Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

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Cgs
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Cgs » dim. 16 août 2009, 8:19

Bonjour,
Dúbida a écrit : Sérieusement (enfin...), je ne suis pas sûre que ceux qui essaient de démontrer que Dieu n'existe pas doutent de Son existence. Du moins pas tous. Sur un autre forum, un homme avait posé la même question que toi à un athée et ce dernier lui avait répondu que s'il cherchait à les convaincre, c'est parce que le fait qu'ils soient chrétiens les poussaient à être défavorables au mariage homosexuel (alors que l'athée en question était pour).
La logique était donc "Vous êtes contre le mariage homosexuel car vous êtes chrétiens, détruisons le christianisme et vous n'aurez plus de raisons d'être contre".
Évidemment, c'est un cas bien particulier mais je pense qu'on peut l'étendre à d'autres situations.
Je suis tout à fait d'accord avec vous. En général, l'athée ne se préoccupe pas du croyant et des croyances. S'il monte au créneau en tentant de démontrer que le croyant a tort et que Dieu n'existe pas, c'est souvent pour d'autres raisons, en particulier celle de rejeter tout ce qu'il croit provenir du christianisme, et qu'il n'accepte pas. Les arguments éculés que l'on retrouvent (croisades, inquisition, procès de Galilée, mariage homosexuel, ordination des femmes, etc) sont évocateurs.

A Un gentil athée : Vous avez parfaitement raison d'aborder les choses ainsi. La discussion peut porter sur le fond des choses, sans aucun problème. Mais dès lors qu'il s'agit de convaincre les autres, le débat se subjectivise et devient un affrontement d'idées, le plus souvent stérile.

Bien à vous,
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par etienne lorant » dim. 16 août 2009, 15:27

En fin de compte, tout cela est un peu triste. Comme tout le monde sait, j'ai vécu toute une période "hors de l'Eglise" et durant cette période-là, j'écrivais des arguments comme j'en lis parfois, qui avaient toujours besoin d'être un peu plus étayés, mais qui finalement n'arrrivaient aucunement à me rendre la vie un peu plus heureuse. Cependant, je cherchais la vérité et, petit à petit, pour trouver la vérité, j'ai accepté de revoir certaines de mes positions, et finalement, c'est la vérité qui est venue à ma rencontre. En attendant ce matin Jésus parler de sa chair et de son sang comme étant le "Pain de Vie", quel langage ! Si l'on entre dans ce passage rien qu'avec la raison, on met l'Evangile de côté. Mais aujourd'hui, je prie pour les athées - j'en connais beaucoup dans mon quotidien (enfin, ils sont tous sauf chrétiens: agnostiques, athées, hédonistes - ou idolâtres: parmi mes clients, certains aiment leurs collections plus que leur épouse et leurs enfants, c'est sûr !) Je les plains sincèrement, car ils n'ont pas de perspective hors de cette vie, ou plutôt, une perspective qui soit vie. Et je ne voudrais pas avoir passé les vingt dernières années le coeur collé à des objets ou à des plaisirs ou des substituts de plaisirs... Seigneur ayez pitié !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par ti'hamo » jeu. 10 sept. 2009, 22:58

> "un athée"
"Je fais une différence entre "être" et "exister"."
Ah. Et bien, c'est bien dommage : il n'y en a pas.

Quand vous dites "Le bleu pourrait être en l'absence de tout objet bleu.", et bien, non. Enfin, cela dépend de ce que vous appelez "le bleu".
"Le bleu", c'est, concrètement, une certaine longueur d'onde. Si cette longueur d'onde existe, alors "le bleu" existe, y compris, oui, en l'absence "d'objets bleus", c'est à dire d'objets ne renvoyant que la longueur d'onde bleue (vous remarquerez la simplification : il y a en fait tout un ensemble de longueurs d'ondes qui sont toutes les nuances de "bleu"). Cependant, il continuerait, dans cette hypothèse, à y avoir une longueur d'onde "bleu", et de sobjets renvoyant ou absorbant cette longueur d'onde (mais, comme ils en renverraient toujours d'autres en même temps, aucun n'apparaitrait "bleu", et pourtant "le bleu" existerait).

