut d'abord passer par une autre autorité (Thierry lui-même ?…) pour savoir si on doit ou ne doit pas suivre l'Eglise sur tel ou tel point…
Faux.

Il prend tout simplement cette liberté d'exprimer sa propre opinion ou son point de vue, dans un domaine qui est ouvert à la critique. L'auteur du document ne se propose jamais pour être lui-même un substitut de l'autorité ecclésiale. Vous le diffamerez là-dessus. Comme je disais à Raistlin : c'est vous qui voulez ''canoniser'' votre propre opinion.

Quand l'Eglise lutte pour la protection de ses sacrements et la défense des plus faibles, je pense qu'elle fait son travail.
Les sacrements de l'Église ne sont pas menacés. Quant à la défense des plus faibles ? Mais personne suggère de laisser mourir de faim des pauvres dans un orphelinat ou bien de disposer au Zyklon B des enfants infirmes, voyons !

Ce serait plutôt une défense des rapports traditionnels dans la société dont il serait question à mon avis. Il sera défendu un certain ordre coutumier par les uns à l'encontre d'autres (cf un papa, une maman, les enfants ...) Et puis c'est tout.

Le reste ? Il n'est que lyrisme abusif à nous suggérer comment ''nos conservateurs à col romain droit et bien amidonné'' seraient tellement mus plus que d'autres par le souci de la sauvegarde des enfants, le bien-être personnel des tout-petit, leur confort psychologique et tout. Je veux dire ici que l'amour désintéréssé pour les enfants est un truc assez universellement partagé. Il n'est pas à annexer ce genre de défense pour les uns au détriment des autres.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Suliko » mar. 18 juin 2013, 16:17

De Suliko :
C'est vraiment du n'importe quoi! Dire que la Chrétienté est terminée parce que les non-chrétiens ont des droits n'est pas du tout conforme aux données historiques...Mais passons!
Cette désinvolture sentait le mépris à plein nez. Il m'en apparaîssait une volonté de ne pas comprendre ce que l'autre veut dire pour commencer. «Pas intéressé !» La réaction épidermique. La fermeture d'emblée ...

C'est pourtant facile de saisir à quoi se réfère le mot initial. La chrétienté est terminée ? Oui, en le sens que le pacte pluriséculaire d'appui mutuel entre le pouvoir civil et l'Église n'existe plus en Europe. Et l'observation est correcte. Dans un pays de chrétienté le pouvoir civil ne pouvait pas adopter naguère une loi pouvant bafouer directement un enseignement de l'Église. Mais nous ne sommes plus dans une société chrétienne et ... et ce qui est vrai.


J'avais bien compris l'allusion de Thierry Peltier. Seulement, vous faites comme s'il se contentait de faire une observation (que nul ne peut contester), alors qu'il va plus loin et défend une idée que je rejette (à savoir que les catholiques n'ont pas à s'opposer à une loi qui concerne tous les citoyens, en majorité non croyants). Vous passez aussi un peu rapidemment sur mon message au fond de la page 4, dans laquelle je cite la lettre aux homosexuels de France de Thierry Peltier, qui me semble pour le moins ambigue...
Et bien désolée de vous déplaire, mais comment voulez-vous que des lieux-communs d'un si piètre niveau intellectuel nous fassent changer d'avis? Suliko (qui en a plus que ras-le-bol des "arguments" stupides des "pro"!)
Un si piètre niveau intellectuel ...

Eh bien, je n'aurai pas trouvé, moi, que les remarques de Thierry devaient être globalement d'un niveau intellectuel si bas.
Je reconnais là que j'y suis allée bien fort! Néanmoins, si je changeais aujourd'hui la forme de mon message (qui de toute façon a été supprimé), je conserverais le fond.
Par ailleurs, je n'ai jamais écrit que les manifestations étaient la seule forme d'opposition possible et je rappelais bien mon avis sur la question du mariage homosexuel, à savoir que ce n'est qu'une pierre parmi tant d'autres dans un processus qui a commencé il y a déjà très longtemps. Je n'y vois donc pas un changement anthropologique particulier, mais seulement une manifestation d'un changement dans les mentalités qui est déjà beaucoup plus ancien.

Sur ce, je prie Thierry Peltier, s'il me lit, de m'excuser pour le ton parfois peu charitable de ma réaction.

