Les maladies et Dieu

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Harfang
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Les maladies et Dieu

Message non lu par Harfang » sam. 02 mai 2009, 2:56

Bonjour,

On entend souvent dire : "Si Dieu est si bon, pourquoi a-t-il créer des maladies atroces?"

Que répondre ? A vrai dire je ne m'étais jamais posé la question mais je ne souhaiterai pas rester désarmé si un jour on vient à me poser cette question.

Si quelqu'un pourrait m'éclairer sur ce point.



Cordialement.
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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par SweetieLoLy » sam. 02 mai 2009, 14:13

:( c'est souvent ce que on me dit à propos des maladie ou autre guerre et cruauté ....souvent humaine! :(

mais

qui dit que c'est dieu qui les créé?? :cry:
je leur repond "c'est la vie..est ce une raison pour tournée le dos à dieu et la religion....surtout si ces dernieres peuvent nous donner la force morale de convaincre ce qui est mal...en nous et autour de nous"

:ciao: je ne pense pas avoir été d'un grand secour.. :oops:

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Dúbida » sam. 02 mai 2009, 14:40

Bonjour à tous et à toutes :> Je trouve cette question très intéressante.
SweetieLoLy a écrit :qui dit que c'est dieu qui les créé?? :cry:
Qui d'autre à part Dieu ? Si je ne me trompe pas, seul Dieu est Créateur ? (je ne parle pas, bien sur, des trucs plus ou moins louches créés en laboratoire mais de "bonnes vieilles maladies")

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Harfang » sam. 02 mai 2009, 16:20

Qui d'autre à part Dieu ? Si je ne me trompe pas, seul Dieu est Créateur ?
Au départ, au temps du Jardin d'Eden, les maladies n'existaient pas, pas plus que les autres afflictions terrestres, mais ce dont je suis plus ou moins sûr c'est qu'il y a un lien avec la Chute de l'Homme et le péché originel, après je ne peux pas trop en dire plus je ne connais pas toutes les facettes à propos de ça.
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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Cgs » sam. 02 mai 2009, 17:23

Bonjour,

Je passe juste par là pour préciser une chose. Dieu est Créateur, oui, mais il ne fait que le bien. Le mal vient non pas de Dieu, mais d'une absence de Dieu. Les maladies peuvent donc être vues comme une des conséquences du péché originel.

Bien à vous,
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Dúbida » sam. 02 mai 2009, 20:42

Ah d'accord, je ne l'avais pas vu comme ça ! Merci à vous deux.

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par SweetieLoLy » sam. 02 mai 2009, 20:47

Dúbida a écrit :Bonjour à tous et à toutes :> Je trouve cette question très intéressante.
SweetieLoLy a écrit :qui dit que c'est dieu qui les créé?? :cry:
Qui d'autre à part Dieu ? Si je ne me trompe pas, seul Dieu est Créateur ? (je ne parle pas, bien sur, des trucs plus ou moins louches créés en laboratoire mais de "bonnes vieilles maladies")

je vous avoue que si je dis à de jeunes parents qui viennent de perdre leur bébé de quelque mois suite à un cancer qui l'a rongé que c'est dieu qui a voulu ça.............. :( :(
même moi je ne veux pas croire à une horreur pareille! :cry:

desolée :-@

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Eriluc » sam. 02 mai 2009, 20:58

Il me semble que c'est un petit peu plus compliqué. Les maladies existent pour le règne animal depuis qu'il y a des êtres vivants et cela a été voulu par Dieu pour ce règne. Ce n'est que par la chute de nos premiers parents que nous humains nous héritons d'être confronté à la maladie et à la mort, « l'homme a fait choix de soi-même contre Dieu » CEC 398 . Notre rachat par le Christ est ce qui transforme ces souffrances que nous considérons comme un mal en corédemption.

Très cordialement

Eric
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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par camino » dim. 03 mai 2009, 11:36

Bonjour à tous,

Ce sujet bien délicat, puisqu'il touche à l'injustice, m'inspire quelques remarques.

D'abord, concernant la maladie, cette remarque me rappelle une fable de la fontaine, sur la providence. Un enfant est au bord d'un puit, la providence vient le réveiller et lui dit "bouge de là, si tu tombes, on va encore m'accuser".

Un nombre important de maladie sont dûes à nos modes de vie, à la pollution, à de mauvaises hygiènes de vie, autant de choses non directement voulues par Dieu, mais issue de notre libre arbitre et que nous devons donc assumer seuls.

Reste l'autre injustice : la maladie des innocents. Problème douloureux, dans lequel il est bien difficile de discerner la volonté divine. Et si c'était une leçon d'amour ?

