Que la paix du Christ soit avec vous.

Je suis un jeune catéchumène de 21 ans. J'ai vécu jusqu'à mes 20 ans dans l'ignorance totale de Dieu, qui plus est dans un milieu athée, voire même anticlérical. Un jour, j'ai fini par lire la Bible, le Nouveau Testement et les évangiles. Progressivement, j'ai été touché par le message du Christ. Je le reconnais aujourd'hui comme mon juste Sauveur et Seigneur.

Seulement, mon parcours n'a pas été exempt de "turbulences", dirons-nous. Au tout début de celui-ci, j'ai été alpagué par une connaissance sur Internet, qui me disait que l'église conciliaire actuelle était néfaste, hérétique même, et que la FSSPX était la seule voie de salut dans un monde à la dérive. Ne connaissant rien à rien, j'y suis allé. Pendant plusieurs mois, dans un prieuré appartenant à la FSSPX, et encadré par les trois abbés de la structure. Je participais à la Messe en rite tridentin le dimanche soir, et aux cours de catéchisme les mercredis soirs. Durant ces cours, les prêtres n'hésitaient pas à dénigrer allégrement le Concile Vatican II, une pure hérésie selon eux, et le Pape également, bien qu'ils reconnaissent son autorité, et prient pour lui, ils le critiquent vivement par-derrière.
Ma mère m'emmenait ou me récupérait parfois en voiture au prieuré. Elle avait très peur qu'il s'agisse d'une secte, que je sois embrigadé, quelque chose comme ça. Avec du recul... oui, il y avait sans doute quelque chose de sectaire.

Enfin bref. Aujourd'hui, je suis parti de la FSSPX. Je ne me reconnaissais plus dans cette culture de la division, et dans les mentalités. Désormais, je suis catéchumène dans une paroisse conciliaire, je m'y sens très bien, très entouré, tout est parfait. La Messe est toujours traditionnelle, ce qui me comble de joie, mais le cadre est plus ouvert, en lien avec le diocèse, Vatican, etc. Seulement, en mon for intérieur, je suis un peu perdu sur toutes les branches... IBP, Insitut Christ Roi Souverain Prêtre, FSSPX... Je suis un peu perdu.

Dans la FSSPX, il y avait pas mal de jeunes, certes, mais très (trop?) militants. En réalité, à titre purement subjectif, et sans prétendre connaître le cœur de qui que ce soit, je n'ai pas vraiment trouvé d'amour et de charité chez ces personnes. Oui, ce sont les premiers à décrier, combattre, parfois mettre le feu aux poudres (et l'huile qui va avec), mais quand il s'agit de l'amour du prochain, de la prière... je ne sais pas trop.. J'ai davantage eu l'impression que pour eux, la religion chrétienne (et la FSSPX, forcément) était juste une sorte de bannière de revendications sociales, idéologiques et morales. Style : "Je suis le meilleur, les autres font mal !" ou encore qu'ils se dressent eux-mêmes comme des piliers de vertus et de sagesse.

Pour les uns, aujourd'hui, je suis une espèce d'hérétique, pour les autres, dans la bonne direction ?.. Je n'ai pour le moment aucune connaissance théologique en la matière. Je préfère ne pas me perdre dans des débats sans fin, et je me concentre sur ma vie de prière et d'amour. Comme dans le livre "La Tactique du Diable" de C.S Lewis, le trop-plein militant finit par nous dévier de la prière.

Dans mon ancien prieuré, il y avait beaucoup de rapprochements avec Civitas, le parti national catholique. Et il y a notamment eu un invité qui a réfuté l'existence des chambres à gaz à l'occasion d'un cours (je n'étais pas là mais il y a pas mal d'articles sur le sujet), bref, un peu limite limite ?

Tout ce que je désire aujourd'hui, et j'ose croire que ce n'est pas une "haute" exigence, c'est de vivre avec la Foi, en la partageant avec les autres. En discutant, en débattant, en priant ensemble, en nous aimant fraternellement... J'ai sans doute une vision très naïve des chrétiens, et je sais bien que certains ne sont pas tendres, mais malgré tout, je persévère à croire qu'il reste de belles communautés et de belles personnes en ce bas monde, je me réfute au fatalisme de la solitude. Après tout, ne dit-on pas qu'un chrétien tout seul est un chrétien en danger ? (enfin sauf les ermites, mais c'est particulier


Merci..
Un chrétien paumé
