Barbare russe a écrit :Et donc pour Giordano Bruno, la magie existe vraiment ?
Je n'ai pas tranché la question.
Quoiqu'il en soit, le fait est que Giordano Bruno s'est livré à des pratiques interdites en son temps. Peu importe qu'elles soient efficientes ou non, le fait est qu'il les a commises.
Puisque vous voulez faire de l'Histoire, retenez ce principe de base : ne jamais juger du passé à l'aune de nos mentalités contemporraines. Car c'est le meilleur moyen de perdre toute objectivité.
Barbare russe a écrit :La différence entre un athée - que la Bible qualifie presque de fou si j'en crois un de vos sujets dans le sous forum "Ecriture Sainte" - et un croyant, est simplement que l'athée doute et tâtonne alors que le croyant a des certitudes: Le doute est perçu comme une faiblesse, alors que le Croyant sait déjà tout ou presque.
Bah, vous procédez selon les clichés habituels.
En matière de foi, le croyant a des certitudes - tout comme l'athée est certain de son athéisme - mais en matière de science, les croyants sont tout aussi capabl de mettre de côté leur foi pour raisonner objectivement. Et la liste des nombreux scientifiques éminents et croyants suffit à le prouver. (Ce qui vaut mieux que tous vos préjugés)
Ajoutons que les athées ont fait la preuve de leur partialité en matière de science, et je pense notamment à l'exégèse scientifique de la Bible en pensant cela. Ainsi, parce que certains critiques athées refusent la notion de miracle (par pur préjugé, vous en conviendrez), ils refusent de dater certains passages des évangiles, prophétisant la destruction du temple de Jérusalem, avant la date de ce fameux évènement. Et ceci, bien évidemment, sans aucune preuve scientifique et même à l'encontre de tous les indices concordants allant dans le sens contraire.
On a un peut le même symptome avec Marx et Engels qui ne pouvaient s'empêcher de lire l'Histoire humaine selon la grille de leur idéologie communiste.
L'idéologie, qu'elle soit athée ou religieuse, présente toujours le risque de déformer les choses. Et dans ce domaine, les athées n'ont pas fait la preuve de leur plus grande objectivité.
En cela, l'athée est mieux armé, car il est capable de se remettre en question et d'admettre ses erreurs, et peux progresser, améliorer les choses, car c'est en voyant ses erreurs et en les corrigeant que l'on avance. La médecine et l'Astronomie en sont des exemples parfaits: depuis que nous n'avons plus le tabou de l'étude du corps humain considéré comme divin donc intouchable par les Croyants, on soigne la grippe autrement qu'avec des saignées et des lavements d'estomac Il en va de même pour l'astronomie. Depuis que la religion n'est plus "aux affaires", on progresse. Lentement mais sûrement.
Bah encore des slogans. Autant, pour la médecine, je veux bien vous laisser le bénéfice du doute, mais pour l'astronomie, vous dites n'importe quoi.
Copernic, chanoine de son état avait déjà émis l'hypothèse que Galilée n'a fait que reprendre. Et soulignons que l'Église n'était pas la seule à enseigner le géocentrisme : c'est tout le monde scientifique de l'époque, à la suite d'Aristote, qui le tenait pour certain. La croyance n'a donc rien à voir dans cette histoire.
Ajoutons que Georges Lemaitre, également chanoine, fut celui qui formula le premier l'hypothèse du Big Bang.
Barbare russe a écrit :Quand on se documente assez sur le sujet Inquisition par exemple, on sait qu'elle a été crée par l'Eglise lors de la croisade Albigeoise, qu'elle a torturée et forcée les doscètes à abjurer sous peine de la sanction du bûcher - les doscètes préférant se jeter dans les flammes. L'inquisition n'a d'ailleurs rien inventé, puisqu'elle n'a fait que reprendre une ordalie (je ne vous fait pas l'affront de vous expliquer ce que c'est...) pour sa sanction, je ne dirais pas "ultime" puisque c'est au fond la seule qu'elle n'ait eu réellement.
Vous devriez aller plus loin dans votre recherche et savoir que :
- Les cathares persécutèrent l'Église les premiers et faillirent provoquer une sédition de certaines régions.
- Le mouvement manichéen (cathare) ayant été violemment réprimé par le pouvoir royal en Angleterre, la France s'appretait à faire de même.
- L'Église a donc retenu le bras séculier pour d'abord tenté d'enrayer l'hérésie par l'enseignement. C'est ainsi qu'a été fondé l'ordre des dominicains.
- Que l'Inquisition est la mère de notre système judiciaire actuel et permettait notamment à l'accusé de produire ses témoins à décharge et même de récuser ses juges ou ses accusateurs s'ils étaient jugés trop partiaux. A titre de comparaison, la justice de l'époque était plutôt expéditive et s'encombrait peu de procès en bonne et due forme. (C'est notamment pour cela que beaucoup demandaient à être jugé par un tribunal de l'Inquisition plutôt que par la justice "classique".)
- Enfin, l'Inquisition condamnait peu à mort et préfèrait de loin d'autres solutions. Certes, il y eut des "remises au bras séculier" comme on dit, mais elles furent relativement faibles. (Environ 1% je crois)
Ajoutons que l'Inquisition doit être remise dans le contexte d'une époque ou l'hérésie était synonyme de destruction sociale et où le peuple lui-même dénonçait et chassait violemment les hérétiques. L'Inquisition permit notamment de rationnaliser les accusations et d'éviter les injustices.
Ajoutons qu'il y eut de multiples Inquisitions : l'Inquisition espagnole n'est pas l'Inquisition romaine, etc.
Bien évidemment, je ne suis pas un nostalgique de l'Inquisition - et je reconnais sans peine ses limites et ses insuffisances - mais je cherche aussi à être objectif et j'essaie de ne pas tomber dans la stigmatisation facile, pleine de préjugés et d'ignorance.
Cordialement,