Saint Athanase d’Alexandrie (vers 296-373): « En effet, les ariens n’épargnèrent pas même l’évêque de Rome Libère, dès le début de son pontificat. Ils étendirent leur rage jusqu’aux citoyens de cette ville, et l’idée qu’il y avait là le trône apostolique ne les arrêta nullement. […] Car ces impies, voyant que Libère avait le culte de la vraie foi, […] crurent que, s’ils pouvaient le séduire, ils s’empareraient de tous les esprits. » (Lettre aux moines sur l’histoire de l’arianisme, n° 35 dans PG, 25/734.)
Commentaire du cardinal Louis BILLOT: « Cette expression est si souvent utilisée, elle est d’usage si courant chez les Pères et les conciles que le titre de « Siège apostolique » a fini par devenir le nom propre et distinctif du siège de Rome. Mais remarquons bien que ce siège est appelé apostolique en ce sens absolument unique, non seulement à cause de son origine ou de sa fondation, au sens où, dans l’antiquité, bien des sièges épiscopaux étaient eux aussi apostoliques, mais surtout à cause de son pouvoir, dans la mesure où le pouvoir apostolique de gouvernement s’y trouvait non pas comme un pouvoir participé et dérivé, ce qui était le cas de tous les autres sièges épiscopaux, mais de manière excellente et en plénitude, comme dans sa source, dans sa matrice, dans sa racine. » (Traité de l’Église), tome 2, n° 882, éditions du Courrier de Rome, page 416)
De plus, si les ariens crûrent que si ils pouvaient séduire l’évêque de Rome « ils s’empareraient de tous les esprits », cela témoigne de la croyance tant de saint Athanase que des ariens du pouvoir d’enseignement doctrinal universel et infaillible de ce dernier.
L’hérésie arienne était en train de ravager tout l’Orient et les ariens, sous la conduite d’Eusèbe de Nicomédie, s’acharnaient de toutes leurs forces contre saint Athanase, récemment élevé au rang de patriarche d’Alexandrie, afin de le chasser de son siège. Or, en cette affaire, on ne fit pas appel au siège d’Antioche, ni à celui de Jérusalem, ni à aucun autre siège d’Orient. Sans aucun conteste, les deux parties soumirent leur litige à l’évêque de Rome, Jules Ier, s’adressant à lui comme au juge suprême de toute l’Église. Et pour sa part, saint Athanase se rendit lui-même à Rome, de son propre chef. Les partisans d’Eusèbe ne refusèrent le jugement du pape qu’à partir du moment où ils comprirent qu’ils n’obtiendraient rien sans se faire appuyer par le pouvoir de l’empereur. « C’est pourquoi », dit saint Athanase, « ayant vu que leur hérésie perdait du terrain, les partisans d’Eusèbe envoyèrent à Rome un courrier pour dénigrer saint Athanase. […] L’évêque de Rome, Jules Ier, nous fit savoir par une lettre qu’il fallait réunir un concile où nous voudrions. […] Dès qu’il eut appris cette nou- velle, saint Athanase s’embarqua pour Rome. Il s’était parfaitement rendu compte de la rage dont étaient animés les hérétiques, et il voulait que le concile fût rassemblé comme on l’avait décidé à Rome. Le pape Jules Ier dépêcha les prêtres Elpide et Philoxène, munis d’une lettre, afin de fixer aux partisans d’Eusèbe un délai, pour qu’ils se rendissent à Rome, faute de quoi ils devraient savoir qu’on les tiendrait pour suspects en tout. Mais les ariens, dès qu’ils apprirent que le jugement de l’Église aurait lieu en l’absence de leur allié, sans que des forces armées se tiennent à l’extérieur du concile, pour que celui-ci promulgue ses actes sous la crainte de l’empereur, […] furent saisis de crainte, au point de se dérober, en inven- tant une excuse dénuée de fondement : “Nous ne pouvons venir à Rome”, dirent-ils, “à cause de la guerre que nous livrent les Perses”. »
Par ailleurs, saint Athanase se servit d’une lettre d’un pape pour lutter contre les hérétiques ariens. Le pape Saint Denys avait écrit, vers l’an 260, une lettre doctrinale à Denis, l’évêque d’Alexandrie, où il condamna l’hérésie des sabelliens, qui devait être reprise plus tard par les ariens. C’est pourquoi saint Athanase reprocha aux ariens d’avoir déjà été condamnés depuis longtemps par un jugement définitif, ce qui prouve qu’il croyait en l’infaillibilité pontificale (De sententia Dionysii).
Saint Ephrem de Nisibe, dit le Syrien (vers 303-373), ce grand docteur de l’Église syriaque, célébra la grandeur de l’enseignement pontifical, continuellement assisté par le Saint-Esprit: « Salut, ô sel de la terre, sel qui ne peut jamais s’affadir ! Salut, ô lumière du monde, paraissant à l’Orient et partout resplendissante, illuminant ceux qui étaient accablés sous les ténèbres, et brûlant toujours sans être renouvelée. Cette lumière, c’est le Christ; son chandelier c’est Pierre ; la source de son huile, c’est l’Esprit-Saint ». (Enconium in Petrum et Paulum et Andream, etc.)
Saint Basile de Césarée, dit le Grand (vers 329-379): informa son ami saint Athanase qu’il avait l’intention de demander au souverain pontife d’exercer son autorité pour exterminer l’hérésie de Marcel d’Ancyre (Lettre 69, PG, 32/431): « Il nous a semblé bon d’écrire à l’évêque de Rome, pour qu’il prît connaissance de notre cause ; il s’avère en effet difficile de recourir à un décret conciliaire pour chasser d’ici certains perturbateurs, tandis que le souverain pontife pourrait prendre les mesures requises et se charger lui-même de cette affaire, en choisissant des personnes […] qui prendraient avec elles tous les actes postérieurs au concile de Rimini, afin de réduire à néant les décisions qui ont été imposées ici par la violence. » Pourquoi consulter Rome et pas une autre autorité ? « La lettre de saint Basile, mentionnant cette demande d’intervention de l’évêque de Rome comme une affaire courante et ordinaire, attire à conclure qu’à cette époque c’était non seulement la conviction personnelle de Basile, mais aussi la conviction de tous, même en Orient, que l’évêque de Rome possède le pouvoir de juger souverainement, par lui-même, les questions doctrinales ». (Abbé Edmond DUBLANCHY, Dictionnaire de théologie catholique, article « Infaillibilité du pape »)
Saint Basile ne se priva pas d’adresser des reproches aux occidentaux. Car il se plaint « de la morgue occidentale », parce que « les occidentaux confondent la dignité et leur orgueil » (Lettre 239, n° 2 dans PG, 32/894.). Ailleurs, il ajoute que les évêques de Rome sont placés sur un siège plus élevé, lorsque les ambassadeurs d’Orient viennent les trouver (Lettre 215, dans PG, 32/791.). Qui plus est, dit-il encore, un homme dont le caractère est étranger à toute adulation servile n’a aucun intérêt à s’entremettre avec celui qui est orgueilleux et hautain. Mais en dépit de cela, on doit quand même considérer ce que saint Basile écrit au pape saint Damase : « Presque tout l’Orient, très Vénérable Père, est agité d’une tempête et d’un tourbillon considérable. En effet, Arius, l’ennemi de la vérité, vient récemment de répandre son hérésie, celle-ci se dévoile à pré- sent sans crainte, […] et désormais elle règne. […] La seule consolation que nous nous sommes donnée est de voir venir votre miséricorde. […] Nous n’avons plus d’autre ressource que de vous supplier par courrier de vous décider à nous secourir et de nous envoyer des légats pour ramener les dis- sidents à de meilleurs sentiments, rétablir les églises de Dieu dans le lien de l’amitié, ou du moins vous faire connaître plus précisément quels sont ceux qui fomentent ce trouble, pour que vous puissiez par là savoir exacte- ment quels sont ceux avec lesquels vous pouvez garder la communion. […] Nous voyons chaque jour les propagateurs de l’hérésie rendre les âmes tou- jours plus captives. C’est pourquoi, si vous ne vous décidez pas maintenant à nous porter secours, vous ne trouverez bientôt plus personne à qui ten- dre la main, car tous seront tombés au pouvoir des hérétiques. » (Lettre 70, dans PG, 32/434-435 ; à rapprocher de la Lettre 69 à saint Athanase (PG, 32/430-434) et de la Lettre 263 aux occidentaux (PG, 32/975- 982).
