Bonjour Invité,
Vos messages se succèdent avec toujours la même approche fondamentaliste de l’Ancien Testament dans laquelle vous vous enfermez à donner aux mots le sens moderne de votre perception au XXIème siècle sans considérer le contexte et la pensée des auteurs des textes bibliques en cause.
Vous ne semblez pas vouloir admettre que Dieu puisse s’exprimer par des humains concrets avec leurs pensées et leur culture, y compris durant l'Antiquité.
Pourtant, vous observez de manière juste l’évolution des pensées humaines et des contextes, mais vous enfermez Dieu et son action dans la compréhension que nous pouvons avoir au XXIème siècle. Comme vous critiquez la pensée différente des anciens, vous ne parvenez pas à concevoir que Dieu parle à chaque époque le langage de cette époque.
C’est le même Dieu qui parle dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau Testament, mais la même vérité est dite de manière adaptée à chaque époque par les hommes de chaque époque par lesquels Dieu nous parle. Les prophètes et les écrivains de l’Ancien Testament parlaient le langage de leur époque et selon l’état de leur cheminement intellectuel. Et Dieu a parlé par eux.
Vous vous étonnez des similitudes étonnantes entre le Dieu de la Bible et celui des religions païennes de la même époque. Mais, pourquoi cet étonnement ? À chaque époque, tous les humains partageaient largement un même langage et une même pensée. Dieu vient rejoindre chaque humain dans sa culture à toute époque.
Un des récits les plus typiques, pour le comprendre, est celui du sacrifice d’Isaac demandé à Abraham. Lorsque Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils unique, il s’abaisse et se met au niveau de la pensée religieuse d’Abraham, très imprégnée de la culture religieuse de son temps. Il parle le langage d’Abraham pour l’amener à un dépassement, une révélation vers un sens symbolique lorsqu’il lui montre un animal qui va se substituer à son fils humain. C’est un pas de géant que Dieu lui fait faire vers des actes symboliques nécessaires pour rendre réelles des réalités spirituelles.
La révélation va amener les humains à se détacher de la conception païenne qui pense que les dieux sont à l’origine de tout événement. L’humain a été créé libre dans un monde qui a ses propres règles autonomes.
Cela ne signifie pas que Dieu y soit étranger. Déjà, Il ne l’est pas parce qu’il en est le Créateur et qu’il a Lui-même voulu et créé l’humain libre avec tous les désordres possibles à cause de cette liberté.
Mais, Dieu continue à être présent en ce monde sans anéantir notre liberté.
Certes, nous ne savons pas comment Dieu continue à agir et à répondre concrètement à nos prières dans ce monde physique.
Mais, ce qui est manifeste c’est que tous les athées sont là pour en témoigner : l’humain se sent dans un monde autonome. En niant toute intervention de Dieu, l’athée atteste que la liberté nécessaire est présente. Dans son action, Dieu ne laisse aux yeux des athées que des événements explicables ou inexplicables selon l’état des connaissances, mais aucune trace contraignante. Aucun athée (et donc aucun humain) ne se sent contraint de reconnaître l’existence de Dieu ou la réalité d’interventions directes de Dieu.
Pour que la liberté soit anéantie, il faudrait que l’athée soit empêché d’être athée ou qu’il soit impossible d’être incroyant. Ce n’est pas le cas.
Mais, pour celui qui croit, l’amour de Dieu est capable d’agir mystérieusement en ce monde sans atteindre la liberté intérieure des humains qui reste entière. La liberté ce n’est pas de pouvoir faire tourner le soleil en sens contraire, ni d’empêcher les actions de Dieu, c’est seulement de pouvoir se gérer soi-même, gérer son être intérieur, lui permettre d’aimer ou non.
Invité a écrit : ↑dim. 01 août 2021, 10:12
citez-moi un épisode extra-biblique de l'histoire de l'humanité où Dieu est intervenu pour châtier les hommes. Je n'en vois strictement aucun dans la mesure où Dieu est totalement étranger aux guerres ou aux catastrophes. Le Christ lui-même le dit lorsque ses disciples font allusion sur l'origine de la cécité d'un homme, demandant qui avait péché pour qu'il ait à souffrir de cette infirmité. Il infirme leur fausse croyance, de même le fait-il en excluant une quelconque responsabilité de Dieu sur la chute de la tour de Siloé.
Le mot «
châtier » ou «
punir » vous semble insupportable. Mais, parfois, lorsque Dieu «
punit », cela signifie seulement qu’il laisse faire ce que l’humain choisit directement ou les désordres causés par la liberté de l’humain.
