Je suis d'accord avec vous sur le fait que le parallèle Dieu/homme et médecin/patient est imparfait. Mais ti'hamo l'a utilisé dans un but pédagogique. Dieu a une relation avec l'homme qui fait penser au médecin avec son patient. La comparaison s'arrête là, et il est évident que la relation de Dieu à l'homme ne saurait se réduire à cet illustration.
Plus exactement, ceux qui n'ont pas la foi l'ignorent, mais peuvent chercher à savoir pourquoi. La réponse est, encore une fois, simple. La foi est quelque chose de librement consenti. Dieu parle à tous, sous des formes diverses, certains répondent, d'autres non, car ils sont libres. Pour répondre à votre question, Dieu donne à tout le monde d'avoir la foi, mais l'homme est libre d'accepter ou non cela.Un gentil athée a écrit : Pour Dieu, je ne sais pas s'il existe (au mieux, je peux peut-être savoir qu'il existe une sorte de Cause première...), et si je lui demande de m'expliquer les raisons de son (apparente) inaction, il ne me répond pas... Alors peut-être me répondrez-vous que lorsqu'on a la Foi, on sait avec certitude que Dieu existe et que par la prière, il va répondre à nos questions et qu'on saura avec certitude que les réponses sont bien de lui... Seulement voilà : tout le monde n'a pas la Foi. Pourquoi Dieu ne donne-t-il pas à tout le monde d'avoir la Foi ? Peut-être que ceux qui ont la Foi le savent, mais ceux qui ne l'ont pas l'ignorent.
Est-ce que nous soigner ici et maintenant est notre vrai bonheur ? Selon notre vision limitée, peut-être, mais en fait nous n'en savons rien. Raistlin et Ti'hamo ont bien répondu à cela.Dieu, s'il est tout-puissant, devrait pouvoir nous soigner sans piqûres et effets secondaires...
Il est étonnant de voir une constance chez les athées (ne le prenez pas pour vous, c'est un constat) : la croyance que ce qui est transcendant nous oppresse et abuse de son pouvoir, et qu'il faut s'en libérer, sinon on perd sa capacité de critiquer et on devient un mouton.- L'argument du "j'ai une plus grande vue d'ensemble que toi : donc tais-toi et fais-moi confiance", je ne l'aime pas du tout. C'est une porte ouverte à la domination. On peut très bien imaginer un dictateur qui, pour peu qu'il soit bardé de diplômes et fortement charismatique, utilise ce genre d'argument pour abuser de son pouvoir.
Ici vous introduisez une telle idée, qu'il n'y avait pas dans l'explication de votre interlocuteur.
Lorsque ti'hamo parlait de vue d'ensemble, il disait ceci :
notre condition humaine est limitée. Nous ne percevons que le présent, ne connaissons pas d'autre monde que le nôtre, nous avons un corps, un esprit, une vie limités.
Dieu est omnipotent et omniscient
si l'homme raisonne pour valider ou invalider l'existence de Dieu à partir de sa perception limitée, il n'est pas forcément dans le vrai, dans la mesure où il ne peut pas embrasser l'ensemble des données nécessaires à son raisonnement. Il aura donc un raisonnement faussé, car il sera obligé de projeter sur Dieu des idées purement humaines pour boucler son raisonnement (c'est là l'erreur majeure des athées, d'ailleurs : raisonner en se mettant à la place de Dieu et le faire penser en être humain). Par exemple, l'homme supposera, comme vous l'avez fait, que c'est bien de guérir tout et tout de suite, d'éradiquer le Mal aujourd'hui. Mais dans la mesure où nous ne savons pas quand se terminera le temps, ce qu'il y aura après, ce qu'il y a après notre mort, cela pose un problème pour établir une vérité sans ces données.
Remarquons qu'il n'y a nulle oppression là-dedans. Au contraire d'ailleurs, Dieu nous aime tellement qu'il vient à notre rencontre, alors qu'il ne pourrait rien avoir à faire de nous et nous laisser à notre misérable condition.
L'exemple de l'avortement est biaisé, dans la mesure où le médecin ment délibérément. La femme peut donc en effet exercer son esprit critique, et bien voir que l'acte que le médecin veut lui faire faire n'est pas bon dans l'absolu.Morale de l'histoire : Même sans avoir une vue d'ensemble, on peut exercer son esprit critique à partir des détails qui nous sont accessibles.
Mais l'exemple ne s'applique pas à Dieu. Dieu est Vérité et Bonté, il ne peut nous mentir. Donc si on a confiance en Lui, il nous guidera forcément vers le bien. On peut exercer son esprit critique dans ce cadre, évidemment, puisque Dieu nous a fait libres (y compris libres de renoncer à Le suivre), mais le croyant se rend compte qu'en n'écoutant pas Dieu, sa critique ne lui sert à rien.
Je suis d'accord avec vous sur ce point, dans une perspective humaine. Si vous cherchez à raisonner à la place de Dieu, ce n'est pas évident du tout, comme nous vous l'avons expliqué précédemment.- Enfin, et là c'est plus une croyance personnelle : j'estime que certains maux sont inadmissibles, même si c'est pour en tirer un Bien plus grand. Pour moi, la fin ne justifie pas les moyens, ou du moins pas totalement. Certains actes sont intrinsèquement mauvais et ne peuvent être acceptés, quelque soit la fin qu'on se propose.
Bien à vous,