Mais s'il n'y a pas de lumière, ou bien si aucun photon ne peut prendre cette longueur d'onde, alors "le bleu" n'existe pas.




Concernant les questions sur Dieu, et bien justement ils 'agit DES questions sur Dieu. La question de Dieu ne SE RÉSUME PAS (comme on tend à le laisser entendre dans la plupart des débats du monde présent) à :
"L'Univers et la vie peuvent-ils exister tout seuls ou bien un Créateur est-Il nécessaire ? Il s'agit d'une question de philosophie réaliste."
Car dans cette question, vous remarquerez, on a omis les questions ayant trait au beau, au bien, à l'amitié, à l'amour.

La question de Dieu n'est pas seulement la question de l'origine de l'univers. La question de Dieu vient à la convergence de différentes questions.


Par exemple, est-ce que vous vous rendez compte qu'en posant simplement ceci, ce constat :
"Nous constatons qu'il y a beaucoup de Mal et de souffrance dans le monde."
,
cela revient quasiment à présupposer l'existence de "Dieu" ? :-)

Si vous ne voyez pas pourquoi, un indice :
c'est à la convergence de vos 2 autres questions :
. "est-ce que un argument basé sur le Mal est recevable ?"
. "j'admets sans problème la réalité d'un absolu nécessaire, éternel et immuable, et premier principe de toute chose."

Développez, vous verrez.
(bon, le point de départ serait le suivant : pour que "l'argument du mal" soit valable, pour être retourné contre l'hypothèse du dieu existant, tout-puissant et bienveillant, il faut déjà que "le mal" existe, objectivement. Objectivement, donc indépendamment de ce que nous en pensons et indépendamment de notre avis ; donc, en tant que réalité EXTÉRIEURE à notre pensée, donc attachée aux actes mêmes.)
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Pakete » ven. 11 sept. 2009, 0:16

Cgs a écrit :Bonjour,
Dúbida a écrit : Sérieusement (enfin...), je ne suis pas sûre que ceux qui essaient de démontrer que Dieu n'existe pas doutent de Son existence. Du moins pas tous. Sur un autre forum, un homme avait posé la même question que toi à un athée et ce dernier lui avait répondu que s'il cherchait à les convaincre, c'est parce que le fait qu'ils soient chrétiens les poussaient à être défavorables au mariage homosexuel (alors que l'athée en question était pour).
La logique était donc "Vous êtes contre le mariage homosexuel car vous êtes chrétiens, détruisons le christianisme et vous n'aurez plus de raisons d'être contre".
Évidemment, c'est un cas bien particulier mais je pense qu'on peut l'étendre à d'autres situations.
Je suis tout à fait d'accord avec vous. En général, l'athée ne se préoccupe pas du croyant et des croyances. S'il monte au créneau en tentant de démontrer que le croyant a tort et que Dieu n'existe pas, c'est souvent pour d'autres raisons, en particulier celle de rejeter tout ce qu'il croit provenir du christianisme, et qu'il n'accepte pas. Les arguments éculés que l'on retrouvent (croisades, inquisition, procès de Galilée, mariage homosexuel, ordination des femmes, etc) sont évocateurs.

A Un gentil athée : Vous avez parfaitement raison d'aborder les choses ainsi. La discussion peut porter sur le fond des choses, sans aucun problème. Mais dès lors qu'il s'agit de convaincre les autres, le débat se subjectivise et devient un affrontement d'idées, le plus souvent stérile.

Bien à vous,
En réalité, si l'athée se préoccupe de l'intervention d'un croyant de n'importe quelle obédience, c'est qu'il juge que le croyant ne va rien apporter comme argument autre que ses croyances...

"On" a que faire de citations de la Bible/Coran/Saint Cahier De La Licorne Invisible pour un débat qui veut aboutir sur un résultat concret.

