Soumission des Femmes ?

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salésienne05
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par salésienne05 » sam. 10 déc. 2011, 11:33

De Benoît XVI, commentaire de Saint Paul :

"Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari. Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ; (…) C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même ».

Cette fois je voudrais porter l’attention sur la deuxième lecture du jour tirée de la Lettre aux Ephésiens car elle contient un thème de grand intérêt pour la famille. En lisant les paroles de Paul avec la mentalité d’aujourd’hui, une difficulté saute immédiatement aux yeux. Paul recommande aux maris « d’aimer » leur femme (et cela nous convient), mais ensuite il recommande à la femme d’être « soumise » à son mari et dans une société fortement « et à juste titre » consciente de la parité des sexes, ceci semble inacceptable.

En effet, c’est exact. Sur ce point saint Paul est en partie conditionné par la mentalité de son époque. Toutefois, la solution ne réside pas dans le fait de supprimer le mot « soumission » des relations entre mari et femme, mais éventuellement de rendre cette soumission réciproque, comme l’amour doit également être réciproque. En d’autres termes, non seulement le mari doit aimer sa femme, mais la femme doit également aimer son mari ; non seulement la femme doit être soumise à son mari, mais le mari doit également être soumis à sa femme. Amour réciproque et soumission réciproque.

Se soumettre signifie, dans ce cas, tenir compte de la volonté du conjoint, de son opinion et de sa sensibilité ; dialoguer et non décider seul ; savoir parfois renoncer à son opinion. Se souvenir en somme que l’on est devenu « conjoints », c’est-à-dire, littéralement, personnes qui sont sous « le même joug », accueilli en toute liberté.

L’Apôtre donne, comme modèle aux époux chrétiens, la relation d’amour existant entre le Christ et l’Eglise, mais explique immédiatement en quoi a consisté cet amour : le Christ a « aimé l'Église, il s'est livré pour elle ». Le véritable amour se manifeste dans le « don de soi » à l’autre.

Il existe deux façons de manifester son amour à la personne aimée. La première est de lui offrir des cadeaux, de la combler de dons ; la deuxième, beaucoup plus exigeante, consiste à souffrir pour elle. Dieu nous a aimé de la première manière lorsqu’il nous a créé et nous a comblés de dons : le ciel, la terre, les fleurs, notre corps lui-même, tout est don venant de lui. Mais ensuite, dans la plénitude des temps, en Jésus-Christ, il est venu parmi nous et a souffert pour nous jusqu’à mourir sur la croix.

C’est ce qui se passe également dans l’amour humain. Au début, en tant que fiancés, on exprime son amour en se faisant des cadeaux. Mais vient le temps pour tous où il ne suffit plus d’offrir des cadeaux ; il faut être capable de souffrir avec et pour la personne aimée. L’aimer en dépit des limites que l’on découvre, les moments de pauvreté, les maladies elles-mêmes. Ceci est le véritable amour qui ressemble à celui du Christ.

En général on appelle le premier type d’amour « amour de recherche » (par un terme grec eros), le deuxième type « amour de don » (par un terme grec agape). Le signe qu’un couple est en train de passer de la recherche au don, de l’eros à l’agape est ceci : au lieu de se demander : « Qu’est-ce que mon mari (respectivement, ma femme) pourrait faire de plus pour moi, qu’il ne fait pas encore ? », on commence à se demander : « Qu’est-ce que je pourrais faire de plus pour mon mari (ou ma femme) que je ne fais pas encore ? »


Merci Benoît XVI, vous rendez justice à la femme :amoureux:

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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par Isabelle47 » sam. 10 déc. 2011, 12:00

Merci Salesienne05 pour ce commentaire de BenoitXVI plein de bon sens et d'équité!

Pour en revenir au "modèle" d'amour que nous donne la Trinité, le flux d'amour infini dont Elle est constituée, en acte et réciprocité entre les trois hypostases, l'amour humain doit bien être, à son image: réciprocité et échanges et "égalité quant au statut de chacun".

