La question du mal et la justice de Dieu

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Cinci » ven. 29 oct. 2021, 17:58

Salut Trinité,
Trinité a écrit :
Il serait, en l'occurrence pour lui, bien plus difficile de revenir vers Dieu
Pourquoi vous dites cela ? Plus difficile ? Je ne comprend pas.

Un catholique baptisé reviendrait «plus difficilement» à l'église de son baptême, du simple fait d'avoir pu recevoir le sacrement un jour, qu'une personne totalement étrangère au christianisme pourrait jamais y venir ?

Ce serait bien décourageant !

Les prêtres travailleraient donc plus efficacement à éloigner les gens de l'Église, administrant les sacrements qu'en ne faisant rien du tout.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Cinci » ven. 29 oct. 2021, 19:27

Cmoi a écrit :
Les personnes qui font preuve de charité hors de l’Eglise ne sont pas celles-là, ou alors si oui il faut les interroger pour savoir le motif de leur départ et vous trouverez souvent de la part de ceux qui lui représentaient l’Eglise un comportement qui n’y correspondait pas.
On parlait bien des gens se disant athées, Cmoi.

Non seulement hors de l'Église ou éloigné ou étranger mais négateur du principe même de la foi, refusant d'admettre qu'il pourrait y avoir un Dieu à chercher, un Dieu juste et rémunérateur de ceux qui le cherchent.

Peu importe les raisons alléguées à leur absence de foi mais du simple fait qu'ils se font négateurs réels de la foi leurs principes philanthropique (et oeuvres en lien) ne peuvent pas découler de la vertu surnaturelle de charité. Ex : le système de redistribution des richesses mis en place par Lénine et en vue d'un monde plus juste (et patati ...) ne peut provenir d'une des vertus théologales. Quand même que Lénine aurait été abusé par un religieux à l'âge de sept ans, ce n'est pas pour autant que son système socialisant de redresseur de torts et d'un salut pour les pauvres pourrait provenir de la vertu de foi, d'espérance ou de charité.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Trinité » ven. 29 oct. 2021, 21:36

Cinci a écrit :
ven. 29 oct. 2021, 17:58
Salut Trinité,
Trinité a écrit :
Il serait, en l'occurrence pour lui, bien plus difficile de revenir vers Dieu
Pourquoi vous dites cela ? Plus difficile ? Je ne comprend pas.

Un catholique baptisé reviendrait «plus difficilement» à l'église de son baptême, du simple fait d'avoir pu recevoir le sacrement un jour, qu'une personne totalement étrangère au christianisme pourrait jamais y venir ?

Ce serait bien décourageant !

Les prêtres travailleraient donc plus efficacement à éloigner les gens de l'Église, administrant les sacrements qu'en ne faisant rien du tout.
Salut cinci,

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'une personne ayant été baptisée , mais qui par la suite n'aurait eu aucune éducation religieuse, se trouve pratiquement au même niveau ,qu'une personne athée sans aucune instruction du même ordre.
Pour aller dans votre sens.
L'Esprit Saint n'éclairerait il pas à un moment de sa vie le baptisé?
Attention et afin de ne pas tomber dans de nouvelles polémiques!
Quand je dis au même niveau, je parle de la connaissance de la foi, que le baptisé bien qu'enfant de Dieu par son baptême n'a pas, puisque pas éduquer dans cette voie.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 30 oct. 2021, 0:22

.
Dernière modification par Perlum Pimpum le mar. 14 juin 2022, 6:27, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par cmoi » sam. 30 oct. 2021, 8:06

Cinci a écrit :
ven. 29 oct. 2021, 19:27
On parlait bien des gens se disant athées, Cmoi.

Non seulement hors de l'Église ou éloigné ou étranger mais négateur du principe même de la foi, refusant d'admettre qu'il pourrait y avoir un Dieu à chercher, un Dieu juste et rémunérateur de ceux qui le cherchent.