Ce Père est aussi très explicite sur la primauté de saint Pierre: grâce à la promesse du Christ, le pape persévérait absolument sans aucune défaillance, car sa foi avait la même stabilité que celle du Fils de Dieu Lui-même ! « Pierre a été lancé placé pour être le fondement. Il avait dit à Jésus Christ: Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant », et à son tour il lui fut dit qu’il était Pierre, quoiqu’il ne fut pas pierre immobile, mais seulement par la volonté de Jésus-Christ. Dieu communique aux hommes ses propres dignités. Il est prêtre, et il fait des prêtres; Il est pierre, et il donne la qualité de pierre, rendant ainsi ses serviteurs participants de ce qui lui est propre » (Homélie 29). Ce dernier passage de saint Basile jouit d’une autorité particulière dans l’Église catholique, puisqu’il fut inséré dans le Catéchisme du concile de Trente (explication du symbole, section Credo in… Ecclesiam). Il dit enfin: « Pierre, dit saint Basile, fut chargé de former et de gouverner l’Église, parce qu’il excellait dans la foi ». (Contra Enom, livre 2).
Saint Épiphane de Salamine (vers 315-403) relate les faits qui se sont déroulés lors du procès de saint Athanase. Il évoque la conversion des évêques ariens Ursace et Valens, qui voulurent être reçus dans la communion de l’Église et durent pour cela recourir à l’absolution de l’évêque de Rome, non à celle de saint Athanase. « Voulant faire pénitence, Ursace et Valens présentèrent à Jules Ier, évêque de Rome, des libelles où ils abjuraient leur erreur. “Nous avons calomnié l’évêque Athanase. Admettez-nous dans votre communion et recevez notre pénitence”.» (Hérésie 68, chapitre 9 dans PG, 42/198-199.)
Saint Grégoire de Nazianze (vers 329-379): « La nature ne nous a pas donné deux soleils. Mais nous avons deux Rome, deux lumières pour éclairer le monde entier, l’ancien pouvoir et le nouveau. » (Poème 11 sur sa vie: Carmen de Vita sua, vers 360 dans PG, 37/1067-1068.) On pourrait croire que ce texte met à pied d’égalité Constantinople et Rome, c’est- à-dire la nouvelle Rome et l’ancienne. Mais lisons ce qui suit : « Pour ce qui est de la foi, Rome court déjà depuis longtemps et encore aujourd’hui dans la bonne direction, elle délivre l’Occident tout entier en lui donnant la doctrine du salut, et il est bien juste que l’Église qui est à la tête de toutes les autres ait le soin d’établir partie la concorde divine. Quant à Constantinople, la nouvelle Rome, elle marchait jusqu’ici droitement […] et il n’en va plus de même aujourd’hui. »
Saint Optat de Milève (mort vers 397), Augustin cite Optat aux côtés d’hommes disparus depuis longtemps, cet évêque « de vénérable mémoire » apparaît comme l’égal d’Ambroise de Milan.
« Puisque St Pierre a reçu de Jésus Christ les clefs du royaume des cieux, non seulement pour lui-même, mais encore pour tous les souverains pontifes ses successeurs » (Contre les donatistes, Contre Parménien, vide, I,2)
Voir aussi le même ouvrage, Livre 2, chapitre 2 et 3 dans PL, 11/946-950.
« Nous prouvons que l’Église catholique est celle qui est répandue dans tout l’univers. Il s’agit maintenant d’énumérer ses privilèges, et de voir où ils se trouvent dans leur nombre de cinq ou de six, comme vous le dites. Le premier de ces privilèges, c’est de posséder une chaire qu’occupe un évêque, qui soit comme l’anneau sans lequel il n’y aurait pas lieu d’y joindre d’autres propriétés ; et il s’agit par conséquent de voir quel est l’évêque qui a siégé le premier, et où il a fixé son siège. Apprenez-le, si vous l’ignorez encore ; rougissez, si vous ne l’ignorez pas. On ne peut supposer que vous l’ignoriez ; il reste donc à dire que vous le savez. Errer avec connaissance de cause, c’est ce qui fait le crime. Car pour ce qui est de l’ignorance, elle est quelquefois excusable. Vous ne sauriez donc nier, sous prétexte d’ignorance, qu’à Rome Pierre ait le premier occupé la chaire épiscopale ; Pierre, le chef de tous les apôtres, et appelé pour cette raison Céphas [Ici saint Optat commet assez visiblement une erreur d’étymologie : le mot Cephas ne vient pas, comme il semble le croire, du mot grec ??????, tête ou chef ; mais c’est un mot syriaque qui signifie la même chose que pierre ou rocher : « Tu vocaberis Cephas, quod interpretatur Petrus » (Jean, I, 42). Au reste, le mot grec ?????? peut avoir lui-même pour étymologie le mot syriaque ????]. C’est cette chaire qui doit être pour tout le monde le centre de l’unité, et à laquelle les autres apôtres n’ont jamais pu avoir la pensée d’opposer leurs chaires particulières ; en sorte que ce serait commettre ce crime de schisme, que d’élever aujourd’hui une autre chaire en opposition avec celle-là. Donc cette chaire unique, première des propriétés de l’Eglise, a été occupée par Pierre le premier. A Pierre a succédé Lin ; à Lin a succédé Clément ; à Clément Anaclet ; etc. ; à Jules, Libère ; à Libère Damase ; et à Damase, Sirice, qui est aujourd’hui notre collègue, et avec lequel tout l’univers, en même temps que nous-même, est en société de communion par le commerce des lettres formées [On trouvera dans le Protestantisme et la règle de foi du P. Perrone, t, II, p. 116-578 et suiv. (trad. franc.) ce qu’on doit entendre par lettres formées]. Vous, à votre tour, dites quelle est l’origine de votre chaire épiscopale, vous, qui vous attribuez les privilèges de la vraie Eglise. » (Contre les donatistes, Contre Parménien, livre II). Juste après avoir donné la liste des évêques de Rome, démontre que les schismatiques sont en dehors de l’Église catholique en donnant pour preuve qu’aucun de leurs évêques n’est en communion avec la chaire de Rome et il conclut ainsi: « Cette chaire est le premier de tous les dons du Christ, et comme nous l’avons prouvé c’est saint Pierre qui nous l’a communiqué. » (Livre 2, chapitre 6 dans PL, 11/958.) […] « Et cette chaire de saint Pierre qui nous a été donnée est le principe grâce auquel nous parviennent tous les autres dons. » (Livre 2, chapitre 9 dans PL, 11/962.) Dans ce passage, saint Optat entend désigner avec cette prérogative de la chaire la note d’apostolicité, qui se trouve chez tous ceux qui sont en communion avec cette chaire, où réside la source et l’origine du pouvoir apostolique.