Si, au contraire, on considère que l'hypostase du Père "domine la situation", on fait une interprétation erronée (et infantile) pouvant induire, justement, à l'idée de domination de l'un (l'homme, le Père) sur l'autre.
Cette vision que je qualifie d'infantile (le Père tout puissant, le Fils obéissant...) que c'est ce qu'on m'avait enseigné au caté, il y a longtemps; je suppose que cette vision des choses a été acceptée et transmise pendant de longues années.
C'est en suivant des cours de théologie, il y a quelques années, que j'ai pu rectifier et comprendre le dogme de la Trinité à la fois dans sa simplicité et sa complexité!
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par coeurderoy » sam. 10 déc. 2011, 12:53

Contemplons à ce propos l'icône de Roublev...Comme nous avons du mal à saisir ce mystère de la Trinité, combien les représentations iconographiques du vieillard chenu (et autoritaire...) pour la Personne du Père ont conditionné notre imaginaire et notre spiritualité ! Même pour le Christ, regardez, à la Renaissance, le Christ "jupitérien" de la Chapelle Sixtine...
"Qui me voit, voit le Père" dit pourtant Jésus : contemplons la faiblesse de l'Enfant de la Crèche et l'humilité du Serviteur lavant les pieds de ses disciples pour tenter de mesurer la Bonté et la Douceur du Père des Cieux !
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par Griffon » sam. 10 déc. 2011, 13:39

salésienne05 a écrit :Alors, je reformule la question : sur la plan non théorique, comment doit se traduire la soumission de la femme, et en parrallèle, l'amour de l'homme ?
Bonjour Cécile,

Je vais vous proposer le cas réel d'un couple que nous appellerons Bob et Bobette.

Le couple a fait l'achat d'une maison, légèrement au-dessus de leurs moyens.
Si bien qu'ils doivent surveiller de près leur budget, et renoncer à certains aménagements bien nécessaires comme une cuisine équipée.

Bob a ses raisons.
- Bien sûr, il faut se serrer la ceinture aujourd'hui, mais un tel bien est un réel investissement, une assurance pour eux et leurs enfans.
Cela vaut bien quelques efforts et quelques tensions devant les factures qui arrivent.
- Vendre aujourd'hui la maison, ce serait jeter à l'eau tous les efforts déjà produits et encaisser une perte.

Bobette a sa propre idée.
- Pourquoi se mettre cette pression. La banque a déjà retenu un chèque. Franchement, qu'on vende cette maison et qu'on achète qq ch de plus petit et de plus éloigné du centre.

Pour le moment, la non-décision règne.
Mais à chaque difficulté de paiement, Bobette revient avec son idée, et se désolidarise totalement de son mari. C'est lui qui veut rester, et c'est une mauvaise décision.

Disons-le tout de suite : celui qui est spirituellement le plus élevé est celui qui cède. En effet, il est suffisamment libre pour ne pas s'attacher à telle ou telle décision.

Concrètement, " comment se traduit la soumission de la femme ? "
La soumission implique que l'on remet s'en remet à la décision de l'autre.
Mieux encore : Bobette essaiera de soutenir Bob dans sa décision, et de l'encourager.
Il ne s'agit pas de mentir en changeant d'avis, mais bien de supporter, d'encourager son homme dans sa décision.

Concrètement, " comment se traduit l'amour de l'homme ? "
L'amour de l'homme consiste à écouter sa femme et veiller que la famille n'abuse pas de ses bontés, mais au contraire l'épaule dans toutes ses actions.
Ainsi, Bob envisagera positivement le choix de Bobette, en prenant en compte surtout la nécessité d'une cuisine mieux équipée. Et surtout, il veillera à partager (au moins !) les tâches liées à la cuisine pour se rendre compte des difficultés réelles. S'il pense ne pas pouvoir mettre en oeuvre le choix de sa femme, il veillera à compenser par d'autres décisions et par reconnaissance.

Ce qui est sûr, c'est que la soumission de la femme donne à l'homme une réelle place dans la famille. Et cela favorise une bonne éducation des enfants lorsqu'ils arrivent à l'adolescence.
Au lieu de vouloir l'un et l'autre imposer le choix qu'on trouve le meilleur, on peut sortir de cette lutte d'influence. L'homme seul face à la décision va devoir mieux les assumer. Il ne peut que se tourner avec plus d'attention vers les besoins de sa femme, et la reconnaissance du don de la vie sous ses multiples formes.
Franchement, nous sommes dans le cadre d'un mariage d'amour.
Quand-même !

Cordialement,

Griffon.
PS: j'ai préparé ce message, Cécile.
Je la poste avant d'avoir lu vos récents commentaires.
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O Jésus, pour Te suivre.

