Je vais répondre à votre seule question quant « au sens », puisque vous me la posez…
A savoir qu’on aura beau la retourner « dans tous les sens » et lui en ajouter plein d‘autres, l’amour est un commandement, même un « commandement nouveau » et donné pour tel. Parce que, et votre réponse à Ademimo le révèle (hier à 11H16), il nous est demandé d’aller au-delà de l’amour simple et bienfaisant, affectif, et que ce n’est pas si naturel, mais proprement surnaturel.
- Certains en auront compris la nécessité et n’auront pas besoin d’ordres ; ils les anticiperont en quelque sorte d’intuitions personnelles en ce que ce surnaturel épouse malgré tout la nature, du moins ce qu’il nous en reste (ce que personnellement je crois) de ce qu’elle était avant d’être déchue. Cette compréhension « en aveugle » (rien à voir avec la foi, il faut et il suffit d’une conscience droite) reçoit une grande joie de savoir qu’Il existe - et les peines qui vont avec quand il n’est pas reconnu mais bafoué : ce qui n’est ni réservé aux incroyants, ni systématique de leur part.
D’autres ont besoin d’en recevoir et parfois les attendent, cela les sécurise.
Entre les deux se trouve en effet le comportement de Pierre lors du lavement des pieds : son objection (qui représente vue/prise sous son spectre large, beaucoup des nôtres) est tout à fait recevable : qui ou que sommes-nous en comparaison de Dieu, de notre devoir de l’adorer, le louer et le servir, des obligations que nous avons envers lui ? Et pourtant il nous demande d’en faire fi, afin de rester en communion et « d’avoir part » avec lui.
Autrement dit Pierre n’a pas, il a perdu la compréhension, mais la condition posée par Jésus lui suffit et remplace un commandement. De savoir que Jésus a un projet (le rappel et très discret) lui suffit : sans en avoir plus d’explication, il s’associe et tient son rôle.
En général, nous oscillons et égrenons les 3 attitudes (et malheureusement d’autres aussi de substitution) en fonction de diverses variables. Nous les habillons aussi souvent de beaux mobiles pour effacer ce qu’elles contiennent d’absurde – or plus elles seront « pures », plus elles le sembleront. Le risque étant que si ces mobiles disparaissent, elles perdent du sens et que nous les quittions.
Se donner des mobiles, aussi élevés soient-ils, c’est avoir le cœur partagé…(Beaucoup diront « pas grave », « de toute façon je ne prétendais pas faire des miracles… » - mais ils auront donné une limite à leur foi !)
Comme vous le voyez, je m’inscris « à faux » par rapport à votre sujet. Aussi me serais-je retenu d’y intervenir si… Cela peut paraître brutal que l’amour soit un commandement, mais il est réservé à ceux qui Lui sont attachés, et c’est autant un signe de cet attachement que de reconnaissance envers Lui et entre eux – ce qui supprime et annule l’obligation de discrétion qui reste attachée à la prière solitaire.
Loin que l’amour soit une obligation, il la supprime. C’est le fruit d’un arbitrage opéré par la foi.