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » mar. 18 juin 2013, 16:28

Autre chose :
Vous réduisez la portée des propos de Thierry (qui ne parlerait que des manières dont le peuple catholique peut "lutter" contre une loi inique), et "aggravez" la portée de ceux de Raistlin (qui, comme un Charles, considérerait que tout vrai catholique "doit" manifester dans la rue). - jeanbaptiste
Réduire la portée ? ... Hum ... ce serait à voir ... peut-être ... Il ne veut pas dire que je devrais être conscient de tout.


Disons que je voulais me concentrer, dans un premier temps, sur ce qui me semblait faire l'objet principal de la dispute entre les deux protagonistes et ce qui serait pertinent vis à vis l'objectif qui semblait être celui d'Annie au départ.

L'exemple de Charles à l'époque et amené par moi visait à faire ressortir cet ''excès'' pouvant même déborder jusqu'à faire déconsidérer totalement les baptisés pensant différemment. Bien sûr que l'exemple est gros. Et puis l'un n'est pas l'autre assurément. C'était pour permettre de mieux voir une sorte de racine réactionnelle commune, un air de parenté d'avec Charles que je percevais alors dans le premier message de Raistlin et qui s'adressait à Thierry, et parce que Raistlin semblait s'y être mué en incarnation de l'Église à lui tout seul contre Thierry.

Néanmoins, je dois dire qu'en dehors de la première réaction à chaud, Raistlin aura su bien réagir pour le reste. Il aura su demeurer gentleman (sourire).

Je ne me suis pas arrêté (à l'instar de Ti'hamo) à vouloir relever des imperfections, des mouvements d'humeur peut-être discutables dans le document initial. Sans doute. Personne n'est parfait, ni moi non plus.

Il est probable qu'il puisse se trouver des points discutables et avec lesquels n'être pas d'accord avec Thierry; moi-même je ne serais pas prêt à souscrire d'emblée à toutes les inflexions de ce qu'il suggère. Si je pourrais avoir des réserves, je comprends bien que d'autres pourraient en avoir aussi.

Mais tout ce ''remugle'' est occasionné au départ par la manière de réception un peu venimeuse (cf Suliko) perçue et comme réservée à l'égard de l'auteur du texte indiqué. Il y a comme une personnalisation. Spk évoque un malaise. Je pense que le ''malaise'' se trouve dans les deux sens, telle dans une difficile acceptation ou cohabitation plus ou moins forcée (même de loin !) d'avec les gens détenteurs d'autres opinions.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » mar. 18 juin 2013, 16:38

Bonjour Suliko,
dans laquelle je cite la lettre aux homosexuels de France de Thierry Peltier, qui me semble pour le moins ambigue...
Je ne crois pas avoir pris connaissance de cette lettre. Pas pour l'instant.

:)

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » mar. 18 juin 2013, 17:15

Suliko,
... alors qu'il va plus loin et défend une idée que je rejette (à savoir que les catholiques n'ont pas à s'opposer à une loi qui concerne tous les citoyens, en majorité non croyants).
Plus loin ?

Il exprimait comment l'Église ne pouvait pas court-circuiter le jeu politique usuel de la république à mon sens, non pas que l'Église n'aurait jamais le droit de manifester son désaccord avec l'esprit de ceci ou cela, comme chaque fois que les gens concernés se situeraient surtout en-dehors de la sphère de l'Église.

Par exemple, si 80% des citoyens de la république sont partouzards et alors que tous les partis politiques accepteraient finalement d'enchâsser la partouze dans la constitution du pays : le fait que l'Église désaprouverait l'orientation donnée ne permettrait pas à celle-ci de pouvoir empêcher les partis de légiférer comme ils le font en bout de ligne.

On ne pourrait pas espérer qu'une sorte d'activisme politique du genre «anonymous sur la rue» pourrait empêcher finalement nos 80% de partouzards de partouzer, pour empêcher les administrations de se montrer rebelles au décalogue de Moïse (!)

Le pouvoir de l'Église est limité en réalité.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par jeanbaptiste » mer. 19 juin 2013, 23:14

Cinci,

Le point de désaccord entre votre vision du message de Mr. Peltier et "nous" est en tout cas maintenant plus clair : l'Église n'est plus dans une situation telle qu'elle peut imposer ses lois, et donc tous chrétiens se doit de "faire avec" des lois iniques, avec celle qui nous occupe comme les autres (divorce, avortement ...). C'est selon-vous le principe selon lequel Mr. Peltier peut dire que les manifestations sont contre-évangéliques (car c'est clairement ce qu'il dit).