« Pour le bien de l’unité, le béni Pierre, pour qui il aura suffi que, après son reniement, il n’eût obtenu que le pardon, pour mériter d’être préféré à tous les Apôtres, et seul il a reçu les clefs du Royaume des Cieux pour les communiquer aux autres. » (Contre les donatistes, Contre Parménien, VII, 3).
« Pour confondre les hérétiques, Dieu montre quelle est l’Eglise; quel est l’évêque unique, choisi par l’ordre divin; quels sont les prêtres, unis à l’évêque par l’honneur sacerdotal; … » (Lettre 58 à Lucium)
Le concile de Sardique: Convoqué par le pape Jules Ier, sur demande de l’empereur Constant. Se tint, selon les sources en 342, 343 ou 347, à Sardica ou Serdica, actuelle Sofia en Bulgarie.
La lettre Quod semper adressée au pape Jules 1er disait : « Ce qui apparaîtra le meilleur et comme convenant le mieux, c’est ceci : que de toutes les diverses provinces les prêtres du Seigneur fassent rapport à la tête, c’est-à-dire au Siège de l’apôtre Pierre. »
Analyse : les Pères du concile ont conscience que sans l’approbation de l’évêque de Rome, les canons du concile n’ont aucune valeurs, c’est donc qu’on lui reconnaît une autorité supérieure à celle des autres patriarche (l’évêque de Rome n’ayant pas Sofia dans son patriarcat), et le patriarcat étant la summa divisio de l’Eglise, une seule conclusion s’impose : l’évêque de Rome a toujours été le chef de l’Eglise. Il est à noter que dans ses canons, le concile proclamait aussi la primauté de l’évêque de Rome.
Saint Ambroise (vers 340-397): montre que l’on doit identifier les véritables catholiques en se basant sur un seul indice, celui qui nous est donné avec le siège de saint Pierre, c’est-à-dire avec la communion de l’Église de Rome. Voici en effet ce qu’il écrit au sujet de son frère Satyre, qui échappa à un naufrage alors qu’il était encore catéchumène et voulut recevoir sans tarder le baptême, mais uniquement d’un évêque catholique. Il donne en exemple et examine comment son frère a fait preuve de prudence et de sagesse lorsqu’il demandait dans les diverses régions de l’étranger s’il y avait un évêque catholique, c’est-à-dire un évêque qui fît partie de l’Église de Rome: « Il fit venir à lui l’évêque de l’endroit, ne croyant pas qu’il y eût de véritable grâce en dehors de celle de la vraie foi. Il lui demanda s’il était en communion avec les évêques catholiques c’est-à-dire avec l’Église de Rome, et peut-être le schisme avait-il alors ses adhérents dans cette contrée : car c’était le temps où Lucifer s’était séparé de notre Eglise. » (Sur la mort de son frère Satyre, Livre 1, n° 47 dans PL, 16/1306.) Et pourquoi parlait-il de l’Église de Rome, et non de celle de Jérusalem, d’Antioche ou de Constantinople, sinon parce que c’est l’Église de Rome qui se retrouve sans aucun doute comme leur tête dans toutes les églises catholiques? Et on pourra trouver un critère de dis- cernement semblable dans ce que saint Jérôme écrit au pape saint Damase : « Pour ma part, je répète incessamment en criant : si quelqu’un est uni à la chaire de Pierre, il est avec moi. » (lettre 16 à Damase).
« Nous n’ignorons pas que cette coutume de laver les pieds n’est pas suivie par l’Eglise de Rome, que nous aimons du reste à prendre en tout pour modèle. Voyez si ce ne serait pas à cause du grand nombre des fidèles qu’elle n’a pas adopté cet usage. Je n’ai rien tant à cœur que de suivre en toutes choses l’Eglise romaine. » (Des Sacrements, livre III, chapitre 1)
Saint Ambroise et les Pères du concile d’Aquilée dans leur lettre adressée aux empereurs: « Il nous fallait supplier Votre Clémence, de ne pas souffrir que la tête de tout l’univers romain, l’église de Rome, fût en proie au trouble. Car cette église est la source à laquelle tous puisent les liens de justice, qui constituent la communion sacrée. »
L’Ambrosiaster (entre 366-384) expliquant ce passage : « Afin que tu saches comment il faut te conduire dans la demeure de Dieu qui est l’Église du Dieu vivant » (I Timothée III, 15), dit ce qui suit : « Tandis que le monde entier est l’œuvre de Dieu, on dit que l’Église est sa demeure, elle dont le chef est aujourd’hui Damase [l’évêque de Rome de l’époque]. Car le monde est soumis à l’injustice, troublé qu’il est par diverses erreurs et c’est pourquoi on doit dire que la demeure de Dieu et la vérité se trouvent là où Dieu est considéré avec crainte, comme il le veut. » (Commentaire de la première Épître à Timothée)
Saint Sirice (vers 320-399), Pape, adressa à l’évêque Himère une lettre sur la prééminence et l’autorité doctrinale de l’évêque de Rome: « Et bien qu’aucun prêtre du Seigneur n’ait la liberté d’ignorer les décisions du Siège apostolique »
Saint Jean Chrysostome (vers 344-407): « Pourquoi Jésus-Christ a-t-il versé son sang ? Pour faire l’acquisition de ce troupeau dont il voulait confier le soin à Pierre et à ses successeurs. C’est donc avec raison qu’il disait : Quel est le serviteur fidèle et prudent que le maître a établi sur ses serviteurs ? » (Du Sacerdoce, livre II)
Saint Jean Chrysostome, chassé à deux reprises de son siège de Constantinople par les évêques courtisans, et envoyé en exil, il en appelle au jugement de l’évêque de Rome, Innocent Ier, en lui adressant deux lettres, qui figurent au troisième tome de ses œuvres. Dans la première, il dit qu’il faut informer l’évêque de Rome des affaires les plus graves, afin qu’il puisse au plus vite intervenir (n° 1) (PG, 52/530-531.) et il ajoute que c’est son rôle d’écrire pour éviter que le jugement injuste garde sa valeur (n° 4) (PG, 52/534.). Dans la seconde (PG, 52/535-536.), dit-il, la vigilance du pape doit se faire d’autant plus avertie que les flots s’élèvent plus haut, que les récifs cachés dans les vagues sont plus nombreux et que les tempêtes font davantage rage : tel un bon pilote, il se doit se tenir particulièrement éveillé quand il voit la mer se gonfler. Il insiste en disant que le pape Innocent doit combattre pour défendre le monde entier, pour protéger les églises ruinées et abattues, pour réunir les peuples divisés, pour soutenir le clergé persécuté, pour venir en aide aux évêques exilés, pour réagir en faveur de la constitution des pères qui a été violée. Il précise que la cha- rité du pape a été pour lui comme un rempart, une sécurité, un port, un trésor de biens sans nombre, une source de joie et d’allégresse merveilleuse.
Il existe des contestations au sujet de la doctrine de saint Jean Chrysostome. Certains disent qu’ils ne croyait pas à la fondation de l’Église sur l’as personne de saint Pierre, la réponse est dans cet article; d’autres disent qu’il ne reconnaissait pas la primauté romaine, la réponse détaillée est dans celui-ci.
