Quitté par celle que je pense être la femme de ma vie…

[BuissonArdent]

Bonjour,

Avant tout je préfère prévenir: mon message sera long. J’écris sur ce forum car j’ai besoin d’aide. Voici ma situation:

Je suis un jeune homme de 17 ans, en lycée général et catéchumène. Il y’a deux mois, celle qui était ma copine depuis un an et demi m’a quitté.
Nous nous étions connus par hasard. Étant distancés par des centaines de kilomètres, nous parlions par messages et par lettres. Nous nous sommes rencontrés « en vrai » après quelques mois, et nous sommes devenus un couple. Nous nous sommes tout de suite beaucoup aimés. Nous avions dès le départ le projet de nous marier un jour (sans cette certitude nous n’aurions pas été ensemble, le mariage futur étant pour nous la raison même d’être en couple), et étant tous les deux catholiques nous avions beaucoup de points communs. Après notre première rencontre, ma copine était réellement « folle » de moi. Elle m’aimait beaucoup, et j’avoue avoir été un peu déstabilisé au début, bien qu’étant très amoureux également. Nous avons passés de très bons moments ensemble, que ce soit par messages (nous parlions tous les soirs) ou « en vrai » quand je passais mes vacances chez elle ou elle chez moi (randonnées, visites de musées, faire à manger ensemble etc).
Malheureusement, des tensions ont commencé à naître dans notre couple. Pour différentes raisons j’ai commencé à perdre confiance en elle. Je n’aurais pas dû, car en réalité c’est une fille très charitable, fidèle et aimante. Mais je suis devenu dur et jaloux pour un rien. Nous nous disputions chaque semaine, pour des vétilles. De plus, la relation à distance était vraiment difficile à vivre. À côté de ça, je suis entré en dépression à cause d’une situation familiale insupportable. Je passais donc mon temps à me plaindre et j’étais de mauvaise humeur lorsque nous nous parlions. Je n’étais plus tendre avec elle comme au début…
Au fur et à mesure ma copine a pris de la liberté. Elle s’est émancipée des règles absurdes que je lui fixais par jalousie, et me parlait avec moins de respect. Elle se plaignait du mal que je lui causais, mais je ne prenais pas ses plaintes assez au sérieux. Je croyais avoir raison, j’allais déjà mal au quotidien, et je pensais notre relation acquise. L’été dernier, elle est allée faire une route de guide pendant une semaine, ce qui nous a empêchés de parler pendant ce temps. Elle a réalisé qu’elle pouvait se passer de moi, tandis que, de mon côté, je souffrais de son absence.
Alors qu’elle se détachait de moi, je comprenais peu à peu mes erreurs, et après plusieurs songes qui m’ont « mis une claque », j’ai pris conscience de la valeur de ma copine, et de l’amour que je devais lui donner. Je me suis donc dit « la prochaine fois que tu la verras, montre-lui à quel point tu l’aimes, sois tendre, et demande-lui pardon pour tout le mal que tu lui as fait ! ». Et voilà qu’à ce moment où j’étais prêt à lui donner la tendresse qu’elle attendait de moi, elle m’a quitté.
En réalité, je lui ai tendu la perche sans le vouloir. Elle n’osait pas me quitter, mais en lui demandant lors d’une discussion si elle pensait à le faire, elle en a profité… Elle m’a dit que parler avec moi était devenu un fardeau, qu’elle ne m’aimait plus et qu’on ne se correspondait pas. Elle m’a reproché mon attitude trop dure et m’a aussi fait comprendre que je n’étais pas assez pieux. J’ai été totalement secoué. J’ai tout essayé pour la récupérer. Je lui ai fait de longs messages inutiles pour lui montrer par A+B qu’on devrait rester ensemble… Alors que durant les premiers jours après la séparation elle disait avoir de la peine pour moi, comprenait ma douleur, me remerciait pour ma « gentillesse » et disait qu’elle réfléchirait à ma proposition de nous voir pour parler de tout ça, elle a commencé à être très dure. Elle n’a pas supporté mon obstination et mes messages à répétition. Elle m’a demandé de l’oublier et de lui « foutre la paix ». J’ai arrêté de lui parler pendant un temps, puis me suis mis à lui envoyer quelques messages qui n’exigeaient pas de réponses, juste pour lui dire comment j’allais. Elle les regardait mais ne répondait pas. Un jour je lui ai écrit une lettre « d’adieu » pour lui demander pardon et la remercier pour tout. Je me suis gardé de lui dire « Adieu », mais lui ai juste souhaité une bonne continuation, de manière à montrer que j’acceptais la rupture mais aussi pour me permettre de peut-être revenir un jour vers elle. Nous ne nous sommes pas parlés depuis (il y a 3 semaines).

