Ras-le-bol...

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Suliko
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Suliko » mer. 18 janv. 2012, 21:22

C'est typiquement le genre de situation qui existe dans toutes les paroisses en France.
Oui, en fait je suis en Suisse, mais la situation est sensiblement la même, voir pire (car moins de messes dans la forme extraordinaire). Vous n'imaginez pas la chance que vous avez d'avoir autant de ces messes!
énormément de jeunes qui communient avant de communier
Je ne comprends pas très bien...
Et figurez-vous qu'il n'y a nul besoin d'aller à la FSSPX, vous avez le choix entre la FSSP, l'IBP, l'ICR etc.
Comme je l'ai déjà dit, nul choix, vu les distances à parcourir...

P.S.: Pas de polémique sur les "petites vieilles", SVP. Je n'ai absolument rien contre elles. D'ailleurs, la seule personne vraiment pratiquante de ma famille est une "petite vieille" et c'est elle qui m'a, en grande partie, transmis la foi, appris des prières et c'est à elle que je pense quand je ressens des ras-le-bol comme celui que je vous décrit.
Cela mis à part, il est vrai que les messes de paroisse sont en majoritées fréquentées par des femmes de 60-80 ans. Je ne nie pas non plus l'aide apportée par les laïcs. Je sais que les prêtres sont débordés. Néanmoins, certaines choses sont à éviter, comme par exemple la distribution des hosties par les laïcs. Le problème, il me semble, n'est pas un problème de mauvaise volonté, mais un problème lié au manque de connaissance de notre religion, et plus précisément de la liturgie et des sacrements.
Dernière modification par Suliko le lun. 05 août 2013, 16:53, modifié 1 fois.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Griffon » mer. 18 janv. 2012, 21:47

Kerniou a écrit : L'hiver, je vais à la messe dans une de ces communautés parce que la chapelle est chauffée; j'y vois les mêmes personnes depuis 12 ans. Un jour à la sortie, j'ai salué d'un signe de tête une dame qui me regardait, elle a marqué un tel étonnement (pour ne dire réprobation) qu'elle ne m'a pas répondu ...
Maintenant je sors en baissant la tête, sans saluer personne et personne ne me regarde. Il est vrai que nous n'avions pas été présentées ... Les offices sont très beaux et je ne prends pas froid; c'est l'essentiel. Pour le reste, "chacun pour soi et Dieu pour tous","Dieu reconnaîtra les siens"et "nous sommes tous frères en Jésus-Christ", mais en Jésus-Christ seulement .... Enfin, eux, se reconnaissent entre eux, j'ai parfois l'impression d'être une étrangère. De toute évidence, je ne suis pas à ma place au milieu de ces gens. Pourtant, je suis discrète, correctement vêtue, polie mais sans doute un peu sans gêne de m'autoriser à saluer une dame que vois à la messe depuis des années. "Les laïcs se tiennent à leur place" surtout les uns par rapport aux autres !
Oh Kerniou,

Ils ont leur "punition".
S'ils voyaient votre cœur, ils sauraient ce qu'ils ratent.

Je vous remercie pour votre présence parmi nous.

Que Dieu vous bénisse,

Griffon.
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Isabelle47 » mer. 18 janv. 2012, 23:37

@ Suliko
Vous trouverez des messes en latin en Suisse Genève, Lausanne...(FSSP).
Je vous suggère de faire une recherche sur internet afin de trouver les lieux.
Ils ne seront peut-être pas tout près de chez vous mais quand on est sérieusement motivé...

@Kerniou
:clap: :fleur:

Ces discussions me choquent un peu; elles ressemblent parfois à une analyse comparative de séjours de vacances sur catalogue de voyagiste par une association de consommateurs :(
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Suliko » jeu. 19 janv. 2012, 0:48

