Dépression

[p.cristian]

Bonjour,

Je voudrais parler de ma dépression ici.
Je suis en plein dedans au point d'envisager sérieusement de faire une rupture conventionnelle au travail pour me concentrer à ma guérison. Je ne trouve aucun sens dans mon travail depuis des mois. Je fais bonne figure, mais je me trouve inefficace et par ailleurs je ne me reconnais aucune utilité sociale. (Je travaille au service informatique d'une grande banque d'investissement).

J'ai 42 ans et je sais faire beaucoup pour peu que je sois motivé (ce qui n'est pas le cas pour le moment). Ma femme s' inquiète mais me soutient.

Grâce à la dépression (et à une période d'hospitalisation) j'ai rencontré Jésus. Mais j'ai besoin de vos prières pour aller de l'avant et y croire.

Merci à tous.

[Peccator]

Bonjour,


Déjà, une question : êtes vous actuellement en épisode dépressif ? C'est important, car ce n'est pas dans ces moments là qu'il faut prendre de grandes décision.

Je ne trouve aucun sens dans mon travail depuis des mois. Je fais bonne figure, mais je me trouve inefficace et par ailleurs je ne me reconnais aucune utilité sociale. (Je travaille au service informatique d'une grande banque d'investissement).

Ces mots que vous écrivez, j'aurais pu les écrire il y a quelques années. Pour ma part, cela m'a amené à changer totalement de métier, à en apprendre un nouveau et à m'y lancer. Je ne regrette pas mes choix, mais je préfère prévenir que depuis, ma vie n'est pas devenue plus facile. Je suis plus heureux dans mon travail, mais ça ne m'a pas empêché de refaire des épisodes dépressifs, et si je regarde objectivement, mon utilité sociale est tout aussi nulle.

Avez-vous des enfants ? Si oui, vous en êtes responsable, et rien que pouvoir les éduquer, c'est une utilité sociale. Vous pouvez aussi vous investir en-dehors de votre travail, et avoir un job rémunérateur donne beaucoup de possibilités. Oeuvrer sur votre paroisse ou dans un mouvement chrétien (par exemple ), c'est une réelle utilité sociale


Enfin (et c'est là que je voulais en venir), sur ce type de grandes décisions, il me semble nécessaire de faire un travail de discernement. Travail à faire avec votre épouse, avec votre directeur spirituel si vous en avez un, et à nourrir de prière intense. Je ne connais pas mieux pour cela que faire une retraite de discernement (par exemple, une semaine d'initiation aux exercices spirituels).


Quoiqu'il en soit, n'ayez pas peur : quelle que soit votre décision, le Seigneur est à vos côtés.

[gerardh]

________

Bonjour,

Allez le plus vite possible consulter un psychiatre. Je vous parle d'expérience.



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[Invité]

Peut-être devriez-vous (re)lire Laborem exercens de Jean Paul II; cela vous aiderait peut-être à resituer l'utilité de votre travail;
Quant à votre utilité sociale peut-être vous mettez-vous trop de pression ? vous et moi sommes des personnes lambda mais unique ! Vous n'avez peut-être pas la vocation qu'à eu Saint Vincent de Paul, l'Abbé Pierre ou Mère Thérésa, mais cela n'enlève RIEN à votre VRAIE valeur : vous êtes fils de de Dieu aimé passionnément !
En plus, vous avez mentionné votre femme : déjà vous avez une "utilité" (j'aime pas trop ce mot) à être son époux ! c'est déjà pas mal ça ! si vous avez des enfants ; vous avez une "utilité" sociale à leur faire découvrir la foi chrétienne, pour rendre compte de votre foi, et par charité pour l'humanité ! ça aussi c'est déjà pas mal hein ?
et si vous n'avez pas d'enfant, il ya surement des personnes a qui vous avez souris un jour et sans le savoir vous avez fait naître une flamme d'espoir chez elle)

Et quand bien même vous seriez sans "utilité" sociale avérée (ce qui je doute fortement ! vous vous regardez dans la nuit de la dépression ! comment voir clair dans l'obscurité !), je vais vous mets ci-dessous un extrait d'Histoire d'une Ame" de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus :

[...Jésus a daigné m'instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j'ai compris que toutes les fleurs qu'Il a créées sont belles, que l'éclat de la rose et la blancheur du Lys n'enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette... J'ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes... Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux Lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d'être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu'Il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'Il veut que nous soyons... J'ai compris encore que l'amour de Notre-Seigneur se révèle aussi bien dans l'âme la plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l'âme la plus sublime... ]

Puisse l'Esprit Saint vous accompagner pendant cette traversée de la dépression (dont je tente moi aussi de m'extirper ) et vous éclaire et réchauffe votre cœur ! et surtout ne la vivez pas seule cette traversée ! et gardez espoir : Jésus vous accompagne à chaque pas , surtout quand vous tombez

Fraternellement

[Johnny]

Je suis en plein dedans au point d'envisager sérieusement de faire une rupture conventionnelle au travail pour me concentrer à ma guérison. Je ne trouve aucun sens dans mon travail depuis des mois. Je fais bonne figure, mais je me trouve inefficace et par ailleurs je ne me reconnais aucune utilité sociale. (Je travaille au service informatique d'une grande banque d'investissement).

