Tu ne te feras aucune image sculptée

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
Règles du forum
Forum d'échanges sur la Sainte Bible.
Relief
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2211
Inscription : jeu. 06 déc. 2007, 8:44

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Relief » sam. 20 nov. 2021, 0:15

Jimmylon a écrit :
jeu. 18 nov. 2021, 19:21
Comme j'ai appris d'un prêtre vénézuélien : " Les protestants parlent avec ceux qu'ils aiment par téléphone, avec l'appel normal ; nous les Catholiques nous parlons avec les nôtres, par Video- appel !!"
Bonjour Jimmylon,

C'est très bien trouvé ! Je retiens :)

Avatar de l’utilisateur
Jean-Mic
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 4089
Inscription : mar. 07 févr. 2012, 20:17
Localisation : Nevers

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Jean-Mic » sam. 20 nov. 2021, 21:20

Les interdits tirés du Pentateuque restent valides chez les Juifs, mais pas pour nous Chrétiens en vertu du principe de l'Incarnation.

Avec la venue de Jésus sur terre, Dieu est manifesté de manière visible : "Qui me voit voit le Père" (Jn 14,9). Dès lors, le vieil interdit de la non-représentation de Dieu est aboli puisque, à travers le Fils, les hommes ont pu voir le Père. Vouloir représenter le Père ou l'Esprit reste voué à l'échec, mais il est désormais légitime de représenter le Fils, puisque lui-même a pris chair, a pris un corps et un visage d'homme pour s'adresser aux hommes. C'est sans doute saint Jean Damascène qui en parle le mieux, au début du 8ème siècle :
"Si nous fabriquions une image du Dieu invisible, sans nul doute commettrions-nous une faute, car il est impossible de représenter en image ce qui est incorporel, sans forme, invisible et qui n'est pas circonscrit ; ou bien encore si nous fabriquions des images d'hommes, et si nous pensions que ce sont des dieux et les adorions comme tels, sans nul doute serions-nous impies. Mais nous faisons rien de tout cela. C'est du Dieu fait chair, qui a été vu sur la terre en sa chair et qui a vécu parmi les hommes dans son indicible bonté [...] c'est de lui que nous fabriquons une image." ou encore : "Autrefois Dieu qui n’a ni corps, ni figure, ne pouvait absolument pas être représenté par une image. Mais maintenant qu’il s’est fait voir dans la chair et qu’Il a vécu parmi les hommes, je peux faire une image de ce que j’ai vu de Dieu."

L'autre image de Dieu, du Dieu créateur de toutes choses, c'est l'homme lui-même : "Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » [...] Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme." (Gn 1, 26a-27). Dès lors que le Verbe divin s'est incarné, et qu'il est devenu légitime de le représenter, a fortiori les créatures nées du Verbe divin peuvent être légitimement représentées ... à commencer par les plus belles des créatures que sont les saints, et par la première entre les saints, la Vierge Marie, Mère de Dieu.

Par le passé, pourtant, comme ceux qui ont lancé ou entretenu ce fil, des Chrétiens ont douté de la légitimité de représenter le Christ, la Vierge et les saints. La question s'est en effet posée au sein de l'Église (cela se passait avant ses divisions entre Catholiques et Orthodoxes) à la fin du 8ème siècle, malgré les propos de saint Jean Damascène tenus au début de ce même siècle. Le débat s'étendit sur plusieurs décennies ; il y eut même des persécutions internes à l'Église entre iconoclastes et iconophiles. Finalement, le 2ème concile de Nicée (787) tranche la question : "L’honneur rendu à une image remonte au modèle original" ce qui peut être paraphrasé ainsi : "Qui vénère une image, vénère en elle la réalité qu'elle représente."
(Notez qu'il est question de vénération, pas d'adoration.)

Le moine Alcuin reprend et diffuse cette idée à la cour de Charlemagne. Les arts figuratifs vont alors s'épanouir en Occident en une multitude de formes tels que la peinture, la sculpture, la mosaïque, la miniature, l'enluminure, le vitrail, etc. et beaucoup plus tard la peinture de chevalet, où la liberté de l'artiste est appelée à s'exprimer avec la plus grande liberté pour célébrer Dieu et ses saints. Choisissant une autre voie, les Églises d'Orient, elles, préfèreront fidèles à l'écriture de l'icône, c'est à dire à la reproduction fidèle de canons reconnus pour leur sens théologique.

