La question du mal et la justice de Dieu

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Papé Robert
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La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Papé Robert » dim. 04 janv. 2009, 23:57

La justice de Dieu et le cancer:

Je ne vois pas pourquoi le cancer frappe telle personne plutôt qu'une autre. Y a-t-il une justice de Dieu dans cette distribution qui m'apparait injuste ?
Le cancer est-il hors de la création divine ?

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Raistlin
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Re: Pourquoi Dieu ne pourrait-Il être injuste ?

Message non lu par Raistlin » lun. 05 janv. 2009, 12:53

Bonjour,
Papé Robert a écrit :La justice de Dieu et le cancer:

Je ne vois pas pourquoi le cancer frappe telle personne plutôt qu'une autre. Y a-t-il une justice de Dieu dans cette distribution qui m'apparait injuste ?
Le cancer est-il hors de la création divine ?

C'est une question difficile que vous posez là - mais ô combien essentielle -, car vous touchez au problème du Mal et de la souffrance.

Premièrement, tout dépend de la conception que vous avez de Dieu et de l'Homme comme créature. Si vous croyez en un dieu tout-puissant qui a créé l'Homme ainsi, en effet, il y a de sérieuses questions à se poser sur sa bonté et sa justice.
Mais dans une perspective judéo-chrétienne, c'est différent car Dieu ne nous a pas créé ainsi à l'origine. L'Eglise enseigne que nos premiers parents ne souffraient pas et ne pouvaient mourir, et cela en raison de leur relation permanente et intime avec Dieu. Cependant, en se détournant de Dieu (c'est ce qu'on appelle le péché originel), l'Homme a perdu ces dons primordiaux (qu'on appelle préternaturels) et a été soumis à la mort et à la souffrance.

Bref, le Mal et le péché sont entrés dans le monde par le péché originel et depuis ils ne le quittent plus. Et depuis, l'Homme connaît non seulement la maladie, la souffrance et la mort, mais aussi la violence, la concupiscence, l'orgueil, la méchanceté, etc.

A cette étape de mon propos, notons que le Justice de Dieu aurait très bien pu laisser l'Homme ainsi. Mais Dieu est Amour, et Il a élaboré un "plan" pour nous sauver (bien entendu, ce plan était prévu de toute éternité car, Dieu étant omniscient, Il savait ce qui se produirait et ce qu'Il aurait à faire pour nous sauver). Ce plan, c'est tout simplement celui de nous relever mais dans un état encore plus beau que celui d'Adam et Eve : celui de fils et de filles adoptifs, au sens littéral du terme.

Nous entrons ici dans le domaine de la grâce pure : rien n'obligeait Dieu à nous sauver. Il aurait pu nous laisser errer sur ce monde pour l'éternité, ça aurait tout à fait satisfait Sa Justice.


Après ces quelques données de cadrage, répondons à votre question sur le cancer. NON, Dieu n'a jamais voulu que nous souffrions de cette horrible maladie et n'en est aucunement la cause. Cependant, et étant donné que nous sommes en état de chute (lié au péché originel), nous devons en subir les conséquences.
Bien sûr, Dieu pourrait soigner tous les cas de cancer de par le monde mais non, Il laisse faire. Pourquoi ? Là, plusieurs réponses sont possibles : pour notre propre salut (certains se convertissent au cours d'une grande souffrance), pour celui des autres (beaucoup de saints et mystiques sont d'accord sur le fait que des souffrances offertes librement à Dieu sauvent des âmes), pour que les autres puissent nous témoigner leur charité (oui, c'est souvent une grâce que de pouvoir s'occuper de personnes en grande souffrance et soulager leur peine), etc.
Mais il n'y a pas de réponse toute faite dans ce domaine, ça reste un Mystère. Cependant, gardons à l'esprit que cette vie n'est qu'une étape et que ce qui nous attend, c'est la béatitude éternelle auprès de Celui qui est tout amour.

En espérant avoir pu vous aider dans votre réflexion,
Fraternellement en Jésus-Christ.
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Re: Pourquoi Dieu ne pourrait-Il être injuste ?

