Invité a écrit :Il est regrettable de ne pas pouvoir dire que le sac de Rome se situe dans la pleine continuité des guerres d'Italie ou que les rois maudits sont l'adaptation romanesque d'une supposée malédiction de Jacques de Molay qui, à ma connaissance, n'est relatée par aucun chroniqueur de l'époque mais qui nait de la plume de Paolo Emilio quelques 250 ans plus tard... Bref, sans lien aucun avec Dieu.
Mais Dieu gouverne tout par sa Providence, et Il permet aux malheurs de survenir parfois pour punir les pécheurs impénitents. La ruine de Jérusalem aussi est arrivée dans un certain contexte historique, et pourtant Notre Seigneur a prédit que ce serait un châtiment divin.
Quant aux rois maudits, la malédiction de Jacques de Molay n'est peut-être qu'une légende, en effet. Toujours est-il que Philippe IV l'a fait brûler et a fait supprimer l'Ordre des Templiers. Il avait aussi fait arrêter le pape Boniface VIII, puis a causé l'installation des papes Clément V et suivants à Avignon. Par la suite, ses trois fils sont morts jeunes (autour de la trentaine) sans héritier direct, et la couronne est passée aux mains des Valois.
Invité a écrit :Pour le passage que vous me citez Cinci, je ne demande pas à épurer le christianisme pour le faire coïncider à notre époque. Mais j'ai parfaitement le droit de dire qu'il fait sens de ne pas croire en l'existence historique d'Adam et Eve. Le récit de la Création se situe à ce titre à une époque où ses narrateurs croyaient que la création formait un acte unique qui s'achevait avec la naissance de l'humanité. C'est-à-dire avec l'homme comme finalité et fin du processus de création ; une humanité qui était là au commencement. Cette conception anthropocentrique des rédacteurs bibliques est totalement incompatible avec la certitude que notre planète existe depuis des millions d'années et qu'elle fut peuplée par bien des espèces, longtemps avant les premiers hominidés. De même, exclut-elle l'immensité de l'univers qui échappait totalement aux rédacteurs bibliques, faisant de la Terre le cœur de toutes choses.
"Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché en lui" (Romains, 5, 12)
Alors autant on peut dire que les six jours de la Création sont en réalité de longues périodes de temps, autant cela n'a pas de sens d'affirmer qu'Adam et Eve n'ont pas réellement existé. Vous niez le catéchisme de l'Eglise catholique sur le péché originel.
Invité a écrit :Aujourd'hui, les Chrétiens considèrent que par le sacrifice de la Croix, les péchés de tous les hommes, indépendamment de leur époque, ont été expiés par le Christ. Il n'est donc plus nécessaire de recourir à des sacrifices, le sacrifice ultime de Jésus nous a accordé le pardon divin.
Cependant, le pardon divin obtenu par le sang du Christ ne se suffit pas à lui-même, chaque individu doit nécessairement se convertir, c'est-à-dire de se reconnaître pécheur, s'en repentir et se transformer suivant le modèle du Christ et son enseignement.
Nous avons d'un côté la grâce imméritée de Dieu, de l'autre la réponse de l'homme qui doit s'efforcer de suivre Jésus.
Tel est le cheminement biblique. Par conséquent, ce que vous écrivez ci-dessous est faux, l'homme n'expie pas ses péchés par ses œuvres. Donc ni la souffrance personnelle ni la charité ne font expiation.
Pour que nos péchés soient expiés, il faut que les mérites du Christ nous soient appliqués. Or, cela ne peut se faire que par le repentir, des prières et des messes, et nos souffrances et nos bonnes œuvres unies aux mérites du Christ. Pour que la miséricorde divine s'exerce, il faut un minimum de réparation de notre part pour que la justice divine soit satisfaite. Mais cette réparation se fait par Lui, en Lui, et avec Lui, bien entendu.
Voici un extrait du Concile de Trente à ce sujet :
Chapitre 8
Nécessité et fruit de la satisfaction.
1689 Enfin pour ce qui est de la satisfaction : parmi toutes les parties de la pénitence, autant elle a été de tout temps recommandée au peuple chrétien par nos Pères, autant, à notre époque, elle est extrêmement attaquée, sous couvert essentiellement de piété, par ceux qui ont les apparences de la piété, mais renient ce qui en est la force 2Tm 3,5. Le saint concile déclare donc qu'il est totalement faux et contraire à la Parole de Dieu de dire que la faute n'est jamais remise par le Seigneur sans que la peine entière soit aussi gracieusement remise. On trouve, en effet, dans la sainte Écriture des exemples évidents et bien connus qui, en dehors de la tradition divine, réfutent très manifestement cette erreur (voir Gn 3,16-19 ; Nb 12,14 ; 2S 12,13-14.)
1690 Assurément le caractère de la justice divine semble exiger que ceux qui ont péché par ignorance avant le baptême rentrent en grâce autrement que ceux qui, une fois délivrés de l'esclavage du péché et du démon, après avoir reçu le don du Saint-Esprit, n'ont pas craint de violer sciemment le Temple de Dieu 1Co 3,17 et de contrister l'Esprit Saint Ep 4,30.
Il convient que la clémence divine ne nous remette pas nos péchés sans aucune satisfaction si bien que, saisissant l'occasion et estimant nos péchés assez légers, nous tomberions dans de plus graves, faisant outrage et injure à l'Esprit Saint He 10,29, et amassant contre nous des trésors de colère pour le jour de la colère Rm 2,5 ; Jc 5,3. Sans aucun doute, en effet, ces peines expiatoires écartent grandement du péché, retiennent comme un frein, et rendent les pénitents plus prudents et plus vigilants pour l'avenir ; elles sont aussi un remède pour les séquelles du péché et enlèvent les habitudes vicieuses prises par une mauvaise vie en faisant accomplir des actions vertueuses opposées à ces habitudes.