La question ressurgira entre Catholiques et Protestants à l'époque de la Réforme. Refusant le culte des saints, les Protestants refusaient par là-même toutes leurs représentations. Allant plus loin, il refusent également toute représentation du Christ lui-même. Ainsi, les temples protestants sont généralement dépourvus de décor (statuaire, vitrail, etc.) et le crucifix est souvent une croix nue, sans figuration du Christ. L'idée, qui sous tend ce nouvel iconoclasme, c'est qu'il est inutile, voire peccamineux, de se laisser distraire par tout ce qui peut flatter les sens, pour ne se consacrer qu'à la Parole, le Verbe de Dieu manifesté entièrement dans la Bible, "Sola Scriptura !". A cela, le concile de Trente répond, en citant au passage à Nicèe II :"On doit avoir et garder dans les églises les images du Christ, de la Vierge, Mère de Dieu, et celles des saints, en leur rendant l’honneur et la vénération qui leur sont dus. Non qu’on croie qu’il y a en elles du divin ou quelque vertu qui justifiaient leur culte, [...] mais parce que l’honneur qu’on leur rend remonte aux modèles originaux qu’elles représentent. Ainsi, à travers les images que nous baisons, devant lesquelles nous nous découvrons et nous nous prosternons, c’est le Christ que nous adorons, et les saints, dont elles portent la ressemblance, que nous vénérons."
(Là encore, la distinction est claire entre l'adoration due au Christ et la vénération des saints.)
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

Avatar de l’utilisateur
Jean-Mic
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 4089
Inscription : mar. 07 févr. 2012, 20:17
Localisation : Nevers

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Jean-Mic » sam. 20 nov. 2021, 22:35

Pour en venir à des écrits plus récents, qui ne font que s'inscrire dans la tradition pluriséculaire de l'Église et de la place de l'art (dont l'art figuratif, celui qui représente le réel, n'est qu'un pan), voici deux textes de référence :

Bref et direct, du pape saint Paul VI, en clôture du concile de Vatican II : Et celui, plus long et détaillé comme un exposé théologique et historique, du pape saint Jean-Paul II : Enfin, voici ce que rappelle la PGMR (§ 318) au sujet des images saintes dans nos églises :
[+] Texte masqué
Dans la liturgie terrestre, l’Église a un avant-goût de la liturgie céleste qui se célèbre dans la Cité sainte de Jérusalem vers laquelle tend son pèlerinage, là où le Christ siège à la droite de Dieu, et en vénérant la mémoire des saints, elle espère partager un jour leur compagnie.
C’est pourquoi, selon une très ancienne tradition de l´Église, les images du Seigneur, de la bienheureuse Vierge Marie et des saints, sont proposées à la vénération des fidèles dans les édifices religieux ; elles y sont disposées de manière à conduire les fidèles vers les mystères de la foi qui y sont célébrés. Aussi, veillera-t-on à ne pas les multiplier sans discernement et à les disposer de manière à ne pas détourner l´attention des fidèles de la célébration elle-même. On n´aura normalement pas plus d´une seule image du même saint. D´une façon générale, dans l´ornementation et l´aménagement de l´église en ce qui concerne les images, on aura en vue la piété de toute la communauté ainsi que la beauté et la dignité des images.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

gerardh
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 5032
Inscription : ven. 26 déc. 2008, 20:02
Conviction : chrétien non catholique
Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par gerardh » sam. 20 nov. 2021, 23:00

__

Bonjour,

La possible contradiction entre l'interdiction des images taillées et la présence des chérubins sur l'arche, a nourri les querelles des iconoclastes et des iconophiles.

__

Jimmylon
Ædilis
Ædilis
Messages : 49
Inscription : jeu. 18 nov. 2021, 17:45
Conviction : Chrétien-Catholique

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Jimmylon » dim. 21 nov. 2021, 3:58

Bonsoir Altior,
Ça y est ma présentation est faite, honnêtement je ne savais pas comment faire , merci beaucoup.
Ici avec vous j'apprendrai peu à peu.