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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par PaxetBonum » sam. 10 déc. 2011, 14:31

salésienne05 a écrit :
Pour ma part, d'ailleurs, je me demande en quoi je pourrais obéir à mon mari puique nous sommes d'accord sur tout, et quand parfois ce n'est pas tout à fait le cas, l'ajustement se fait en, quelques minutes de discussions et à l'aide de l'entendemenrt (donc de manière très rationnelle).
Voilà, vous avez compris ce qu'est la soumission.
On rapporte à l'autre une difficulté une interrogation.
De la prière et du dialogue commun sort une réponse commune à laquelle chacun se soumet.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par salésienne05 » sam. 10 déc. 2011, 14:47

Cher Griffon,

Pour moi, votre exemple ne tient pas car, rationnellement, c'est Bob qui a raison. Quant à aider sa femme à la cuisine, il aurait du commencer bien avant qu'il y ait des tensions suite à l'achat de cette maison... mais ce n'est que mon avis ;)
D'où le fait de dire que lorsque l'on choisit bien son conjoint et que l'on tend à être quelque peu rationnel dans ses choix, on a peu à faire face à ce genre de cas :)

Fraternellement.

Cécile

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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par Isabelle47 » sam. 10 déc. 2011, 21:18

coeurderoy a écrit :Contemplons à ce propos l'icône de Roublev...Comme nous avons du mal à saisir ce mystère de la Trinité, combien les représentations iconographiques du vieillard chenu (et autoritaire...) pour la Personne du Père ont conditionné notre imaginaire et notre spiritualité ! Même pour le Christ, regardez, à la Renaissance, le Christ "jupitérien" de la Chapelle Sixtine...
"Qui me voit, voit le Père" dit pourtant Jésus : contemplons la faiblesse de l'Enfant de la Crèche et l'humilité du Serviteur lavant les pieds de ses disciples pour tenter de mesurer la Bonté et la Douceur du Père des Cieux !
Merci beaucoup de la finesse de votre mise au point.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par salésienne05 » sam. 10 déc. 2011, 21:23

Oui Coeurderoy, merci pour cette si belle pensée... :oui:

Fraternellement.

Cécile

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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par ti'hamo » sam. 10 déc. 2011, 23:04

Merci pour le commentaire de Benoît XVI, effectivement toujours de bon conseil dans ce domaine de l'interprétation des textes, et toujours aussi bon professeur.


Si je peux me permettre tout de même, mes propres réactions sur quelques remarques au cours de votre discussion :
(chacun retrouvera la paternité de ses répliques :-)

. Saint Paul parlait dans un contexte bien différent. A l'époque, ses paroles étaient libératrices.
Elles le sont toujours. Soit, comme le dit Benoit XVI, nous avons à tenir compte du contexte - non pas, il l'explique bien, pour écarter le texte, mais pour en élargir le sens, de même que le sens de la révélation est peu à peut approfondi et mieux compris dans la tradition de l'Église.

Mais, donc, ces paroles le sont toujours, libératrices. Rappeler aux femmes de ne pas s'enfermer systématiquement dans une attitude contestataire, rejetant automatiquement tout le masculin et ce qui en vient, et rappeler aux hommes de s'ouvrir à leur épouse, de les aimer réellement d'un véritable amour de don gratuit, ça reste très d'actualité. (non ?)


. (Le rôle de l'homme est toujours auréolé d'un certain prestige, ça c'était rigolo parce que, dans les archétypes, il y a aussi "sortir les poubelles".)


. Je remercie particulièrement Imx pour la réflexion qu'il prend le temps d'exposer : alors, certes, on l'accuse de manquer de pragmatisme ; mais, je regrette, pour prendre le contrepied d'une remarque d'un autre intervenant : comment ça, on ne se pose pas tous les jours des questions existentielles et métaphysiques ??
Et bien, on devrait. Et Imx le rappelle très bien ici, de belle façon.

D'ailleurs, si, comme rappelé dans la méditation de Benoit XVI sur le texte de St Paul, vous vous demandez, chaque soir, "que dois-je faire pour agir mieux encore envers mon époux ou mon épouse ?", ceci est une question métaphysique puisqu'elle inclue la question "pourquoi dois-je agir mieux encore envers mon époux ou mon épouse ?"

