La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
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Initiation à la religion chrétienne, sous forme de questions & réponses, pour les chrétiens et les non-chrétiens. Cet espace n'est pas un lieu de débat mais d'exposé de la religion chrétienne ; les messages de ce forum sont modérés a priori et les réponses hétérodoxes ne seront pas publiées.
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La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Bonsoir à tous,
Une question me trottais dans la tête car des personnes disent que Dieu aurait demander à Abraham de sacrifier son fils pour testé sa foi... Je peux tout simplement pas croire le fait que Dieu puisse demander une choses pareille, même si il aurait arrêter son geste finale, car cela aurais voulu dire que Dieu aurais demander à Abraham de faire le mal (inciter au péché) pour testé sa foi ? Es une mal interprétation d'Abraham sur le " sacrifice ", ou était-ce vraiment une demande de Dieu pour le testé ? Car je me met à la place d'Abraham et moi je n'aurais jamais pu faire une chose pareille, aurais-je était considéré comme mauvais pour ne pas avoir obéi ? j'ai trouver se texte sur internet qui ma semblé très pertinent :
http://www.eretoile.org/Archives-Reflex ... isaac.html
Ce paragraphe, plus que les autres :
Certes, Dieu demande à Abraham d'offrir son fils en «..holocauste..», mais le mot «..holocauste..» en hébreu veut dire simplement: «..pour monter..». Abraham a compris «..sacrifier..», mais Dieu voulait peut-être juste dire..: « fais monter ton fils vers moi ».., C'est-à-dire : « Va et élève-le, fais-le monter plus haut, fais-lui découvrir une dimension spirituelle..».
Sa me rassure totalement dans l'idée que je me fait de Dieu. Es-possible que c'est une mal interprétation ? Qu'en pensez-vous ?
Une question me trottais dans la tête car des personnes disent que Dieu aurait demander à Abraham de sacrifier son fils pour testé sa foi... Je peux tout simplement pas croire le fait que Dieu puisse demander une choses pareille, même si il aurait arrêter son geste finale, car cela aurais voulu dire que Dieu aurais demander à Abraham de faire le mal (inciter au péché) pour testé sa foi ? Es une mal interprétation d'Abraham sur le " sacrifice ", ou était-ce vraiment une demande de Dieu pour le testé ? Car je me met à la place d'Abraham et moi je n'aurais jamais pu faire une chose pareille, aurais-je était considéré comme mauvais pour ne pas avoir obéi ? j'ai trouver se texte sur internet qui ma semblé très pertinent :
http://www.eretoile.org/Archives-Reflex ... isaac.html
Ce paragraphe, plus que les autres :
Certes, Dieu demande à Abraham d'offrir son fils en «..holocauste..», mais le mot «..holocauste..» en hébreu veut dire simplement: «..pour monter..». Abraham a compris «..sacrifier..», mais Dieu voulait peut-être juste dire..: « fais monter ton fils vers moi ».., C'est-à-dire : « Va et élève-le, fais-le monter plus haut, fais-lui découvrir une dimension spirituelle..».
Sa me rassure totalement dans l'idée que je me fait de Dieu. Es-possible que c'est une mal interprétation ? Qu'en pensez-vous ?
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- Pater civitatis
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- Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Il fallait bien que la foi d'Abraham fut mise à l'épreuve afin de devenir le "père de tous les croyants !"
Hommage à Abraham, notre père dans la foi -
J'ai redécouvert ce texte - "Hommage à Abraham, notre père dans la foi", issu de « Crainte et Tremblement » de S. Kiergegaard, dans une traduction de P-H. Tisseau, publié aux Editions Aubier (mais sans date d'édition!) Je l'ai trouvé à ce point intéressant et riche à lire que je me propose d'en recopier ici au moins le texte principal qui fait l'éloge d'un personnage que nous connaissons tous mais que l'auteur ne cite qu'à la fin de ce long préliminaire que je recopie tel quel, sans y changer un seul mot. Même les mots mis en italique sont ceux de l'édition que j'ai acquise :
Hommage à Abraham, notre père dans la foi -
J'ai redécouvert ce texte - "Hommage à Abraham, notre père dans la foi", issu de « Crainte et Tremblement » de S. Kiergegaard, dans une traduction de P-H. Tisseau, publié aux Editions Aubier (mais sans date d'édition!) Je l'ai trouvé à ce point intéressant et riche à lire que je me propose d'en recopier ici au moins le texte principal qui fait l'éloge d'un personnage que nous connaissons tous mais que l'auteur ne cite qu'à la fin de ce long préliminaire que je recopie tel quel, sans y changer un seul mot. Même les mots mis en italique sont ceux de l'édition que j'ai acquise :
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Ce que je comprends de ce que veux nous dire ce texte : dès lors que nous avons la foi, tout ce que nous avons de plus cher sur terre, doit passer après ce que Dieu nous demande. C'est difficile, irréalisable même, mais 100% logique et évident !
