Defacto a écrit :Bonsoir,
Tout d'abord pour répondre à Libremax, je ne me dis pas juif, JE SUIS juif. Mes deux parents le sont, et aucun membre de ma famille ne s'est converti au christianisme.
Quiand bien même vous vous convertiriez au christianisme, vous ne cesseriez pas d'être juif, membre du peuple élu de Dieu. Le Seigneur ne rompt pas son alliance.
Si je parle d'Ancien Testament plutôt que de Torah, Tanakh, ect. c'est parce que je voudrai paraître le plus sobre possible avec des inconnus d'une autre religion, aussi, si vous me l'autorisez je pourrai utiliser des termes hébraïques par le futur.
Il n'y a pas de soucis à parler de Torah, Tanakh, ni à utiliser des termes hébraïques. La seule difficulté que vous pourriez rencontrer, c'est que des chrétiens non juifs et connaissant mal ces questions ne connaissent pas ces termes, qu'il faudrait alors parfois expliquer. Mais il n'y a aucun problème de fond à parler de Torah. Le terme est parfois employé par des chrétiens, même si en français on dit plus facilement "Pentateuque".
En outre si les propos que je tiens vous gênent n'hésitent pas a me le dire.
Aucun soucis : depuis ses origines, l'Eglise a dû clarifier sa foi face à ceux qui ont du mal à croire à l'humanité de Jésus, à sa divinité, au mystère de la trinité, bref à toute la complexité de ce qu'on appelle la christologie.
Dès les premiers temps, au sein des "judéo-chrétiens", il y a eu des juifs qui comme vous ont reconnu la messianité de Jésus, mais pas sa divinité : on les appelle ébionites. Nous savons peu de choses directement sur eux, mais nous avons beaucoup de traces de ce que l'Eglise a dit pour les réfuter, notamment chez Irénée de Lyon. Selon lui, les ébionites ne reconnaissaient que l'évangile selon St Matthieu (qui a effectivement été écrit à destination de communautés juives) et n'acceptent pas les enseignements de St Paul (puisqu'il a rompu avec la Loi).
Il est malheureux que nous n'en sachions que si peu à leur propos, car j'ai le sentiment que vous en êtes assez proche.
Dans les milieux païens, la grande hérésie niant la divinité de Jésus est l'arianisme. Là, nous connaissons beaucoup mieux car cette hérésie a eu énormément de succès (des empereurs ont été ariens, les goths l'étaient...), et elle a connu des résurgences variées tout au long de l'histoire, comme par exemple les célèbres bogomiles et cathares (albigeois et novatiens) aux XIe-XIIe siècle. On continue de la voir réapparaître de nos jours, même si pour l'instant elle ne semble pas former de religion constituée.
Les conciles-clés concernant ces hérésies sont Nicée et Constantinople, qui ont réfuté l'arianisme.
Aussi j'ai retenu quelque part que le fait que Jésus Christ soit un homme , le Messie, ou Dieu n'est pas important quelque part. Ce qui est important est de tirer leçons de ces enseignements et lorsque le Christ fera son retour, notre monde ne sera guidé uniquement par son chemin.
C'est là une vision très juive des choses
L'orthopraxie primerait sur l'orthodoxie.
Dans les évangiles, nous voyons maintes fois Jésus dire "ta foi t'a sauvé", et si les actions charitables sont montrées comme nécessaires (ce que vous avez fait au plus petit, c'est à moi que vous l'avez fait...), il me semble quand même que la clé est la foi. Et la première manifestation de la foi, c'est de se tourner vers le Christ pour qu'Il pardonne nos péchés.
Mc 16, 16 : "celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné".
Mais la foi est une grâce que Dieu nous donne. Si vous vous efforcez de vivre selon l'enseignement de Jésus, avec la foi en Dieu qui est amour, et que vous continuez à vouloir mieux connaître le Christ, je n'ai aucun doute que Dieu vous donnera la foi qui guérira tous ces doutes.
Quand je vous pose la question : "qui est Jésus pour vous", ce n'est pas juste pour avoir la réponse "Jésus est le Messie". Je vous la pose, déjà car Jésus lui-même l'a posée à ses disciples, et en premier lieu à Pierre : "Qui suis-je pour vous ?".
C'est une invitation à approfondir notre connaissance de Jésus, à chercher à le fréquenter, à écouter ce qu'il nous dit de lui, à regarder sa manière d'agir, par les chemins de Galilée, de Décapole et de Judée, mais aussi à la synagogue et à Jérusalem.
Puisque vous êtes juif, je me référerai en priorité à l'évangile selon St Matthieu (je ne cite que les phrases-clés, pour ne pas allonger, mais il faut aller les lire dans leur contexte, c'est important).
Mt 1, 20 : "car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint"
Mt 3, 17 : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur"
L'expression "Fils de Dieu" est régulièrement employée dans le Tanakh pour désigner le Messie, fils adoptif d'Elohim, sans aller plus loin : Ex 4, 22 ; Dt1, 31 ; Dt 14, 1 ; Os 2, 1 ; Ps 82, 6 ; 2S 7, 14... Il semblerait donc possible de s'arrêter là en lisant Matthieu.
Mais Jésus lui-même va au-delà :
Mt 7, 21 Ce n'est pas en me disant "Seigneur, Seigneur", qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Mt 11, 27 Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler.
Mt 21, 37 Finalement, il leur envoya son fils, en se disant "ils respecteront mon fils."
Mt 22, 41-45 Comme les pharisiens se trouvaient réunis, Jésus leur posa cette question : "Quelle est votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ?" Ils lui disent "De David." - "Comment donc, dit-il, David, parlant sous l'inspiration, l'appelle-t-il Seigneur quand il dit : 'Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône' Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ?"
St Jean rapporte aussi des propos très clairs (et Jean était juif, lui aussi).
Jn 5, 16-18 C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus : parce qu'il faisait ces choses-là le jour du sabbat. Mais il leur répondit "Mon Père est à l'oeuvre jusqu'à présent, et j'oeuvre moi-aussi". Aussi les Juifs n'en cherchaient que davantage à le tuer, puisque non content de violer le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père, se faisant égal à Dieu.
Je vous invite aussi à lire attentivement ce qui suit, Jn 5 19-47, qui est trop long pour être recopié ici, mais qui est un passage capital.
Toutefois, ses disciples ne verront en lui que le Messie tant qu'il sera vivant. C'est après sa résurrection qu'ils comprendront enfin (cf Emmaüs, Mc 16, 12-13 ; Lc 24, 13-35, et notamment Lc 24, 25)où Jésus lui-même doit expliquer aux deux disciples comment ils n'avaient jusque là pas su comprendre correctement les Ecritures)
Ac 9, 3 : la conversion de Saul
Rm 9, 1-5 : Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens point - ma conscience m'en rend témoignage dans l'Esprit Saint -, j'éprouve une grande tristesse et une douleur incessante en mon coeur. Car je souhaiterais être moi-même séparé du Christ pour mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et aussi les patriarches, et de qui le Christ est issu selon la chair, lequel est au-dessus de tout,
Dieu béni éternellement !