@ Suliko
Vous trouverez des messes en latin en Suisse Genève, Lausanne...(FSSP).
Je vous suggère de faire une recherche sur internet afin de trouver les lieux.
Ils ne seront peut-être pas tout près de chez vous mais quand on est sérieusement motivé...
Oui. Je connais d'ailleurs l'excellent site wikkimissa. Cependant, je ne suis pas encore autonome et...c'est beaucoup trop loin. Et sincèrement, comme vous, je n'aime pas cette idée de choisir sa messe comme on choisirait son produit de consommation. J'aimerais juste qu'on revienne aux fondamentaux (latin, chants grégoriens, respect du Saint-Sacrement, de la confession, etc...) dans toutes les paroisses! Il faut bien que vous compreniez que je ne demande pas une messe extraordinaire, avec un prêtre sachant son latin sur le bout des doigts, des chants magnifiques. Pour ce qui est du respect des règles liturgiques, je les connais fort mal. Et d'ailleurs, je ne serais pas du genre à me plaindre pour la moindre petite erreur. Je sais bien que nous sommes imparfaits, et que parfois nous nous trompons. Non, je voudrais juste tellement que les prêtres clament sans honte et sans détours la doctrine catholique, même si elle ne plaît pas au monde, que l'on comprenne ce qu'est la messe (L'aspect sacrificiel est très amoidri...Le respect dû au corps du Christ également.) Bref, juste un catholicisme fier de sa doctrine et de son héritage et non pas prêt à se prosterner devant le monde moderne ou honteux de ses richesses.
Je ne sais pas si je m'exprime de manière compréhensible...
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Kerniou » jeu. 19 janv. 2012, 11:22

En fait, je répondais à Monachorum.
Je ne veux pas faire de polémique, bien qu'hier, je me sois énervée, je vous prie de m'en excuser. Sur le fond, je trouve pénible que des gens idéalisent une époque qu'ils n'ont pas connue. La différence entre les fidèles qui assistent à la messe en latin, aujourd'hui, sont ceux qui la choisissent; alors qu'autrefois, c'était comme ça. Honnêtement, le conformisme était très prégnant à cette époque; ce qui n'empêchait pas la foi. Chaque époque est différente. Dans ma paroisse, je ne trouve pas que la messe en français soit moins recueillie que la messe en latin auparavant. Les cantiques en français n'ont rien à envier au latin baragouiné; dans l'un et l'autre cas, le manque de qualité dans le chant reste criant. Le point positif est que maintenant, les fidèles sont mélangés dans l'église: plus de places réservées pour les notables, devant et dans le fond pour les petites gens A cette époque, leurs places restées inoccupées quand ils ne venaient pas à la messe. Ainsi, le jour de la communion solennelle, ils ne venaient pas: leurs enfants avaient un cérémonie à la pension, les gens se serraient ou restaient debout, alors que les premières places restaient vides ... même si j'aime chanter le grégorien, vous comprendrez que la messe en latin me laisse un goût mitigé qui perdure.
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Isabelle47 » jeu. 19 janv. 2012, 14:02

Kerniou, j'avais bien compris que vous répondiez à Monachorum.

J'adhère tout à fait ce que vous mentionnez, pour la bonne raison que j'ai vécu, à l'époque
dont vous parlez, la même situation, même si nos régions étaient éloignées de près de mille kilomètres (je vivais alors dans le sud de la France).
Le conformisme, le latin machouillé, les places des notables aux premiers rangs, tout cela, je l'ai vécu aussi durant toute mon enfance et adolescence; je n'idéalise donc pas cette époque, même (et peut-être surtout?) si ma famille se tenait justement dans les premiers rangs.
Ensuite, j'ai voyagé et vécu dans des pays où la messe et la foi s'exprimaient de manières différentes...
Maintenant, je vis la majeure partie de mon temps dans un petit village où il n'y que deux messes par mois. Il n'y a que quelques fidèles, de petites grand mères, de petits grand pères de la campagne mais aussi des enfants.
Le reste du temps, je vis en ville, je peux aller à la messe de la FSPP.
Il y a des familles très traditionnelles, bourgeoises ou pas, de beaux habits ou pas... et alors? Va-t-on à la messe pour l'assistance? Pour l'appartenance à un groupe social?
Même si je préfère cette dernière, je ne comprends pas qu'on doive rejeter toute autre forme, en se basant notamment sur la qualité des voix ou l'âge des fidèles participants.
Croire que c'était toujours mieux avant relève du passéisme, d'un repli sur un soi qui n'est pas loin du manque de charité.
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Griffon » jeu. 19 janv. 2012, 14:50