Peu importe les raisons alléguées à leur absence de foi mais du simple fait qu'ils se font négateurs réels de la foi leurs principes philanthropique (et oeuvres en lien) ne peuvent pas découler de la vertu surnaturelle de charité. Ex : le système de redistribution des richesses mis en place par Lénine et en vue d'un monde plus juste (et patati ...) ne peut provenir d'une des vertus théologales. Quand même que Lénine aurait été abusé par un religieux à l'âge de sept ans, ce n'est pas pour autant que son système socialisant de redresseur de torts et d'un salut pour les pauvres pourrait provenir de la vertu de foi, d'espérance ou de charité.
J’avoue n’avoir pas pensé à ce cas-là, n’avoir pas souvent rencontré de telles personnes, plutôt des qui étaient en recherche, à tâtons, et qui ne me semblaient le plus souvent pas se donner le temps ni l’occasion de se diriger. Ce en quoi elles n’avaient pas tout à fait tort, n’ayant pas de guide, et vu l’image qu’elles avaient de Jésus.
A mieux y réfléchir, si, sans doute plus que je ne m’en souviens, car elles auraient alors été mes ennemies et je devais les traiter en amies. Comme c’est une expérience souvent désagréable, très vite je les oublie… Et je ne les aborde pas non plus en les considérant intéressées par le sujet, j’ai appris que tout espoir de les convertir est sinon vain, du moins à remettre entre les mains d’un Autre et ne me demande qu’à vivre moi, de ma foi.
Toutefois, si je m’arrête à votre définition, il s’en trouve hélas aussi parmi celles qui se disent chrétiennes…

Maintenant que Trinité vous a répondu, je puis dire qu’en effet et ce cas est devenu fréquent, un baptisé enfant et qui n’a pas reçu d’éducation religieuse, considère la religion et surtout celle de son baptême, comme étant du passé, un passé qui n’a pas eu lieu, été concluant, ou qui se perd dans une sorte de limbes très profane. J’en ai souvent interrogé : c’est un passé qui doit rester au passé et qui n’éveille que rarement sa curiosité, ce qui lui constitue une sorte de handicap s’il se met en recherche de quelque chose, car c’est pour lui comme si cette voie-là ne pouvait pas lui apporter de réponse et avait été déjà explorée pour lui. Elle relève de la coutume, du révolu, etc.
Tout comme Trinité, je me dis encore en mode espoir que son baptême lui vaut de bénéficier malgré tout d’une grâce, que d’autres n’ont pas ; qu’il pourrait représenter aux yeux de Jésus une cible préférentielle pour une grâce de conversion, et j’essaye alors de la susciter ; mais comme il n’en attribue pas les effets (il arrive que Dieu accorde de savoir les sentir, pour nous-même ou les autres, en partie ou en totalité) à son baptême, il finira malgré tout par s’en éloigner. A moins d’une heureuse coïncidence…
D’où la réponse que j’avais faite à Trinité.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par cmoi » sam. 30 oct. 2021, 8:46

Perlum Pimpum a écrit :
sam. 30 oct. 2021, 0:22
Un enfant qui aurait été baptisé mais n’aurait reçu aucune instruction religieuse sera vite corrompu dans son intelligence et sa volonté ; aussi dès qu’ayant l’âge de raison, risquant à tout instant la damnation… Et ceux qui, par négligence ou indifférence, se seront gardés de l’éduquer dans la foi seront eux mêmes coupables d’un grand péché…
Cette vision « scolastique » des choses, droit sortie de ses manuels, s’expliquait quand le christianisme était inscrit dans les institutions, les mœurs, les mentalités, et qu’il était sans concurrence aucune. Mais dans le monde qui est le nôtre, elle ne rend plus compte de la réalité à moins de considérer que Dieu ne veuille plus nous sauver.
Ou alors, elle devrait faire de nous des missionnaires enfiévrés et zélés, ce qui a peut-être été tenté ici ou là mais a échoué. Elle risque plus de nous rendre incompréhensifs si nous nous imprégnons de sa mentalité sans pouvoir témoigner de ce zèle : incompréhensifs, obtus, et bornés, serions-nous de bonne foi. Le risque alors est de tomber dans l’orgueil.

Force-nous est alors de considérer que Dieu veut éprouver notre foi par des contradicteurs dont les arguments sont parfois supérieurs aux nôtres et qui s’appuient sur la réalité que nous avons trop désertée et qui n’est pas que celle du « monde » au sens païen ou diabolique, puisque Dieu l’a créé et veut que nous le soumettions et y développions nos talents.
Force-nous est de nous souvenir de ces versets de Mathieu (7,1-2) : "Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez."

