Kerygme a écrit : ↑mar. 28 juil. 2020, 13:10
cmoi a écrit : ↑mar. 28 juil. 2020, 6:37
Concernant
l’enfer, il n’a jamais été indiqué que ce soit un lieu de tortures, cette déformation vient des arts et des lettres, qui pour en représenter quelque chose s’en sont donné à cœur joie.
Vous avez raison, Cmoi, par exemple quand Jésus cite le Ge-Hinnon (Val de Hinnon = la Géhenne), le feu des sacrifices - synonyme de malédiction - est resté le symbole du châtiment de ceux qui refusent le salut de Dieu, alors la Géhenne est souvent liée à ce feu de l’enfer.
Mais, avec toute la prudence nécessaire de ma part sur ce sujet, il y a eu des révélations privées qui peuvent nous interroger : des jeunes voyants de Fatima à Soeur Faustine Kowalska. Ces révélations n'en ajoutent pas à la Révélation qui est définitive, mais elles peuvent avoir un but pédagogique pour nous rappeler que l'enfer est un état de torture/souffrance.
Après si je prends certaines révélations privées : elles parlent d'un lieu, de démons qui torturent les damnés ... mais sans oublier qu'en tant qu'êtres sensibles ces "scènes" peuvent être interprétées pour que nous les comprenions avec notre sensibilité, et donc probablement avec nos références connues qu'elles soient littéraires ou picturales.
Sainte Faustine Kowalska, dans son "
Petit Journal" décrit précisément les genres de souffrances qu'elle y a vues :
- la première souffrance qui fait l’enfer, c’est la perte de Dieu.
- La deuxième : les perpétuels remords de conscience.
- Le troisième : le sort des damnés ne changera jamais.
- Le quatrième : c’est le feu qui va pénétrer l’âme sans la détruire. C’est une terrible souffrance, car c’est un feu purement spirituel, allumé par la colère de Dieu.
- La cinquième souffrance, ce sont les ténèbres continuelles, une odeur terrible, étouffante. Et, malgré les ténèbres, les démons et les âmes damnées se voient mutuellement et voient tout le mal des autres et le leur.
- La sixième souffrance, c’est la continuelle compagnie de Satan.
- La septième souffrance : un désespoir terrible, la haine de Dieu, les malédictions, les blasphèmes ».
On peut extraire également de son "Petit Journal" : «
Aujourd’hui, j’ai été introduite par un ange dans les gouffres de l’enfer. C’est un lieu de grands supplices. Et son étendue est terriblement grande ». «
Il y a là-bas beaucoup d’âmes qui doutaient que l’enfer existe ».
Nous trouvons ainsi une référence à un "lieu" qui peut nous interroger, et paraître contraire à l'enseignement de L'Église qui dans sa prudence, et du fait que ce point théologique soit toujours ouvert, parle plutôt d'un "état".
De même ne pas croire en l'existence de l'enfer ne le fait pas disparaître pour autant; le concernant, même le simple principe de précaution pourrait être un acte de sagesse.
Il y a aussi sœur Lucie, une des jeunes voyants de Fatima, à qui la Sainte Vierge a donné une vision de l'enfer :
«
Elle a de nouveau ouvert les mains, comme elle l'avait fait les deux mois précédents. Les rayons [de lumière] semblaient pénétrer la terre et nous l'avons vue comme une vaste mer de feu et avons vu les démons et les âmes [des damnés] plongés en elle. Puis il y avait comme des braises incandescentes transparentes, toutes noircies et brûlées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cette grande conflagration, maintenant projetés en l'air par les flammes puis aspirés à nouveau, accompagnés de gros nuages de fumée. Parfois, ils tombaient de tous côtés comme des étincelles sur des feux gigantesques, sans poids ni équilibre, entre cris et gémissements de douleur et de désespoir, qui nous terrifiaient et nous faisaient trembler de peur (ce devait être cette vision qui me faisait pleurer, comme des gens qui me disent entendu). Les démons se distinguaient [des âmes des damnés] par leur apparence terrifiante et répulsive semblable à celle d'animaux hideux et inconnus, noirs et transparents comme des braises brûlantes. Cette vision n'a duré qu'un instant, grâce à notre bonne Mère céleste, qui lors de sa première apparition avait promis de nous emmener au paradis. Sans cette promesse, je pense que nous serions morts de terreur et d'effroi. »
Alors lieu ou état, torture ou pas, ce que je retiens c'est que le rejet de Dieu, par le fait de vouloir vivre par soi-même dans son orgueil, ne peut impliquer que l'enfer. Dieu ne peut obliger quiconque à choisir son Ciel, et celui qui ne sera pas dans ce Ciel sera donc ailleurs. Et cet ailleurs qu'il ait des flammes ou pas sera un lieu de souffrance.
Par contre ce dont personne ne parle c'est que la théologie place l'enfer le plus éloigné possible de Dieu qui, dans un acte de Miséricorde supplémentaire, minimise Sa Présence aux damnés qui souffriraient plus encore.
Je suis donc surpris que quelqu'un se qualifiant de catholique conteste le dogme de l'enfer, qui est logiquement l'endroit "en dehors du Ciel" ou se retrouveront ceux qui refusent Dieu (puisque les dons de Dieu étant sans repentance, Il ne détruira pas les âmes damnées), et qu'on puisse voir l'enfer comme une injustice alors qu'il est au contraire véritable Justice et même encore : surcroît de Miséricorde puisque personne n'y souffrira plus qu'il ne le mérite.
Je parie sans grand risque c'est que si c'était nous qui modélisions l'enfer il serait encore plus terrible pour les damnés. Alors je ne sais pas qui est ce dieu (minuscule volontaire) dont on parle.