Les Croyances étant basées sur des assertions douteuses (dans le sens invérifiées voire invérifiables), on ne peut arriver à un résultat concret (répétition volontaire) autrement qu'en imposant une règle.

Et comme vous le dîtes si bien:
S'il monte au créneau en tentant de démontrer que le croyant a tort et que Dieu n'existe pas, c'est souvent pour d'autres raisons, en particulier celle de rejeter tout ce qu'il croit provenir du christianisme, et qu'il n'accepte pas. Les arguments éculés que l'on retrouvent (croisades, inquisition, procès de Galilée, mariage homosexuel, ordination des femmes, etc) sont évocateurs.
Arguments, certes faibles, mais suffisants pour vous mettre dans l'embarras... Ce qui est un comble pour une "Vérité" vraie, être aussi facilement désamorcés par ses propres tares, car nombre de fois où ces arguments ont démontré "votre" propre subjectivité... "Giordano Bruno a été condamné parce qu'il faisait de la magie"... Vous y croyez vraiment ?

Le pire étant, que vous défendiez envers et contre tout une subjectivité qui n'est même pas la votre, mais celle qu'on vous a imposé lorsque vous étiez enfant...

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Raistlin » ven. 11 sept. 2009, 9:50

En réalité, si l'athée se préoccupe de l'intervention d'un croyant de n'importe quelle obédience, c'est qu'il juge que le croyant ne va rien apporter comme argument autre que ses croyances...
Ce qui est faire la preuve d'un obscurantisme idéologique et d'un orgueil démesuré.

En effet, pourquoi le croyant serait-il moins rationnel que l'athée ? Pourquoi serait-il moins capable que lui de mettre ses croyances de côté pour raisonner scientifiquement ? (Car l'athéisme est une croyance. Seul l'agnosticisme est neutre.)

Heureusement, le préjugé que vous pointez du doigt est invalidé par la réalité puisqu'on ne compte plus les grands scientifiques qui furent des croyants sincères. Il faudrait que les athées qui pensent de la sorte se montrent un pue rationnels et révisent leurs préjugés.

Pour ma part, j'ai vu des athées aller contre la science car ses observations n'allaient pas de le sens de leur idéologie. (C'est notamment le cas chez certains exégètes de la Bible)

"Giordano Bruno a été condamné parce qu'il faisait de la magie"... Vous y croyez vraiment ?
Vous êtes vous documenté vraiment ou procédez-vous uniquement par préjugé ?

Car j'aurais beaucoup aimé voir les preuves historiques qui fondent votre scepticisme sur le sujet.

Le pire étant, que vous défendiez envers et contre tout une subjectivité qui n'est même pas la votre, mais celle qu'on vous a imposé lorsque vous étiez enfant...
Allons, votre message tout entier n'est qu'un pur extrait de subjectivité. Vous êtes fort mal placé pour donner des leçons d'objectivité et de rationnalité compte tenu de ce que vous venez de dire.

Cordialement,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Cgs » ven. 11 sept. 2009, 9:58

Bonjour,
Touriste a écrit :
Et comme vous le dîtes si bien:
S'il monte au créneau en tentant de démontrer que le croyant a tort et que Dieu n'existe pas, c'est souvent pour d'autres raisons, en particulier celle de rejeter tout ce qu'il croit provenir du christianisme, et qu'il n'accepte pas. Les arguments éculés que l'on retrouvent (croisades, inquisition, procès de Galilée, mariage homosexuel, ordination des femmes, etc) sont évocateurs.
Arguments, certes faibles, mais suffisants pour vous mettre dans l'embarras... Ce qui est un comble pour une "Vérité" vraie, être aussi facilement désamorcés par ses propres tares, car nombre de fois où ces arguments ont démontré "votre" propre subjectivité... "Giordano Bruno a été condamné parce qu'il faisait de la magie"... Vous y croyez vraiment ?
Les arguments type procès de Galilée, Inquisition, etc. ne mettent absolument pas l'Eglise dans l'embarras. Elle n'a pas attendu les athées pour faire la lumière sur ces périodes de l'Histoire, pour mieux comprendre ce qui s'était passé. Mais les idées reçues athées sur ces questions restent tenaces. Quand on se documente sérieusement sur le sujet, sans aucun parti pris et avec le souci de voir ce qui s'est réellement passé, les préjugés athées sur ces questions tombent d'eux-mêmes.