Message non lu par Zvjezdana62 » lun. 05 janv. 2009, 15:40

N'a t-il pas tout crèe en omniscience ou alors Dieu n'est-Il pas omniscient au point que des chose se sont crèe hors de Sa volonté ?
Je ne vois pas pourquoi le cancer frappe telle personne plutôt qu'une autre. Y a-t-il une justice de Dieu dans cette distribution qui m'apparait injuste ?
Le cancer est-il hors de la création divine ?
C'est une question difficile que vous posez là - mais ô combien essentielle -, car vous touchez au problème du Mal et de la souffrance.
J’ai une seule réponse pour questions de ce type: ce sont les conséquences de la libre volonté des hommes (et des anges, animaux, …) que Dieu a donné à ces créatures.
"Invoque-moi, je te répondrai, je te révélerai de grandes choses, des choses inaccessibles que tu ne connais pas."

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Papé Robert
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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Papé Robert » mar. 06 janv. 2009, 0:42

raistlin:

"Mais il n'y a pas de réponse toute faite dans ce domaine, ça reste un Mystère. Cependant, gardons à l'esprit que cette vie n'est qu'une étape et que ce qui nous attend, c'est la béatitude éternelle auprès de Celui qui est tout amour."

Ce dieu me parait très injuste: il punit toute l'humanité pour une faute qu'il avait prévue et qu'il a laissé faire. ...et quelle punition !! Le cancer est une souffrance physique qui dure bien longtemps...
Pourquoi cette étape avant la béatitude éternelle est-elle plus dure pour certains que pour d'autres ? et cela sans relation visible avec ses lois ?

DavidB
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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par DavidB » mar. 06 janv. 2009, 7:53

Bonjour,



1- Quand on considère que ce que désire Dieu c'est nous soyions en relation avec Lui, et qu'Il désire aussi que cette relation soit libre et d'amour, il me semble alors acceptable qu'Il ait pris le risque que nous lui désobéissions. Mais les conséquences sont-ils dans l'acte même de Dieu ou plutôt dans le "non-acte", dans le sens où nous cachant de Lui, il se refuse à nous violer en nous "imposant" sa grâce lorsque nous nous en cachons?

2- Quel scandale y-t-il à la mort et la souffrance, quand c'est le lot de tout homme? S'il y a un scandale, c'est dans l'intensité et l'ignominie qui concerne la mort et la souffrance de plusieurs, mais pas tous. Aussi, comme il s'agit d'un temps où notre liberté semble être court-circuité, c'est aussi le chemin qu'a pris le Christ en montant à Jérusalem. Même malade, même mourant, même souffrant, il y a moyen de "donner sa vie". Et si encore ce "malheur" ou cette "conséquence" n'avait pas tant à voir avec ce qui nous arrive de l'extérieur comme de la façon de le vivre... Prenons par exemple Adam et Ève, ils désobéissent... Dieu s'en rend compte, réflexe, ils se cachent et s'excuse... ils se protègent... Et ils se protègent de quoi? De qui? De Dieu, de celui même qui leur donne de vivre. Autre fait intéressant avec Adam et Ève, c'est ce que leur rapporte de désobéir à Dieu... tout ce que le fruit défendu leur a donné, c'est de s'être rendu compte qu'ils étaient nus... Nous sommes tous "nus", mais en Dieu, notre nudité est habiller de la gloire même de celui-ci. Comme quoi la seul différence entre être "nus" en Dieu et être "nus" hors de Dieu est d'en être gênés et de vouloir s'en cacher... Il me semble donc que la justice, la grâce et l'obéissance concerne surtout une posture intérieure, bien plus que des signes extérieurs : "Dieu fait lever le jour et tomber la pluie sur les bons et les méchants"... Mais les bons ont qu'ils peuvent le vivre autrement et l'assumer sans être écrasés pour le vivre en Dieu.

3- Pourquoi le cancer frappe une personne plutôt qu'une autre, ce n'est pas la bonne question et le christ y a lui-même répondu : "N'aller pas croire que ceux qui sont morts sous la tour de Siloé étaient plus pécheurs que vous, mais si vous ne vous convertissez pas, vous mourrez comme eux". Deux éléments très intéressants.