D'autre part, le Nouveau Testament est une exégèse de l'Ancien. J'y vois également une annonce de la passion du Christ : le Père sacrifie ce qu'Il a de plus cher, Son Fils.
PS: si le terme "holocauste" n'est pas pris dans le sens sacrifice, ce texte perd tout son sens. C'est bien le sacrifice "suprême" que Dieu demande à Abraham.
(Ps : après, personne ne sait si ce récit est authentique, ou s'il s'agit d'un récit inspiré, pédagogique, pour nous aider à construire notre relation avec Dieu. Mais ce qui compte, c'est ce que le texte VEUT nous dire)
D'autre part, le Nouveau Testament est une exégèse de l'Ancien. J'y vois également une annonce de la passion du Christ : le Père sacrifie ce qu'Il a de plus cher, Son Fils.
PS: si le terme "holocauste" n'est pas pris dans le sens sacrifice, ce texte perd tout son sens. C'est bien le sacrifice "suprême" que Dieu demande à Abraham.
(Ps : après, personne ne sait si ce récit est authentique, ou s'il s'agit d'un récit inspiré, pédagogique, pour nous aider à construire notre relation avec Dieu. Mais ce qui compte, c'est ce que le texte VEUT nous dire)
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)
Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)
Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Avec cette nuance tout de même que nous avons foi en un Dieu juste et bon. Même si Dieu nous demande un sacrifice ou de supporter une épreuve, nous savons dans la foi que ce n'est jamais vain et jamais par sadisme ou méchanceté.Johnny a écrit :Ce que je comprends de ce que veux nous dire ce texte : dès lors que nous avons la foi, tout ce que nous avons de plus cher sur terre, doit passer après ce que Dieu nous demande. C'est difficile, irréalisable même, mais 100% logique et évident !
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Bonjour à tous
je remercie Etienne Lorant de nous faire lire ce très joli texte de Kierkegaard .
Abraham est un personnage qui symbolise le "passage " , tout comme Moïse et d'autres . Le passage d'un pays à un autre ( Cf Exode ) le passage du polythéisme au monothéisme ( Cf Exode ) et une franche rupture avec le passé .
Comme nous l'indique Johnny ( que je salue ) : (Ps : après, personne ne sait si ce récit est authentique, ou s'il s'agit d'un récit inspiré, pédagogique, pour nous aider à construire notre relation avec Dieu. Mais ce qui compte, c'est ce que le texte VEUT nous dire) .
Je pense que ce récit est à la fois ( pour ne pas dire "à la foi " ) authentique , inspiré et pédagogique .
Authentique dans la mesure où chacun de nous peut s'identifier à Abraham dans son cheminement spirituel . ( et nous sommes bel et bien des êtres authentiques ) .
Inspiré comme le sont tous les textes de la Bible .
Pédagogique aussi , et à plusieurs niveaux . Celui de la foi , bien sûr , et c'est celui qui prime . Mais il ne faut pas oublier qu'à cette époque et même bien après , il était courant d'immoler son premier enfant mâle en signe de soumission et pour espérer échapper à telle ou telle catastrophe ( famines , maladies , accidents , guerres ) . Cette coutume barbare était largement répandue et surtout ancrée dans les civilisations d'alors . L'épisode du sacrifice représente donc une rupture définitive avec ce sinistre passé . Il est pédagogique aussi car il nous rappelle qu'un retour au passé est toujours possible si l'on manque de vigilance . Le danger est réel de passer de la liberté à la soumission , de la civilisation à la barbarie et du progrès à la régression .
je remercie Etienne Lorant de nous faire lire ce très joli texte de Kierkegaard .