Je vous invite à faire une recherche sur ce forum pour avoir les réponses des croyants sur les questions énoncées ci-avant.
Le pire étant, que vous défendiez envers et contre tout une subjectivité qui n'est même pas la votre, mais celle qu'on vous a imposé lorsque vous étiez enfant...
Classique argument athée qui qualifie le croyant de "mouton bêlant qui répète sans réfléchir ce qu'il a entendu, à qui on a imposé une croyance qui nie sa liberté".

Un croyant, ce n'est pas cela, et avant d'énoncer de telles contre-vérités, vous devriez vous renseigner un peu.

Bien à vous,
Cgs
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Barbare Russe » ven. 11 sept. 2009, 12:45

Je vous invite à faire une recherche sur ce forum pour avoir les réponses des croyants sur les questions énoncées ci-avant.
Pas besoin de se renseigner, il suffit de participer ou de lire...

J'ai lu pas mal de vos sujets, et pas mal d'autres sujets d'un autre forum (religion.org), j'ai pu discuter avec des croyants sur des forums facebook. Toujours la même ligne de défense.
Raistlin a écrit :Vous êtes vous documenté vraiment ou procédez-vous uniquement par préjugé ?
Et donc pour Giordano Bruno, la magie existe vraiment ?

La différence entre un athée - que la Bible qualifie presque de fou si j'en crois un de vos sujets dans le sous forum "Ecriture Sainte" - et un croyant, est simplement que l'athée doute et tâtonne alors que le croyant a des certitudes: Le doute est perçu comme une faiblesse, alors que le Croyant sait déjà tout ou presque.

En cela, l'athée est mieux armé, car il est capable de se remettre en question et d'admettre ses erreurs, et peux progresser, améliorer les choses, car c'est en voyant ses erreurs et en les corrigeant que l'on avance. La médecine et l'Astronomie en sont des exemples parfaits: depuis que nous n'avons plus le tabou de l'étude du corps humain considéré comme divin donc intouchable par les Croyants, on soigne la grippe autrement qu'avec des saignées et des lavements d'estomac :) Il en va de même pour l'astronomie. Depuis que la religion n'est plus "aux affaires", on progresse. Lentement mais sûrement.
Quand on se documente sérieusement sur le sujet, sans aucun parti pris et avec le souci de voir ce qui s'est réellement passé, les préjugés athées sur ces questions tombent d'eux-mêmes.
Quand on se documente assez sur le sujet Inquisition par exemple, on sait qu'elle a été crée par l'Eglise lors de la croisade Albigeoise, qu'elle a torturée et forcée les doscètes à abjurer sous peine de la sanction du bûcher - les doscètes préférant se jeter dans les flammes. L'inquisition n'a d'ailleurs rien inventé, puisqu'elle n'a fait que reprendre une ordalie (je ne vous fait pas l'affront de vous expliquer ce que c'est...) pour sa sanction, je ne dirais pas "ultime" puisque c'est au fond la seule qu'elle n'ait eu réellement.

Tout ça pour vous dire que l'on parle de choses que l'on connaît bien,et que pour beaucoup d'athée, Dieu n'existe pas et par conséquent n'a pas à être ramené à des affaires humaines. Un croyant - la personne donc - peut participer si elle le veut, mais les références divines - donc aucune légitimité pour un athée - sont inutiles. Et inconstructives, car le débat se terminant sur "Dieu existe" d'un côté, et "Va falloir le prouver avant d'affirmer"...

