Daïdalon a écrit : ↑mer. 25 nov. 2020, 18:06
Vous voyez, c’est ce genre de raisonnement absurde qui me laisse penser que les monothéismes sémites n’ont pas d’avenir à long terme.
Ainsi, quelqu’un qui est baptisé, donc
nominalement membre de l’Eglise, et qui ensuite commet les pires vilenies jusqu’à sa mort, est déclaré par vous catholique et chrétien (alors que ce sont des titres de gloire spirituelle et pas des formalités administratives) ;
Et quelqu’un qui n’est pas baptisé, mais qui
dans les faits se conforme sa vie durant à l’enseignement contenu dans les Évangiles, est selon vous un païen, un hérétique, un impie qui brûlera dans les flammes éternelles, car après tout « hors de l’Eglise point de salut »
(Entre parenthèses nul besoin de croire en la divinité du Christ pour mettre en pratique son enseignement.)
Vous ne voyez pas ce qu’il y a de ridicule là-dedans ? Croyez-vous vraiment que Dieu jugera plus sévèrement le non-baptisé ?
Bien entendu que non !
Et donc, encore une fois, ce n’est pas le lettre, la forme, l’apparence extérieure ou l’appartenance à telle ou telle dénomination qui compte mais le
cœur — et c’est ce cœur seul qui sera jugé.
Daīdalon, je remarque que vous utilisez des notions purement chrétiennes, telles que le jugement, le salut, pour les appliquer hors du champ chrétien. Personnellement, j'ai pris quelques distance avec le catholicisme, et je ne crois plus tellement au "jugement", ni même au "salut", ni à son corollaire qui est la "damnation". En fait, ce sont même ces notions, que je trouve un peu absurdes, qui m'ont poussé à m'éloigner. Or, vous suivez le processus exactement inverse. Vous gardez le salut, le jugement, donc aussi la damnation j'imagine, et vous rejetez l'Église. Quelle drôle d'idée, de mon point de vue ! Vous rejetez précisément tout ce qui pouvait permettre d'affronter le terrible Jugement dernier. Que reste-t-il, après une telle amputation, si ce n'est la désespérance ? Votre peinture du chrétien est impitoyable. Certes, il est souvent couvert de péchés. Qui ne l'est pas ? Vous perdez de vue que ce qui fait la spécificité de l'Église est d'apporter les secours nécessaires à tous ceux qui veulent être sauvés : à savoir le pardon de leurs péchés innombrables, à la seule condition de le demander en implorant la grâce divine.
Vous inversez totalement les choses en présentant les chrétiens comme censés être "parfaits" dénués de péchés, à moins de trahir leur titre et d'en être indignes. On n'est pas chrétien parce qu'on est parfait, on est chrétien justement parce qu'on est imparfait et qu'on a besoin des secours divins. Voilà le christianisme et le message de l'Évangile. Il est clair que si quelqu'un est parfait, il n'a absolument aucun besoin de l'Église ! Mais cet homme existe-t-il seulement ?
Comparaison n'est pas raison, et vous nous opposez, de façon purement fictive, un musulman bon et vertueux, à un chrétien pervers et pécamineux, mais sur quoi repose exactement cette opposition ? Quelle en est la pertinence ? Si tel est le cas, cf ci-dessus : le chrétien méchant a bien raison de bénéficier des secours de l'Église, et le musulman bon a bien raison de s'en tenir éloigné, et donc tout va très bien ainsi !
Permettez-moi de vous demander cependant, si vous ne croyez pas que Dieu a envoyé le Christ sur terre pour sauver les pauvres pécheurs grâce aux secours de l'Église (je le dis volontairement de façon pompeuse), pourquoi voulez-vous absolument qu'il y ait un jugement dernier, sauvant les bons, condamnant les méchants ? Ne voyez-vous pas que les tenants et aboutissants sont fortement imbriqués ? Pourquoi chercher à séparer les parties d'une doctrine qui sont si dépendantes l'une de l'autre ? Vous retirez la miséricorde, le pardon des péchés, c'est à dire le remède, vous n'avez plus besoin non plus du mal que nécessitait ce remède, à savoir la damnation, ni de la guérison consécutive à ce remède, à savoir le salut. Il ne reste plus rien de tout cela.