Abraham est un personnage qui symbolise le "passage " , tout comme Moïse et d'autres . Le passage d'un pays à un autre ( Cf Exode ) le passage du polythéisme au monothéisme ( Cf Exode ) et une franche rupture avec le passé .
Comme nous l'indique Johnny ( que je salue ) : (Ps : après, personne ne sait si ce récit est authentique, ou s'il s'agit d'un récit inspiré, pédagogique, pour nous aider à construire notre relation avec Dieu. Mais ce qui compte, c'est ce que le texte VEUT nous dire) .
Je pense que ce récit est à la fois ( pour ne pas dire "à la foi " ) authentique , inspiré et pédagogique .
Authentique dans la mesure où chacun de nous peut s'identifier à Abraham dans son cheminement spirituel . ( et nous sommes bel et bien des êtres authentiques ) .
Inspiré comme le sont tous les textes de la Bible .
Pédagogique aussi , et à plusieurs niveaux . Celui de la foi , bien sûr , et c'est celui qui prime . Mais il ne faut pas oublier qu'à cette époque et même bien après , il était courant d'immoler son premier enfant mâle en signe de soumission et pour espérer échapper à telle ou telle catastrophe ( famines , maladies , accidents , guerres ) . Cette coutume barbare était largement répandue et surtout ancrée dans les civilisations d'alors . L'épisode du sacrifice représente donc une rupture définitive avec ce sinistre passé . Il est pédagogique aussi car il nous rappelle qu'un retour au passé est toujours possible si l'on manque de vigilance . Le danger est réel de passer de la liberté à la soumission , de la civilisation à la barbarie et du progrès à la régression .
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Selon la Genèse, Dieu a demandé à Abraham de sacrifier son fils Isaac (Genèse 22:2).
Cette demande a surpris et même révolte beaucoup de personnes. Quel genre de Dieu pouvait bien demander une chose pareille ? ” Si une telle réaction est compréhensible, il convient toutefois de préciser quelques idées :
D’abord, rappelons ce que Dieu n’a pas fait. Il n’a pas laissé Abraham aller au bout de son geste.
Ensuite, la Bible établit que c’est pour une raison bien particulière qu'il a demandé à Abraham de sacrifier Isaac. En effet, il savait que des siècles plus tard lui-même serait amené à laisser son propre Fils, Jésus, mourir en notre faveur (Matthieu 20:28).
Par cet épisode, Dieu voulait nous faire comprendre à quel point ce sacrifice lui a coûté.
Notons en quels termes Dieu s’est adressé à Abraham : “ S’il te plaît, prends ton fils, ton fils unique que tu aimes tant, Isaac, et [...] offre-le en holocauste. ” (Genèse 22:2). En parlant d’Isaac, Dieu a précisé : le fils “ que tu aimes tant ”. Il savait combien Abraham tenait à son fils. Il savait aussi ce que lui-même ressentait pour Jésus, son propre Fils : une grande tendresse ; d’ailleurs, à deux reprises, en faisant entendre sa voix depuis le ciel, il l’a appelé “ mon Fils, le bien-aimé ”. — Marc 1:11 ; 9:7.
On remarque également la présence de l’expression “ s’il te plaît ”. Selon un bibliste, cette formule de politesse indiquerait “ que le Seigneur est conscient de tout ce que cette demande peut coûter à Abraham ”. On se doute en effet qu’Abraham a été affligé par cet ordre divin ; mais que dire de la peine immense qu’a dû ressentir Dieu quand il a vu son Fils bien-aimé souffrir et mourir ? C’était certainement l’événement le plus pénible qu'il ait jamais vécu ni ne vivra jamais.
Ainsi, s’il est vrai que son ordre avait de quoi surprendre, il est bon de se rappeler que Dieu a empêché le fidèle patriarche d’aller au bout de son geste. Il lui a épargné la pire douleur qu’un père ou qu’une mère puisse éprouver ; il n’a pas permis qu’Isaac meure en cette circonstance. Lui, pourtant, n’a “ pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous ”. (Romains 8:32.)
Pourquoi Dieu s’est-il imposé cette épreuve insoutenable ? “ Pour que nous puissions obtenir la vie. ” (1 Jean 4:9).
N’est-ce pas là une admirable manifestation de son amour ?
Cela ne nous pousse-t-il pas à lui témoigner notre amour en retour ?