D'ailleurs, c'est ce qui fait qu'effectivement, on prend les croyants pour des moutons: ils font juste que répéter ce qu'ils ont lu dans la Bible ou ce qu'on leur a vaguement appris. Mais rien ne vient spécifiquement d'eux (donc de leur avis propre, de leur expérience, de ce que leurs proches ont vécu etc).

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Raistlin » ven. 11 sept. 2009, 13:09

Barbare russe a écrit :Et donc pour Giordano Bruno, la magie existe vraiment ?
Je n'ai pas tranché la question.

Quoiqu'il en soit, le fait est que Giordano Bruno s'est livré à des pratiques interdites en son temps. Peu importe qu'elles soient efficientes ou non, le fait est qu'il les a commises.

Puisque vous voulez faire de l'Histoire, retenez ce principe de base : ne jamais juger du passé à l'aune de nos mentalités contemporraines. Car c'est le meilleur moyen de perdre toute objectivité.

Barbare russe a écrit :La différence entre un athée - que la Bible qualifie presque de fou si j'en crois un de vos sujets dans le sous forum "Ecriture Sainte" - et un croyant, est simplement que l'athée doute et tâtonne alors que le croyant a des certitudes: Le doute est perçu comme une faiblesse, alors que le Croyant sait déjà tout ou presque.
Bah, vous procédez selon les clichés habituels.

En matière de foi, le croyant a des certitudes - tout comme l'athée est certain de son athéisme - mais en matière de science, les croyants sont tout aussi capabl de mettre de côté leur foi pour raisonner objectivement. Et la liste des nombreux scientifiques éminents et croyants suffit à le prouver. (Ce qui vaut mieux que tous vos préjugés)

Ajoutons que les athées ont fait la preuve de leur partialité en matière de science, et je pense notamment à l'exégèse scientifique de la Bible en pensant cela. Ainsi, parce que certains critiques athées refusent la notion de miracle (par pur préjugé, vous en conviendrez), ils refusent de dater certains passages des évangiles, prophétisant la destruction du temple de Jérusalem, avant la date de ce fameux évènement. Et ceci, bien évidemment, sans aucune preuve scientifique et même à l'encontre de tous les indices concordants allant dans le sens contraire.
On a un peut le même symptome avec Marx et Engels qui ne pouvaient s'empêcher de lire l'Histoire humaine selon la grille de leur idéologie communiste.

L'idéologie, qu'elle soit athée ou religieuse, présente toujours le risque de déformer les choses. Et dans ce domaine, les athées n'ont pas fait la preuve de leur plus grande objectivité.

En cela, l'athée est mieux armé, car il est capable de se remettre en question et d'admettre ses erreurs, et peux progresser, améliorer les choses, car c'est en voyant ses erreurs et en les corrigeant que l'on avance. La médecine et l'Astronomie en sont des exemples parfaits: depuis que nous n'avons plus le tabou de l'étude du corps humain considéré comme divin donc intouchable par les Croyants, on soigne la grippe autrement qu'avec des saignées et des lavements d'estomac Il en va de même pour l'astronomie. Depuis que la religion n'est plus "aux affaires", on progresse. Lentement mais sûrement.
Bah encore des slogans. Autant, pour la médecine, je veux bien vous laisser le bénéfice du doute, mais pour l'astronomie, vous dites n'importe quoi.

Copernic, chanoine de son état avait déjà émis l'hypothèse que Galilée n'a fait que reprendre. Et soulignons que l'Église n'était pas la seule à enseigner le géocentrisme : c'est tout le monde scientifique de l'époque, à la suite d'Aristote, qui le tenait pour certain. La croyance n'a donc rien à voir dans cette histoire.

Ajoutons que Georges Lemaitre, également chanoine, fut celui qui formula le premier l'hypothèse du Big Bang.