Aujourd’hui je ne sais pas que penser, ni que faire. J’ai peur d’essayer quoi que ce soit.

D’un côté, on pourrait penser que tout est fini:
Comment la récupérer après lui avoir fait tant de mal ? Comment faire quand on habite à plusieurs centaines de kilomètres ?

Mais d’un autre côté, certains signes peuvent laisser penser le contraire, ou interroger:
Elle vient de rentrer en prépa, elle est donc sujette au stress et n’a pas le temps de parler. Quand elle m’a quitté, elle a avoué que « l’idéal serait d’essayer de recommencer ensemble », mais que c’était impossible avec la prépa. Elle n’a pas répondu à ma lettre de quasi-Adieu (pourtant je sais qu’elle l’a reçue). Pourquoi ne veut-elle pas me dire au revoir définitivement ?? (Est-ce qu’elle m’ignore juste ?) Elle a avoué qu’elle ne trouverait jamais quelqu’un qui l’aimerait autant que moi. Aussi, elle m’a dit qu’elle ne se remettrait pas en couple pendant ses deux ans de prépa (et, la connaissant, elle ne se mettrait qu’avec une personne avec qui elle serait absolument sûre de se marier un jour). Aussi, elle n’a pas dit à ses parents qu’elle m’avait quitté. C’est moi qui les ai informés il y’a quelques jours. Était-ce par timidité ? Elle est quand même restée sans rien dire pendant deux mois… c’est bizarre.

Depuis la rupture, j’ai beaucoup progressé sur moi, j’ai corrigé mes défauts. Aussi, me retrouver totalement seul et impuissant m’a permis de revivifier ma foi, de m’ouvrir à l’amour de Dieu. Finalement, pour rien au monde je n’échangerais les progrès que j’ai réalisés.
Néanmoins, cette séparation est très frustrante. Je suis certain que ma copine est la « bonne » pour moi, mais aussi que je suis le « bon » pour elle ! (Du fait des progrès que j’ai réalisés) Et puis elle a vraiment changé ma vie, je pense que je serais incapable d’aimer une autre femme. Cette relation me traumatiserait à vie.

Voilà, merci pour ceux qui liront…
J’avais besoin de me confier.
Si vous avez des remarques ou des conseils, je serais très heureux de recevoir votre aide.

[Gaudens]

Bonsoir Buisson Ardent,

Je ne veux pas jouer au conseiller conjugal et me borne à deux remarques:

-vous êtes tous deux hyper jeunes et vous avez du temps devant vous pour régler cette difficulté de vie ,d'une manière ou d'une autre.

Par ailleurs l'entrée en prépa est bel et bien une sortie du monde pour au moins deux ans ,souvent trois.Cela vous laisse du temps à tous deux pour vérifier la qualité,la force et la nature de votre attachement. Quand votre amie vous dit qu'elle ne compte pas entrer dans une relation amoureuse pendant son temps de prépa,peut-être vous envoie-t-elle consciemment ou pas un message pour vous suggérer de ne pas l'oublier et de réévaluer les choses avec elle au bout de ce long tunnel studieux. Après tout ,vous n'aurez alors que 20 ans tous deux, des vieillards en somme !

Bon courage à vous, dans la prière ,
Gaudens.

[BuissonArdent]

Bonsoir Buisson Ardent,

Je ne veux pas jouer au conseiller conjugal et me borne à deux remarques:

-vous êtes tous deux hyper jeunes et vous avez du temps devant vous pour régler cette difficulté de vie ,d'une manière ou d'une autre.

Par ailleurs l'entrée en prépa est bel et bien une sortie du monde pour au moins deux ans ,souvent trois.Cela vous laisse du temps à tous deux pour vérifier la qualité,la force et la nature de votre attachement. Quand votre amie vous dit qu'elle ne compte pas entrer dans une relation amoureuse pendant son temps de prépa,peut-être vous envoie-t-elle consciemment ou pas un message pour vous suggérer de ne pas l'oublier et de réévaluer les choses avec elle au bout de ce long tunnel studieux. Après tout ,vous n'aurez alors que 20 ans tous deux, des vieillards en somme !