C’est aussi pour cela que le dernier Concile fut convoqué, pour nous donner des précisions de doctrine, un comportement et des arguments qui puissent s’adapter et affronter une situation nouvelle afin de coopérer avec le Saint-Esprit à la sanctification de nos frères.
Il aura ainsi rappelé les choses acquises (Lumen Gentium) : « le salut en Jésus ne s'opère pas sans le corps qu'il s'est formé, l'Église. » … Et qu’il n’y a pas d’autre Sauveur que Lui. Et qu’il ne serait pas honnête mais mesquin de considérer que par « Eglise » il faut alors entendre l’Eglise triomphante (paradis, miam) ou celle souffrante (purgatoire, bof), et point seulement la nôtre (ici-bas), la militante (chiche ?) ; car cela enlèverait tout sens à la phrase en la transformant en lapalissade.

Suit plus loin dans ce document, un développement qui précise cette affirmation (ou l’envenime d’une ouverture opposée) : « Aussi ne pourraient-ils pas être sauvés, ceux qui, sans ignorer que Dieu, par Jésus-Christ, a établi l'Église catholique comme nécessaire, refuseraient cependant d'y entrer ou de demeurer en elle. »
Plus loin encore : « n’est pas sauvé, même s’il est incorporé à l’Eglise, celui qui, faute de persévérer dans la charité, demeure dans le sein de l’Eglise « de corps » mais non pas de cœur » : juste et logique, mais du coup, quid de ceux qui y seraient de cœur, mais non pas (par le baptême) « de corps ».

De fait, à cette situation difficile, il faut répondre par une foi plus ferme, qui ne se contente pas d’apparences ou de théories, et qui ne soit pas belliqueuse, arrogante, ou qui conduise à l’autosatisfaction ou la séparation, voire la déportation (ce que certains ont ici prônés) : « Ainsi, l’Esprit suscite en tous les disciples du Christ le désir et les initiatives qui tendent à l’union pacifique de tous, suivant la manière que le Christ a voulue, en un troupeau unique sous l’unique Pasteur. À cette fin, l’Église notre Mère ne cesse de prier, d’espérer et d’agir, exhortant ses fils à se purifier et à se renouveler pour que, sur le visage de l’Église, le signe du Christ brille avec plus de clarté. »
Il y a dès lors plus qu’un soupçon d’ambiguïté qui plane pour celui qui s’en réfère à l’enseignement antérieur, d’autant qu’il lira encore : « Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu... »

Tout cela rappelle et concorde avec ce que vous avez cité, oui. Mais il en élimine la fatuité et l’orgueil qui pourraient naître au contact d’une situation qui nous échappe et qui a changé en écrivant encore : « en effet ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’évangile du Christ et son Eglise et cependant cherchent Dieu d’un cœur sincère et qui, sous l’influence de la grâce, s’efforcent d’accomplir dans leurs actes sa volonté qu’ils connaissent par les injonctions de leur conscience, ceux-là aussi peuvent obtenir le salut éternel. »
Et cela s'en réfère à plusieurs passages des évangiles que je vous ai déjà cités par ailleurs et qui vous ont vexé comme si ils vous visaient personnellement, alors que je ne vous demandais qu'à développer votre pensée en en tenant compte.

Pas difficile de comprendre et d’y ajouter que par « et son Eglise », il faut comprendre et ajouter « en tant qu’elle est son Eglise et en porte le témoignage authentique » ! Or s’ils ne connaissent que l’évangile du Christ mais ne peuvent distinguer parmi toutes les Eglises qui se prétendent être son Eglise, laquelle est la bonne, (et si en plus les membres de cette Eglise ont un comportement incorrect, voire odieux), ils ne sont pas plus avancés pour appartenir au « corps qu’il s’est formé » et y recevoir le baptême.
C’est tout juste s’il ne leur reste pas à fonder une religion et un protocole d’intégration « ex nihilo » ! En tout cas, ils pourront obtenir ce salut éternel sans le baptême catholique, c’est évidemment sous-entendu…