Bien cordialement
" Marie fut la première Chrétienne et Jésus le premier Marial "
( Inconnu )

Jimmylon
Ædilis
Ædilis
Messages : 49
Inscription : jeu. 18 nov. 2021, 17:45
Conviction : Chrétien-Catholique

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Jimmylon » dim. 21 nov. 2021, 4:07

Définitivement Jésus-Christ était Catholique pendant son passage sur terre, parce que s'il était d'une autre religion il n'avait été jamais rentré dans le Temple avec autant d'images dedans.

Bien cordialement
" Marie fut la première Chrétienne et Jésus le premier Marial "
( Inconnu )

gerardh
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 5032
Inscription : ven. 26 déc. 2008, 20:02
Conviction : chrétien non catholique
Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par gerardh » lun. 22 nov. 2021, 7:31

__

Bonjour,
J’ai recueilli quelques éléments sur la supposée contradiction entre d’une part la proscription des images taillées, et d’autre part la présence de chérubins au dessus de l’arche du témoignage ainsi que dans divers tissus du sanctuaire.

Jean Damascène, né vers 676 et mort en749, fut un moine et prêtre théologien chrétien d'origine syriaque mais de langue grecque. Il est l'un des Pères chrétiens d'Orient et docteur des églises catholique et orthodoxe, qui l’ont établi comme saint.

« Jean Damascène [explique cette supposée contradiction] ; en reprenant les termes de la proscription, il précise qu’elle concernait la représentation de Dieu et de l’homme : il était interdit de représenter Dieu, et, la nature de l’homme étant déchue, était indigne d’images. Dieu a également interdit l’adoration des créatures à la place du Créateur. Les chérubins ne sont ni l’image de Dieu ni adorés comme Créateur, explique t’il. Il insiste sur le caractère particulier de l’ordre de Dieu, qui commande de faire les objets matériels et montre leur modèle à Moïse sur le mont Horeb (Hebr. 8, 5) ».

«En définitive, Jean Damascène se fonde ici sur le verset d’Hébreux 10 : 1 qui présente l’image dans l’AT comme une ombre des choses à venir. Selon le théologien, Dieu a conçu cette figure afin qu’elle soit, comme bien d’autres, perçue par les sens pour que nous puissions contempler les réalités divines et ne pas demeurer dans l’ignorance ».

« JEAN DAMASCENE, Le visage de l’invisible…, ibid., p. 53 : « […] Je n’ai pas dit : “Tu ne feras pas l’image des chérubins comme des serviteurs qui ombragent le propitiatoire”, mais “Tu ne feras pas pour toi de dieux en bronze”, et “Tu ne feras aucune figure” (Deut. 5, 8) de quoi que ce soit comme d’un dieu et tu n’adoreras pas “la créature au lieu du créateur” (Rom. 1, 25). Je n’ai donc fait aucune ressemblance de Dieu ni de quoi que ce soit d’autre comme dieu, ni d’un homme (car la nature de l’humanité est asservie à la faute)… »

Contra imaginum…, ibid., I, 15, p. 88, trad. A.-L. DARRAS-WORMS, ibid., p. 45-46 : « Pourquoi donc ordonne-t-il que des chérubins gravés et sculptés de main d’homme ombragent le propitiatoire ? La raison en est c’est évident, qu’on ne peut pas fabriquer une image de Dieu en tant qu’il est incirconscriptible et infigurable, ni de quiconque comme d’un Dieu, afin qu’on n’adore pas la créature comme un Dieu ».

« Au Concile de Nicée II, à l’instar de Jean Damascène, Théodulf précise la terminologie : l’Arche et les chérubins sont définis comme des exemplaria (« copies ») des choses futures. Ces choses, qui ont existé dans le passé, furent appréhendées par les juifs dans leur matérialité même. Théodulf revient à l’Épître aux Hébreux et à l’idée des types vétérotestamentaires identifiés aux ombres des choses ».