Cette demande a surpris et même révolte beaucoup de personnes. Quel genre de Dieu pouvait bien demander une chose pareille ? ” Si une telle réaction est compréhensible, il convient toutefois de préciser quelques idées :
D’abord, rappelons ce que Dieu n’a pas fait. Il n’a pas laissé Abraham aller au bout de son geste.
Ensuite, la Bible établit que c’est pour une raison bien particulière qu'il a demandé à Abraham de sacrifier Isaac. En effet, il savait que des siècles plus tard lui-même serait amené à laisser son propre Fils, Jésus, mourir en notre faveur (Matthieu 20:28).
Par cet épisode, Dieu voulait nous faire comprendre à quel point ce sacrifice lui a coûté.
Notons en quels termes Dieu s’est adressé à Abraham : “ S’il te plaît, prends ton fils, ton fils unique que tu aimes tant, Isaac, et [...] offre-le en holocauste. ” (Genèse 22:2). En parlant d’Isaac, Dieu a précisé : le fils “ que tu aimes tant ”. Il savait combien Abraham tenait à son fils. Il savait aussi ce que lui-même ressentait pour Jésus, son propre Fils : une grande tendresse ; d’ailleurs, à deux reprises, en faisant entendre sa voix depuis le ciel, il l’a appelé “ mon Fils, le bien-aimé ”. — Marc 1:11 ; 9:7.
On remarque également la présence de l’expression “ s’il te plaît ”. Selon un bibliste, cette formule de politesse indiquerait “ que le Seigneur est conscient de tout ce que cette demande peut coûter à Abraham ”. On se doute en effet qu’Abraham a été affligé par cet ordre divin ; mais que dire de la peine immense qu’a dû ressentir Dieu quand il a vu son Fils bien-aimé souffrir et mourir ? C’était certainement l’événement le plus pénible qu'il ait jamais vécu ni ne vivra jamais.
Ainsi, s’il est vrai que son ordre avait de quoi surprendre, il est bon de se rappeler que Dieu a empêché le fidèle patriarche d’aller au bout de son geste. Il lui a épargné la pire douleur qu’un père ou qu’une mère puisse éprouver ; il n’a pas permis qu’Isaac meure en cette circonstance. Lui, pourtant, n’a “ pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous ”. (Romains 8:32.)
Pourquoi Dieu s’est-il imposé cette épreuve insoutenable ? “ Pour que nous puissions obtenir la vie. ” (1 Jean 4:9).
N’est-ce pas là une admirable manifestation de son amour ?
Cela ne nous pousse-t-il pas à lui témoigner notre amour en retour ?
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Abraham avait déjà longuement cheminé avec Dieu auparavant, il avait constaté que Dieu pouvait faire des miracles ! AUssi, je pense qu'il n'était pas inquiet de cette demande. Dieu lui avait dit qu'il lui suciterait une postérité. Abraham avait la foi, il était confiant, il croyait en cette parole que Dieu lui avait donnée.
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Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Bonsoir,
L'épisode du sacrifice d'Abraham, dont nous faisons mémoire dans la prière eucharistique, et que l'on appelle aussi l'aqeda d'Isaac (la ligature d'Isaac) est en effet un commandement pédagogique, qui a pour sujet principal la résurrection.
Je crois qu'on passe facilement à côté du sens de cet épisode si on s'en tient à la Torah écrite, coupée de la tradition orale dans laquelle elle s'inscrit. L'enseignement synagogal encore connu aujourd'hui sur l'Aqeda d'Isaac est très ancien, bien antérieur à la venue du Christ, et digne du plus grand intérêt. Voici ce que dit le targum Jonathan de Gn 22, c'est-à-dire la traduction interprétative en araméen du chapitre 22 de la Genèse.
Le mérite de ce sacrifice, qui repose entièrement sur la foi en la résurrection d'Abraham et d'Isaac, est tel que le sang d'Isaac sera, par l'analogie du sang de l'agneau pascal, le mérite par lequel les hébreux seront libérés d'Egypte ; comme encore le mérite par lequel Dieu pardonnera la faute du veau d'or, alors que l'intercession de Moïse n'y eut pas suffit.