1- Ceux morts sous la tour, n'étaient pas "plus" pécheurs. Le mal et la souffrance n'a rien à voir avec les mérites ou démérites. Il me semble que y a pas à lire l'Histoire d'Israël en filigrane dans la Bible très longtemps pour s'en rendre compte.

2- Si vous ne vous convertissez pas, vous mourrez comme eux... Tiens donc, d'une part ceux de Siloé ne sont pas plus coupable, mais d'une autre part, nous sommes menacés de mourir comme eux... De quelle conversion nous parle donc le christ? Et si c'était justement dans le fait que nous sommes appelés à être en relation avec Lui et à lui ressembler, et partager sa Vie Éternelle? Alors ne reste que deux voies, possibles à tous selon leurs moyens, donner sa vie ou la retenir...

Tiens, un fait intéressant. Mon oncle André est décédé du cancer au printemps 2007. Il ne s'est jamais demandé pourquoi, c'est pour lui la question la plus idiote et la plus inutile. Dès qu'il l'a su, il a pris le temps qu'il lui restait pour tout arranger pour son épouse, ses fils, et entrepris de continuer à s'impliquer dans le parrainage des AA. Il a été une inspiration pour sa famille, car dans la maladie, il ne s'est pas refermé sur lui, comme le christ, il a pris sa croix et il a fait la route qu'il avait à marcher avec cette croix. Et la croix elle nous tombe dessus, un point c'est tout. La question de Dieu se trouve peut-être dans la grâce de la porter avec générosité ou dans le repli. Mon oncle était croyant et et la croix était signifiante pour lui. Aussi quand il a appris qu'il était ainsi malade, il a choisi de vivre sa "passion" à la suite du christ... Le fait que le christ passe lui-même par la souffrance et la mort devrait nous mettre la puce à l'oreille que ceux-là ne sont pas le dernier mot... n'étant donc pas le dernier mot, si on a devoir de soulager la souffrance, car la souffrance est en soi un terrain propice pour faire chuter l'âme dans le désespoir et la révolte, le fait est aussi qu'ils ne seront jamais parfaitement "évitables". Et si la souffrance et la mort sont absurde en soi, le fait est que même dans ce contresens abrupte et scandaleux, il y a encore une liberté et encore la possibilité de donner sens. Et cela, c'est le don de soi, c'est l'offrande... c'est ce que nous enseigne le christ en croix...

Bon, j'avoue que je ne suis pas celui qui médite ce genre de question le plus longtemps dans une journée... Veuillez être indulgent si je devais m'être aventuré trop loin sur ce terrain qui ne m'est pas familier.


La grâce de Dieu vous accompagne.



David
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par olive » mar. 06 janv. 2009, 13:26

Papé Robert a écrit :
Ce dieu me parait très injuste: il punit toute l'humanité pour une faute qu'il avait prévue et qu'il a laissé faire. ...et quelle punition !! Le cancer est une souffrance physique qui dure bien longtemps...
Pourquoi cette étape avant la béatitude éternelle est-elle plus dure pour certains que pour d'autres ? et cela sans relation visible avec ses lois ?
Dieu est Amour ; Il sauve toute l'humanité en se cruxifiant Lui-meme, pour une faute qu'il connaissait d'avance .

D'un "mal apparent" le Seigneur en tire toujours un plus grand bien en Vérité .
Dieu est Amour, tout ce qu'il fait ou permet est forcément Amour ; Il ne peut pas aller contre son essence .

La liberté que nous avons eu a l'origine de l'aimer est Bonne .
La solidarité exercé par rapport a cette faute est Bonne .
"Ho! heureux péché qui nous a valu un tel sauveur !" méditons un peu .

Pouvez-vous affirmer que Vous n'auriez pas péché ? N'avez-vous jamais péché ? n'etes-vous pas en état maintenant de péché ? Voulez-vous vraiment sortir de votre péché ?
Aimez-vous Dieu de toute votre ame, de toute votre force, de tout votre esprit et votre prochain plus que vous-meme, comme Jésus ? combien de fois dans une journée choississons-nous le mal !