Barbare russe a écrit :Quand on se documente assez sur le sujet Inquisition par exemple, on sait qu'elle a été crée par l'Eglise lors de la croisade Albigeoise, qu'elle a torturée et forcée les doscètes à abjurer sous peine de la sanction du bûcher - les doscètes préférant se jeter dans les flammes. L'inquisition n'a d'ailleurs rien inventé, puisqu'elle n'a fait que reprendre une ordalie (je ne vous fait pas l'affront de vous expliquer ce que c'est...) pour sa sanction, je ne dirais pas "ultime" puisque c'est au fond la seule qu'elle n'ait eu réellement.
Vous devriez aller plus loin dans votre recherche et savoir que :
- Les cathares persécutèrent l'Église les premiers et faillirent provoquer une sédition de certaines régions.
- Le mouvement manichéen (cathare) ayant été violemment réprimé par le pouvoir royal en Angleterre, la France s'appretait à faire de même.
- L'Église a donc retenu le bras séculier pour d'abord tenté d'enrayer l'hérésie par l'enseignement. C'est ainsi qu'a été fondé l'ordre des dominicains.
- Que l'Inquisition est la mère de notre système judiciaire actuel et permettait notamment à l'accusé de produire ses témoins à décharge et même de récuser ses juges ou ses accusateurs s'ils étaient jugés trop partiaux. A titre de comparaison, la justice de l'époque était plutôt expéditive et s'encombrait peu de procès en bonne et due forme. (C'est notamment pour cela que beaucoup demandaient à être jugé par un tribunal de l'Inquisition plutôt que par la justice "classique".)
- Enfin, l'Inquisition condamnait peu à mort et préfèrait de loin d'autres solutions. Certes, il y eut des "remises au bras séculier" comme on dit, mais elles furent relativement faibles. (Environ 1% je crois)

Ajoutons que l'Inquisition doit être remise dans le contexte d'une époque ou l'hérésie était synonyme de destruction sociale et où le peuple lui-même dénonçait et chassait violemment les hérétiques. L'Inquisition permit notamment de rationnaliser les accusations et d'éviter les injustices.
Ajoutons qu'il y eut de multiples Inquisitions : l'Inquisition espagnole n'est pas l'Inquisition romaine, etc.

Bien évidemment, je ne suis pas un nostalgique de l'Inquisition - et je reconnais sans peine ses limites et ses insuffisances - mais je cherche aussi à être objectif et j'essaie de ne pas tomber dans la stigmatisation facile, pleine de préjugés et d'ignorance.

Cordialement,
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par ti'hamo » ven. 11 sept. 2009, 14:09

"La différence entre un athée - que la Bible qualifie presque de fou si j'en crois un de vos sujets dans le sous forum "Ecriture Sainte" - et un croyant, est simplement que l'athée doute et tâtonne alors que le croyant a des certitudes"
Donc, là, vous ne nous exposez pas du tout une certitude.
Partir du principe que "la croyance, c'est de la blague", ce n'est pas une certitude, non plus ?
Et quand je lis du Richard Dawkins, oh, non, je ne vois pas des tonnes de certitudes sans aucune explication assénées à chaque page. :-D

Un peu de sérieux : il n'est pas très crédible de réciter un couplet péremptoire sur "l'athée il est comme ça, le croyant il est comme ci" tout en s'affirmant dégagé de toute certitude !
Est-ce que déjà vous avez senti toute l'absurdité de parler de "l'athée" et "du croyant" ?
"Il en va de même pour l'astronomie. Depuis que la religion n'est plus "aux affaires", on progresse. Lentement mais sûrement."
Oui, donc depuis Copernic. Le moine.
Hm. Ou le Big-ang du chanoine Lemaître.... ha, zut, on en a parlé avant moi.
(encore d'autres exemples en réserve de.... certitudes à remettre en question ? :-)

Vous êtes au courant également que le principe de l'ordalie était condamné par l'Église, n'est-ce pas. À cause du principe "tu ne tenteras pas le seigneur ton dieu". si si.
"pour beaucoup d'athée, Dieu n'existe pas"
je croyais qu'ils n'avaient pas de certitudes ?