Bonjour,
J'ai 12 ans de plus que vous, mais j'ai eu un parcours professionnel assez similaire au vôtre (informatique, banque, direction administrative) et j'ai quitté mon job à 44 ans suite à la fermeture de la boite.

Je vous déconseille donc absolument de démissionner, c'est une folie.
Le chômage crée l'isolement, et la déprime n'aide pas dans les entretiens d'embauche.

Sur l'utilité sociale, c'est une question que je me suis souvent posée. Il faut d'abord admettre qu'à notre époque, avec la spécialisation et la décomposition des chaines de valeur, peu de métiers ont une utilité sociale "directement" perceptible. Ensuite, dites vous que si votre employeur vous paie, c'est qu'il considère que vous avez une utilité sociale : son avis vaut bien le vôtre, et il le prouve à chaque fin de mois ! Vous êtes un rouage d'une machine qui nous dépasse tous, et il faut accepter d'en faire parti.

Si à 20 ans vous ayez choisi la voie dans laquelle vous êtes actuellement, c'est la conséquence probable de votre personnalité et vos aptitudes : votre job actuel n'est pas un accident de parcours, donc ne cherchez pas à être ce que vous n'êtes pas, car il est probable (à mon avis) que vos qualités ne soient pas en adéquation avec ce à quoi vous rêvez.

Mais en tous cas, votre job a une utilité sociale pour vous et votre famille : c'est déjà énorme. Avant de s'occuper des autres, il faut d'abord s’occuper de ses proches et de soi-même.

C'est sûr, il y a des jobs plus ou moins passionnants, mais votre rémunération est la contrepartie du fait que le travail peut être vécu comme une contrainte !

La seule chose à faire, compte tenu de mon expérience et de celle de quadras passés par là, c'est d'envisager le cas échéant une évolution de votre carrière dans un autre service, au sein de votre entreprise, après un bilan de compétences : voyez avec votre DRH.

Je ne suis pas spécialiste de la dépression, mais soignez-vous parallèlement à votre job, ne sautez pas dans le vide, la banque, ce n'est pas l'enfer, mais si ça n'a pas un grand intérêt.

[elenos]

Surtout ne quittez pas votre travail.
Voyez un médecin.

[p.cristian]

Merci pour les prières.
J'ai encore raté une journée. La rh refuse la rupture conventionnelle, il me reste la démission ou le congé sans solde.

J'ai du mal à respirer en allant au boulot.
Je me vois mal supporter encore trois mois.

[le fureteur]

p. christian,
Ne donnez pas votre démission de vous-même car je ne sais pas si vous auriez droit à recevoir les indemnités chômage. Je suis, moi aussi, une ancienne employée de banque. La dépression, je connais aussi.
Vous avez "trouvé Jésus grâce à une hospitalisation". Confiez-vous à Lui et aussi à un prêtre qui pourrait vous indiquer le nom d'un psy chrétien que vous pourriez consulter. Celui qui me soignait, catho pratiquant, est parti au Canada. Nous dialoguions bien. Pour le moment c'est mon généraliste qui me prescrit le seul antidépresseur que m'avait prescrit ce médecin. Il faut que je voie, avec les médecins chrétiens s'il y a, parmi eux un psy que je pourrai voir. Je ne veux surtout pas être hospitalisée en service psy car c'est un milieu qui me fait peur. Je n'accepte pas la maladie mentale. Maman était atteinte de la maladie d'Alzheimer alors...
Je prierai pour vous, priez aussi pour moi car je sens que je replonge dans la déprime. J'essaie de surmonter mais c'est dur.

[Toto]

Bonsoir P.cristian!

Je compatis vivement à vos problèmes.
Je crains toutefois que poser sa démission n'arrange pas les choses. Après, au chômage, avec une famille à gérer, ce n'est pas forcément évident. Si vous êtes vraiment inefficace, autant attendre qu'ils vous mettent à la porte, au moins vous avez des indemnités de licenciement et vous pouvez toucher le chômage, ce qui n'est pas le cas en matière de démission.
Si maintenant la dépression provient de votre travail, c'est peut-être un harcèlement moral qui en est la cause et qui est punissable légalement.
Pourquoi ne pas chercher ailleurs si vous êtes malheureux? Si vous trouvez, vous pourrez alors démissionner et prendre votre nouvel emploi. Sinon, vous pouvez solliciter une formation, ou un bilan de compétences, avec le DIF pour voir ce qui pourrait vous intéresser comme nouvelle activité?