Saint Jérôme de Stridon (347-420): écrivit plusieurs lettres au Pape saint Damase, il évoque sans cesse et de manière tonitruante l’air maure et l’infaillibilité romaine, en voici des exemples:
« Le propre siège de saint Pierre, la pierre que les orgueilleuses portes de l’enfer ne peuvent vaincre » (Lettre 15 au pape saint Damase, n° 1 et n° 2 dans PL, 22/355-356.) Puis, dans cette même lettre où il interroge ce Pape sur le schisme de l’Église d’Antioche: « Je ne me suis attaché qu’à un seul chef, le Christ et je me suis lié à Votre Béatitude, c’est-à-dire à la communion de la chaire de Pierre. Quiconque mangera l’agneau en dehors de cette maison sera infidèle. À moins de prendre place dans l’arche de Noé, on périra dans le déluge. […] Quiconque ne rassemble pas avec vous dissipe, c’est-à-dire: celui qui n’appartient pas au Christ appartient à l’antichrist. » (Lettre 15 au pape saint Damase, n° 2 dans PL, 22/355-356.) Et on doit remarquer que saint Jérôme ne fait pas de différence entre le Christ et le pape lorsqu’il s’agit de la foi; car on peut voir clairement qu’il se place à ce dernier point de vue si on lit sa lettre quatre.
« Celui qui est joint à la chaire de Pierre est acceptée par moi ! » (Lettre 16 au Pape Damase, 2)
« Comme l’Orient divisé en lui-même par les haines invétérées de ses peuples, déchiré par pièces et morceaux la tunique sans couture et tissée par le haut de Notre-Seigneur, et que les renards ravagent la vigne du Christ, comme d’ailleurs il est difficile, au milieu de ces citernes entrouvertes qui ne peuvent retenir l’eau (JER., II, 13), de dire où est la fontaine scellée, le jardin fermé (Cant., IV, 12) ; j’ai cru devoir consulter la chaire de Pierre, et cette foi romaine tant exaltée par l’apôtre, en demandant l’aliment de mon âme là où j’ai autrefois reçu le vêtement de Jésus-Christ. Car toute la distance des terres et des mers, qui nous séparent n’a pas pu m’empêcher d’aller à la recherche de cette pierre précieuse. Partout où est le corps, là il faut que les aiglons se rassemblent (LUC, XVII, 37). Après que le patrimoine a été dissipé par une race pervertie, c’est chez vous seuls que se trouve intact l’héritage de nos pères. Chez vous la terre féconde reproduit au centuple et en belle qualité la divine semence qui lui est confiée ; chez nous au contraire le froment enfoui dans les sillons dégénère en avoine et en ivraie. Maintenant c’est en Occident que se lève le soleil de justice, tandis qu’en Orient ce Lucifer, qui était tombé, élève son trône au-dessus des astres. Vous autres, vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre, vous êtes des vases d’or ou d’argent ; parmi nous on ne trouve que vases de terre ou de bois, qui attendent une verge de fer pour les briser, ou le feu éternel qui les consumera. Ainsi donc, quoique je tremble devant votre majesté, je me sens invité par votre clémence. Au pontife je demande la victime du salut, au pasteur sa protection pour une brebis du troupeau. Loin de vous les sentiments d’envie ; loin de vous le faste de la grandeur romaine : je parle au successeur du pêcheur, au disciple de la croix. Sans reconnaître d’autre chef que Jésus-Christ, je m’unis de communion avec votre béatitude, c’est-à-dire avec la chaire de Pierre ; je sais que c’est sur cette pierre qu’est bâtie l’Eglise. Quiconque mange l’agneau hors de cette maison, est un profane. Quiconque ne sera pas dans cette arche de Noé périra dans les eaux du déluge… Je ne connais pas Vital, je rejette Mélèze, je ne connais pas davantage Paulin. Celui qui ne ramasse pas avec vous, dissipe, c’est-à-dire, celui qui n’est pas à Jésus-Christ est à l’antechrist… C’est pourquoi je supplie votre béatitude par celui qui a été crucifié, par le salut du monde, par la Trinité consubstantielle, de m’autoriser par quelqu’une de vos lettres, soit à dire, soit à taire trois hypostases. Et de peur que l’obscurité du lieu où je demeure n’occasionne quelque mépris, daignez me faire parvenir votre réponse par le prêtre Evagre que vous connaissez fort bien ; faites-moi savoir en même temps avec qui je dois me mettre en communion à Antioche : car les hérétiques Campiens, unis aux Tharsiens, n’ont pas de plus grande ambition que de faire triompher les trois hypostases entendues dans leur sens, en s’appuyant de votre autorité. » (Lettre 57 à Damase)
« Pourquoi reprendre les choses de si loin ? C’est pour que de votre grandeur vous abaissiez vos regards sur ma bassesse ; pour que, pasteur opulent, vous ne dédaigniez pas une brebis malade. » Il dit ensuite, un peu plus loin : « Quoique j’aie, comme je l’ai écrit déjà, le vêtement du Christ (le baptême) dans la ville de Rome, je suis maintenant relégué dans les plages barbares de la Syrie. Et pour que vous ne pensiez pas que c’en soit un autre qui m’ait condamné à cet exil, c’est moi-même qui en ai porté la juste sentence contre moi-même. Mais, comme dit le poète latin, ceux qui s’en vont au-delà des mers peuvent changer de climat sans changer de dispositions [« Cœlum, non animum mutant qui trans mare currunt. »: citation d’Horace]. Mon implacable ennemi s’est tellement mis à mes trousses, que j’ai à soutenir dans cette solitude des combats encore plus violents. Car, tandis que d’un côté la fureur arienne se déploie appuyée par la puissance du siècle, de l’autre les trois factions qui partagent l’Eglise s’efforcent de m’attirer chacune à elles. Les moines du voisinage, établis avant moi dans le pays, se prévalent contre moi de leur priorité de possession. Au milieu de tout cela, je crie : Celui-là est de mon côté, qui est uni à la chaire de Pierre. Mélèce, Vital et Paulin se disent en communion avec vous. Si un seul l’affirmait, je pourrais l’en croire ; mais ici, il faut ou que deux à la fois mentent, ou même que tous les trois le fassent. Je supplie donc votre béatitude par la croix de Notre-Seigneur, par tout ce que demande l’honneur de notre foi, par la passion de Jésus-Christ, de vous montrer tellement par vos actions le digne successeur des apôtres, de siéger sur votre trône de société avec les douze avec une telle autorité, de vous laisser ceindre avec Pierre dans votre vieillesse avec une telle douceur, d’avoir tellement avec Paul votre conversation dans le ciel, que vous ne m’en fassiez pas moins connaître par vos lettres avec qui je dois me mettre en communion dans ce pays de Syrie. Ne méprisez pas une âme pour laquelle est mort Jésus-Christ. » (Lettre 58 à Damase)
Il enseigne encore la même vérité en d’autres occasions:
« Le salut de l’Eglise dépend de l’autorité que l’on accorde au souverain pontife : s’il n’est revêtu d’un pouvoir hors-ligne et qui le distingue des autres hommes, il y aura dans l’Eglise autant de schismes qu’il y aura d’évêques. » (Contre les Lucifériens, chapitre V)
« De quoi parle-t-il en évoquant sa foi ? Serait-ce la foi de l’Église de Rome ? Ou celle que renferment les livres d’Origène ? S’il répond que sa foi est celle de Rome, nous sommes donc tous les deux catholiques, n’ayant reçu aucune contamination de l’erreur d’Origène. » (Apologie contre Rufin, Livre 1, n° 4 dans PL, 23/400.)
« Il y a déjà plusieurs années, j’aidais le pape Damase, évêque de Rome à rédiger les documents officiels de l’Église et répondais aux demandes de consultation venues des conciles de l’Occident et de l’Orient. » (Lettre 123, n° 10 dans PL, 22/1052.)