(vous me direz "parce que je l'aime, c'est évident" : mais justement, ça n'est évident que si on se remet le nez dessus chaque jour, que si on reprend le même engagement jour après jour, que si on reste conscient du sens de cet engagement - sinon, tout ça s'émousse, ou se perd dans le vague. Et bien, ça, c'est métaphysique).

Et de la même façon que nos actes, nos décisions, sont subordonnés à ces choix métaphysiques,
de même la réflexion sur ce passage de St Paul non seulement ne peut faire l'impasse sur les remarques rapportées par Imx, mais doivent commencer par là.

Qu'on ne se sente pas très chaud pour les envolées métaphysiques et qu'on préfère sauter directement à la conclusion pratique, soit, pourquoi pas,
mais la réflexion, elle, commence par là, sinon la conclusion pratique n'a aucun sens, n'est fondée sur rien de solide - et serait plus empirique que réellement pratique.

Et si on saute directement à la conclusion, on ne peut pas se permettre d'écarter ni de mépriser la réflexion de ceux qui en sont capables, réflexion qui, justement, conditionne la conclusion pratique. On ne peut pas se contenter de prétendre "moi, j'agis, j'ai un esprit pratique", et écarter les réflexions de ceux qui se donnent la peine de creuser le sens de ces actes.
(un peu comme si au médecin je demande de laisser tomber la partie diagnostique proprement médicale, et de se contenter de me donner l'ordonnance pour que je puisse aller à la pharmacie, en avançant que, dans la vie, on agit, on va se soigner, on ne passe pas son temps à se poser des questions scientifiques sur les maladies...)



. Je trouve dommage et un peu triste la façon dont Salésienne, je crois, présente les choses :
"En tant que Chrétienne, je suis soumise au Christ. Ma vie tend vers l'union au Christ. Le Christ est mon maître, mon Amour, l'Epoux de mon âme, et c'est à Lui que va mon obéissance. A l'Eglise en second pour les matières spirituelles. Aux lois naturelles qui régisent la société ensuite (qui sont donc applicables dans la famille). Quant à mon mari, ce n'est qu'un pauvre pécheur comme moi. Donc, je ne lui dois pas obéissance."

Cependant, ses remarques sur la communication et la vie de couple étant par ailleurs édifiantes, je suppose qu'il s'agit là surtout d'une maladresse, ou d'une façon différente de comprendre cette phrase :
pour moi, je trouve dommage cette énumération qui place l'époux tout en dernier, en insistant sur son imperfection, et en le plaçant après les "lois naturelles qui régissent la société".

C'est là une vision descendante qui me parle peu ; d'ailleurs, en pratique, justement, il me semble que le fondement même de cette société et de ces lois naturelles, c'est la petite société primordiale que constitue la famille : c'est donc d'abord vers mon épouse que je me tournerais, dans cette réflexion, et ensuite, en m'appuyant sur ce que nous construisons ensemble, j'élargirais le champ à la société, aux lois naturelles (et même à l'Église).
Dieu, j'apprends à Le connaître et à L'aimer, en acte et en vérité, justement d'abord et avant tout dans mon épouse.

Soit dit en passant, la société est elle aussi constituée de "pauvres pécheurs", ...et l'Église de même.
On dira donc, "non, mais, dans l'Église, c'est à ce qui en elle est de Dieu, que j'obéis" : parfaitement ; et bien, de même dans l'époux. :-)

"Ma vie tend vers l'union au Christ", par l'union à votre époux (et moi, à mon épouse). "Le Christ est mon maître, mon Amour, l'Epoux de mon âme, et c'est à Lui que va mon obéissance", d'abord et avant toutes choses par et à travers l'amour en acte envers votre époux (et moi envers mon épouse).
Nous n'aimons pas le Christ tous seuls chacun dans notre coin, puis l'Église, pour ensuite commencer à nous intéresser à notre époux ou à notre épouse.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par ti'hamo » sam. 10 déc. 2011, 23:38

...

Si donc il faut invoquer le contexte des écrits de St Paul, ça n'est pas pour écarter une réflexion qui vient nous gêner dans nos habitudes ou nos certitudes établies, mais d'une part pour en élargir le sens et l'application,
d'autre part pour voir en quoi son propos peut être compris et appliqué de nos jours - peut-être pas étroitement dans le sens qu'avait ce propos pour St Paul au moment où il l'a écrit, mais après tout nous avons cette chance d'arriver après une longue tradition de l'Église qui nous fournit son enseignement et sa pensée pour développer tout le sens possible de cette phrase :


. Je constate que, finalement, tout ce qui a été élevé comme objections contre les mots "soumission" ou "pouvoir",
l'a été contre un modèle des relations entre hommes et femmes hérité du péché originel : la relation fondée sur le rapport de force et la domination.