[Peccator]

Votre médecin refuse de vous arrêter ?


Johnny a raison. Quand on est en dépression, on n'est pas en condition pour chercher un emploi.

On ne prend pas une décision aussi grave quand on est en épisode dépressif : la maladie nous empêche d'analyser correctement la situation.

[gerardh]

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Bonjour,

Surtout ne démissionnez pas.

Faites vous arrêter par votre médecin.




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[p.cristian]

Merci pour vos réponses. Je pensais prendre une année sabbatique.

Pourquoi faudrait-il avoir tellement peur de changer de vie. À 42 ans est-on trop vieux?
La dépression vient effectivement du travail et de la pression que je me donne. Je bosse beaucoup mais pour rien.
Cela fait longtemps que je parle de changer de vie. Mais c'est vrai il y a une part de peur indéniable.

Je pense à ce passage de Matthieu Chapitre 6 :

C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.

[Peccator]

Il ne faut pas avoir peur de changer de vie.
Mais changer de vie, c'est une décision radicale : c'est bien pour ça qu'on dit changer de vie.

C'est donc une décision à prendre quand on dispose réellement de toutes ses facultés de décision, après y avoir réfléchi correctement, et puisque vous êtes chrétien, en se laissant guider par l'Esprit. C'est aussi une décision qui n'engage pas que soi, mais aussi tout son entourage : sa femme, ses enfants...

Quand on est en phase dépressive, il faut admettre que non, on ne dispose pas pleinement de toutes ses facultés de décision. C'est le principe même de la dépression. Il faut donc faire ce que chez les chrétiens on appelle une préparation pénitentielle : admettre ses limites, reconnaître ses faiblesses, et offrir tout cela à Jésus. Accepter d'être soigné, c'est à dire, comme on voit si souvent Jésus le faire dans les évangiles, d'être remis debout, en pleine disposition de ses moyens. Alors, on peut (d'abord remercier Dieu, puis) décider sereinement.

Pour l'instant, faites-vous arrêter par votre médecin. Utilisez ce temps de repos qui vous sera donné pour prier et reprendre des forces, pour demander à Dieu de vous remettre sur pied. Et alors, avec son aide, vous pourrez vraiment décider.


PS : en vous lisant, j'ai l'impression que changer de vie ne vous fait pas trop peur, mais que poursuivre votre vie actuelle vous effraie, par contre. Alors je vous retourne la question : pourquoi faudrait-il avoir peur de poursuivre sa vie telle qu'elle est ? Votre envie de changer de vie est-elle réellement un choix, ou une fuite ?

Dans la Bible, il est dit 365 fois "n'ayez pas peur" ! Ne laissez pas la peur guider vos choix, donnez-vous les moyens de faire de vrais choix.

[Johnny]

Merci pour vos réponses. Je pensais prendre une année sabbatique.

Pourquoi faudrait-il avoir tellement peur de changer de vie. À 42 ans est-on trop vieux?

Oui, vous êtes trop vieux pour changer de vie : vous avez une famille, et le système économique ne le valorise pas. Tout comme l'année sabbatique : impossible de reprendre le rythme.

Si vous ne valorisez pas vos 20 ans de compétences professionnelles, vous valez moins qu'un débutant sur le marché.

Et je me répète, parce que cela correspond à mon vécu personnel : vous êtes devenu à 40 ans ce que vous êtes vraiment : ne vous rêvez pas différent.

PS : quand j'ai voulu changer de vie , j'avais 10 ans de boulot "à fond", mais 25 ans et célibataire.... donc je n'engageais personne. Le système (et ma famille) m'ont rattrapé, et je sais aujourd'hui que c'était une erreur grave, car la direction professionnelle que j'avais prise était celle qui correspondait à ma personnalité.

[Anthony_Le_ Terrible]

Bonjour,

Je voudrais parler de ma dépression ici.
Je suis en plein dedans au point d'envisager sérieusement de faire une rupture conventionnelle au travail pour me concentrer à ma guérison. Je ne trouve aucun sens dans mon travail depuis des mois. Je fais bonne figure, mais je me trouve inefficace et par ailleurs je ne me reconnais aucune utilité sociale. (Je travaille au service informatique d'une grande banque d'investissement).

J'ai 42 ans, et je sais faire beaucoup pour peu que je sois motivé (ce qui n'est pas le cas pour le moment). Ma femme s' inquiète mais me soutient.

Grâce à la dépression (et à une période d'hospitalisation) j'ai rencontré Jésus.


Mais j'ai besoin de vos prières pour aller de l'avant et y croire.

Merci à tous.

Tu as déjà beaucoup de chance d'avoir une femme et un beau travail ^^
Pense aux plus modestes que toi :>