C’est une manière de parler qui n’est plus guère comprise à notre époque.
Mais, la punition n’est parfois rien d’autre que la conséquence d’un acte dans la réalité autonome du monde qui permet à l’humain d’aimer.
Puisque Dieu est le Créateur et l’origine de toutes choses, de toute règle de fonctionnement du monde, vous pouvez toujours dire qu’un effet négatif d’un acte (une souffrance quelconque) est une «
punition » de l’Auteur du système.
C’est le cas pour le péché originel qui cause la mort comme pour l’enfer qui sépare de Dieu. Punition ou effet de la liberté ? Jugement ou constat ? Ce sont deux points de vue possibles sur une même réalité.
Dieu est-il l’auteur de telle ou telle tragédie ? Comme créateur de tout et comme être tout puissant, vous pouvez tout lui imputer, mais si vous découvrez son amour, vous pouvez aussi découvrir que seule la liberté nécessaire à la vie de l’humain et son amour infini peuvent expliquer qu’il laisse du mal dans le monde.
Bien sûr que Dieu pourrait supprimer tout mal, mais nous serions morts spirituellement. Ce n’est que par amour et pour nous permettre de vivre, que Dieu laisse temporairement du mal dans le monde, mais un jour viendra où l’amour écartera tout mal pour tous ceux qui veulent en vivre.
Le cas de l’aveugle-né que vous citez ne dit pas que le péché est étranger à sa cécité, et moins encore que Dieu soit incapable de le guérir, il nous invite seulement à rejeter le lien simpliste entre un acte ou une faute particulière et telle souffrance concrète. Le mal vient du péché originel, de la rupture entre l’humain et Dieu, et il peut parfois provenir directement d’un acte particulier, mais les liens de causalité sont souvent infiniment plus complexes.
Invité a écrit : ↑dim. 01 août 2021, 10:12
La notion de péché trouve son existence dans le principe de l'alliance que les rédacteurs bibliques ont défini pour qualifier les relations entre Israël et son Dieu national. Yahweh fait connaître sa volonté, Israël est béni s'il l'exécute, maudit s'il la transgresse. Bénédictions qui ne sont pas spirituelles mais les aspirations très humaines d'un peuple visiblement en souffrance au moment où le texte est rédigé : la paix, la sécurité, des moissons abondantes, la fertilité des femmes, l'absence de maladies, etc. Très loin du Dieu d'amour universel, la foi de ce peuple envers son Dieu présente des similitudes évidentes avec les croyances païennes où les dieux étaient à l'origine de chaque évènement heureux ou malheureux, suivant l'attitude du peuple.
…
Avec les prophètes qui ont mûri leur réflexion. Mais la Bible est constamment tiraillée entre Yahweh comme Dieu national ou universel. Ce qui souligne que la foi au Dieu universel est le résultat d'un cheminement intellectuel et non d'une révélation concrète.
Dieu est le même, c'est la compréhension qui change. On glisse de Yahweh, le Dieu d'Israël impulsif et intransigeant, au Dieu universel d'amour.
Les écrivains de l’Ancien Testament n’avaient pas tort de voir la main de Dieu dans tout événement car Dieu ne cesse jamais d’être la cause première de tout événement et de permettre tout ce qui existe, mais les connaissances scientifiques dans l’antiquité étaient souvent insuffisantes pour discerner de manière plus subtile l’action du mal introduit par le péché originel dans le monde par rapport à un événement particulier.
L’homme moderne a aujourd’hui de nombreuses connaissances sur les causes physiques des événements qui se produisent. Il n’y voit plus la main de Dieu, mais il a cessé aussi de d’y percevoir les traces d’un choix fondamental fait par l’humain de s’écarter de l’amour de Dieu.
Pourquoi opposer Dieu national ou universel ? L’humain perçoit toujours principalement ce qui est en relation directe et proche avec lui avant l’universel : son conjoint, ses enfants, sa famille, ses amis, son pays…
L’individu comme le peuple qui choisit de vivre avec Dieu trouve, très certainement, dans cette alliance, la source majeure de toute bénédiction.
L’alliance, ce lien d’amour, à laquelle Dieu n’a jamais cessé d’inviter les humains (y compris à l’époque de l’Ancien Testament) est toujours la source particulière de la bénédiction.