Et quant à ceux qui auront été baptisés mais qui n’auront pas reçu l’enseignement de l’Eglise, c’est à peu prés comme s’ils n’y avaient jamais été et non qu’ils l’avaient quittée… S’ils baptisent « quand même » leurs enfants, par un reste de scrupule et sans leur donner l’enseignement ad hoc, ou s’en remettant à quelques années d’inscription au catéchisme, est-ce si mal ?
S’ils considèrent que ce n’est plus qu’un comportement social et culturel, une tradition familiale, mais sans en apercevoir ni en mesurer l’enjeu, sont-ils responsables ?
C’est à nous d’ouvrir davantage nos cœurs et de nous rendre plus miséricordieux et de meilleurs pédagogues.
Si au contraire nous les snobons, les vilipendons, les traitons de corrompus, de presque damnés, de négligents ou d’indifférents, quand au contraire ils auront fait un effort que peu font et se seront intéressés à l’Eglise, alors nous aurons à rendre des comptes pour eux (la paille et la poutre)…
Si note penchant est à l’orgueil, il vaudrait mieux changer de discours et ne plus en avoir un qui tacitement y invite…

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Fée Violine » sam. 30 oct. 2021, 13:22

Perlum Pimpum a écrit :
sam. 30 oct. 2021, 0:22
Un enfant qui aurait été baptisé mais n’aurait reçu aucune instruction religieuse sera vite corrompu dans son intelligence et sa volonté ; aussi dès qu’ayant l’âge de raison, risquant à tout instant la damnation… Et ceux qui, par négligence ou indifférence, se seront gardés de l’éduquer dans la foi seront eux mêmes coupables d’un grand péché…
Ce n'était pas l'opinion de ma mère, qui savait de quoi elle parlait.
Mes grands-parents, enseignants anticléricaux, n'ont pas fait baptiser leurs fils (1918 et 1920), mais ont fait baptiser leurs filles (1923 et 1935), pensant sans doute que pour des filles c'était un plus, comme la danse ou le piano.
Mes oncles se sont fait baptiser à l'adolescence, dans le village des grands-parents, sans la moindre formation, pensant que ce serait nécessaire plus tard quand ils voudraient se marier. L'aîné a fini sur le tard par avoir la foi, difficilement. Le second jamais.
Ma mère par contre dès l'enfance priait spontanément, elle a fait sa 1re communion en juin 1944 à 21 ans et a toujours eu une foi vivante, chaleureuse et communicative, que nous ses enfants avons toujours gardée. D'autant plus que nous n'avons jamais connu les pesanteurs de la religion d'autrefois, qui ont fait que tant de gens ont jeté le bébé avec l'eau du bain.
Ma tante, après des détours par l'astrologie, est aussi devenue une fervente catholique.
Bref, ma mère en a conclu évidemment que le Saint Esprit reçu au baptême agit, même si on n'arrose pas la plante !

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Cinci » sam. 30 oct. 2021, 15:54

Trinité,

Vous avez écrit au départ que le baptisé éprouverait «plus de difficulté» pour revenir vers Dieu. Ce lui serait «plus difficile» de revenir à l'église à cause des parents n'ayant pas fait leur boulot d'éducateur de la foi en quelque sorte; c'est ce que vous dites. Si la foi serait morte chez lui à raison de son propre fait mais il lui serait bien plus facile de trouver Dieu et revenir à l'église.

Votre remarque est surprenante d'une manière. Elle pourrait signifier, par exemple, qu'il serait plus facile à un rabbin de devenir catholique qu'à un enfant baptisé de parents catholiques ! Oui, pour peu que l'on ne s'occuperait pas trop d'éduquer convenablement dans la foi le jeune baptisé alors sa situation serait finalement pire que celle du rabbin de la synagogue. Le baptisé se trouverait dans une condition pire que le non baptisé.



Ma remarque :

Je vous accorde, Trinité, qu'un bon nombre d'ex-catholiques peuvent se retrouver dans un état d'endurcissement pire à l'égard de la foi chrétienne ou de l'Église que s'ils avaient pu être des «païens» de l'an 30 avant Jésus. Je le reconnais. Tout comme je reconnais que notre société post-chrétienne est bien plus létale pour la foi que celle des animistes d'Afrique. Et une observation de la sorte irait plutôt dans le sens de ce que vous vouliez dire par quelque côté cf. des baptisés mal éduqués (dans notre société) se trouvant dans une situation pire.