Il ne s'agit pas ici de savoir si faire une "manif" en tant que telle est la bonne méthode là maintenant tout de suite. Non, le propos de Mr. Peltier c'est clairement : nous ne sommes plus en "chrétienté, nous n'avons pas à imposer notre point de vue, nous devons faire avec et apporter l'Évangile par le témoignage de nos actes de charité (plus de témoignages, moins de parole, c'est ce qu'il dit).

Sommes-nous d'accord sur ce constat ? Avons-nous bien compris la même chose ? Car à lire la lettre ça me semble être objectivement le propos.

Et bien je redonne ma réponse, qui n'est pas la mienne mais celle du Magistère :
2242 Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Evangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. " Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu " (Mt 22, 21). " Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes " (Ac 5, 29) :

Si l’autorité publique, débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui est objectivement demandé par le bien commun. Il leur est cependant permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangélique
(GS 74, § 5).

2243 La résistance à l’oppression du pouvoir politique ne recourra pas légitimement aux armes, sauf si se trouvent réunis les conditions suivantes : (1) en cas de violations certaines, graves et prolongées des droits fondamentaux ; (2) après avoir épuisé tous les autres recours ; (3) sans provoquer des désordres pires ; (4) qu’il y ait un espoir fondé de réussite ; (5) s’il est impossible de prévoir raisonnablement des solutions meilleures.
C'est un peu abrupt, mais c'est assez clair n'est-ce pas ?

Il existe d'autres textes du Magistère sur le rôle des chrétiens en politique.

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ca_fr.html
3. Cette conception relativiste du pluralisme n’a rien à voir avec la légitime liberté qu’ont les citoyens catholiques de choisir, parmi les opinions politiques compatibles avec la foi et la loi morale naturelle, celle qui, selon leur propre critère, correspond le mieux aux exigences du bien commun. La liberté politique n’est pas fondée, et ne peut pas l’être, sur l’idée relativiste selon laquelle toutes les conceptions du bien de l’homme ont la même vérité et la même valeur, mais sur le fait que les activités politiques visent, pour chaque cas, à la réalisation extrêmement concrète du vrai bien humain et social, dans un contexte historique, géographique, économique, technologique et culturel bien déterminé. La réalisation concrète et la diversité des circonstances engendrent généralement une pluralité d’orientations et de solutions, qui doivent toutefois être moralement acceptables. Il n’appartient pas à l’Église de formuler des solutions concrètes – et encore moins des solutions uniques – pour des questions temporelles que Dieu a laissées au jugement libre et responsable de chacun, bien qu’elle ait le droit et le devoir de prononcer des jugements moraux sur des jugements temporels, lorsque la foi et la loi morale le requièrent[14]. Si les chrétiens sont tenus «de reconnaître la légitime multiplicité et diversité des options temporelles»[15], ils sont également appelés à s’opposer à une conception du pluralisme marquée par le relativisme moral, qui est nuisible pour la vie démocratique elle-même, celle-ci ayant besoin de fondements vrais et solides, c’est-à-dire de principes éthiques qui, en raison de leur nature et de leur rôle de fondement de la vie sociale, ne sont pas «négociables».
Point important :
L’engagement politique en faveur d’un aspect isolé de la doctrine sociale de l’Église ne suffit pas à répondre totalement à la responsabilité pour le bien commun. Les catholiques ne peuvent pas non plus songer à déléguer à d’autres l’engagement qu’ils ont reçu de l’Évangile de Jésus Christ, pour que la vérité sur l’homme et sur le monde puisse être annoncée et atteinte.
Et ce passage capital :
Quand l’action politique est confrontée à des principes moraux qui n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis, l’engagement des catholiques devient plus évident et se fait lourd de responsabilités. Face à ces exigences éthiques fondamentales auxquelles on ne peut renoncer, les chrétiens doivent en effet savoir qu’est en jeu l’essence de l’ordre moral, qui concerne le bien intégral de la personne. Tel est le cas des lois civiles en matière d’avortement et d’euthanasie (à ne pas confondre avec le renoncement à l’acharnement thérapeutique qui, même du point de vue moral, est légitime), qui doivent protéger le droit primordial à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle. De la même manière, il faut rappeler le devoir de respecter et de protéger les droits de l’embryon humain. De même, il faut préserver la protection et la promotion de la famille, fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différent, et protégée dans son unité et sa stabilité, face aux lois modernes sur le divorce: aucune autre forme de vie commune ne peut en aucune manière lui être juridiquement assimilable, ni ne peut recevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale.

(...)