Pourquoi opposer «
cheminement intellectuel » et «
révélation » ? C’est une distinction contraire à la foi chrétienne. Le cerveau intellectuel de l’homme est rejoint par la révélation dans l’état où il est. La révélation ce n’est pas une vérité plaquée qui s’imposerait sans choix libre possible. Ce n’est pas une vérité dictée dans un langage universel indépendant des époques et des réalités humaines concrètes, c’est une vérité qui rejoint l’homme dans sa situation historique concrète différente selon les cultures et les époques.
Dieu accompagne l’humain dans son cheminement intellectuel et s’y révèle. C’est avec son cerveau et sa raison tout autant qu’avec sa sensibilité, sa psychologie, ou sa culture que l’humain découvre et entre en alliance avec Dieu. Dieu respecte infiniment ce que l’humain est et vit concrètement à chaque époque, ainsi que son évolution.
Ni pour la création, ni pour aucune de ses actions, Dieu n’agit de manière arbitraire et étrangère. C’est dans le cours de l’histoire et selon l’état de l’évolution de la nature comme de l’évolution de l’humanité que Dieu agit avec amour. La vérité de sa Parole ne change pas, mais Dieu adapte son action et son amour à ce que l’humain est et pense à chaque époque.
Votre position est d’autant plus étonnante que vous le percevez très bien à certains moments.
Vous savez que Dieu ne change pas et que «
c’est la compréhension qui change ».
«
On glisse de Yahvé le Dieu impulsif et intransigeant au Dieu d’amour. » On peut souvent le constater dans des récits anciens, mais une lecture plus attentive de l’Ancien Testament montre vite, à celui qui veut bien le voir, que Dieu est amour dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau. C’est l’humain qui le voit souvent «
impulsif » et «
intransigeant ».
Et ce n’était pas nécessairement faux. Car la vérité est, par essence, «
intransigeante » ce qui ne contredit pas la miséricorde infinie de l’amour de Dieu. Et, la rupture entre le mal et Dieu est radicale de sorte que le rejet du mal par Dieu peut être regardé comme «
impulsif » ce qui ne correspond en rien à de l’impulsivité arbitraire humaine.
Invité a écrit : ↑dim. 01 août 2021, 10:12
Le péché est un abus de liberté et surtout l'expression d'un manque d'amour envers Dieu et/ou son prochain.
Il est une réalité dans toute vie humaine, la violence et l'état dégradé du monde en sont le reflet accablant. Je pense que personne ne pourrait le contester.
Vous ne voyez le péché que comme un «
abus » de la liberté, ce qui sous-entend que cette liberté ne serait pas totale. Il y aurait une limite fixée par Dieu. L’humain serait privé d’une partie de la liberté. Tous les arbres sauf un, et voici que l’arbre interdit se trouve ressenti comme un manque, une privation causée par Dieu qui devient ainsi suspect et la méfiance que cela provoque tue la confiance et l’amour.
Non, le péché n’est pas un abus de la liberté. C’est une possibilité pour la liberté. Le péché originel est un choix libre. Mais c’est un choix contraire à la vie et qui fait entrer la mort, car la vie qui vient de Dieu est amour.
L’Ancien Testament peut parler davantage de punition, de jugement, d’enfer, mais la réalité c’est que la vie est amour, que l’amour ne peut qu’être choisi librement et que le refus de l’amour que Dieu nous propose, c’est la souffrance et la mort.
Mais, vous avez donc raison de dire que le péché est un manque d’amour.
Et ce manque d’amour depuis le péché originel dans le jardin d’Eden rend indispensable que le Seigneur nous en délivre. C’est bien d’un rédempteur dont nous avons besoin pour restaurer le manque d’amour qui tue notre vie.
Mais, l’homme d’aujourd’hui doit le redécouvrir avec son langage et dans sa culture en retrouvant le sens profond pour lui de ce que les écrivains sacrés de la Bible ont exprimé dans leur contexte et avec leur langage.
À cet égard, nous pouvons nous retrouver d’accord avec la conclusion de votre message :
Invité a écrit : ↑dim. 01 août 2021, 10:12
Si nous étions tous au Paradis, cela signifierait que nous ne serions pas libre et que Dieu s'imposerait à l'homme. Or, pour moi, le sens de la vie humaine est de cheminer pendant sa vie terrestre vers Dieu pour se préparer au jour de la rencontre. Chercher Dieu et apprendre à l'aimer dès à présent, en communion avec les autres hommes. Voilà ce qu'est à mon sens le fondement de la vie humaine.
Voilà qui est bien dit.