« Le Christ a donné à saint Pierre le nom de pierre parce qu’il avait foi dans la pierre qui est le Christ, et si on parle de la pierre au sens métaphorique, c’est à juste titre qu’il lui est dit : Je bâtirai mon Église sur toi. » (Commentaire sur Saint Matthieu, Livre III, sur Matthieu XVI, 18).
« Parmi les douze, un seul est choisi afin d’écarter le risque d’un schisme en établissant un chef. (Contre Jovinien, livre 1, chapitre 14, paragraphe 29). Et sans doute possible parle-t-il du choix de saint Pierre qui fut accompli non pas par les apôtres mais par le Christ, comme on peut le voir si on lit la réponse qu’il donne à la question qu’il pose ensuite : « Mais pourquoi ne pas avoir choisi saint Jean qui était vierge? ». Il répond en effet : « Le bon Maître qui avait dit : Je vous donne ma paix, ne voulait pas donner l’impression de prêter occa- sion à une jalousie qui se serait exercée à l’encontre du jeune saint Jean pour lequel il avait davantage d’affection ».
Saint Augustin (354-430), fils de sainte Monique, qui pria et pleura pendant trente ans pour la conversion de son fils, est un exemple de parfaite conversion: après une vie dissolue jusqu’à environ 30 ans, il devint un modèle de sainteté. Il est le plus grand des Pères de l’Eglise et docteur de celle-ci: le Pape Léon XIII déclara, d’accord avec toute la Tradition et l’enseignement catholique, après avoir mis en valeur les talents de chacun des Pères de l’Eglise, qu’« entre tous, la palme semble revenir à St. Augustin » (Encyclique Aeterni Patris, 4 août 1879).
Certains partisans des Eglises chrétiennes non-catholiques affirment que ce saint aurait tenu des propos contraires à l’enseignement catholique sur saint Pierre et la papauté. Pour cela, il sorte une phrase d’un de ses sermons en la sortant de son contexte. La vérité est que la position de saint Augustin est 100% catholique, en voici la démonstration: ici. Nous copions ci-dessous ce qui concerne ci-dessous ce qui concerne strictement la primauté romaine, sujet qui concerne la présent article:
« l’Église romaine, où l’autorité suprême de la chaire apostolique a toujours été en vigueur » (Lettre 43, chapitre 3, n° 7 dans PL, 33/163.)
« Carthage était une ville rapprochée des pays transmarins, célèbre par son ancienne gloire : ce qui ne donnait pas peu d’autorité à son évêque qui pouvait bien ne pas se mettre en peine de la conspiration de ses ennemis, lorsqu’il se voyait uni par les lettres de communion avec l’Eglise romaine, dans laquelle a toujours résidé la principauté de la chaire apostolique, et avec les autres pays d’où l’Evangile a pénétré en Afrique, et où il était tout prêt à plaider sa cause, si ses adversaires cherchaient à tourner ces Eglises contre lui. » (Lettre 162 alias 43 aux évêques donatistes, Cf. Opera S. Augustini, t. II, p. 136, édit. de Gaume ; p. 90, édit. de Montfaucon)
« Si l’on doit avoir égard à la suite et à la succession des évêques. Combien n’y a-t-il pas plus de sûreté et d’avantages à s’en tenir à celle qui remonte jusqu’à Pierre, à qui le Seigneur a dit, comme au représentant de l’Eglise tout entière : Sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Or, c’est à Pierre que Lin a succédé ; comme c’est à Lin qu’a succédé ensuite Clément ; puis à Clément, Anaclet, etc. ; A Damase, Sirice ; à Sirice, Anastase. Dans cet ordre de succession ne se trouve aucun évêque donatiste. Et quand même dans cette suite d’évêque qui de Pierre redescendent jusqu’à Anastase, le même qui occupe ce siège aujourd’hui, il se serait glissé dans les temps de persécution quelque traditeur, cela ne préjudicierait en rien à l’Eglise elle-même, ni à tout ce qu’il y aurait eu de chrétiens innocents de ce crime, puisque le Seigneur nous a dit d’avance pour nous mettre en garde contre les mauvais pasteurs : Faites ce qu’ils disent, mais ne faites pas ce qu’ils font ; car ils disent et ne font pas. Voilà ce qui assure l’espérance des fidèles et ce qui fait que, se confiant non dans les hommes, mais dans le Seigneur, ils ne sont point exposés à faire naufrage dans la tempête que soulève un schisme sacrilège. » (Lettre 165 alias 53 à Generosus)
« Comptez les pontifes qui se sont succédés depuis Pierre, et remarquez bien toute la suite de leur succession. C’est là cette pierre que ne sauraient ébranler les portes orgueilleuses de l’enfer. » (Chant populaire contre la secte des Donatistes)
« Admettons cependant que tous les autres évêques de l’univers soient tels que tu les accuses faussement d’être ; mais que t’a fait cette chaire de l’Eglise romaine dans laquelle Pierre a siégé le premier, et où siège maintenant Anastase ? Pourquoi appelles-tu chaire de pestilence la chaise apostolique ? Si c’est à cause des hommes qui l’occupent, et à qui tu reproches de ne pas mettre en pratique la loi qu’ils enseignent, est-ce qu’à cause des pharisiens qui disaient et ne faisaient pas, comme le rapporte l’Evangile, Notre-Seigneur Jésus-Christ a rien dit de défavorable contre la chaire même qu’ils occupaient ? N’a-t-il pas au contraire recommandé cette chaire de Moïse, et n’en a-t-il pas conservé l’honneur intact, tout en censurant ceux qui l’occupaient ? Voici en effet ce qu’il a dit : Ils sont assis sur la chaire de Moïse : faites ce qu’ils disent, mais ne faites pas ce qu’ils font ; car ils disent et ne font pas. Si vous faisiez attention à ces paroles, vous ne chercheriez pas dans les hommes que vous diffamez un prétexte pour blasphémer contre la chaire apostolique de la communion de laquelle vous vous êtes séparés. Mais que promet cette conduite, sinon que vous ne savez que dire, et que néanmoins vous ne pouvez vous empêcher de médire ? » (Contre les lettres du donatistes Pétilien, chapitre XXXI)
« Je garderai donc le silence sur cette sagesse, dont vous niez la présence dans l’Eglise catholique; j’y consens d’autant plus volontiers que je trouve assez d’autres garanties qui me retiennent dans son sein. Ce qui me frappe d’abord, c’est le consentement unanime des nations et des peuples; c’est le spectacle d’une autorité engendrée par les miracles, nourrie par l’espérance, augmentée par la charité, affermie par la durée. Ce qui, me frappe encore, c’est la chaire de Pierre à qui le Seigneur, après la résurrection, a confié le soin de paître ses brebis, c’est aussi cette imposante succession du sacerdoce, couronnée par l’épiscopat qui découle directement du pontificat lui-même. » (Réfutation de l’épître manichéenne appelée Fondamentale, chapitre IV)
« En voyant donc cette providence attentive de notre Dieu, cette continuité de progrès et de succès, hésiterons-nous encore à nous réfugier dans le sein de cette Eglise, à l’autorité de laquelle le genre humain rend hommage ; autorité qui a sa source dans le siège apostolique et dans la succession de ses évêques et contre laquelle s’élèvent vainement des hérétiques condamnés d’avance, soit par le bon sens du peuple lui-même, soit par la majesté des conciles, soit par la puissance des miracles ? Refuser la soumission à cette Eglise ou ne pas reconnaître son autorité suprême, c’est ou une extrême impiété, ou un téméraire orgueil. » (De l’utilité de la foi, chapitre XVII)
Comparant saint Cyprien à saint Pierre il dit : « Je dois redouter de me montrer rebelle envers saint Pierre. Car qui ignore que ce dernier est revêtu du pri- mat apostolique et qu’il est placé avant tout évêque? Mais quand bien même la grâce découle de sièges qui sont éloignés les uns des autres, la gloire de ces martyrs reste la même. » (De la doctrine chrétienne, livre 2, chapitre 1 – PL, 43 / 127. DG 2, 2, 7, 35 : Puto.)