Enfin, comment ne pas voir dans ces exemples le grand thème de la paix. Une vision irénique et idéologique tend parfois à donner un sens profane à la valeur de la paix, tandis que, dans d’autres cas, on se limite à un jugement éthique sommaire, oubliant la complexité des raisons en question. La paix est toujours «œuvre de la justice et effet de la charité»[22]; elle exige le refus radical et absolu de la violence et du terrorisme, et elle requiert un engagement constant et vigilant de la part de ceux qui ont une responsabilité politique.
J'ai beau me triturer la tête, je ne vois pas comment les propos de Mr. Peltier peuvent s'accorder avec les demandes du Magistère.

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PaxetBonum
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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 20 juin 2013, 8:10

Cinci a écrit :
Feriez-vous semblant de ne pas comprendre ? Il n'est jamais suggéré que l'Église n'a rien à dire officiellement ou ne pourrait pas s'exprimer. Ce serait ridicule. Plutôt c'est le genre du combat qui est visé (le désordre citoyen) ainsi que l'objectif s'attachant bien entendu à vouloir museler nos plus ''chers amis'' homosexualistes.

La position de l'Église ? Eh bien, je pense que «la position de l'Église» admet sans trop de mal une divergence d'idée à propos de ces manifs ou du «fruit espéré» qui devrait en résulter pour commencer.
Bonjour Cinci,

Désolé mais je pense que vous déviez les propos de M. Thierry en faisant croire qu'il ne s'oppose pas à la position de l'Eglise mais ne s'oppose qu'aux manifestations, relisez le c'est limpide :

"Vous avez l'air de trouver tout à fait normal que l'Eglise intervienne dans la question du mariage gay qui en fait ne concerne pas l'Eglise."

Bref M Thierry invite l'Eglise à se taire sur un sujet qu'il pense ne pas la regarder…

Cinci a écrit : Cet abbé Grosjean ne se trouve nullement pris à partie parce qu'il voudrait défendre un dogme de l'Église ou l'expression de ce que devrait signifier tel sacrement dans le sein de l'Église catholique. Plutôt, il serait critiqué à raison d'un certain tour d'orientation politique qu'il aimerait voir emprunter par l'Église et alors un tour conservateur-passéiste d'un côté, tant et aussi bien qu'interventionniste-agressif dans la sphère civique de l'autre.
Faux l'Abbé Grojean ne s'exprime pas sur un problème politique mais un problème de bio-éthique et là, l'Eglise est bien dans son devoir.

Cinci a écrit :
Quand l'Eglise lutte pour la protection de ses sacrements et la défense des plus faibles, je pense qu'elle fait son travail.
Les sacrements de l'Église ne sont pas menacés. Quant à la défense des plus faibles ? Mais personne suggère de laisser mourir de faim des pauvres dans un orphelinat ou bien de disposer au Zyklon B des enfants infirmes, voyons !
Croyez-vous que l'on assassine encore ouvertement les populations ainsi en Europe ?
Non ! On leur détruit le cerveau, les coupe de Dieu et cela conduit tant de jeunes à la haine et au suicide.
Ce génocide là, l'Eglise a aussi le devoir de le dénoncer et de lutter contre !


Que vous le vouliez ou non, M Thierry par cette lettre, donne des leçons à l'Eglise quant à savoir quand elle doit ou non s'exprimer…
Pax et Bonum !
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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par jeanbaptiste » jeu. 20 juin 2013, 9:28

Les sacrements de l'Église ne sont pas menacés. Quant à la défense des plus faibles ? Mais personne suggère de laisser mourir de faim des pauvres dans un orphelinat ou bien de disposer au Zyklon B des enfants infirmes, voyons !
C'est évidemment faux. Les deux sont menacés. On voit bien à quel point la "morale" de la société actuelle s'en prend aux plus faibles de manière directe (en gros euthanasie => vieux ; avortement => touts-petits ; pour le plus "visible") .

Quand aux sacrements, il est absolument évident qu'une société déchristianisée culturellement et qui invite aux mépris de toute forme de "religiosité convaincue" (en gros l'idée qu'être prêtre est une honte) impacte directement les sacrements qui ne sont pour la plupart "distribuée" que par les prêtres. Nous avons moins de prêtres, et c'est un fait. Et les raisons ne sont pas que "numériques" : être prêtre aujourd'hui c'est un peu comme être homosexuel il y a 60 ans, c'est une honte pour la famille qui aurait préféré que le garçon donne des petits-enfants et soit médecins. Et je ne parle même pas de la simple idée d'une vie chaste qui passe pour une aberration aujourd'hui.