« Dieu se contredirait-il ? Dans un endroit il a interdit la fabrication d'images et 5 chapitres après, il a lui-même ordonné de faire des images ? Dieu peut-il se contredire ? Bien sûr que non ! Dieu n'a jamais interdit la fabrication d'images, dont Il a interdit la fabrication d'idoles. Une analyse bien faite du texte et une vérification du texte original le prouvent. Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne les serviras pas; Car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'au troisième et au quatrième"(Exode 20: 3-5). Dans le contexte même, nous voyons que le passage ne se réfère pas aux «images» mais aux «dieux», c'est-à-dire à l'interdiction des images de ces dieux. Il s'avère que le peuple juif quittait l'Égypte et était trempé dans l'idolâtrie païenne égyptienne. Les dieux égyptiens étaient tous représentés dans des tableaux et des peintures, d'où l'interdiction faite aux Juifs de faire les représentations de ces dieux. Dans l'analyse du texte en hébreu, nous trouvons le mot « פֶסֶל֙ » (Fessel ou Pecel), ce mot ne signifie pas « images », mais « idoles taillées » ».

« Maintenant, craignez l'Eternel, et servez-le avec intelligence et fidélité. Éloigne les dieux que tes pères ont servis de l'autre côté du fleuve et en Egypte, et sers le Seigneur » (Josué 24, 14).

" L'Eternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une verge; et tout ce qui le regardera vivra, et Moïse fit un serpent d'airain, et il le mit sur une verge. Lorsque étant mordu par un serpent quelqu'un, a regardé le serpent de métal et était vivant " (Nombres 21: 8-9). Le serpent de bronze lui-même était une préfiguration du Christ et il le confirme lui-même, c'est-à-dire que la crucifixion du Christ était représentée avec une image de serpent : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, elle doit donc être levé le Fils de l'homme» (Jean 3, 17).

« Lorsque vous parcourez les saintes Ecritures en ce qui concerne ces sculptures, c'est généralement sur l'ordre de l'Eternel que cela a été fait. L'Arche de l'Alliance et le serpent d'airain que L'Eternel demanda a Moïse de confectionner pour sauver les enfants récalcitrants d'Israël. La question qu'il faut se poser en est-il de la même de nos jours toutes ses statuettes et ses images que nous voyons dans les Eglises et les familles Catholiques ? Il ne faudrait pas que nous tombions dans l'idolâtrie en voulant faire des comparaisons. Ce à quoi vous faites allusion comme sculptures taillées dans la Thora l'a été uniquement sous recommandation du Dieu Tout-Puissant. Jésus l'a rappelé à la Samaritaine quand il a dit "L'heure vient ou les vrais adorateurs du Père le feront en esprit et en vérité" » !

« Pourquoi quelqu’un devrait-il s’agenouiller devant une image de Jésus-Christ ou d’un saint, quand il peut fléchir le genou directement devant Dieu ? Dieu cherche ceux qui veulent l’adorer « en esprit et en vérité » ».

« Quand l’apôtre Jean se prosterna devant un ange, il lui fut dit de ne pas le faire : “ Adore Dieu. ” Quand le pieux Corneille s’inclina devant Pierre, celui-ci le releva, en disant : “ Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme” ».

__

Jimmylon
Ædilis
Ædilis
Messages : 49
Inscription : jeu. 18 nov. 2021, 17:45
Conviction : Chrétien-Catholique

Re: L'Eglise et les images, les représentations

Message non lu par Jimmylon » lun. 22 nov. 2021, 13:42

Bonjour à tous,

Adorer Dieu, en esprit et en vérité n'a rien à voir avec s'agenouiller, c'est de reconnaître que Dieu est : Un, unique et tout-puissant, quand on s'agenouille devant une image d'un Saint ou de la Sainte Vierge Marie, c'est n'est qu'un signal de respect et d'admiration parce que si adorer est se mettre à genoux, une personne avec des limitations physiques ne pourrai jamais adorer Dieu.

Par exemple quand on ambrasse ou donne bisous à une photo ou une image, ce n'est pas un signe d'adoration car le donner des bisous à la photo d'une personne très chère ça sera-t-il une signal d'adoration, et ce n'est pas le cas.

Une image pour nous les Catholiques c'est tout simplement un souvenir de quelqu'un de très chère et très respecté et qu'un plus devient un modèle à suivre.