Ce rejet est donc légitime, mais il faut bien voir, justement, qu'il porte, sur ce que la Genèse décrit comme conséquence du péché originel - donc comme ce que les relations ne devraient pas être, mais qu'elles tendront à devenir à cause du péché :
"la convoitise te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi".
(c'est dans la Genèse, le récit de la chute)

Toutes ces histoires de rapports de forces, de femmes assujetties au tâches domestiques par des hommes insensibles, entrent donc dans cette catégorie. Mais, ça n'est donc pas le propos de St Paul : lui ne va pas nous encourager à laisser se réaliser les conséquences du péché originel ! Ce n'est donc pas inspirés par St Paul que des hommes laissent leurs épouses se débattre avec les tâches ménagères.


. Tout de même, au sujet de cette domination et de ce rapport de forces :
je crois voir poindre à nouveau dans cette discussion, au travers de certaines interventions, encore ce mythe des hommes ayant de tout temps dominé par la violence sur des femmes parées de toutes les qualités et qui n'auraient que tout récemment enfin réussi à se dégager de siècles d'asservissement : ce genre de peinture ne convainc que ceux qui ne s'intéressent pas à l'Histoire.

La parole de la Genèse m'a toujours semblé bien plus lucide - et plus subtile - à cet égard (enfin, "toujours", disons depuis que je me suis posé la question) : il y est bien question d'une relation pervertie des deux côtés.

Et si on regarde, et dans l'Histoire, et autour de soi, c'est bien un constat qu'on peut vérifier : non pas un sexe dominant sur un autre par un rapport de force qui lui serait forcément favorable,
mais bien des relations entre les hommes et les femmes, perverties par une tentation de domination et de possession - des deux côtés ; chacun à sa manière, certes - la femme, sans doute, ne cherchera pas à dominer de la même manière que l'homme - et c'est toute l'horreur du modèle de relations que propose la société contemporaine : si on sait lire entre les lignes des magazines abordant ce genre de sujets pour le grand public (oui, j'ai lu Cosmo, par exemple, fût un temps),

on peut voir que ce qui est proposé est finalement une sorte de compromis, chacun de son côté pouvant s'estimer satisfait car chacun pouvant avoir, à sa manière, l'impression de maîtriser et dominer la situation.



. Le propos de St Paul me semble au contraire viser à briser ce rapport de forces.
(J'avoue avoir moi de même, comme tous ici, réagi de la même façon à la première lecture de ce texte, en invoquant le contexte. Mais, pourtant, l'attitude proposée par Imx est plus intéressante : prendre le temps d'accepter le texte et son sens possible pour nous.)

St Paul propose bien à l'épouse, de ne pas entrer dans la contestation permanente, de ne pas se construire sa propre autorité, sa propre domination par opposition, en l'appuyant sur celle de son époux, comme on construit un mur en l'appuyant sur un autre ;
et à l'époux, il enjoint de ne chercher que le bien de son épouse et d'abord le bien de son épouse - un point que peu ici ont relevé : "maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église", et le Christ est allé jusqu'à mourir pour elle, cela signifie bien de d'abord rechercher le bien de son épouse - le bien au sens le plus spirituel, et, oui, métaphysique.

Or, son propos n'est complet qu'avec la phrase entière. On ne peut pas dire "femmes, soyez soumises à vos maris", point. Contexte ou pas contexte, ça n'est pas le propos de St Paul.
La soumission dont il est question n'a finalement de sens que conjointement à l'amour auquel il enjoint les maris.

Ce que St Paul écrit là - et quand bien même, maintenant, comme Benoit XVI, on élargirait le propos pour développer l'idée de soumission et d'amour réciproques -, vise bien à briser le rapport de forces qui découlait du péché : ne plus rechercher, dans la relation, sa propre domination sur l'autre ; ne plus chercher à asseoir un pouvoir.