Le cancer est permis par Dieu (et non voulu ) pour un plus grand Bien . Un bien qui nous dépasse .

Et si l'on vous disait de choisir entre la Vie eternel ou un cancer sur la terre . que diriez-vous ?
Parceque ce que nous ne voyons pas, le Seigneur le voit . Un fois au Ciel nous bénirons le Seigneur pour nos cancers salvateurs . Et sur la terre nous pouvons déjà lui rendre grace en tout temps dans la Foi . La Foi que Lui est Amour et que tout ce qu'Il fait, ou permet est Bon .

Un exemple qui illustrera un peu comment d'un mal apparent on en sort un plus grand bien ;
imaginer un parent qui doit corriger son enfant, il le fait par Amour, pour son bien ,mais en souffre quand meme . Seul le parent, lache, ou sot n'éduquerais pas son enfant, et l'enfant serait malheureux .
......................

Le cancer n'est pas une "punition" . Il est une concéquence du péché originel et personnel . C'est nous qui librement choississons le péché .
Dieu nous aime jusqu'a accepter que nous ne l'aimions pas, que nous ne le choississons pas ; Il nous aime jusqu'a permettre L'offense contre Lui .
Ne croyez vous pas qu'Il souffre plus que nous de nous voir souffrir ? car son Amour est parfait .
Et qui est l'homme des douleurs ? Lui-meme, dans le Christ . Trouvez-vous juste que Dieu-lui meme consomme toute la douleur de l'humanité dans le Christ pour nous sauver ? Ne voyez-vous pas ici sa folle miséricorde ?
Mais le Christ n'a pas été "puni" , et notre souffrance peu etre une participation a cette rédemption .
Le chrétien est heureux en Vérité, car sa joie n'est pas en rapport avec les choses de ce monde . Elle est toute surnaturelle, et le Saint embrasse sa croix .

Biensur, loin du chrétien d'etre masochiste, nous n'aimons pas souffrir pour souffrir, mais nous l'acceptons par Amour, et mieux, nous le désirons pour satisfaire à l'Amour . un Amour qui dépasse l'entendement humain . Le chrétien prefère souffrir lui-meme que de voir souffir son frère . Le cas échéant , il souffre par compassion . Il prie pour que la souffrance de son frère s'arete mais par-dessus tout il désir la Volonté de Dieu, Amour dans toute sa perfection .


Votre petite soeur Olive .

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par olive » mar. 06 janv. 2009, 13:34

olive a écrit :
Papé Robert a écrit :
Pourquoi cette étape avant la béatitude éternelle est-elle plus dure pour certains que pour d'autres ? et cela sans relation visible avec ses lois ?
Vous avez oublié le purgatoire .
Aller tout de suite au paradis est valable pour les Saints . les autres se purifient au purgatoire ou vont en enfer .
Souffrir sur terre peu éviter de faire une parti du purgatoire mérité . On fait notre purgatoire sur terre . Et il est beaucoup plus doux !
C'est l'ame qui choisi elle -meme d'aller au purgatoire, se purifier, quand elle se voit toute tachée comme elle est en vérité .

La souffrance est parfois un cadeau de choix que le Seigneur donne a ses préférés .

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Rakk » lun. 12 janv. 2009, 0:42

Sur le purgatoire, j'ai lu ceci :

L’existence d’un " purgatoire " est un dogme imposé au 15e siècle par Rome, c'est en 1563 qu'il fût finalement imposée par Rome comme un dogme au cours de la dernière session du Concile de Trente
« Il leur dit encore :Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors comment comprenez-vous toutes les paraboles ? » Marc 4.13/14

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Raistlin » lun. 12 janv. 2009, 10:42

Rakk a écrit :Sur le purgatoire, j'ai lu ceci :

L’existence d’un " purgatoire " est un dogme imposé au 15e siècle par Rome, c'est en 1563 qu'il fût finalement imposée par Rome comme un dogme au cours de la dernière session du Concile de Trente
Premièrement, il est normal que la doctrine s'étoffe au cours des âges. Non pas parce que de nouvelles choses sont "imposées" comme vous dites, mais parce que l'Esprit est à l'oeuvre, lui qui enseigne la vérité à l'Eglise comme le Christ l'a dit.