Pour la tradition chrétienne, l'Aqedah d'Isaac est le type même du sacrifice du fils de Dieu sur la croix, par lequel nous sommes tous sauvés. Car pour éviter de considérer que Dieu est sadique, il faut se souvenir que toute faute commise par l'homme requiert une réparation. Quand vous cassez, il faut réparer. Simplement le mérite des uns peut subvenir au rachat des autres. Ainsi le Christ s'est offert pour nos fautes, non pour les siennes qui sont inexistantes.
Or pour nous, nous avons pris l'habitude de considérer que la miséricorde de Dieu est gratuite, mais ce n'est uniquement que parce qu'il s'est offert lui-même en sacrifice pour notre rachat. Mais il faut toujours un rachat. Et ce sacrifice ultime est aussi celui qui donne la vie, qui fait entrer dans la résurrection.
L'épisode du sacrifice d'Abraham, dont nous faisons mémoire dans la prière eucharistique, et que l'on appelle aussi l'aqeda d'Isaac (la ligature d'Isaac) est en effet un commandement pédagogique, qui a pour sujet principal la résurrection.
Je crois qu'on passe facilement à côté du sens de cet épisode si on s'en tient à la Torah écrite, coupée de la tradition orale dans laquelle elle s'inscrit. L'enseignement synagogal encore connu aujourd'hui sur l'Aqeda d'Isaac est très ancien, bien antérieur à la venue du Christ, et digne du plus grand intérêt. Voici ce que dit le targum Jonathan de Gn 22, c'est-à-dire la traduction interprétative en araméen du chapitre 22 de la Genèse.
Comme le souligne Michel Remaud, dans sa thèse : "A cause des pères, le « mérite des pères » dans la tradition juive", la liberté d'Isaac, consentant au sacrifice, marchant d'un même pas avec son père (souligné deux fois dans le texte biblique), trop âgé pour être ligoté contre son gré, l'origine du sacrifice dans la querelle avec Ismaël, ... Un midrash du Ier siècle ajoute par ailleurs que le sang d'Isaac a bien été versé, un quart de son sang, avant que YHVH n'arrête la main d'Abraham. Un autre ajoute que l'âme d'Isaac s'éleva aux cieux, puis redescendit et Isaac connut ainsi la résurrection.TJ Gn 22 a écrit :1. Il advint, après ces événements, après qu'Isaac et Ismaël se fussent querellés, qu'Ismaël disait : "C'est à moi qu'il revient d'hériter de mon père, car je suis son fils premier-né", tandis qu'Isaac disait : "C'est à moi qu'il revient d'hériter de mon père, car je suis fils de Sarah, sa femme, alors que toi tu es fils de Hagar, la servante de ma mère". Ismaël répondit et dit : "Je suis plus juste que toi parce que j'ai été circoncis à treize ans et, si j'avais voulu refuser, je ne me serais pas prêté à la circoncision. Mais toi, tu as été circoncis à huit jours. Si tu avais eu la connaissance, peut-être ne te serais-tu pas prêté à la circoncision". Isaac répliqua et dit : "Voici qu'à ce jour j'ai trente-sept ans, et si le Saint-béni-soit-il me demandait tous mes membres, je ne (les lui) refuserais pas". Aussitôt ces paroles furent entendues devant le Maître du monde et sitôt la Parole de YHVH tenta Abraham, et lui dit : "Abraham !" Il lui dit : "Me voici !"
2. Il dit : "Prends donc ton fils, ton fils unique que tu aimes, Isaac, et va au pays du culte et là sacrifie-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai".
3. Abraham se leva de bon matin, sangla son âne, prit avec lui ses deux garçons Eliézer et Ismaël, et son fils Isaac. Puis il coupa du bois d'olivier, de figuier et de palmier qui conviennent pour l'holocauste ; il se levaet s'en alla vers le lieu que YHVH lui avait dit.
4. Le troisième jour, Abraham, leva les yeux et vit une nuée de gloire fumant sur la montagne et il la reconnut de loin.
5. Et Abraham dit à ses serviteurs : "Attendez ici avec l'âne tandis que moi et le jeune homme irons jusque là-bas pour nous rendre compte si pourra se réaliser ce qui m'a été annoncé : Ainsi seront tes fils. Nous adorerons le Maître du monde et nous reviendrons vers vous".
6. Abraham prit le bois de l'holocauste, (le) plaça sur son fils Isaac, prit en sa main le feu et le couteau et ils s'en allèrent tous deux ensemble.
