Non, Notre Seigneur ne s'épuise pas face à vos chutes. Ici-bas et tout au long de vie terrestre, l'homme est pécheur. Plus ou moins pécheur, mais pécheur. Toujours. Jusqu'à son dernier souffle. Seul le Christ et la Vierge Marie ont échappé, pour des raisons différentes, à ce sort commun.
Dès lors, il est nécessaire de conserver un certain détachement à l'égard de notre condition de pécheur (non pas à l'égard du péché, entendons-nous bien), puisque quels que soient vos efforts, vous le serez toujours. L'essentiel est de le savoir, de ne pas se persuader du contraire et de ne pas appeler bien ce qui est mal.
Dieu ne peut pas pardonner celui qui ne se reconnaît pas pécheur. Le problème ne vient pas de Dieu, dont le pardon est toujours offert, toujours disponible, gratuitement. Le problème, c'est d'accueillir ce pardon, ce à quoi s'oppose le refus de s'accepter pécheur tout comme le désespoir face à la récurrence des péchés.
Vous retombez dans les mêmes péchés parce que vous n'avez pas cherché à lutter ? N'en soyez pas désespéré, bien au contraire ! Car vous en avez conscience et que vous ne vous cherchez pas d'excuses. Sachez que le pardon n'est pas "magique", et qu'une vie particulièrement peccamineuse comme vous le décrivez a des conséquences sur notre mode de fonctionnement. Il ne suffit pas ordinairement d'un claquement de doigts pour faire disparaître ce mode de fonctionnement, ces "habitus". Dieu vous fournit le détergent, mais c'est vous qui devez manier le balai, et il vous faudra régulièrement retourner chercher, dans l'Eucharistie ou le cas échéant le sacrement de réconciliation, une nouvelle dose de détergent...
En résumé, ne désespérez pas. Il n'est aucun péché qui soit au-delà de la miséricorde de Dieu, à la seule exception du refus de se reconnaître pécheur, ce qui n'est manifestement pas votre cas vu la teneur de votre message. Donc, rassurez-vous et allez de l'avant en faisant appel à l'aide de Dieu face aux tentations.
Et ne vous focalisez pas trop sur vos péchés. La vie chrétienne est au premier chef une contemplation des mystères divins et non une contemplation de notre misère. La lutte contre le péché n'est pas une fin en soi. Il n'est pas de meilleur remède contre le péché, amour de soi, que de contempler les mystères divins, de s'en émerveiller en rendant grâce et en louant Dieu.
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