En outre, il faut bien comprendre que beaucoup de croyances et de pratiques, déjà présentes dans les premières communautés chrétiennes ont du être clarifiées par le Magistère lorsque des opposants pointaient le bout de leur nez. Ainsi ce fut le cas pour le dogme de la Trinité, pour celui du péché originel, pour celui du purgatoire, etc.

Pour revenir au purgatoire, l'existence d'une prière pour les morts (il y a des preuves scripturaires qui appuient la légitimité d'une telle pratique, mais je vous en fais grâce). Or pourquoi prier pour les morts si leur sort est déjà scellé ?

En outre, le purgatoire relève du bon sens même : si le Paradis, c'est vivre en communion avec Dieu, croyez-vous que vous soyez assez saint pour y être admis en l'état ? Pouvez-vous dire que vous ne portez en vous aucune trace d'égoïsme, d'orgueil ou de méchanceté ? Car la nature de Dieu - qui est Sainteté, Pureté, Amour - ne saurait composer avec ne serait-ce qu'une once de péché.
Bien sûr, on pourrait supposer que Dieu nous rende subitement pur, saint et charitable par un coup de baguette magique : abracadabra et paf !, plus d'envies peccamineuses et de pensées impures. Ce serait certes magique, mais mystérieusement, Dieu n'agit pas ainsi (à ce sujet, je vous laisse méditer sur la Passion du Christ qui fut nécessaire pour le rachat de nos péchés).

La doctrine du purgatoire est donc parfaitement cohérente avec ce que Dieu a révélé de Lui. Si donc on croit en l'Eglise comme guidée infalliblement par l'Esprit Saint, on ne peut qu'adhérer à ce dogme.

Fraternellement,
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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Papé Robert » jeu. 15 janv. 2009, 19:58

Dieu laisse-t-il des âmes en Enfer ? Ou bien l'Enfer n'est-il qu'un désert dissuasif ?

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Fée Violine » jeu. 15 janv. 2009, 20:54

Nous ne savons pas qui est en enfer, s'il y a du monde ou pas.
Pour y aller, il faut le vouloir, en refusant volontairement l'amour de Dieu.

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Papé Robert » jeu. 15 janv. 2009, 22:17

Fée Violine a écrit :Nous ne savons pas qui est en enfer, s'il y a du monde ou pas.
Pour y aller, il faut le vouloir, en refusant volontairement l'amour de Dieu.
Alors quand j'y serai je vous ferai savoir ce qui s'y passe !

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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Mac » jeu. 15 janv. 2009, 22:31

Bonjour,

Malheureusement selon la parabole du riche et de Lazare vous ne pourrez plus grand chose, et encore moins nous dire ce qu'il en est.

Évangile selon Luc - Chapitre 16

19 Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
20 Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères,
21 et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
22 Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
23 Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.
24 Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.
25 Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
26 D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
27 Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères.
28 C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
29 Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent.
30 Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront.
31 Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.


Que Saint Michel qui a chassé Satan du ciel de Dieu intercède pour vous auprès du Seigneur Jésus Christ, pour votre Salut.

Sokrates
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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par Sokrates » sam. 24 janv. 2009, 21:22