Sweetie Lolie parle des parents d'enfants cancéreux, problème que je connais "bien" : en veulent-ils à Dieu ? En sont-ils à ce niveau de réflexion ? Parlez-leur, ils vous diront la leçon qu'ils prennent. Oh comme elle est chère, oh comme on s'en passerait, oh comme elle est douloureuse la leçon de vie qui s'apprend au prix des larmes.

La maladie est toujours injuste. La mort si difficile à comprendre... Mais ce n'est pas un acte isolé, et c'est dans son ensemble qu'il faut mesurer l'évènement, même si en le vivant de trop près on a le nez collé à son aspect le plus douloureux.

Apprendre à aimer, à pardonner, à s'en remettre à dieu, apprendre l'humilité de celui qui n'est rien, qui ne peut rien, se souvenir qu'on est poussière.
Etre présent, être témoin, porter le chagrin des autres et faire porter le sien.
Ne pas se mentir, regarder dans les yeux, rendre service, oublier un instant l'orgueil pour soigner, soulager, aimer encore.
Accepter, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, accepter parce que nous ne sommes rien, accepter la vérité de notre impuissance, notre fragilité.

Et au fond du gouffre, vivre encore pourtant, croire malgré tout, s'apercevoir que nous sommes vivants, prendre la mesure de notre santé, prendre la mesure de notre jeunesse, faire face et se grandir même si l'on est à genoux. Surtout parce qu'on est à genoux.

Pourquoi Dieu à créer les maladies ? Les a-t-il créé ? Quand et pourquoi ? La maladie est un accident de la vie, une épreuve, une vérité qui touche le croyant comme l'athée, qui se fout de la justice qu'on pense divine. On dira que Dieu aime rappeler certains de ses enfants plus tôt que d'autre, qu'il est au monde de grands besoins de leçons, que s'il n'y avait pas de maladie l'orgueil, la vanité, la monstruosité bestiale de l'invincible ruinerait la terre bien plus vite que la plus sévère peste...

Santé, bonheur, amour, réussite, éternité... Est-ce qu'on aurait besoin de Dieu si tout était conforme à notre idée humaine de la perfection ? Un homme à dit "c'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière".

La maladie, création divine ou pas, est un temps d'obscurité, qui permet à l'amour de chacun de briller au regard de tous et de toutes avec la force que Dieu a mis en lui.

Prions pour les malades, ceux qui sont dans la peine, non pour qu'ils aient le dessus ou le dernier mot, mais bien pour qu'il puisse sentir, du fond de leur desespoir, la force invincible, elle, qui les fera redresser la tête et le coeur.

En ce dimanche, mes prières vont vers eux.

Camino

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Pneumatis » dim. 03 mai 2009, 15:44

Bonjour,

Sachant que c'est un sujet extrêmement délicat, où l'usage de la raison est presque toujours une offense à la souffrance qu'ont vécu certains, je vous prie d'avance de m'excuser si j'ai des propos maladroits.

Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui. Jean 9, 1-3

Le ministère de Jésus porte pour une grande part sur les guérisons. Chacune d'entre elles est un enseignement, particulièrement celles qui ont lieu le jour du Shabbat, jour consacré à la Parole de Dieu (ce que les pharisiens n'auront que trop mal compris). C'est le cas de la guérison de l'aveugle de naissance. Ici nous est donné l'enseignement sur la maladie qui est posée ici. D'après cet enseignement, la maladie a trois causes possible :
  • - notre propre péché : ça comprend aussi les cas évoqués très justement par Camino, liés à une mauvaise hygiène de vie : notre corps étant le temple de l'Esprit Saint, il nous faut en prendre soin. Jésus nous offre un enseignement sur ce cas précis lors d'un autre Shabbat, en guérissant la femme courbée : c'est tout un symbole.

    - celui de nos parents (ou aïeux) : il faut que je retrouve, mais la tradition qui fait dire cela aux apôtres et à Jésus ici s'applique même à un nombre déterminé de générations (je crois que c'est sept, mais je ne sais plus ; les Ecritures en parle par ailleurs, il faut que je retrouve où).