Philippiens 2:10
Pour que tout, au nom de Jésus , s'agenouille, au plus haut des cieux , sur la terre et dans les enfers .

Christ-Dieu est Il présent dans tous les Tabernacles de la terre avec son Corps, Sang, Âme et Divinité.
" Marie fut la première Chrétienne et Jésus le premier Marial "
( Inconnu )

Avatar de l’utilisateur
Xavi
Prætor
Prætor
Messages : 2198
Inscription : mar. 28 juil. 2009, 14:50

Re: Tu ne te feras aucune image sculptée

Message non lu par Xavi » mer. 24 nov. 2021, 18:46

Bonjour à tous,
André a écrit :
ven. 30 janv. 2009, 0:43
puisqu'il est écrit :
« Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles… » Exode 20:4-6
Est-ce que cela veut dire qu'il est interdit d'adorer une image du christ ou d'un saint et logiquement de ne pas en avoir chez soi ?
Sheldon_cooper7 a écrit :
sam. 23 juin 2012, 17:23
en lisant, il est clair que l’idolâtrie est interdite ET même les statues en général.
marie-valon a écrit :
mer. 25 déc. 2013, 15:28
Que doit-on vraiment comprendre de cela ??
Dans les cieux (S’agit-il des oiseaux ?)
En bas sur la terre (S’agit-il des hommes?)
Dans les eaux plus bas que la terre (Les poissons ?)
Est-il interdit de dessiner ou sculpter tout ce qui humain et animal ?
Il faut observer que, dans le commandement cité par chacun de ces trois messages, les mots « des choses » sont une rajoute qui ne se trouve pas dans le texte hébreu qui ne comprend que le mot « ash-er » qu’on peut traduire simplement par « qui ».

Yves54 a écrit :
jeu. 11 déc. 2008, 15:32
Exode XX, 4 : "Tu ne te feras pas d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre.»
Il faut observer, ici encore, que, dans le texte hébreu, il n’y a pas non plus la particule « ce », ni la conjonction « ou ». Littéralement, il faut traduire « qui est » ou « qui sont », mais non « ce qui est ».

Toutes ces traductions présentent une précision matérielle faisant de ce texte une addition de choses dont la représentation serait interdite. Trois espèces de choses différentes ne pourraient être représentées par une image sculptée : 1. Les choses qui sont en haut dans le ciel, 2. les choses qui sont en bas sur la terre et 3. les choses qui sont dans les eaux au-dessous de la terre.

Cela incite alors à interpréter le commandement comme un interdit de représenter des choses matérielles. Mais, cette interprétation est sans issue et il est aisé de voir d’emblée des contradictions dans les chérubins du temple ou le serpent d’airain.

Nous pensons à toutes les choses de la création que nous pouvons représenter, mais avec une certaine perplexité devant les eaux « au-dessous de la terre ».

Mon attention est attirée, à cet égard, par la traduction originale du texte biblique proposée par le message initial de ce fil de réflexion qui me semble ouvrir un chemin de compréhension de ce qu’enseigne l’Église.

Dario a écrit :
mar. 02 sept. 2008, 17:31
dans les Dix Commandements une phrase me bouleverse :
Tu ne te feras pas d'idole, ni d'image de celui qui est dans le ciel en haut, sur la terre en bas.
On peut observer d’emblée la différence avec les autres traductions proposées.

En effet cette traduction renverse la perspective et nous suggère que ce qu’il est interdit de représenter par une image c’est Dieu lui-même, « celui qui est », considéré de trois points de vue ou dans trois situations.

Selon Saint Jean-Paul II, « La Loi de l'Ancien Testament interdit explicitement de représenter Dieu invisible et inexprimable à l'aide d'«une image taillée ou fondue» (Dt 27, 15), car Dieu transcende toute représentation matérielle : «Je suis celui qui est» (Ex 3, 14) » (Lettre aux artistes du 4 avril 1999)
https://www.vatican.va/content/john-pau ... tists.html

Selon le Catéchisme, le commandement « Tu ne te feras aucune image sculptée » est une « interdiction de toute représentation de Dieu par la main de l’homme » (CEC, n° 2129)

En fait, les trois précisions du commandement : « qui est en haut dans le ciel », « qui est en bas sur la terre » et « qui est dans les eaux au-dessous de la terre », semblent reprendre, par des mots identiques dans le texte hébreu, les indications du deuxième et du troisième jour de la création, avant la création du soleil, de la lune et des étoiles comme luminaires de la planète terre, le quatrième jour.