Également au deuxième livre de son traité Sur l’enseignement chrétien, peu après le début, il estime que l’on doit compter les lettres décrétales du Siège apostolique parmi les écrits canoniques, et il dit : « Si on recherche avec grand soin quelles sont les écritures divines, on doit suivre l’autorité des écrits que les églises catholiques tiennent pour canoniques, au nombre desquels se trouvent ces lettres que le Siège apostolique a eu la grâce de posséder et que les autres sièges ont mérité de recevoir à partir de lui » (Livre 2, chapitre 8 – PL, 34 / 40. DG 1, 19, 6.). En effet saint Augustin dit que si on détient les décrétales que le Siège apostolique possède ou fait parvenir aux autres sièges, on doit les compter au nombre des écrits canoniques ; et en s’exprimant ainsi il suppose sans conteste non seulement que le Siège apostolique est établi à la tête de tous les autres, mais encore que ce siège est divin puisqu’il enseigne la foi.
Saint Augustin écrivit encore un Psaume abécédaire, qu’il composa pour servir de cantique populaire, afin de protéger les catholiques contre les ruses des schismatiques (Psaume abécédaire contre le parti de Donat, dans PL, 43/30).
Saint Augustin présida également les concile de Carthage et de Milève. Les Pères de ces deux conciles et lui-même, demandèrent a l’évêque de Rome, saint Innocent Ier de confirmer leur décisions. Voici le lettre du concile de Carthage: « Nous avons cru, vénérable frère, devoir porter cet acte à la connaissance de votre charité, afin que vous confirmiez par l’autorité du siège apostolique les décisions de notre médiocrité pour mettre à couvert le salut d’un grand nombre, et corriger au besoin la perversité de quelques-uns. […] Quand même donc Pélage paraîtrait à votre sainteté avoir été justement absous par certains actes qu’on dit être des évêques d’orient, son erreur et son impiété, qui compte en divers pays tant de partisans, n’en devrait pas moins être anathématisée par l’autorité du siège apostolique. » (Lettre 90 (175) au pontife romain Innocent, Ibid., col. 923 et 925, édit. de Gaume ; col. 617 et 619, édit. de Montfaucon)
Et la lettre que les Pères du concile de Milève et lui adressèrent au même Pape: « Puisque le Seigneur, par un bienfait signalé de sa grâce, vous a élevé sur le siège apostolique, et vous a placé dans un poste tel, qu’il y aurait négligence de notre part à ne pas déférer à votre révérence ce que les besoins de l’Eglise demandent de nous, sans que nous puissions avoir à craindre que notre démarche soit, ou dédaigneusement repoussée, ou froidement accueillie de vous ; nous vous prions d’apporter votre soin pastoral à la guérison de membres infirmes. Car une hérésie nouvelle et excessivement pernicieuse cherche à s’élever pour anéantir la grâce du Christ. » (Lettre 92 alias 176, Cf. Opera S. Augustini, t. II, col. 927, édit. de Gaume ; col. 620, édit. de Montfaucon).
Saint Innocent Ier (mort en 417) fit la réponse suivante aux Pères du concile de Carthage, dans laquelle il assimila l’Église de la ville de Rome à une source pure de toute souillure hérétique, qui vivifiait les églises locales: « Voilà ce que vous avez estimé dans la vigilance de votre office sacerdotal, à savoir qu’on ne doit pas fouler aux pieds les ordonnances des Pères; car ceux-ci, dans une pensée plus divine qu’humaine, avaient décrété que n’importe quelle affaire à traiter, fût-ce des provinces les plus éloignées et les plus retirées, ne serait pas considérée comme finie avant d’avoir été portée à la connaissance de ce Siège, pour qu’il confirmât de toute son autorité les justes sentences et que les autres églises – comme les eaux qui jaillissent de leur source originelle et qui s’écoulent dans toutes les régions du monde par de purs ruisseaux venus de la source non corrompue – reçoivent de lui ce qu’elles prescriront et sachent qui elles doivent purifier et qui, souillé d’une fange ineffaçable, ne recevra pas l’eau digne des corps purs » (Lettre In requirendis du 27 janvier 417 aux évêques du concile de Carthage (Dz. 217); citée dans la lettre 181 (alias 191) de SAINT AUGUSTIN – PL, 33 / 780.).
Ainsi que cette réponse à ceux du concile de Milève: « Je loue la diligence que vous avez apportée à rendre hommage au siège apostolique, je veux dire au siège de celui qui, sans compter les embarras qui peuvent lui survenir d’ailleurs, est chargé du soin de toutes les Eglises, en nous consultant sur le parti que vous pouvez avoir à prendre dans vos doutes, vous conformant ainsi à l’antique règle que vous savez aussi bien que moi avoir toujours été observée par tout l’univers. Mais je me tais là-dessus, persuadé que vous en êtes d’avance parfaitement instruits, puisque vous l’avez reconnu par votre conduite même, sachant bien que le siège apostolique ne manque jamais de répondre aux consultations qui lui viennent de toutes les parties de l’univers. Mais surtout s’il s’agit de ce qui intéresse la foi, tous nos frères ou nos collègues dans l’épiscopat se font, comme je n’en doute pas, un devoir d’en référer à Pierre, ou à celui de qui il tient son nom et son privilège, ainsi que vous l’avez fait vous-mêmes pour obtenir une décision qui puisse, dans le monde entier, servir en commun à toutes les Eglises. » (Lettre aux Pères du concile de Milève, Inter epistolas S. Augustini, Opera S. Augustini, t. II, col. 934, édit. de Gaume ; col. 638, édit. de Montfaucon). Lettre citée dans la lettre 182 (alias 193) de SAINT AUGUSTIN – PL, 33 / 784.). Et lorsque dans sa Lettre à Paulin, saint Augustin rapporte ces actes, il recommande les réponses que le pape Innocent Ier donna par écrit, en ajoutant : « Sur tous ces points, le pape nous a donné réponse par écrit, exactement comme le requérait le droit et comme il convenait au pontife du Siège apostolique » (Epistola 186 (alias 106), § 2 – PL, 33 / 817.).
Rufin le Syrien (début du Vème siècle) dit dans son Libellus Fidei que Migne inséra en appendice du tome 10 des œuvres de saint Augustin : « Si la foi que nous confessons reçoit l’approbation de votre décision apostolique, quiconque voudra me reprocher une faute montrera son impéritie, sa malveillance ou même qu’il n’est plus catholique, au lieu de me taxer d’hérésie ». Ainsi, on le voit : on est ou on n’est pas catholique ou hérétique selon qu’en décide le jugement du Siège apostolique, et c’est pourquoi on peut reconnaître quel est sur terre le tribunal suprême du Christ auquel il revient sans conteste de juger en matière de foi.