D'ailleurs, c'est peut-être en ce sens que j'évoquerais le contexte et la mentalité dans lesquels écrit St Paul :
à cette époque, on l'a dit, dans la société antique, la société a tendance à donner tout pouvoir aux hommes hommes. Comment, donc, dans ce contexte, va avoir tendance à s'affirmer et s'exercer cette lutte des pouvoirs au sein du couple, conséquence du péché,
sinon, pour l'homme, par une application abusive des droits que lui donnent la société, et pour la femme, dans une construction de son pouvoir par revendication et opposition permanente à celui de son mari ?

d'où le "femmes, soyez soumises à vos maris" et le "maris, aimez vos femmes",
non pas dans le sens d'une définition absolue des rôles respectifs de l'homme et de la femme,
mais dans le sens où on conseille à un enfant ayant tendance à être bavard d'apprendre à se taire, et à un enfant trop timide, d'oser prendre la parole :
autrement dit, dans le sens où l'exhortation de l'apôtre met en garde contre les péchés les plus susceptibles d'être favorisés par la société de son temps,
dans le sens où il insiste sur des défauts dominants qu'il a sous les yeux - "en pratique", donc, justement.


Élargir le sens de son propos, à notre époque, en appliquant les deux parties de son propos à la fois à l'homme et à la femme,
vient donc surtout non pas du fait que St Paul avait une vision étroite du problème, mais plutôt du fait que, telle qu'est la société de notre temps, comparée à celle de l'Antiquité,
les deux aspects de cette lutte de pouvoirs sont maintenant aussi accessibles l'un et l'autre à l'homme et à la femme, et que donc les deux conseils pour briser ce rapport de forces s'adressent maintenant, en pratique, aussi bien à l'homme qu'à la femme.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
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Re: Hors sujet : Soumission des Femmes

Message non lu par Griffon » sam. 10 déc. 2011, 23:42

Cher Cécile,

Je reviens encore vers vous.
salésienne05 a écrit :Cher Griffon,
Pour moi, votre exemple ne tient pas car, rationnellement, c'est Bob qui a raison.

Je suis déçu !
La présentation que j'ai faite du problème était un support pour envisager la soumission dans le concret.
La question n'est en aucun cas de savoir qui a raison.
Et je suis vraiment ébahi qu'à la lecture de 5 lignes vous puissiez prendre ainsi un parti.
Sans réelle information, sans connaître l'étendue réelle des difficultés matérielles et pratiques, vous passez à côté de la profondeur de la vie humaine.
Je ne vois qu'une explication : nous sommes en discussion.
C'est précisément de cette discussion que je propose aux couples de se libérer pour s'accueillir dans la réalité de ce qu'on vit.

Vous avez eu la même réaction à l'exemple du départ de la sainte famille pour l'Egypte.
salésienne05 a écrit :Cher Griffon : votre exemple de Marie est mal choisi. En effet, si votre époux ou votre épouse vous dit :" L'Ange du Seigneur m'est apparu, et voilà ce qu'il nous est demandé de faire". Je pense que toute personne sensée et croyante ne cherchera même pas à contester... :D .

Vous faites de la sainte famille une histoire d'Epinal.
En méditant un peu sur ce couple, son histoire, vous percevrez le poids des doutes, de l'improbabilité qu'Hérode puisse mettre en oeuvre une pareille horreur, de la responsabilité trop lourde de devoir assurer l'enfance du Messie, et de savoir s'il fallait l'écarter d'Israël, des gros risques d'une émigration en terre inconnue,...
Nous sommes bien loin d'un intervention angélique. Il s'agit d'un rêve.
Et il est même peu probable que St Joseph en ait fait état à ce moment.
Du moins est-ce mon avis.

Par ailleurs, vous vous trompez radicalement sur le poids d'un argument que je qualifierais de "mystique".
Et, c'est facile à prouver.

En fait, je ne pensais pas reprendre ce fil ce matin.
Papillon en avait donné une belle fin hier.
Et je me fie en sa sagesse.
Mais voilà !
Le Seigneur a prolongé mon oraison. Il voulait que je poursuive.
Je suis donc revenu.
J'avoue qu'en écrivant cet exemple, je (me) disais :
" Mais Seigneur !
Comment se fait-il que tu tiennes tant à pareil détail ?
Je n'aurais jamais pensé que ce serait si important pour toi.
"

Et donc, que je me trompe ou non,
c'est sous la motion de l'Esprit, que j'ai donné cet exemple.
Je doute que vous puissiez imaginer un instant changer d'avis parce que je vous dis là.