Selon le récit de la Genèse, au commencement, « le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux » puis Dieu créa les cieux en les séparant en eaux « du dessus » et en eaux « du dessous » (le deuxième jour), puis Dieu rassembla les eaux du dessous qu’il appela « mer » ce qui fit apparaître le « sec » qu’il appela « terre » (le troisième jour). Nous nous trouvons là dans les prémisses de la création des cieux et de la terre. C’est seulement le quatrième jour que furent créés le soleil, la lune et les étoiles pour éclairer la planète nommée aussi « terre » (NB, le mot hébreu « erets » a plusieurs sens et signifie aussi le pays, la région) et marquer le temps.

À cet égard, au début de la Genèse, la lumière et les eaux, la terre, la mer et les vivants biologiques précèdent la création du soleil, de la lune et des étoiles dans un ensemble où se trouve la planète terre.

Dans le début de la Genèse, c’est Dieu (et uniquement Dieu) qui est présent (qui « plane ») « sur » ou « au-delà » des « eaux » primordiales de sa création. Les eaux du dessous dont la terre a été tirée lorsque ces eaux ont été rassemblées ne sont pas des eaux « en-dessous de la terre », mais des eaux « en-dessous des cieux ».

Ces eaux du dessous sont les eaux dont la terre est tirée et qui, comme la terre elle-même, sont en-dessous « du ciel » et non en-dessous « de la terre ».

Dieu seul est présent dans les eaux « du dessus » les cieux et la terre. Les cieux eux-mêmes sont créés en-dessous de ces « eaux » du dessus. Mais, il est aussi présent aux cieux « au-dessus » de la terre (« en haut »), sur la terre « en dessous du ciel » et sur les eaux « en dessous du ciel » dont la terre fut tirée.

Littéralement, le commandement en cause interdit toute image de « qui dans les cieux en haut et qui dans la terre en dessous [des cieux] et qui dans les eaux de la terre en-dessous [des cieux] ». Qui est partout, si ce n’est Dieu Lui-même ?

L’interdit des images semble se référer ainsi à Dieu en tant que créateur des cieux et de la terre dans les eaux primordiales.

Et là, dans l’éternité de Dieu, Dieu seul est présent. Lorsqu’il n’y a encore « rien », que des « ténèbres », du « vide » et « le souffle de Dieu plane au-dessus des eaux ». Dans ces « eaux » qui précèdent les sept jours de la création, une lecture chrétienne peut percevoir une évocation de la vie éternelle, du Père qui engendre le Fils de toute éternité en présence de l’Esprit.

Ce sujet a déjà été développé ailleurs dans un autre fil de ce forum sur les préfigurations de la Trinité dans l’Ancien Testament :
viewtopic.php?f=91&t=32171&p=384930&hil ... es#p384930

À cet égard, la traduction proposée par Dario dans son message initial est éclairante car elle paraît davantage orientée vers Dieu que vers les choses matérielles que des images peuvent représenter.

Conformément à l’enseignement de l’Église, il permet de penser que l’interdit ne porte pas sur les choses matérielles que des images peuvent représenter, mais sur toute représentation de Dieu lui-même.

C’est la représentation de Dieu qui est interdite et non celles de choses créées, la représentation de Dieu présent de trois points de vue dans les cieux (« Notre Père qui est aux Cieux »), sur la terre et dans les eaux dont la terre est tirée.

Les trois précisions données par le commandement nous parlent ainsi de Dieu et nous pouvons y percevoir sa réalité trinitaire comme lors de la rencontre d’Abraham avec trois personnes au chêne de Mambré.

Dieu s’y révèle « autre » que toute représentation que nous pourrions faire.

Mais, comme le précise Saint Jean-Paul II dans sa lettre précitée « Toutefois, le Fils de Dieu en personne s'est rendu visible dans le mystère de l'Incarnation ».

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 92 invités