Ce ne sont là que des parties du problèmes, mais elles ne sont pas anodines.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » ven. 21 juin 2013, 2:46

jeanbaptitste,
Sommes-nous d'accord sur ce constat ? Avons-nous bien compris la même chose ? Car à lire la lettre ça me semble être objectivement le propos.
Merci pour les éléments de réflexion ou le feedback.


Le constat ?

Nous ne sommes plus en chrétienté serait un constat qu'il fait. Nous ne pourrions pas imposer des règles de vie chrétiennes à des non chrétiens (les forcer de respecter le repos dominical, de jeûner le vendredi, de ne jamais divorcer, de tenir pour un phénomène anormal, dangereux ou immoral l'homosexualité, de s'opposer à la diffusion de tous les moyens de limitations de naissance (chimique, pilule du lendemain, etc.), de ne pas accepter l'idée que les malades incurables puissent avoir droit à un service de suicide assisté, etc.)

L'idée c'est que nous ne pouvons pas forcer la position des autres, s'imaginer que nous pourrions contrôler la volonté des tiers : agnostiques, athées, païens, astrologues, satanistes, etc.; comme en court-circuitant le jeu démocratique.

Si 70% des citoyens sont en faveur du suicide balisé en guise d'exemple, tous les partis vendus à l'idée, la loi mise en vigueur : il ne servirait à rien de créer de l'obstruction sur la voie publique, casser des vitres, de se relayer pour s'étendre sur les marches de l'Assemblée nationale, de multiplier les publicités pour présenter les parlementaires comme des fascistes, des bonshommes immondes.

Rien obligera jamais l'Église ou les catholiques à accepter ce qui est proposé bien entendu.

Seulement, le moyen de s'élever ''en contre'' passerait par l'exemplarité personnelle au lieu d'aller jeter des oeufs pourris sur le cortège présidentielle; par les canaux usuels d'expression tels des penseurs chrétiens écrivant dans les revues, publiant des livres; ensuite le militant tenant un quiosque d'information, la participation à des colloques à l'université, des évêques ou autres pouvant toujours faire de la représentation auprès de politiciens et l'Église financer la production de films d'auteurs, de fiction ou documentaire afin de faire ressortir son point de vue.

[...]

Le moyen d'une marche de protestation pacifique n'est pas intrinsèquement mauvais. Là-dessus, le reproche semble être que les évêques donneraient trop légèrement leur caution à une manif monstre qu'ils ne contrôlent pas, comme à une dynamique un peu flou de contestation comprenant aussi bien ces types d'une extrême-droite honnie et se trouvant, par là, à donner du grain à moudre à tous ceux qui sont intéressés à salir l'Église. Faudrait se reporter à l'exemple de la manifestation en plus petit (laboratoire ?) qui avait eu lieu à l'encontre d'une pièce de théâtre ''blasphématoire'', lorsque les évêques avaient tenu justement à se dissocier du trouble occasionné par des protestataires. Voilà le genre d'attitude plus sage qui recueille les suffrages de Thierry manifestement.

Ce qui ne regarderait pas «les affaires de l'Église» serait le fait que des pécheurs aimeraient pécher à l'extérieur de l'Église (ex : le président du pays vivant en concubinage, des hommes se faisant opérer pour être changés en femmes, le parti au pouvoir produisant des lois pour soutenir une prostitution légalement encadrée, etc.). Oui, tout regarde l'Église absolument en terme d'objet d'étude, pour l'analyse, la critique, l'établissement d'une prise de position limpide si nécéssaire, des recommandations ... mais non pas en terme de contrôle à exercer sur ceux qui sont étrangers à la foi.

[...]

La dispute porte bien sur la politique à adopter pour traiter la question selon moi. C'est quelle attitude à manifester qui serait plus proche d'un certain idéal que chacun pourrait entrevoir ? Un peu d'aigreur surgit à l'occasion de l'expression d'une mentalité qui ne serait pas la nôtre.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par Cinci » ven. 21 juin 2013, 4:11

Sur ce document magistériel :
2242 Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Evangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. " Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu " (Mt 22, 21). " Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes " (Ac 5, 29)
Oui, le fidèle dans l'Église n'est pas obligé d'aller lui-même faire un mariage homosexuel parce que le gouvernement lui dirait que ce serait une bonne chose. C'est comme les premiers chrétiens à qui on aurait voulu imposer de sacrifier un peu d'encens aux dieux de la Cité. L'enseignement de l'Évangile étant qu'il n'y a que le Dieu de la révélation biblique. Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. «Moi, je ne vais pas renier ma fidélité au Christ». Les premiers chrétiens en contrepartie ne veulent pas forcer les païens de Rome à ne pas se livrer à leurs propres pratiques. La Rome de l'an 60 n'est pas un pays de chrétienté.