Sauf que cette situation pire ne tient pas au fait de l'administration du sacrement reçu tout jeune ou alors "juste" parce que le jeune n'aurait pas pu bénéficier d'une éducation de la foi de bonne qualité.

Je croirais que le pire découle de la puissance de l'adversaire en face et qui saurait très bien s'y prendre pour ruiner la crédibilité du christianisme dans l'esprit des gens. Je veux dire que ce n'est pas tant l'absentéisme des parents ou des éducateurs qui est en cause (leurs propres faiblesses, méconnaissances) autant que le contenu positif de ce qui est transmis à tous.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Cinci » sam. 30 oct. 2021, 16:35

Fée Violine a écrit : Bref, ma mère en a conclu évidemment que le Saint Esprit reçu au baptême agit, même si on n'arrose pas la plante !
C'est ce que je croirais également.

Le fait d'avoir reçu le sacrement du baptême tout jeune ne peut nuire en aucune manière, ni non plus finir par être une sorte de piège qui se retournerait contre le premier intéressé.



Le catéchisme de l'Église fait remarquer :
Catéchisme

1266 La Très Sainte Trinité donne au baptisé la grâce sanctifiante, la grâce de la justification qui :

- le rend capable de croire en Dieu, d'espérer en Lui et de l'aimer par les vertus théologales;
- lui donne de pouvoir vivre et agir sous la motion de l'Esprit Saint par les dons du Saint Esprit;
- lui permet de croître dans le bien par les vertus morales.

Ainsi tout l'organisme de la vie surnaturelle du chrétien a sa racine dans le saint baptême.

et

1269 [...]

De même que le baptême est la source de responsabilité et de devoirs, le baptisé jouit aussi de droits au sein de l'Église : à recevoir les sacrements, à être nourri avec la parole de Dieu et à être soutenu par les autres aides spirituelles de l'Église.
Le dernier point indiquerait tout juste comment l'influence du corps mystique du Christ peut à bon droit s'exercer - en guise d'aide - sur un membre de l'Église, un baptisé ... ; et puis même pécheur et même très éloigné de l'autel et des sacrements.

Et c'est pourquoi je m'étonnais de la remarque de Trinité, à savoir qu'il serait plus difficile à un baptisé (ignorant non par sa faute mais celle de ses parents) de revenir à la foi de l'Église. Plus difficile ? Le baptisé jouit du droit d'assistance de toute l'Église ! Le Saint Esprit, la Sainte Vierge, les saints anges, les saints ...

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 30 oct. 2021, 18:16

.
Dernière modification par Perlum Pimpum le mar. 14 juin 2022, 6:27, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Trinité » sam. 30 oct. 2021, 21:27

Cinci a écrit :
sam. 30 oct. 2021, 15:54
Trinité,

Vous avez écrit au départ que le baptisé éprouverait «plus de difficulté» pour revenir vers Dieu. Ce lui serait «plus difficile» de revenir à l'église à cause des parents n'ayant pas fait leur boulot d'éducateur de la foi en quelque sorte; c'est ce que vous dites. Si la foi serait morte chez lui à raison de son propre fait mais il lui serait bien plus facile de trouver Dieu et revenir à l'église.

Votre remarque est surprenante d'une manière. Elle pourrait signifier, par exemple, qu'il serait plus facile à un rabbin de devenir catholique qu'à un enfant baptisé de parents catholiques ! Oui, pour peu que l'on ne s'occuperait pas trop d'éduquer convenablement dans la foi le jeune baptisé alors sa situation serait finalement pire que celle du rabbin de la synagogue. Le baptisé se trouverait dans une condition pire que le non baptisé.



Ma remarque :

Je vous accorde, Trinité, qu'un bon nombre d'ex-catholiques peuvent se retrouver dans un état d'endurcissement pire à l'égard de la foi chrétienne ou de l'Église que s'ils avaient pu être des «païens» de l'an 30 avant Jésus. Je le reconnais. Tout comme je reconnais que notre société post-chrétienne est bien plus létale pour la foi que celle des animistes d'Afrique. Et une observation de la sorte irait plutôt dans le sens de ce que vous vouliez dire par quelque côté cf. des baptisés mal éduqués (dans notre société) se trouvant dans une situation pire.