Bon, on a bien rigolé.
Maintenant, j'aimerais comprendre : les croyants sont sensés se contenter de réciter des versets de la bible, d'où l'inutilité de discuter avec eux, alors que l'athée forcément scientifique et cultivé (hm, c'est mal parti) est ouvert au dialogue et à la réflexion concrète basée sur les faits, l'expérience de chacun. Soit.
Mais alors pourquoi les athées en questions se contentent de réciter leurs croyances sur les croyants, leurs certitudes, et d'épancher leur opinion dont on se fiche pas mal,
juste après qu'on ait justement posé des questions portant sur l'expérience et la raison de chacun, et sans aucun verset de la bible ?

Laissez donc de côté la récitation des grands principes et l'exposé de votre credo, et passez donc à la pratique ; montrez nous la raison objective athée en action.
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par jeanbaptiste » ven. 11 sept. 2009, 14:32

Le pire étant, que vous défendiez envers et contre tout une subjectivité qui n'est même pas la votre, mais celle qu'on vous a imposé lorsque vous étiez enfant...
Lisez, écoutez les témoignages de personnes qui se converties autour de vous, sur internet, dans des livres, vous verrez que les choses ne sont pas aussi simples.

Bien à vous,

JBB

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Barbare Russe » ven. 11 sept. 2009, 15:30

ti'hamo a écrit :
je croyais qu'ils n'avaient pas de certitudes ?
Non.

C'est d'ailleurs pour cela que j'ai utilisé un terme imprécis "Pour beaucoup d'athée".

Pour moi, Dieu n'existe pas... Tant qu'on ne me l'a pas prouvé...

C'est une certitude toute relative, n'est ce pas ?
Ti'Hamo a écrit :Mais alors pourquoi les athées en questions se contentent de réciter leurs croyances sur les croyants, leurs certitudes, et d'épancher leur opinion dont on se fiche pas mal
Nous n'avons pas de "croyances", nous nous basons sur des faits.

L'Inquisition est un fait, Giordano Bruno condamné à mort pour avoir dit tout haut ce que l'Eglise ne voulait pas remettre en question est un fait, les guerres de religion sont un fait, Torquemada est un fait. Etc. La discussion actuelle est un fait: L'Eglise n'a pas encore réhabilité Bruno, alors il est toujours fautif... Pour vous. Parce que vous ne voulez pas sortir du fameux carcan dans lequel vous vous êtes enfermés, vous ne voulez pas aller au delà de ce que l'on vous impose.

Ce qui décridibilise totalement l'Eglise lorsqu'elle vient donner des leçons de morale... Morale qu'elle n'a manifestement pas. Et cela, l'athée comme moi par exemple ne nous gênons pas pour le lui faire comprendre.

D'ailleurs Ti'Hamo l'admet involontairement lui même: "et d'épancher leur opinion dont on se fiche pas mal". Donc au final, quelque soit la discussion, ce n'est pas le "dialogue" avec (qui oblige un minimum de remise en cause), mais la justification du camp adverse qui compte.

Je m'en doutais un peu, mais là je dois bien admettre que je viens d'en acquérir la certitude :)

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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par Barbare Russe » ven. 11 sept. 2009, 16:26

Petit aparté sur l'Ordalie:

http://wapedia.mobi/fr/Ordalie
http://dictionnaire.sensagent.com/ordalie/fr-fr/

Et un lien qui parle de torture et d'Ordalie:
http://www.an1000.org/forum/581_0-la-to ... dalie.html

Une tradition qui perdure autant à travers les siècles alors qu'il suffisait au Pape de signer un parchemin pour la combattre me semble être également une marque de mauvaise foi, qu'en pensez vous Etienne lorant ?

Pour ce qui est des doscètes (le but était principalement de parler des faits - qu'elle qu'en soit la raison au final, faut-il encore lui confier les règles de vie dont elle se privilégient les pires actes ?), ils refusaient de payer la dîme à l'Eglise. Ce qu'elle ne voulait pas accepter (des Doscètes existaient également en Dalmatie, sauf que cette communauté payait ses impôts et les terres étaient mins riches...) et a valu la Croisade.