    - l'épreuve divine visant à manifester l'action de Dieu en nous : c'est le cas ici de l'aveugle né
A chacune sa thérapie. Dans le premier cas, Dieu nous offre la miséricorde. Dans le second, Il nous apprend à pardonner et à intercéder. Dans le troisième, Il compte sur notre collaboration pour manifester sa grâce.
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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Dúbida » dim. 03 mai 2009, 15:56

Bonjour Pneumatis
Pneumatis a écrit :- celui de nos parents (ou aïeux) : il faut que je retrouve, mais la tradition qui fait dire cela aux apôtres et à Jésus ici s'applique même à un nombre déterminé de générations (je crois que c'est sept, mais je ne sais plus ; les Ecritures en parle par ailleurs, il faut que je retrouve où).
C'est peut-être ce passage ?
" Yahvé passa devant lui et il cria : " Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité ; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu'à la troisième et la quatrième génération. " Exode, 34:6-7

Mais pourquoi Dieu nous punit-Il à cause d'actes que nous n'avons pas commis et dont nous ne sommes pas responsables ?

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par SweetieLoLy » dim. 03 mai 2009, 20:21

:oops: vous savez je repense à tout ça

quand mon premier bébé est né....il a failli mourir...jamais je n'ai considéré dieu come responsable de son mal...ne peut-il pas arriver des accident de la vie?? tout simplement? :( sinon tout serait tout beau tout rose! :>
par contre j'ai prié ce dernier pour le sauver..et j'ai plus tendance à penser que il a grandement contribué à sa guerison! :oops:

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par etienne lorant » dim. 03 mai 2009, 20:59

La question est difficile, mais tout de même: une de mes connaissances m'a affirmé pendant une dizaine d'années qu'en buvant, il devenait le maître de son destin. Il disait cela parce qu'il était et parce qu'il est alcoolique, et parce que je lui disais de ne plus boire ou de lutter contre son penchant. A présent, il est arrivé quasiment au bout de son défi: il souffre d'une (apparente) hernie abdominale. La peur est là: il consultera "à partir du 15 mai" Pourquoi attend-il encore ?!? Il sait très bien qu'il va découvrir un cancer. Bon, dans ce cas précis, qui est responsable de la maladie ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Raistlin » lun. 04 mai 2009, 10:19

Bonjour à tous,

J'ajoute à la réflexion de ce fil qu'à l'origine, le plan de Dieu n'était pas que nous souffrions : la foi de l'Eglise nous dit que nos premiers parents ne pouvaient souffrir et qu'ils auraient "transmis" cet état de grâce à leurs descendants. Bref, la souffrance est une conséquence directe de notre état déchu.
Ceci pour dire que Dieu n'a pas voulu la souffrance de l'Homme.

Bien sûr, une question demeure : puisque Dieu est tout-puissant, pourquoi n'y met-il pas un terme ? Je crois qu'il faut alors contempler la croix du Christ : Jésus a du passer par la souffrance et la mort pour être glorifié et pour nous sauver. De même, pour être rendus participant à la gloire du Christ, et au salut qu'il nous offre, il faudra que nous aussi nous passions par la croix. La souffrance acquiert alors une mystérieuse propriété salvifique : par elle nous sommes sauvés.

La souffrance reste un mystère pour nous. Dieu ne nous propose pas de recette "magique "pour anesthésier notre souffrance. Il nous propose au contraire de la lui offrir, de l'unir à la propre souffrance de son Christ pour le salut du monde (c'est ce que dit merveilleusement Saint Paul lorsqu'il parle de compléter dans sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ). Bref, Dieu donne du sens à notre souffrance, il nous rend l'espérance que tout ça, c'est pas pour rien.

Cordialement,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Les maladies et Dieu

Message non lu par Pneumatis » lun. 04 mai 2009, 13:01

Bonjour,
Dúbida a écrit :C'est peut-être ce passage ?
" Yahvé passa devant lui et il cria : " Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité ; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu'à la troisième et la quatrième génération. " Exode, 34:6-7
:zut: Oui merci, ça doit être ça. Donc ce serait plutôt sur 4 générations que sur 7 :oops:
Dúbida a écrit :Mais pourquoi Dieu nous punit-Il à cause d'actes que nous n'avons pas commis et dont nous ne sommes pas responsables ?
Nous assumons tous la même destinée. Adam a chuté et c'est à nous de remonter la pente. Le péché n'est pas juste un acte qui a une couleur bien ou mal, qu'il faudrait compenser par la polarité contraire. Le péché a des conséquences sur notre intelligence, notre volonté et tout ce qui est à la base de nos actes futurs. Le péché entraine le péché. Ainsi nous assumons le péché originel d'Adam, et dans le même ordre d'idée nous assumons les oeuvres qu'engendre le péché de nos parents. Ce sont ces oeuvres qui nous ont nourri au biberon et dont il faut aussi nous purifier, même si nous ne sommes pas à l'origine de la faute.
Raistlin a écrit :Bref, la souffrance est une conséquence directe de notre état déchu.
Pour illustrer, j'ajouterai que lorsque vous vous payez une belle descente en vélo, c'est agréable et c'est reposant parce que c'est plus facile, mais après il faut se faire la remontée, et là c'est vraiment dur. Le problème c'est qu'on est toute l'humanité sur le même vélo, et qu'on doit pédaler aussi pour ceux qui préfèrent descendre. Enfin, je vois ça un peu comme ça.