Saint Boniface Ier (mort en 422), Pape, rédigea plusieurs lettres aux églises locales pour affirmer la prééminence du Siège romain:
(Chap. 2).. Nous avons envoyé au synode (de Corinthe)… des directives écrites pour que tous les frères comprennent qu’on ne doit pas débattre à nouveau de ce que nous avons jugé. Jamais en effet il n’a été permis de traiter à nouveau de ce qui a été décidé une fois par le Siège apostolique » (Lettre Retro maioribus à l’évêque Rufus de Thessalie, 11 mars 422)
(Chap. 1). […] Cette [Eglise romaine] est donc avec certitude pour toutes les Eglises répandues par le monde entier comme la tête de ses membres ; si quelqu’un se sépare d’elle, qu’il soit éloigné de la religion chrétienne, puisqu’il a cessé de se trouver dans ce même assemblage » (Lettre Institutio aux évêques de Thessalie, 11 mars 422)
[…] Puisque le lieu l’exige, recensez s’il vous plaît les déterminations des canons, et vous trouverez quel est après l’Eglise romaine le deuxième siège, et quel est le troisième. … Jamais personne n’a levé la main avec audace contre l’éminence apostolique dont il n’est pas permis de réviser […]
Mais puisque la chose le demande, on montrera par des documents que les Eglises des Orientaux surtout, dans les grandes affaires qui rendaient nécessaire un débat de plus grande ampleur, ont toujours consulté le Siège romain et lui ont demandé aide chaque fois que cela était nécessaire. (Lettre Manet beatum à Rufus et aux autres évêques de Macédoine, etc., 11 mars 422)
[suivent des exemples d’appels et de requêtes dans l’affaire d’Athanase et de Pierre d’Alexandrie, de l’Eglise d’Antioche, de Nectaire de Constantinople et des Orientaux séparés au temps d’Innocent Ier.]
Saint Cyrille d’Alexandrie (376-444) écrit à Nestorius pour lui dire que, faute d’abjurer ses hérésies dans les délais impartis par le pape saint Célestin, il devra être tenu pour excommunié et déposé et tous les fidèles devront l’éviter. « Si vous ne vous acquittez pas de cette repentance, dans les temps indiqués et déterminés par la lettre de l’évêque de Rome, le saint et vénérable Célestin, notre frère et notre collègue dans l’épiscopat, soyez sûr que vous n’aurez plus rien de commun avec les évêques et les prêtres de Dieu […] et que vous n’aurez aucune place parmi eux. » (Lettre 17 à Nestorius, dans PG, 77/107.). Et dans une autre lettre adressée au Pape saint Célestin, il lui demande s’il veut que l’on puisse rester encore pour un temps en rapport avec Nestorius ou s’il faut désormais que tout le monde l’évite. « Nous n’irons pas rompre publiquement et ouver- tement la communion avec Nestorius sans indiquer d’abord cette inten- tion à Votre Sainteté. Daignez donc nous dire ce qu’il vous en semble, s’il faut toujours garder la communion avec lui ou au contraire proclamer librement que personne ne doit entrer en rapport avec quelqu’un qui pense et enseigne ces hérésies. » (Lettre 11 à saint Célestin, n° 7 dans PG, 77/83-86.). Si on ajoute ce qui s’est passé lors du concile d’Éphèse, tout cela fait suffisamment voir quelle importance saint Cyrille attribuait à l’évêque de Rome, puisqu’en condamnant et en déposant Nestorius, il a bien montré qu’il n’agissait que comme l’exécuteur et le ministre de ce pontife.
« De même que le Christ a reçu du Père le sceptre pour gouverner l’Église des nations, comme un chef qui, sorti d’Israël, placé au-dessus de tout pouvoir et de toute puissance, domine sur tout ce qui existe, au point que tout être se prosterne devant lui, ainsi le Christ a remis en pléni- tude son pouvoir à saint Pierre et à ses successeurs. » (Des Trésors, Thesaurus de sancta et consubstantiali Trinitate, cité par Saint Thomas d’Aquin dans son traité Contre les erreurs des grecs aux chapitre 34, § 1121 dans l’édition Marietti.)
Et encore : « C’est au Siège apostolique des évêques de Rome et à lui seul qu’il appartient de reprendre, de corriger, de décider, de délier, d’ordonner et de lier au nom de celui qui l’a établi. »
Saint Vincent de Lérins rédigea en 434 un Commonitorium où il énonce les critères qui permettent de savoir si une doctrine est orthodoxe ou hérétique. Il écrit en son chapitre VI: « Jadis Agrippinus, de vénérable mémoire, évêque de Carthage, fut le premier de tous les mortels qui pensa, contrairement au canon divin, contrairement à la règle de l’Église universelle, contrairement à l’opinion de tous ses confrères, contrairement aux usages et aux institutions des aïeux, que l’on devait rebaptiser [les hérétiques]. Cette théorie trompeuse apporta tant de mal qu’elle fournit non seulement une procédure sacrilège aux hérétiques, mais en outre à certains catholiques une occasion d’erreur. Comme, de toute part, tous protestaient contre la nouveauté de ce rite et que tous les évêques, en tous pays, résistaient chacun dans la mesure de sa vigueur, le pape Étienne, de bienheureuse mémoire, qui occupait le siège apostolique, y fit opposition, avec tous ses autres collègues il est vrai, mais plus qu’eux néanmoins, car il trouvait normal, je pense, de surpasser tous les autres par le dévouement de sa foi autant qu’il les dominait par l’autorité de sa charge. » NB: ce Commonitorium peut prêter à confusion, nous suggérons de lire cet article pour l’appréhender correctement.
Socrate le Scolastique (vers 380-450): « Mais saint Jules Ier, l’évêque de la ville de Rome, n’y prit pas part lui non plus [au concile d’Antioche, réuni à l’instigation d’Eusèbe de Nicomédie, chef du parti arien] et n’y envoya personne pour l’y représenter, alors que pourtant la loi de l’Église interdit de rien décider sans l’accord de l’évêque de Rome. » (Histoire ecclésiastique, Livre II, chapitre 8 dans PG, 67/195.) Le même fait est rapporté par l’historien Sozomène de Constantinople (375-450): « Les Évêques d’Egypte ayant écrit que ces accusations n’étaient que des calomnies, et Jules ayant jugé qu’Athanase n’était pas en sûreté, le manda à Rome. Il fit réponse dans le même temps, à la lettre des Evêques qui s’étaient rassemblés à Antioche, les accusant d’introduire lourdement des nouveautés contraires à la doctrine du Concile de Nicée ; d’avoir violé les règles de l’Eglise, en tenant un Concile sans l’y avoir invité, parce qu’il y a un Canon, qui déclare nul, tout ce qui.est fait sans la participation de l’Evêque de Rome ; de n’avoir rien fait selon l’ordre de la justice, ni à Tyr, ni à Maréote contre Athanase ; que tout ce qui avoir été fait à Tyr, était ruiné par l’accusation calomnieuse de la main d’Arsène ; et tout ce qui avait été fait à Maréote en l’absence d’Athanase. Sur la fin de sa réponse, il se plaignait de la fierté avec laquelle leur lettre était écrite. » (Histoire ecclésiastique, Livre III, chapitre 10 dans PG, 67/1058.)