Bon courage à vous, dans la prière ,
Gaudens.

Bonjour Gaudens,

Merci pour votre réponse.
Je m’attendais à une remarque sur notre âge. Vous avez raison, nous avons encore du temps devant nous. Malgré tout, ce que j’aimerais souligner, c’est que contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, on peut être jeune et désirer réellement une vie sérieuse et bien rangée. Je n’aime pas la vision contemporaine de la vingtaine qui constituerait une sorte de deuxième adolescence. Ça ne m’intéresse pas de « profiter » de ma jeunesse, de m’ « amuser ». Ce que je cherche, c’est avoir une femme, fonder une famille. Pas maintenant bien sûr, mais que ce soit déjà un projet concret.
Vous avez sûrement raison par rapport aux études. Moi-même, l’année prochaine, je vais devoir rentrer dans ce « tunnel studieux » comme vous dites bien. En effet, ça nous laissera sûrement le temps de mûrir et de mieux nous retrouver.

Merci à vous, j’avais besoin d’entendre un point de vue extérieur, ça fait du bien.

[Marie2964]

Bonjour Buisson Ardent,

Tout d'abord sachez que je ne minimise pas votre souffrance mais vous avez un "atout" dans vos poches à tous les deux: le temps!

Comme l'indiquait Gaudens plus haut, vous êtes jeunes et le temps est votre meilleur allié afin de tester la qualité de votre attachement mutuel.

Vous dites avoir déjà évolué en quelques semaines et rectifié des erreurs, certes, alors pourquoi ne pas mettre à profit ces deux années de classe préparatoire pour vivre. Accordez du temps à votre amie, accordez-vous du temps et laissez le temps au temps. Les choses peuvent se décanter toutes seules au fil des semaines et des mois. Ne vous mettez aucune pression. Faites votre petit bonhomme de chemin de votre côté. Librement et sans pression. Profitez-en pour approfondir votre foi par exemple, pour rencontrer des gens et vous adonner à des activités constructives.

Bref, soyez indulgent avec votre amie et avec vous-même. Vous dites vivre une situation familiale douloureuse alors ne vous en rajoutez pas avec votre relation amoureuse. L'espoir est permis et vous êtes jeune. Soyez simplement ouvert à l'inconnu.

Bonne fin de journée et bon courage.

Marie.

[Kerygme]

Bonjour BuissonArdent,


Nos conseils ne pourront venir que de nos expériences propres, alors il est nécessaire de les recevoir avec un certain recul.

Deux mots me viennent à l'esprit en vous lisant : liberté et passion.
Aussi je vais partir de ce postulat pour vous inviter à vous interroger afin que, vous, vous fassiez la lumière.

1. Avez-vous respecté sa liberté en l'acceptant, elle, comme elle est et non comme vous voudriez qu'elle soit ?
2. Votre jeune âge peut vous faire confondre passion et amour. Antoine de Saint Exupéry l'explique bien à sa façon : «Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction ».

Or vos directions semblent momentanément différentes, la vôtre qui pense déjà couple, la sienne qui pense construction d'un avenir. C'est ce qui me semble comprendre entre les lignes de ce que vous nous exposez.
Son avenir ne semble pas vous exclure, il nécessite probablement de construire d'abord de solides fondations avant de penser aux étages.

Le temps révèle toute chose alors la patience me semble une bonne voie, pour discerner la solidité mutuelle de cette relation et pour lui prouver que vous respectez sa liberté .. et donc elle.

[BuissonArdent]

Bonjour Buisson Ardent,

Tout d'abord sachez que je ne minimise pas votre souffrance mais vous avez un "atout" dans vos poches à tous les deux: le temps!

Comme l'indiquait Gaudens plus haut, vous êtes jeunes et le temps est votre meilleur allié afin de tester la qualité de votre attachement mutuel.