Sinon, pour donner une idée du mystère de la souffrance dont parle Raistlin, je vous laisse apprécier cette vision d'un des grands spécialistes de la question (moi j'avoue que je n'y ai encore rien compris) :
Dans sa lettre au Père Benedetto, le 21 juillet 1913, Padre Pio a écrit :Mon bien cher Père,
Voici ce qui m’est arrivé dimanche matin, après la célébration de la messe.
Mon esprit s’est trouvé soudain transporté par une force supérieure dans une vaste pièce éclairée par une très vive clarté. Assise sur un trône élevé serti de pierreries, je vis une femme d’une rare beauté : c’était la Vierge très sainte ; sur son cœur, elle tenait son Enfant, qui avait un air majestueux et dont le visage était splendide, plus lumineux que le soleil. Une multitude d’anges resplendissants les entouraient.
Au fond de cette grande salle, des personnes qui, de toute apparence, semblaient beaucoup souffrir, gisaient sur de petits lits. L’une d’elle paraissait devoir rendre l’âme d’un instant à l’autre.
Devant le trône de la Vierge, se tenait une autre personne, abîmée dans la contemplation. C’était le bonheur personnifié. L’enfant qui reposait sur le cœur de la Vierge en descendit et, suivi de sa Mère et des anges, il se dirigea vers la personne absorbée en prière. Il lui jeta les bras autour du cou, la serra bien fort contre sa poitrine, lui fit mille baisers et des caresses innombrables. La Vierge et les anges firent de même.
Il s’approcha ensuite des lits où se trouvaient les deux malades. Au premier, qui était assis sur son lit, l’enfant n’adressa que quelques mots de réconfort, froidement, sans trop de cérémonie. Le second était étendu et avait manifestement besoin de plus de réconfort ; mais il ne lui jeta pas le moindre regard. Et comme s’il lui répugnait de le châtier lui-même, il ordonna aux anges de le battre. Sans hésiter, ceux-ci s’approchèrent du malade ; l’un d’eux le prit par la main, et les autres commencèrent à la frapper à coups de poings ou à coups de pieds, et à la gifler.
Il me semblait cruel d’assister à cette scène. Mais, chose étrange et merveilleuse, la pauvre, loin de se plaindre, répétait avec un filet de voix : “Ô mon doux Jésus, prends pitié de moi, tant que dure le temps de la miséricorde… Ne me condamne pas quand tu devras me juger, afin que je puisse continuer à t’aimer… Ô bon Jésus, si ta justice sévère veut me juger, j’en appelle à ta sainte miséricorde.”
L’Enfant se tourna vers moi et me dit : “Apprends comment on doit aimer.” Je n’y comprenais rien. Cette vision me faisait trembler comme un roseau plié par un vent de tempête, car je m’attendais plutôt à ce que Jésus réprouve cette âme. Malheureusement, l’homme de chair juge des choses spirituelles bien autrement qu’elles ne le sont en réalité !
Pauvre de moi ! J’ai passé tant d’années à l’école de la souffrance sans avoir rien appris. Bénie soit l’infinie miséricorde de Dieu, qui a une telle bonté et tant de patience pour me supporter dans la paix !
Mais c’est pour dissiper mes craintes que le Seigneur a voulu me montrer les âmes de ces trois personnes. Qu’elles sont belles, les âmes sur qui règne le céleste Epoux ! Si une beauté comme celle-ci était dévoilée à tous, nous ne verrions sûrement pas tant de nos frères insensés courir en foule là où Dieu n’est pas.
Ces créatures angéliques étaient toutes les trois dans la grâce de Dieu. Toutes, elles étaient ornées de mérites, bien que de façon inégale. La troisième, en effet, l’était plus que la seconde et celle-ci plus que la première. Mais comme je ne comprenais pas pourquoi le Seigneur traitait ses chères épouses de manière aussi différente, il daigna venir à l’aide du pauvre homme que je suis. Il commença à me dire par une locution intérieure, claire et explicite : “La première âme était encore faible et avait besoin de caresses, sinon elle l’aurait abandonné ; la seconde l’était moins, mais, pour rester à son service, elle avait encore besoin de quelques petites caresses ; la troisième était une épouse bien-aimée, parce que, malgré tout ce qu’il lui infligeait, son service restait constant et son amour fidèle."
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