7. Et Isaac parla à son père Abraham et dit : "Mon père !" Il dit : "Me voici, <mon fils> !" Il dit : "Voici le feu et le bois. Mais où (est) l'agneau pour l'holocauste ?
8. Abraham dit : YHVH se choisira l'agneau pour l'holocauste, mon fils". Et ils s'en allèrent tous deux ensemble d'un coeur parfait.
9. Ils arrivèrent à l'endroit que YHVH lui avait dit et Abraham y (re)construisit l'autel qu'avait construit Adam, et qui avait été démoli par les eaux du déluge. Noé l'avait reconstruit, mais il avait été démoli à la génération de la division. Il y disposa le bois, lia son fils Isaac et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois.
10. Puis Abraham étendit la main et prit le couteau pour sacrifier son fils. Isaac prit la parole et dit à son père : "Lie-moi bien pour que je ne me débatte pas à cause de l'angoisse de mon âme de telle sorte qu'il se trouve une tare dans ton offrande et que je sois précipité dans la fosse de perdition". Les yeux d'Abraham étaient fixés sur les yeux d'Isaac et les yeux d'Isaac étaient fixés sur les anges d'en-haut. Isaac les voyait, mais Abraham ne les voyait pas. Les anges d'en-haut disaient : "Venez, voyez deux (personnes) uniques qui sont dans l'univers. L'une sacrifie et l'autre est sacrifiée : celui qui sacrifie n'hésite pas et celui qui est sacrifié tend la gorge."
11. Mais l'Ange de YHVH l'appela (du haut) des cieux et lui dit : "Abraham ! Abraham !" Il dit : "Me voici !"
12. Il dit : "N'étends pas la main sur l'enfant et ne lui fais rien de mal, car il est maintenant manifesté devant moi que tu crains YHVH et que tu n'as pas hésité à me (donner) ton fils, ton unique".
13. Abraham éleva les yeux et vit qu'il y avait un bélier, - celui qui avait été créé au crépuscule de l'achèvement du monde - attrapé par ses cornes dans le branchage d'un arbre. Abraham alla le prendre et le sacrifia en holocauste au lieu de son fils.
14. Puis Abraham rendit grâce et pria là, en cet endroit, en disant : "Je t'en prie, par l'amour de devant toi, YHVH ! Il est manifesté devant toi qu'il n'y a pas eu de réticence dans mon coeur et que j'ai cherché à accomplir ta décision avec joie. Ainsi lorsque les enfants de mon fils Isaac entreront dans le temps de l'angoisse, souviens-toi d'eux, exauce-les et sauve-les. Car toutes les générations à venir iront disant : Sur cette montagne, Abraham a lié son fils Isaac et là lui est apparue la Shekinah de YHVH".
Le mérite de ce sacrifice, qui repose entièrement sur la foi en la résurrection d'Abraham et d'Isaac, est tel que le sang d'Isaac sera, par l'analogie du sang de l'agneau pascal, le mérite par lequel les hébreux seront libérés d'Egypte ; comme encore le mérite par lequel Dieu pardonnera la faute du veau d'or, alors que l'intercession de Moïse n'y eut pas suffit.
Pour la tradition chrétienne, l'Aqedah d'Isaac est le type même du sacrifice du fils de Dieu sur la croix, par lequel nous sommes tous sauvés. Car pour éviter de considérer que Dieu est sadique, il faut se souvenir que toute faute commise par l'homme requiert une réparation. Quand vous cassez, il faut réparer. Simplement le mérite des uns peut subvenir au rachat des autres. Ainsi le Christ s'est offert pour nos fautes, non pour les siennes qui sont inexistantes.
Or pour nous, nous avons pris l'habitude de considérer que la miséricorde de Dieu est gratuite, mais ce n'est uniquement que parce qu'il s'est offert lui-même en sacrifice pour notre rachat. Mais il faut toujours un rachat. Et ce sacrifice ultime est aussi celui qui donne la vie, qui fait entrer dans la résurrection.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013
Re: La tentation d'Abraham et le sacrifice d'Isaac
Merci d'avoir pris le temps de répondre à mon post :>
Ca a permis de m'éclairer sur cet épisode. Je comprend maintenant un peu mieux ce passage.
Ca a permis de m'éclairer sur cet épisode. Je comprend maintenant un peu mieux ce passage.
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