Bonsoir,

Je ne sais pas si ce que je vais écrire ici est hérétique ou non (donc n'hésitez pas à me faire abjurer sous menace du bûcher au cas où ;)), toujours est-il qu'il est frappant de constater que lorsque l'on parle de Dieu, on utilise parfois des qualificatifs (ex. : Dieu est bon), des verbes (ex. : Dieu nous aime), ou encore des substantifs issus de ces qualificatifs et verbes (ex. : Dieu est la Bonté, Dieu est Amour). Cela n'a l'air de rien, mais à mon avis cela change tout, et en bonne logique, pour disons un même "thème" (par ex. l'amour) les deux premiers usages sont incompatibles avec le troisième. En effet, si Dieu nous aime et que Dieu est l'Amour, alors cela voudrait dire que l'Amour nous aime (!). Comment l'Amour pourrait-il aimer, puisqu'il est ce par quoi on aime ?... Il me semble que ça se mord un peu la queue. Pour le dire autrement, on ne peut pas être à la fois l'étalon et la chose mesurée. A première vue, peut-être que ça ne choquera pas tout le monde, parce que le "thème" est ici quelque peu abstrait, mais si on pense à des choses plus concrètes, on voit tout de suite que ça ne colle pas. Par exemple, l'eau (sous forme liquide) mouille, mais l'eau (sous forme liquide) est-elle mouillée ? Non bien sûr. Un papier peut être mouillé, un tissu aussi, un sol, etc. mais par définition un liquide ne peut pas être mouillé, puisqu'il est ce qui mouille. Comment mouiller un liquide ? Toute chose mouillé peut sécher, donc si un liquide était mouillé, cela voudrait dire qu'il peut être séché, mais un liquide sec, ça n'a clairement pas de sens, sauf lorsqu'on parle de whisky bien sec, mais alors "sec" a un autre sens ;). Autres exemples : le concept de "vert" n'est pas vert, celui de masse n'est pas lourd, etc. Mais mon exemple préféré est encore celui-ci : nous ne percevons pas nos perceptions, contrairement à ce que pensent les mentalistes ; nous percevons les objets, grâce à nos perceptions.

Donc : ou bien Dieu nous aime, ou bien Dieu est l'Amour. Il faut choisir. Et puisque, d'après la religion chrétienne, c'est par Dieu que nous aimons, alors il me semble plus logique de retenir la seconde option. Qui plus est, cela règle du même coup élégamment (hum... oui, les fleurs sont en promos en ce moment :siffle: ) le problème du mal, et cela évite tout anthropomorphisme.

Mais alors qu'est-ce qui justifie la formule "Dieu nous aime" ? Je pense que c'est surtout une allégorie, un mythe (au sens classique du mythe d'Oedipe, d'Icare, etc. et non pas au sens moderne de foutaise...), une image (peut-être pas très heureuse puisqu'elle créé des problèmes concernant l'existence du mal) qui facilite et facilitait peut-être, sur certains aspects, la compréhension des gens ayant du mal à penser de manière abstraite (à l'instar du Big Bang représenté comme une explosion : si on prend au sérieux cette image telle quelle, on bute rapidement sur des difficultés). Une fois rompu aux profondeurs et subtilités de la philosophie :cool: on peut enfin se débarasser de cette idole ("eidolon" signifiant précisément "image"), qui nous voile la réalité du vrai Dieu. Et même le terme de "Dieu" est trompeur, il vaudrait mieux dire l'Être (d'ailleurs Dieu dit à Moïse : "Je suis celui qui est" [Exode 3:14]).

Jésus dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.". Comment comprendre que le second de ces commandements soit semblable au premier ? Si on traduit la première phrase par "Tu aimeras l'Amour de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit.", cela s'éclaire soudain ! Car comment prétendre aimer l'Amour si on ne le pratique pas ? si on n'aime personne ? Si j'aime la couture, alors je couds ; si j'aime la lecture, alors je lis ; donc si j'aime l'Amour, alors j'aime. De même qu'on ne peut pas à la fois dire "J'aime la lecture" et dans les faits ne jamais lire ; on ne peut pas davantage dire "j'aime l'Amour" et ne jamais aimer personne, n'être d'aucun secours à personne, voire piétiner notre prochain au nom de notre propre intérêt personnel et égoïste.

Bien cordialement,

Sokrates

gerardh
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Re: La question du mal et la justice de Dieu

Message non lu par gerardh » sam. 24 janv. 2009, 23:30

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Sokrates a écrit :
Jésus dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.". Comment comprendre que le second de ces commandements soit semblable au premier ?
Nous trouvons une explication dans la parabole du bon samaritain en Luc 10. Certes le bon samaritain a aimé son prochain ; mais par une inversion il est dit que c'est le bon samaritain qui est le prochain de l'homme secouru. Et le bon samaritain est une figure du Christ, Fils de Dieu et Dieu le Fils.


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