Philo contemporaine=Généalogique (relativiste)
Publié : mar. 18 avr. 2023, 20:30
Dans cette fraction de cours sur Schopenhauer, le clair et compétent Luc Ferry décrit la philo contemporaine, en tout cas franco-allemande (les anglos sont plus scientistes, avec lien avec la philo du langage, la science empirique étant un langage particulier), comme essentiellement une généalogie:
https://www.youtube.com/watch?v=wWAflI_ ... o&index=15
Ceci a des conséquences pour l'apologétique.
La généalogie consiste à remonter aux causes non rationnelles des discours, plutôt qu'à leurs raisons.
Les 3 piliers sont Nietzsche, Freud, Marx, et on peut ajouter le néonietzschéen Foucault.
Freud n'est pas un philosophe donc on peut l'enjamber.
Marx dit que l'idée de Dieu est un instrument de domination de la bourgeoisie.
Nietzsche que cette idée est causée par la peur de la vie, une quête de refuge; ceux qui disposent d'une énergie vitale suffisante n'ont pas besoin de Dieu.
Il est très difficile pour l'apologétique de traiter ces objections sans traiter du relativisme (ou perspectivisme) qu'elles impliquent.
ON peut bien dire d'abord que Dieu peut exister même si j'ai peur de la vie ou que je suis bourgeois; dire le contraire serait commettre un sophisme génétique (comme 2 et 2 ne font pas 4 car je dis le contraire par peur de la mauvaise note à l'école primaire).
Mais le point c'est que dans la généalogie poussée on ne croit plus à la notion de vérité. Chez Marx (mais c'est incohérent car le marxisme se présente comme une science) c'est la praxis, la victoire pratique dans l'histoire qui fait la "vérité", qui est le test - il n'y a plus de vérité philosophique abstraite; et chez Nietzsche ca va encore plus loin, car la vérité elle-même et la raison viennent aussi de la peur de la vie, d'une faible énergie vitale!
Seule arme contre le relativisme: le relativisme lui-même. Celui qui rejette la notion de vérité est comme le crétois qui dit que tous les crétois sont menteurs. Autrement dit il faut argumenter ad hominem et surtout pas essayer de prouver Dieu. Il faut vite retourner la charge de preuve contre l'athéisme et montrer que tout relativisme finit par s'autoréfuter lui-même; ne pas dialoguer au sens mou mais affaiblir les racines mëme du raisonnement adverse. Même parfois d'une facon simplette: NIetzsche était psychopathe donc on peut raisonner généalogiquement sur sa position à partir de sa psychopathologie. D'ailleurs, effectivement, la généalogie n'est pas très de santé, car la maladie mentale consiste à perdre le contrôle de soi, et justement quand on cultive la recherc he des causes extrarationnelles de sa propre pensée, on accentue une sorte d'abdication de la liberté, on donne de la puissance à ces facteurs en les recherchant sans cesse (comme Ulrike Meinhof peu avant son suicide se tourmentait à savoir si son passé bourgeois n'était pas la cause de son conflit avec Baader).
En resume, il faut utiliser les armes du relativisme contre lui-même, exactement comme Platon (Socrate) faisait contre le présocratique Protagoras le sophiste. Il y a d'ailleurs un lien entre la sophistique et le relativisme présocratique, un peu comme si notre époque avait régressé à un stade d'avant Platon et Aristote. Pas bon signe mais qui annonce une renaissance inévitable, en même temps
https://www.youtube.com/watch?v=wWAflI_ ... o&index=15
Ceci a des conséquences pour l'apologétique.
La généalogie consiste à remonter aux causes non rationnelles des discours, plutôt qu'à leurs raisons.
Les 3 piliers sont Nietzsche, Freud, Marx, et on peut ajouter le néonietzschéen Foucault.
Freud n'est pas un philosophe donc on peut l'enjamber.
Marx dit que l'idée de Dieu est un instrument de domination de la bourgeoisie.
Nietzsche que cette idée est causée par la peur de la vie, une quête de refuge; ceux qui disposent d'une énergie vitale suffisante n'ont pas besoin de Dieu.
Il est très difficile pour l'apologétique de traiter ces objections sans traiter du relativisme (ou perspectivisme) qu'elles impliquent.
ON peut bien dire d'abord que Dieu peut exister même si j'ai peur de la vie ou que je suis bourgeois; dire le contraire serait commettre un sophisme génétique (comme 2 et 2 ne font pas 4 car je dis le contraire par peur de la mauvaise note à l'école primaire).
Mais le point c'est que dans la généalogie poussée on ne croit plus à la notion de vérité. Chez Marx (mais c'est incohérent car le marxisme se présente comme une science) c'est la praxis, la victoire pratique dans l'histoire qui fait la "vérité", qui est le test - il n'y a plus de vérité philosophique abstraite; et chez Nietzsche ca va encore plus loin, car la vérité elle-même et la raison viennent aussi de la peur de la vie, d'une faible énergie vitale!
Seule arme contre le relativisme: le relativisme lui-même. Celui qui rejette la notion de vérité est comme le crétois qui dit que tous les crétois sont menteurs. Autrement dit il faut argumenter ad hominem et surtout pas essayer de prouver Dieu. Il faut vite retourner la charge de preuve contre l'athéisme et montrer que tout relativisme finit par s'autoréfuter lui-même; ne pas dialoguer au sens mou mais affaiblir les racines mëme du raisonnement adverse. Même parfois d'une facon simplette: NIetzsche était psychopathe donc on peut raisonner généalogiquement sur sa position à partir de sa psychopathologie. D'ailleurs, effectivement, la généalogie n'est pas très de santé, car la maladie mentale consiste à perdre le contrôle de soi, et justement quand on cultive la recherc he des causes extrarationnelles de sa propre pensée, on accentue une sorte d'abdication de la liberté, on donne de la puissance à ces facteurs en les recherchant sans cesse (comme Ulrike Meinhof peu avant son suicide se tourmentait à savoir si son passé bourgeois n'était pas la cause de son conflit avec Baader).
En resume, il faut utiliser les armes du relativisme contre lui-même, exactement comme Platon (Socrate) faisait contre le présocratique Protagoras le sophiste. Il y a d'ailleurs un lien entre la sophistique et le relativisme présocratique, un peu comme si notre époque avait régressé à un stade d'avant Platon et Aristote. Pas bon signe mais qui annonce une renaissance inévitable, en même temps