Ne pas admettre le Xtianisme n'est pas indentique à l'athéisme.
loic.jacquet a écrit : ↑jeu. 31 août 2023, 11:48
Je suis d'accord sur le principe de la liberté des victimes. En revanche, je ne suis pas d'accord avec vous sur le fait que leur choix est consenti et éclairé, car influencé par une éducation un entourage.. qui a souvent tendance à privilégier la mise sous silence de ce genre de fait au profit de l'Eglise
Exact mais ca se juge au cas par cas. Il est gratuit que l’intérêt de l’Eglise est seul en jeu; par rebond il y a intérêt de la victime, qui est une partie de l’église.
Ca fait 23 ans! des efforts ont été faits c'est indéniable mais hélas très insuffisants!
C’est complexe, il faut tenir compte aussi des diffamations possibles
Bien sûr. Mais le conflit était-il avec l’église? Non. Il s’agissait de la famille et de l’honneur public du coupable son frère. Pression oui mais pas seulement; il y avait pression aussi dans le sens du conseil sincère du meilleur bien de la victime. Si Laurent s’était tu il aurait pu avoir choisi la meilleure solution, on sait pas, il était seul juge en conscience. Et la famille devait donner son opinion.
Vous utilisez le mot foi pour mettre sur un pied d'égalité la croyance religieuse et le consensus des historien sur un évènement historique et c'est la que je ne suis pas d'accord du tout!
Non, pas égalité. Identité logique de base, les différences viennent après, selon la matière ordinaire ou extraordinaire. Ensuite je parlais de la première étape de foi, la foi naturelle ou disons foi philosophique dans le xtianisme . La foi théologale ajoute autre chose et s’accompagne de charité, pas l’autre.
Le consensus tout court est encore un argument d’autorité, une confiance (foi est rigoureusement synonyme, cum-fide), simplement l’autorité (les auctores) est renforcée.
Si vous utilisez cette définition de foi (robert): "Fait de croire qqn, d'avoir confiance en qqch.", alors je ne suis d'accord avec vous.
Exactement. Sauf que j’inverserais : confiance en qqun, croire qqchose
-Croire : adhérer à une proposition sans preuve démonstrative, avec fondement
-foi : la même chose mais avec la particularité que le fondement est la parole d’un autre; je crois qu’il y a un ours dans la forêt pcq un ami me l’a dit, que les propositions d’Einstein en physique sont vraies (sur parole, sans vérifier), etc
- Confiance absolue que l'on met (en qqn, en qqch.).
Absolue est ambigu. Il vaut mieux distinguer les certitudes avec la tradition
-métaphysique (pas de cercle carré)
-Physique (l’eau va bouillr à 100 demain)
-Morale (le pape ne se mariera pas demain; César est mort le 15 mars)
La foi n’est jamais une certitude métaphysique comme 1=1 (les maths dérivent des lois de l’être). Elle n’est que morale, y compris en religion, pcq elle est obscure (le contenu de l’esprit d’un autre locuteur reste à jamais invérifiable par l’évidence, il est toujours non évident). Personne ne dit qu’elle est comme les maths. Mais une certitude morale peut être très élévée
- Le fait de croire en un dieu ( spécialement, sans complément, en la religion dominante), en un dogme par une adhésion profonde de l'esprit et du cœur.
Mais ca ce serait la foi religieuse, pas la foi tout court. Il y a la foi historique à côté, la foi de sens commun, croire un ami etc
et la ce n'est plus du tout la même chose! En ne précisant pas, quelle définition vous choisissez (j'ai l'intime conviction que c'est volontaire) vous créez une ambiguïté absolument intenable sur ce qu'est la recherche en histoire!
Pas du tout, ce que je dis est très classique en logique, voire en philo de l’histoire considérée du point de vue logique. La seule nuance concerne les disciplines auxiliaires de l’histoire (carbone 14 etc) qui elles, peuvent être des sciences empiriques. Mais les faits historiques purs ne peuvent être empiriques ni déductifs. Ils sont de la foi critique et raisonnée.
Il y aurait ambiguité si je disais que la foi religieuse et la foi historique étaient identiques. Elles sont d’espèces différentes dans le même genre logique « foi », ou plus précisément arg.d’autorité (comme tout arg.testimonial)
L'histoire a plusieurs définitions, l'une d'entre elle est "L'histoire est également une science humaine et sociale.". C'est pour ça qu'il y a une méthodologie
Oui, d’un point de vue qui n’est pas celui du logicien. Les mots sont conventionnels. ON parle aussi , par analogie, de science théologique, ce qui fait sursauter les philos positivistes.
En science, on considère un savoir comme vrai jusqu'à preuve du contraire, ce qui n'est pas le cas des dogmes religieux. Donc si vous voulez utiliser le mot foi dans le sens "confiance", mettez directement "confiance", sinon, c'est selon moi très clairement un choix militant.
Non, pas exactement. 1=1 est de certitude supérieure à toute religion. Ensuite, pour les sciences inductives empiriques cela dépend des cas.
