Cher Invité,
Vous nous revenez, une fois de plus, avec votre difficulté à accepter que l’Ancien Testament est la Parole de Dieu tout autant que le Nouveau Testament qui le prolonge et l’éclaire.
Hélas, sauf à imaginer qu’avant l’incarnation du Christ, les humains n’étaient que des errants livrés à leur propres pensées, il est certain que, dès la création des premiers humains, l’Esprit a agi avec puissance dans le monde et inspiré des pensées justes adaptées au contexte culturel et au langage de l’époque.
Mais, la parole de Dieu est aussi et toujours pleinement une parole d’humain. Vous avez donc parfaitement raison de considérer que, sauf exception, chaque écrit biblique (du Nouveau comme de l’Ancien Testament) est «
la réflexion d'hommes à la lumière de leur culture et de la situation politico-religieuse de leur époque ». Mais c’est toujours, en même temps, une parole de Dieu inspirée par l’Esprit Saint.
Pourquoi vous bloquer sur le «
crédit historique » ? Tout écrit antique est un témoignage historique. Il faut certes décoder les liens exacts complexes que les mots utilisés ont avec la réalité historique concrète.
«
Quel regard portez-vous sur l'Ancien Testament ? »
C’est une œuvre de l’Esprit Saint inspirée à des hommes à travers leur «
réflexion d'hommes à la lumière de leur culture et de la situation politico-religieuse de leur époque ».
«
Considérez-vous la sortie d'Égypte et la conquête du pays de Canaan comme des événements historiques quand l'archéologie les infirme ? »
L’archéologie n’infirme en rien l’essentiel du récit biblique. Ce sont des affirmations gratuites répétées et dont nous avons déjà discuté.
Vous trouverez une lecture possible (même si elle reste pleine d’incertitudes et d’imprécision) des événements en cause dans le fil de la section Histoire intitulé « Comprendre Joseph et Moïse dans l’histoire de l’Égypte » :
viewtopic.php?f=28&t=45905
Oui, la sortie d’Égypte et la conquête du pays de Canaan sont des événements historiques. Mais, cela ne signifie pas que les écrivains bibliques n’aient pas raconté les faits selon leur «
réflexion d'hommes à la lumière de leur culture et de la situation politico-religieuse de leur époque ».
Il faut se méfier de plaquer trop vite dans l’histoire nos reconstructions basées sur des lectures littérales qui ne considèrent pas suffisamment les imprécisions de sens et les symboles utilisés dans l’antiquité.
«
Croyez-vous que David et Salomon ont bâti un Royaume monumental quand l'archéologie affirme qu'il était anecdotique (et qu'il n'existe à ce titre aucune preuve de l'existence de Salomon) ? »
Vos mots sont trop imprécis entre «
monumental » et «
anecdotique », mais l’existence Salomon et la construction du premier temple vers 967 avant Jésus-Christ ne sont guère contestés par les historiens. Ici encore, il faut éviter des reconstructions imaginaires que le texte n’impose pas même s’il exalte des faits importants pour la mémoire collective, selon les modalités culturelles de l'époque.
Et, dans le pays de Canaan, sur la route commerciale entre l’Égypte et l’Assyrie où l’écriture a connu des développements majeurs, les Israélites ont eu leur religion et des écrits religieux ce que rien ne permet sérieusement de mettre en doute dans la réalité historique.
Je ne peux que vous répéter que, malgré le nombre d’opinions différentes, il est contraire à la réalité historique connue d’imaginer que les Israélites n’aient pas eu de tradition écrite bien avant la finalisation des textes qui a pu se faire lors de l’exil à Babylone en 587 avant Jésus-Christ.
«
Comment croire quand des pans entiers et essentiels de la foi juive sont ainsi remis en cause ? Et quand des pages entières sont incompatibles avec nos valeurs et notre raison ? »
La foi juive n’est pas remise en cause par les Évangiles et c’est le Christ lui-même qui nous a indiqué que pas un iota de la loi juive ne peut être écarté.
Mais, il y a une progression dans la révélation qui ne s’est accomplie pleinement que par le Christ.
Aussi, il est clair que des pages entières sont, en effet, devenues incompatibles parce qu’elles étaient adaptées à une époque qui préparait la venue du Christ et que tant leur compréhension que leur application se trouvent dépassées dans la situation complètement nouvelle créée par l’incarnation, la mort et la résurrection du Christ.