Vous dites avoir déjà évolué en quelques semaines et rectifié des erreurs, certes, alors pourquoi ne pas mettre à profit ces deux années de classe préparatoire pour vivre. Accordez du temps à votre amie, accordez-vous du temps et laissez le temps au temps. Les choses peuvent se décanter toutes seules au fil des semaines et des mois. Ne vous mettez aucune pression. Faites votre petit bonhomme de chemin de votre côté. Librement et sans pression. Profitez-en pour approfondir votre foi par exemple, pour rencontrer des gens et vous adonner à des activités constructives.

Bref, soyez indulgent avec votre amie et avec vous-même. Vous dites vivre une situation familiale douloureuse alors ne vous en rajoutez pas avec votre relation amoureuse. L'espoir est permis et vous êtes jeune. Soyez simplement ouvert à l'inconnu.

Bonne fin de journée et bon courage.

Marie.

Bonjour Marie,

Je vous remercie pour votre réponse.
Vous devez avoir raison, le temps me sera sûrement favorable. Et d’une certaine manière, il l’a déjà été, j’ai profité de ces quelques semaines pour progresser dans ma foi et dans mon état d’esprit. Peut-être Dieu voulait-II me montrer ma misère humaine et m’appeler à plus d’humilité.

Malgré tout je suis confronté à des obstacles: je me sens seul au quotidien, du fait de mes problèmes familiaux et de ma difficulté à m’entendre avec les personnes de mon âge en général. C’est aussi pour ça que mon amie me manque, elle était la seule à me comprendre.
Et puis j’ai peur qu’elle m’oublie, qu’elle veuille m’effacer pour de bon de sa vie… Peut-être que cette peur est absurde, mais je n’arrive pas à percevoir son état d’esprit, alors je fais des hypothèses…

[BuissonArdent]

Bonjour BuissonArdent,


Nos conseils ne pourront venir que de nos expériences propres, alors il est nécessaire de les recevoir avec un certain recul.

Deux mots me viennent à l'esprit en vous lisant : liberté et passion.
Aussi je vais partir de ce postulat pour vous inviter à vous interroger afin que, vous, vous fassiez la lumière.

1. Avez-vous respecté sa liberté en l'acceptant, elle, comme elle est et non comme vous voudriez qu'elle soit ?
2. Votre jeune âge peut vous faire confondre passion et amour. Antoine de Saint Exupéry l'explique bien à sa façon : «Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction ».

Or vos directions semblent momentanément différentes, la vôtre qui pense déjà couple, la sienne qui pense construction d'un avenir. C'est ce qui me semble comprendre entre les lignes de ce que vous nous exposez.
Son avenir ne semble pas vous exclure, il nécessite probablement de construire d'abord de solides fondations avant de penser aux étages.

Le temps révèle toute chose alors la patience me semble une bonne voie, pour discerner la solidité mutuelle de cette relation et pour lui prouver que vous respectez sa liberté .. et donc elle.

Bonjour Kerygme,
Merci pour votre message.

Je crois que vous êtes très juste dans votre analyse. En effet, liberté et passion me semblent deux mots importants dans notre histoire.

Pour votre première question, je réponds assurément que non. Et c’est ma plus grande erreur. Ce n’est pas la seule, mais sans celle-ci je sais que mon amie ne m’aurait pas quitté. Nous étions en relation à distance, ce qui a beaucoup aggravé ma jalousie et mon désir de contrôle. J’avais l’impression que ne pas être à ses côtés constituait un danger, alors que j’étais dans son cœur comme personne ne l’a été, et ne le sera je pense.

Pour votre deuxième question, ma réponse sera plus nuancée. Nous nous aimions réellement, et notre amour était sérieux, nous veillions à être chastes par exemple. Notre amour était raisonnable, nous avons beaucoup de points communs. Néanmoins, j’ai manqué de tendresse, à cause de mon mauvais caractère et aussi de la difficulté à gérer une relation où l’on se parle par messages… Aussi, il y avait certainement une vive passion l’un pour l’autre qui nous a mené à ne pas bien comprendre ce qu’était l’amour, et à nous y prendre trop vite parfois. Non pas qu’il faille se mettre en couple sans penser au mariage, mais il faut le faire par étapes.

Merci encore pour votre message, je tacherai de me le rappeler les fois où je faiblis.

[Kerygme]

Bonjour BuissonArdent,

Nous faisons tous des erreurs, en amour plus qu'ailleurs, mais votre regard lucide et mature me donnent à croire que vous saurez trouver les mots.