Oui l'approche est étonnante, tout comme était curieuse l'entreprise de répondre spontanément à un test de personnalité théologico-politique aimablement proposé par Altior. J'avoue aimer les discussions à bâton rompu. Les "je crois" et "il me semble" étaient donc parties intrinsèques de l'entreprise. Mon ressenti a bien une origine : mon éducation par des parents agnostiques et une conversion tardive, récente, dont résultent une foi naïve que j'aime comme telle, qui s'affermit et que je compte approfondir. Mais c'est dans le cadre même de cette naïveté, dénué du désir de convaincre quiconque, que je ne ressens pas le poids de la preuve sur mes épaules. Si je devais en prendre la charge seul et par de vagues monologues, il serait lourd ou ennuyeux à porter. En revanche, oui, mes lectures de la bible et du catéchisme catholique ne m'ont pas convaincues de la réalité de la succession apostolique, tout au plus de sa beauté, de ses fruits historiques et de son utilité pastorale. Pardonnez-donc les termes de superstition et d'orgueil, ladite succession est pour moi l'objet d'un simple questionnement. Je suis plus qu'ouvert aux données objectives de la foi, cependant, mes incertitudes temporaires et qui ne seront sur terre jamais entièrement comblées ne me gênent pas, du moins je m'efforce, dans la prière en particulier, de ne pas les craindre.Je trouve votre approche étonnante parce qu'elle s'appuie sur "je crois", et j'avoue que c'est une approche qui me laisse perplexe. Sur quelle base objective, et donc éligible à la discussion rationnelle, vous appuyez-vous pour soutenir que ce serait de la quasi-superstition ou de l'orgueil ? Pourquoi est-ce qu'"il me semble" ? Prenez-vous comme point de départ de votre réflexion votre ressenti ? Mais si tel est le cas, quelle est la légitimité de ce ressenti ? Un ressenti ne vient pas de nulle part, il est la résultante d'une éducation, d'une histoire...
Je vous remercie sincèrement de ces précisions. Un point tout de même : "car c'est bien le Christ qui nous a aimé le premier". Jésus et Paul valorisant le célibat comme, sinon plus que le mariage, je ne parviens pas à voir dans cet "amour premier au masculin" le fondement des différences que vous développez. La prohibition de l'inconduite est un commandement explicite, oui. L'institution du mariage lui donne un cadre et une légitimité. En revanche, je ne vois ni où ni comment concevoir cette institution comme le fondement sacramental, anhistorique, figeant une fois pour toute des rôles tendancieusement hiérarchiques au sein de la conjugalité - oui sociologiquement hiérarchiques, ne nous racontons pas d'histoire. L'institution me semble au contraire être le lieu où déployer l'ensemble de la volonté réelle du programme rédempteur et de l'anticipation du règne. Donner sa vie pour son conjoint... j'espère ma femme capable d'en faire autant, et même pourquoi pas plus ! Je me sens bien le devoir de l'être en premier et, sans modestie vous le constatez, c'est un devoir auquel, Dieu merci, je n'ai jamais manqué. Toutefois, ayant trop entendu parler des chansons de geste et de leur postérité, le contenu et les illustrations figés (ou disons la symétrie unilatérale illusoirement dynamique) que vous donnez aux différences conjugales, aussi sources normatives ces strictes différences soient-elles en vérité, me semblent manquer de lucidité.Permettez-moi de vous donner quelques pistes sur cet enseignement de S. Paul
. Par de mystérieuses voies, nous nous retrouvons donc.Il est révolutionnaire pour toute époque
Bien à vous