Théodoret de Cyr (393-458): « Athanase, ayant eu connaissance des pièges qu’on lui tendait, s’échappa furtivement et prit sa route vers l’occident. Car les Eusébiens avaient prévenu par lettres l’évêque Jules, qui gouvernait alors l’Eglise de Rome, des accusations qu’ils portaient faussement contre Athanase. Jules, conformément à la règle de l’Eglise, manda à Rome les accusateurs, et invita saint Athanase à venir lui-même défendre sa cause. Athanase n’eut pas plus tôt reçu cette invitation, qu’il se mit en devoir d’y répondre. Quant aux auteurs de tout ce tumulte, ils se gardèrent bien de se rendre Rome, persuadés qu’ils étaient que leurs mensonges y seraient découverts. » (Histoire ecclésiastique, livre II, chapitre 4)
Théodoret de Cyr en appelle en ces termes au pape saint Léon de l’injuste déposition qu’il avait subie de la part de Dioscore d’Alexandrie. « Mais en ce qui me concerne, j’attends la décision de votre siège apostolique, priant et attestant Votre Sainteté de me venir en aide, et faisant appel à votre tri- bunal pour obtenir une sentence droite et juste. […] Je demande avant tout à recevoir votre instruction, pour savoir si je dois ou non m’incliner devant cette injuste déposition. J’attends votre jugement. Si vous me demandez de m’en tenir à ce qui a déjà été jugé, j’en resterai là et loin de m’en prendre jamais à quiconque, j’attendrai de notre Dieu et Sauveur un jugement juste. » (Lettre 113 au pape saint Léon le Grand dans PG, 83/1315-1318.)
Saint Léon Ier, dit le Grand (vers 395-461), Pape: « Seul saint Pierre est choisi dans le monde entier, pour être mis à la tête de toutes les nations qui seront appelées à la foi, pour être établi le chef de tous les apôtres et de tous les pères de l’Église. De la sorte, bien que le peuple de Dieu comprenne bien des prêtres et bien des pasteurs, c’est cependant saint Pierre qui les gouverne tous, comme ceux dont le Christ est le chef, et qu’il gouverne lui aussi. Très chers, Dieu a daigné attribuer à cet homme une destinée grande et admirable en l’admettant à partager sa puissance, et si Dieu a voulu que les autres chefs partagent avec lui quelque prérogative, il n’accorde jamais que par l’entremise de saint Pierre ce qu’il ne leur refuse pas » (Sermo 4 (alias 3) pour l’anniversaire de son élévation au souverain pontificat – PL, 54 / 149-150.)
Il laissait entendre que saint Pierre vivait et enseignait par la bouche de ses successeurs: « Le bienheureux Pierre, conservant toujours cette consistance de pierre qu’il a reçue, n’a pas abandonné le gouvernail de l’Église […]. Si donc nous faisons, quelque chose de bon, si nous pénétrons avec justesse dans les questions, […], c’est l’œuvre, c’est le mérite de celui dont la puissance vit et dont l’autorité commande dans son Siège » (Idem, sermon 3). Pierre et ses successeurs étaient, assurés d’une rectitude doctrinale inébranlable: « Le messie est annoncé comme devant être la pierre choisie, angulaire, fondamentale (Isaïe XXVIII, 16) » (Saint Léon : Idem, sermon 4)
« Cette union demande sans doute l’unanimité de sentiments dans le corps entier, mais surtout le concert entre les évêques. Quoique ceux-ci aient une même dignité, ils ne sont pas cependant tous placés au même rang, puisque parmi les apôtres eux-mêmes il y avait différence d’autorité avec ressemblance d’honneur, et que, quoiqu’ils fussent tous également choisis, un d’entre eux néanmoins jouissait de la prééminence sur tous les autres. C’est sur ce modèle qu’on a établi une distinction entre les évêques, et qu’on a très-sagement réglé que tous ne s’attribueraient pas indistinctement tout pouvoir, mais qu’il y en aurait dans chaque province qui auraient le droit d’initiative par-dessus leurs confrères, et que les évêques établis dans les villes les plus considérables, auraient aussi une juridiction plus étendue, en servant ainsi comme d’intermédiaire pour concentrer dans le siège de Pierre le gouvernement de l’Eglise universelle, et maintenir tous les membres en parfait accord avec leur chef. » (Lettre 84 à Anastase, évêque de Thessalonique, chapitre XI)
Ce pape dit encore « Au cours de tant de siècles, aucune hérésie ne pouvait souiller ceux qui étaient assis sur la chaire de Pierre, car c’est le Saint-Esprit qui les enseigne » (Sermon 98).
Les Pères du concile de Chalcédoine déclarèrent formellement au sujet de saint Léon: « Dieu, dans sa providence, s’est choisi, dans la personne du pontife romain un athlète invincible, impénétrable à toute erreur, lequel vient d’exposer la vérité avec la dernière évidence ».
Le concile de Chalcédoine: Convoqué par le pape saint Léon Ier sur demande de l’empereur Byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie. Se tint du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte Ephémie de la ville éponyme, sur l’actuelle rive asiatique d’Istanbul. Il réuni 343 évêques (un record) dont quatre seulement viennent d’Occident.
Dans son action ou session III, dans le compte-rendu adressé au pape Léon : ‘Nous vous en supplions donc, honorez notre jugement par votre suffrage, et de même que nous nous sommes conformés à notre chef en suivant vos instructions salutaires, ainsi faites-nous la grâce de satisfaire le légitime désir de vos enfants’. (Voir dans Labbe, Conc., t. IV, col. 837 et 838).
Analyse : cf concile de Sardique.
Saint Gélase (mort en 496), Pape, disait ceci dans une décrétale adressée aux Grecs: « Pierre brilla dans cette capitale [Rome] par la sublime puissance de sa doctrine, et il eut 1’honneur d’y répandre glorieusement son sang. C’est là qu’il repose pour toujours, et qu’il assure à ce Siège béni [le siège de Rome] par lui de n’être jamais vaincu par les portes de l’enfer » (Décrétale 14 intitulée De responsione ad Graecos).
Saint Rémi de Reims (vers 437-533) disait à l’occasion du Baptême de notre Roi Clovis, 25 décembre 496 : « Apprenez, mon fils, que le Royaume des Francs est prédestiné par Dieu à la défense de l’Église Romaine, qui est la seule véritable Église du Christ. Ce Royaume sera un jour grand entre tous les Royaumes, il embrassera toutes les limites de l’Empire Romain, et il soumettra tous les peuples à son sceptre. Il durera jusqu’à la fin des temps! Il sera victorieux et prospère tant qu’il sera fidèle à la foi Romaine. Mais il sera rudement châtié toutes les fois où il sera infidèle à sa vocation ».
Saint Fulgence de Ruspe (vers 465-vers 530) constata : « Ce que l’Église romaine tient et enseigne, l’univers chrétien tout entier le croit sans hésitation avec elle » (De incarnatione et gracia Christi, ch. 11)
Saint Hormisdas Ier (450-523), Pape, envoya à la cour impériale de Constantinople – qui l’avait sollicité pour mettre fin aux schismes qui dècheraient l’Orient – le 1er août 515, un document intitulé Libellus Fidei, ou encore Regula Fidei, ce qui peut se traduire par Programme de la foi, Opuscule de la foi, Règle de la foi ou encore Profession de foi, mais plus connu sous le nom de Formulaire d’Hormisdas. Tous les évêques d’Orient devaient y souscrire. Une des vérités impératives exprimées dans ce texte était que l’orthodoxie s’est toujours maintenue à Rome. En effet, après avoir rappelé que le Christ avait « bâti l’Eglise sur la pierre » contre laquelle l’enfer ne prévaudrait point » (Matthieu XVI, 18), le pape commenta avec assurance: « Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège Apostolique [autre version du texte: c’est seulement dans la chaire de Rome que les faits postérieurs ont correspondu à la parole du Christ]. […] Nous espérons mériter de rester dans la communion avec vous que prêche le Siège apostolique, communion dans laquelle réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne ». ».
Plus tard, le Pape Adrien II fit souscrire à ça texte tous les Pères grecs et latins lors du IVème concile de Constantinople (10e session du 28 février 870).