Une tendance fréquente des Croyants: Vous qualifiez les autres de mauvaise foi, ignorants, moutons bêlants et j'en passe, mais vous ne voulez pas vous remettre en cause.

le bon Seb
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par le bon Seb » ven. 11 sept. 2009, 16:59

Bonjour Barbare Russe,

les liens que vous citez disent justement que l'Église était contre ! Quant à prétendre qu'il suffirait au Pape de signer un papier pour que sa volonté soit exécutée c'est mal connaître la situation historique de l'époque ! En France par exemple avec le concordat de Bologne pour qu'une bulle papale ait force de loi il lui fallait l'approbation du parlement. D'ailleurs aujourd'hui encore ça ne marche pas comme ça : le Pape Benoît XVI, comme d'autres avant lui, a dénoncé à maintes reprises l'exploitation de la planète, la culture de mort, les dérives du capitalisme, et ce n'est pas pour autant que tous ces problèmes sont réglés, et même pire encore : des blogs qui se veulent ultra catholiques comme le salon beige passent leur temps à nier le réchauffement climatique ! Comme quoi l'autorité du Pape ça ne fait pas tout !

Quant aux cathares : renseignez-vous !
Nous n'avons pas de "croyances", nous nous basons sur des faits.

L'Inquisition est un fait, Giordano Bruno condamné à mort pour avoir dit tout haut ce que l'Eglise ne voulait pas remettre en question est un fait, les guerres de religion sont un fait, Torquemada est un fait. Etc. La discussion actuelle est un fait: L'Eglise n'a pas encore réhabilité Bruno, alors il est toujours fautif... Pour vous. Parce que vous ne voulez pas sortir du fameux carcan dans lequel vous vous êtes enfermés, vous ne voulez pas aller au delà de ce que l'on vous impose.
Puisque vous ne vous basez que sur des faits vous devriez pouvoir nous citer vos sources. Par exemple pourriez-vous nous copier/coller les minutes du procès de Giordano Bruno ? Des études faites par des historiens reconnus sur l'inquisition ?

Quant aux guerres de religion c'est tellement cliché comme attaque, à tel point qu'elle me laisse dubitatif. En effet si les religions suffisaient à expliquer tous les maux de la planète alors il suffirait de les supprimer. Or ceux qui l'ont fait (Staline, Hitler, Mussolini, etc.) n'ont guerre fait mieux en matière de respect de la dignité humaine, d'où ma question : est-ce bien la religion qui est responsable des maux que vous citez ou n'est-elle pas plutôt un des alibis invoqués pour justifier la connerie humaine ?

Conclusion : comment peut-on raconter autant de contre-vérités en si peu de lignes quand on prétend s'appuyer sur des faits ?

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ti'hamo
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par ti'hamo » ven. 11 sept. 2009, 18:41

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"Une tradition qui perdure autant à travers les siècles alors qu'il suffisait au Pape de signer un parchemin pour la combattre "
Oui oui, et d'envoyer des escouades de Jedi pour sauver la République. Des cours d'Histoire, vous avez déjà pris ? (Mais comment voulez-vous, après ça, penser être crédible lorsque vous accusez les "croyants" de répéter sans réfléchir ?)

Donc, je confirme : oui, il est inintéressant, inutile et contre-productif d'épancher vos impressions et vos sentiments à propos de réalités qu'en plus vous ne vous êtes visiblement même pas donné la peine de connaître.
Si discussion il y a, et il y avait des questions à ce sujet, c'est à propos de faits.

Or vous ne sortez que des lieux communs, des préjugés, de l'ignorance, une inculture totale, une ignorance fière de l'être, et des sentiments personnels fondés sur rien. On fait quoi, nous, avec ça ?



Ce n'est pas du tout de la réflexion rationnelle.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression

etienne lorant
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Re: Débats athées/théistes : réflexions méthodologiques.

Message non lu par etienne lorant » ven. 11 sept. 2009, 18:53

Bah, le sujet est pratiquement clos, on a tourné en rond - sans doute, parce que, c'est un fait: la terre est ronde !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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