Sauf que cette situation pire ne tient pas au fait de l'administration du sacrement reçu tout jeune ou alors "juste" parce que le jeune n'aurait pas pu bénéficier d'une éducation de la foi de bonne qualité.

Je croirais que le pire découle de la puissance de l'adversaire en face et qui saurait très bien s'y prendre pour ruiner la crédibilité du christianisme dans l'esprit des gens. Je veux dire que ce n'est pas tant l'absentéisme des parents ou des éducateurs qui est en cause (leurs propres faiblesses, méconnaissances) autant que le contenu positif de ce qui est transmis à tous.
Cinci,

Retirons l'expression "plus difficile" car elle est...réductrice , mais la situation du baptisé sans instruction religieuse et celle de l'athée , évidemment sans instruction religieuse.. est identique...
Sauf que, l'un est devenu enfant de Dieu et l'autre est...en errance...

Je vous avais signalé ceci;
"L'Esprit Saint n'éclairerait il pas à un moment de sa vie le baptisé? "
C'est la grosse différence et "Fée Violine" en est témoin,mais ce n'est pas une évidence...

A la limite, je me demande si vous n'avez pas raison...
Il serait peut-être plus facile à un "rabbin" ou même un "musulman" de devenir catholique , puisqu'ils ont l'éducation du sacré, qu'à un catholique baptisé sans aucune instruction spirituelle .
Dernière modification par Trinité le sam. 30 oct. 2021, 23:49, modifié 1 fois.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Fée Violine » sam. 30 oct. 2021, 23:39

Perlum Pimpum a écrit :
sam. 30 oct. 2021, 18:16
Fée Violine a écrit :
sam. 30 oct. 2021, 13:22

Ce n'était pas l'opinion de ma mère, qui savait de quoi elle parlait…
Bref, ma mère en a conclu évidemment que le Saint Esprit reçu au baptême agit, même si on n'arrose pas la plante !
Parce que votre mère ne s’est pas détournée de la grâce, ce qui est heureux. Mais convenez qu’elle pouvait d’autant plus s’en détourner que n’ayant pas d’éducation religieuse.
Justement, elle ne s'est pas détournée de la grâce parce que le Saint Esprit l'aidait...

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Perlum Pimpum » dim. 31 oct. 2021, 9:51

.
Dernière modification par Perlum Pimpum le mar. 14 juin 2022, 11:18, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Léon » dim. 31 oct. 2021, 10:49

Bonjour,

au sujet du mal et de la souffrance, on peut lire dans le "youcat" (page 22, N°51):
" Dieu ne tolère le mal que pour en faire sortir quelque chose de mieux" (saint Thomas d'Aquin)
https://latinparishaleppo.org/wp-conten ... ancais.pdf

Et dans le catéchisme CEC, les N° 309-314 et N° 324
324 La permission divine du mal physique et du mal moral est un mystère que Dieu éclaire
par son Fils, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour vaincre le mal. La foi nous donne la
certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal même,
par des voies que nous ne connaîtrons pleinement que dans la vie éternelle.
https://livres-mystiques.com/partieTEXT ... olique.pdf

Le Christ Jésus crucifié n'a pas fait semblant, et Il reste proche de ceux et celles qui souffrent temporairement dans leur corps et dans leur âme.
Tout à Jésus par Marie,
Tout à Marie pour Jésus

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Cinci » dim. 31 oct. 2021, 16:10

Bonjour,
Trinité a écrit : Retirons l'expression "plus difficile" car elle est...réductrice , mais la situation du baptisé sans instruction religieuse et celle de l'athée , évidemment sans instruction religieuse.. est identique...
Oui. C'est votre second message. Et, là-dessus, j'avais compris. En matière de méconnaissance générale au sujet de la foi de l'Église, la condition des deux pourrait s'avérer identique ou très semblable.

J'ai donc bien vu et compris votre idée dans ce cas-là. Mais c'est pour exprimer quoi au juste ? C'est pourquoi je voulais vous voir clarifier votre idée. Car je ne vois pas bien à quoi vous penser ni ce que vous voulez dire à la fin.

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