J'avoue avoir hésité à écrire ceci.
C'est pour la méditation de Marie et Joseph que je suis passé à l'acte.
Si une personne veut découvrir la façon chrétienne de vivre, les rôles de l'un et l'autre,...
cette personne a beaucoup avantage à méditer sur la sainte famille et le couple de Marie et Joseph.

Cordialement,

Griffon.
PS: je répondrai demain à votre MP. (il y a longtemps que je devrais dormir)
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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antioche
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La femme pour l'homme et l'homme pour la femme

Message non lu par antioche » dim. 26 août 2012, 7:42

Ephésiens 5/21-32

21 Vous qui craignez le Christ, soumettez-vous les uns aux autres ; 22 femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur. 23 Car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l’Eglise, lui le Sauveur de son corps. 24 Mais, comme l’Eglise est soumise au Christ, que les femmes soient soumises en tout à leurs maris. 25 Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle ; 26 il a voulu ainsi la rendre sainte en la purifiant avec l’eau qui lave, et cela par la Parole ; 27 il a voulu se la présenter à lui-même splendide, sans tache ni ride, ni aucun défaut ; il a voulu son Eglise sainte et irréprochable. 27 C’est ainsi que le mari doit aimer sa femme, comme son propre corps. Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même. 28 Jamais personne n’a pris sa propre chair en aversion ; au contraire, on la nourrit, on l’entoure d’attention comme le Christ fait pour son Eglise ; 29 ne sommes-nous pas les membres de son corps ? 31 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne seront qu’une seule chair. 32 ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église
Bonjour
La seconde lecture de ce dimanche est un passage qui a tendance à surprendre certains (et certaines !) et, même, à choquer. Pourtant, en lisant la péricope jusqu'au bout, les choses s'éclairent.
Qu'en pensez-vous ?
Si je vous dis que ce passage est, pour moi, plus que jamais d'actualité êtes-vous d'accord ?
En fait Paul place deux rôles en complémentarité et en égalité. C'est le mariage.

Epsilon
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Re: La femme pour l'homme et l'homme pour la femme

Message non lu par Epsilon » dim. 26 août 2012, 13:35

antioche a écrit :En fait Paul place deux rôles en complémentarité et en égalité. C'est le mariage.
Autre temps autre mœurs …

Effectivement il faut lire jusqu’au bout pour essayer de comprendre … mais même en faisant cela ce n’est plus d’actualité car St Paul fait des analogies difficilement soutenables de nos jours … en effet il fait un parallèle entre le mariage et l’union du Christ et de son Eglise.

Le mari, malgré les dires de St Paul (I Co 11,3), ne saurait être, de nos jours, le « représentant du Seigneur envers sa femme » … la femme chrétienne peut se trouver (le contraire serait étonnant dans la durée d’un mariage) dans des situations « d’obéir à Dieu et non à son mari » … elle ne doit pas « pécher » par une obéissance aveugle qui serait contraire à la Parole de Dieu.

Paul décrit, ici, un idéal de mariage … mais qui n’est pas pour autant un mariage idéal.


Cordialement, Epsilon

Fabienne47
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Re: Soumission des Femmes ?

Message non lu par Fabienne47 » ven. 22 sept. 2023, 12:09

Chère Cécile,

Votre témoignage est touchant et reflète une belle harmonie au sein de votre couple. En tant que femme catholique soumise à mon mari, je partage votre vision de la communication et de l'entente dans le mariage. La notion de "femme soumise" ne signifie pas nécessairement une absence de pouvoir ou de voix, mais plutôt une confiance mutuelle et une volonté de servir l'autre dans l'amour.

La soumission, telle que je la comprends en tant que femme soumise, est un acte d'amour et de respect envers mon mari, tout comme il se soumet à moi dans d'autres domaines de notre vie commune. C'est une danse délicate où chacun donne et reçoit, dans le respect des enseignements de l'Église.

Je suis d'accord avec vous : la clé réside dans la communication. Être une femme soumise ne signifie pas se taire, mais plutôt écouter, comprendre et agir en harmonie avec son conjoint. Votre approche collaborative dans la prise de décision, que ce soit pour les menus ou les besoins personnels, est inspirante.

Que Dieu continue de bénir votre union et merci de partager votre expérience avec nous.

Fraternellement,

Fabienne d'Agen

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