Curieusement, aujourd'hui où je ne souffre pas, je ressens dans l'oraison que mon amour "n'est ni grand, ni pur" !Petit Journal de Ste Faustine, 303 a écrit :Vous vous trompez bien, ma soeur, car c'est justement quand je souffre beaucoup, que ma joie est la plus grande, et quand je souffre moins, ma joie est moindre aussi. Cependant cette âme me laissa entendre qu'en cela elle ne me comprenait pas. J'ai tâché de lui expliquer : quand nous souffrons beaucoup, nous avons une grande occasion de montrer à Dieu que nous L'aimons, quand nous souffrons peu, nous n'avons qu'une petite occasion de Lui montrer notre amour, et quand nous ne souffrons pas du tout - alors notre amour n'est ni grand, ni pur. Nous pouvons par la grâce de Dieu parvenir à ce que la souffrance se change pour nous en délice, car l'amour est capable d'accomplir de telles choses dans les âmes pures.
Comment dire ça au monde ? La limite est bien ténue entre le masochisme et cette grâce que nous communique Sainte Faustine.
Ce que je comprends, c'est que la limite est dans l'amour de la souffrance reçue et accueillie comme grâce d'union au Christ souffrant et non la souffrance provoquée volontairement. Alors ne provoquons pas la souffrance mais sachons l'accueillir. Sainte Thérèse de Lisieux disait dans un poème : " La souffrance, je la réclame !", et non "je la provoque" !
Quelle preuve d'amour que de ne pas murmurer dans l'épreuve du désert mais de rester dans la confiance !
L'Ancien Testament nous offre une belle image de la souffrance en la personne de Job. Pourtant cette figure qui se révolte n'est pas totalement accomplie, comme le Christ le sera. Le Nouveau accomplit l'Ancien. Jésus a donné la plus grande preuve d'Amour aux Hommes en souffrant sa Passion pour nous tous. Il ne s'est pas plaint ; mieux il a pardonné aux hommes. Dès les temps apostoliques, Saint Paul témoigne de sa participation aux souffrances du Christ par les siennes.
Une personne de mon entourage me disait son étonnement quant à notre monde : comment Dieu a-t-il pu créé ce monde, organisé tel qu'il l'est ? Seuls les yeux de la foi peuvent renverser le regard et convertir notre vision noire en la vision d'une immense Clarté : la Croix du Seigneur est dressée sur le monde, il est le Sauveur de ce monde en errance, le recréant à chaque instant, le sauvant et le sanctifiant toujours. Bienheureux sommes-nous d'être les fils de l'Eglise !