Et aucune voie n'a jamais été estimée plus sûre dans l'Église de Dieu pour écarter la peine dont menace le Seigneur Mt 3,2 ; Mt 3,8 ; Mt 4,17 ; Mt 11,21 que de se consacrer assidûment à ces œuvres de pénitence avec une vraie douleur de cœur.
À cela s'ajoute que, en souffrant lorsque nous satisfaisons pour nos péchés, nous devenons conformes au Christ Jésus qui a satisfait pour nos péchés Rm 5,10 ; Jn 2,1-2, lui de qui vient notre capacité 2Co 3,5, ayant aussi l'assurance très certaine que si nous souffrons avec lui, avec lui nous serons glorifiés Rm 8,17.
1691 Mais cette satisfaction, que nous acquittons pour nos péchés, n'est pas nôtre de telle sorte qu'elle ne soit pas par Jésus Christ ; en effet nous qui, de nous-mêmes, ne pouvons rien qui vienne de nous, avec l'aide de celui qui nous rend forts, nous pouvons tout Ph 4,13. Ainsi l'homme n'a rien dont il se glorifie, mais toute notre glorification est dans le Christ 1Co 1,31 ; 2Co 10,17 ; Ga 6,14 en qui nous vivons Ac 17,28, en qui nous méritons, en qui nous satisfaisons, faisant de dignes fruits de pénitence Lc 3,8; Mt 3,8, qui tirent de lui leur force, sont offerts par lui au Père et sont acceptés grâce à lui par le Père.
1692 Les prêtres du Seigneur doivent donc, autant que l'esprit et la prudence le suggéreront, imposer les satisfactions salutaires et qui conviennent, en rapport avec la nature des péchés et les possibilités des pénitents. S'ils venaient à fermer les yeux sur les péchés et à se montrer trop indulgents avec les pénitents en imposant des œuvres très légères pour des fautes très graves, ils participeraient aux péchés des autres 1Tm 5,22. Qu'ils aient devant les yeux la pensée que la satisfaction qu'ils imposent ne vise pas seulement à sauvegarder la vie nouvelle et à guérir la faiblesse, mais aussi à venger et châtier les péchés passés. En effet, les anciens Pères eux aussi croient et enseignent que le pouvoir des clés a été accordé aux prêtres non pas seulement pour délier, mais aussi pour lier Mt 16,19 ; Mt 18,18 ; Jn 20,23
Et ils n'ont pas, à cause de cela, estimé que le sacrement de la pénitence était un tribunal de colères et de peines — ce qu'aucun catholique n'a jamais pensé — ni que, par de telles satisfactions de notre part, était ou obscurcie ou diminuée en partie la force du mérite de notre Seigneur Jésus Christ. En ne voulant pas comprendre cela, les novateurs enseignent de telle manière que la meilleure pénitence est une vie nouvelle, qu'ils suppriment toute force propre à la satisfaction et tout recours à celle-ci.
Chapitre 9
Les œuvres satisfactoires.
1693 Le concile enseigne encore que si étendue est la munificence divine, que non seulement les peines que nous nous infligeons spontanément en châtiment du péché ou qui sont imposées par la volonté du prêtre selon la mesure de la faute, mais aussi (ce qui est la plus grande marque d'amour) que les épreuves temporelles infligées par Dieu et supportées par nous dans la patience, peuvent satisfaire auprès de Dieu le Père par le Christ Jésus.
source :
http://nouvl.evangelisation.free.fr/con ... trente.htm
Invité a écrit :Vous suggérez que l'homme est capable de se sauver lui même, qu'il peut "acquérir de(s) mérites" à travers ses œuvres. Comme pour le point évoqué ci-haut, vous omettez totalement la grâce et la miséricorde divines qui sont pourtant essentielles. Les portes du Royaume de Dieu ne s'ouvrent pas aux hommes parce qu'ils le méritent, aucun n'en serait capable, mais par la grâce imméritée de Dieu.
Par ses propos, le Christ cherche à déclencher une prise de conscience chez ses interlocuteurs / détracteurs. Il veut les amener à se reconnaître pécheur, à s'en repentir et à transformer leurs vies en ouvrant leur cœur à Dieu et aux hommes. Ce que les pharisiens refusaient.
Ainsi tout homme qui répond à l'appel de Dieu et qui cherche ainsi à aimer, ne trouvera pas porte close. C'est une toute autre approche que la vôtre et qui, heureusement, ouvre grand les portes du Royaume des Cieux.
Nul ne peut être sauvé que par le Sang de Jésus Rédempteur. C'est par la grâce que nous sommes sauvés, je n'ai jamais suggéré que l'homme est capable de se sauver lui-même, vous vous méprenez. Seulement, si le sacrifice de Notre Seigneur permet à Dieu de nous pardonner nos péchés et de nous éviter l'Enfer, il ne suffit pas en lui-même à expier toutes nos fautes puisqu'il faut s'efforcer de faire la volonté de Dieu, et pas juste se reconnaître pécheur et se repentir vaguement.
"Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement." (
Jacques, 2, 24)
Avec votre théorie, vous êtes incapable d'expliquer l'existence du Purgatoire.
Voici encore un petit extrait du Concile de Trente :
1580 30. Si quelqu'un dit que, après avoir reçu la grâce de la justification, tout pécheur pénitent voit sa faute remise et sa condamnation à la peine éternelle annulée, en sorte que ne reste aucune condamnation à une peine temporelle à expier, ou dans ce monde ou dans le monde à venir au purgatoire, avant que ne puisse s'ouvrir l'entrée au royaume des cieux qu'il soit anathème.