Les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes ... Oui, le citoyen dont sa propre conscience lui fait tenir pour injuste la prescription en question n'est pas obligé d'y consentir. Un maire qui considère la prescription comme péchant gravement contre la voie droite peut refuser de s'y soumettre, démissionner, abandonner sa charge. Un avocat pourrait refuser de travailler pour défendre le projet de loi, un animateur de télé que son patron voudrait forcer à faire la claque au profit de la loi en chantier prendre congé, le politicien se désolidariser, etc.

Ces initiatives individuelles ne sont pas une manif dont participerait des groupes suspects.

Si l’autorité publique, débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui est objectivement demandé par le bien commun. Il leur est cependant permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangélique (GS 74, § 5).
Est-ce que les législations traitant du droit civil débordent les compétences de l'autorité publique ? En quoi la vie commune de deux personnes de même sexe constituerait-elle une oppression contre les citoyens ? on ne se demande pas si la chose constituerait une impiété aux yeux du croyant mais une oppression ? une violence ?

Si l'autorité publique voulait décider qu'il serait bien d'interdire le célibat des prêtres et voudrait se mêler de la régie interne de l'Église, oui, alors cette autorité publique outrepasserait ses compétences. Or le mariage civile en France paraît être d'emblée une affaire se rapportant justement à l'autorité publique profane et non pas au Pape.

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Re: Controverse entre Thierry Peltier et l'Abbé Grosjean

Message non lu par archi » ven. 21 juin 2013, 7:02

Cinci a écrit : Est-ce que les législations traitant du droit civil débordent les compétences de l'autorité publique ? En quoi la vie commune de deux personnes de même sexe constituerait-elle une oppression contre les citoyens ? on ne se demande pas si la chose constituerait une impiété aux yeux du croyant mais une oppression ? une violence ?

Si l'autorité publique voulait décider qu'il serait bien d'interdire le célibat des prêtres et voudrait se mêler de la régie interne de l'Église, oui, alors cette autorité publique outrepasserait ses compétences. Or le mariage civile en France paraît être d'emblée une affaire se rapportant justement à l'autorité publique profane et non pas au Pape.
Le mariage existait bien avant que la République ne l'inscrive dans le Code Civil. De quel droit la République changerait-elle sa définition?

Ce qui est à la clé, ici, ce n'est pas juste un changement de loi - d'ailleurs quelle valeur a la loi si elle se fait et se change arbitrairement, indépendamment des coutumes acceptées et de l'ordre des choses? - mais une volonté de reconstruire la société sur des bases complètement nouvelles et jamais essayées. Il s'agit de remplacer ce qui résulte naturellement de la nature humaine et se retrouve, malgré quelques variantes pas si nombreuses que ça (les abus vis-à-vis du modèle chrétien sont la répudiation, la polygamie... et quoi d'autre? je crois que c'est à peu près tout), tout au long des millénaires dans les diverses civilisations - qui lui ont toujours accordé une haute valeur - par un nouvel ordre imposé de force par quelques technocrates au nom du principe d'"égalité" envisagé comme la négation de toutes les différences. Ne nous y trompons pas, le "mariage gay" n'est qu'une étape, la PMA et la GPA la suivante - pour transformer définitivement l'enfant en produit de consommation, dont on veut par ailleurs enlever la charge de l'éducation aux parents. Si vous n'êtes pas convaincu par ce dernier point, allez lire un peu la prose de notre Ministre de l'Education... :mal:

C'est monstrueux.

En fin de compte, il n'y a qu'une constante dans tout cela: la volonté systématique de pervertir et de renverser l'ordre naturel voulu par Dieu. Et celui qui coordonne cette volonté, il ne peut y en avoir qu'un: c'est celui qui est rebelle et menteur de toute éternité.

C'est infiniment pire que les abus d'autorité de l'Empereur romain, et même que sa volonté de se faire adorer comme Dieu et de sacrifier de l'encens aux faux dieux - choses qui ont inspiré les premiers chrétiens auxquels nous nous référons en matière d'obéissance et de désobéissance civile.

On est bien loin d'une pure question de délimitation des champs d'autorité respectifs de l'Eglise et de l'Etat...

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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