Le dogme religieux n’est différent de l’argument d’autorité habituel que pcq ce dernier est un argument d’autorité humaine (le ou les locuteurs sont compétents et pas menteurs); pour l’argument d’autorté divine, elle est tirée vers le haut (bien qu’obscure) car le locuteur est un être infiniment parfait. Encore une fois, c’est de la foi, mais non seulement la matière est extraordinaire mais aussi le locuteur (qui lui aussi, pour le coup est très extraordinaire puisque transcendant!).
Le terme confiance (cum fide, foi) est ok mais moins précis que argument d’autorité car le fondement ultime de l’argument n’est pas la volonté de faire confiance mais la crédibilité objective de l’auctor cru (compétent sur le sujet quant à son intellect et pas menteur quant à sa volonté)
. On dit aussi que l’histoire relève , au lieu d’un argument d’autorité tout court, d’arguments d’autorité critiques (la méthode)
-------------------
L'histoire est également une science comme dit plus haut. Que l'histoire soit traditionnellement pas une science, qu'elle soit souvent biaisée à des fins politiques, oui. Que ce soit parfois des témoignages (arguments d'autorités) soit reçus car seules trace historique, oui. Que la méthode historique ne relève que d'arguments d'autorité critiques comme vous dites, c'est faux.
C’est pcq vous prenez le sens d’argument d’autorité de facon trop courante (et non logique : l’auctor). Vous pouvez prendre l’adjectif testimonial (la foi religieuse est un argument testimonial) si vous voulez, mais c’est moins précis (auctor) . La méthode historique (hors les disciplines auxiliaires ) n’est rien d’autre qu’une confrontation critique de différents témoignages, recoupements, cohérences, intérêts idéologiques etc. Ceci n’est rien d’autre que l’évaluation de l’autorité (la valeur) de locuteurs (compétents sur le sujet traité? Pas menteurs?), ce qui est l’argument d’autorité (telle chose est vraie pcq dite par untel). Mais le fait lui-même est à jamais perdu dans le passé, hors tout labo, inévident.
« Science » est analogique. Lévy-Strauss disait que sa discipline n’était pas vraiment une science, ce qui est vrai en comparaison des maths
Mais concernant César, le point c’est que même les experts ne font que croire des témoins (les monnaies ne sont que des fabrications qui dépendent ultimement de témoins).
--------------------------
Non
Les monnaies sont des écrits anciens, des messages rapportés par des hommes qui eux-mêmes ont foi (confiance) en d’autres hommes, qui racontent que d’autres ont vu César tué le 15 mars et pas le 16. C’est véritablement l’homme qui vu l’homme qui a vu l’ours.
C'est bancal mais ce n'est pas de la foi, mauvais choix de mots.
Ce n’est aucunement bancal si c’est la seule source raisonnable. C’est raisonnable, non prouvé démonstrativement. Les fiancés se donnent leur foi, on a foi en la parole d’un ami, on croit les infos , et rien n’est plus raisonnable pour la survie etc.
J’ajoute toutefois que ultimement la foi naturelle (confiance) a un fondement inductif s’approchant de la science philosophique : les facultés d’un être fonctionnent normalement vers le bien de ces facultés la plupart du temps, le contraire serait absurde, car l’acte d’une puissance a forcément sa racine en cette puissance. Les yeux voient la plupart du temps, l’intelligence connait le vrai la plupart du temps, la volonté se meut vers des biens la plupart du temps etc. Donc les autres, les hommes, en qui nous avons foi sont la plupart du temps fiables, ils ne mentent pas et ne se trompent pas dans la majorité des cas possibles. Les défauts sont des exceptions relatives, bien que courantes. Bref les puissances (facultés) d’un animal le poussent vers le bien, car une puissance pointe toujours vers un acte faisant partie de sa nature même – eg.l’œil et la vision.
Simplement pcq les faits du 15 mars -44 échappent complêtement à notre évidence sensible et qu’il n’y a aucun moyen déductif (autre que la foi naturelle) d’arriver à cette mort le 15 mars.
------------------------
Oui. Cette attribution est bancale mais on peut l'accepter jusqu’à preuve du contraire.
C’est pas du tout bancal c’est raisonnable, c’est pourquoi on l’accepte avec certitude morale (pas physique ni métaphysique) élevée au point qu’un douteur est considéré déraisonnable (sans être irrationnel, comme 1=2). Même chose au sujet du lieu d’Alesia, sur lequel il y a vait encore des doutes au 19e s.
Si on parlait de la mort tout court de César, à n’importe quelle date, vu qu’il est un homme, ce serait différent.
------------------------
Je n'ai pas compris.
Nous raisonnerions à partir de la prémisse inductive sur la nature humaine (intemporelle) qui est mortelle, et nous déduirions avec certitude physique que César est mort il y a longtemps. Mais nous ne pourrions déduire le 15 mars, contingent (encore pire, résultat d’un acte libre, L’assassinat)
L'omniscience me pose beaucoup de problèmes (intérêt de la prière, libre arbitre, incohérences dans l'AT...). Mais ne nous éparpillons pas, je concède à admettre ce point.
Il est très probable que Pierre Bayle ait déjà pensé à vos objections, qui sont traitées par Leibniz dans sa théodicée. Une partie est en ligne
https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_d ... dic%C3%A9e