Comme vous, Kerniou,

J’ai connu la messe en latin. Quotidienne. Fin des années 50, début des 60.
Des gens bien à genoux aux moments obilgatoires, ce qui ne les empêchaient nullement de regarder par en-dessous et même de communiquer par geste.
Comme vous, j’aime le chant grégorien, mais uniquement celui que je connais et qui me rappelle mon enfance. Sinon, je préfère un chant moderne que je comprends et dans lequel il est plus facile de rentrer. (évidemment, il y en a de moins « beaux », mais il y en a combien qui sont extraordinaires)

En fait, je préfère pratiquement tout dans le novus ordo.
J’accepte volontiers que certains préfèrent l’ancienne forme, mais pour ce qui me concerne, je n’ai jamais entendu un seul argument convaincant. Je considère cet attachement comme sentimental, ou pire idéologique.
Mais bon… celui qui a décidé qu’il préfère l’ancienne forme s’imagine vraiment que ceux qui y assistaient étaient dans le même esprit qu’eux-mêmes aujourd’hui. Et ce n’est pas possible de les en dissuader.

Et franchement, les « ras-le-bol » étaient sans doute plus justifiés alors.
Mais bon…

Cordialement,

Griffon.
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par gérard01 » jeu. 19 janv. 2012, 15:44

Bonjour Kerniou,
J'ai 36 ans,j'ai une santé pas terrible et je m'y retrouve chez les traditionalistes,
Je fréquente les 2 versions,les progressistes et traditionalistes, alors moi je vais vous donner mon avis,les laics engagés ne devraient pas prendre la place du prètre,il est la le problème.J´ai vu et entendu une mamie qui donne la commuion faire une reflexion de mécontentement"comme une capricieuse" et le curé a du batailler pour continuer sa messe.
En début de messes je suis géné d'entendre"nous acceuillons le prètre",le prètre n'est pas une rockstar lol.
Le receuillement n'est pas toujours au rendez-vous...Parfois il faut se mettre en présence du christ.La déchristianisation les prètre y contribuent lorsqu'ils ne portent pas leur habit ou laissent tout faire aux laics, les jeunes ne trouvent pas leurs repères.Maintenant chez les tradis "comme vous dites",eh bien oui il existe un dénigrement vis a vis des pauvres, l'apparat ca compte aussi hélas,j'ai été dénigré par les 2 versions...
Par contre je ne mets pas tout le monde dans le meme,sac,certains se croient au dessus de tout,en fesant leur quotas de charité,tout en dénigrant les autres,mais d'autres bien + sincères,dans la meme situation finencière prendront un instant pour discutter avec vous,le paradoxe,je connais une femme qui ne met jamais les pieds a l'eglise,et qui a beaucoup + de charité que son mari,qui lui va a l'eglise. Comme quoi il y a du boulot à faire.
Je suis traditionaliste,mais jen'approuve pas le comportement de certains.J'ai aussi mes valeurs que m'ont enseigné mes parents.
Tu aimeras ton prochain comme toi meme pour l'amour de dieu.

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Géraldine » jeu. 19 janv. 2012, 17:00

Oui,Isabelle 47, je n'ai qu'une paroisse toute proche et nous sommes très unis,à part ceux qui restent un peu dans leur coin, malgré neuf ans que je sois ici.Quand on prie, effectivement, ce n'est pas pour être vu....et la majorité des gens ont des vêtements sobres, le rouge se démarquant illico du reste.Et aucune femme ne vient avec sa bimbeloterie.....on ne s'en sort pas gênés du tout.
On ressort riches duvSeigneur.
Quelqu'un a dit:"Dieu donne tout, Il ne prend rien".....
Dirigátur, Domine, orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo.

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Kerniou » jeu. 19 janv. 2012, 22:39

Je trouve très bien que chacun puisse choisir la messe qu'il souhaite; mais affirmer qu'il n'y ait qu'une seule forme "correcte" est abusif, tout comme embellir le passé. Les mentalités ont évolué et nous vivons avec notre temps tel qu'il est. Si je préfère la messe en français, je n'ai rien contre la messe en latin; mais je regrette qu'elle soit, dans certains cas, associée à des attitudes sociales regretables. Je vais en rester-là, mon objectif n'est pas de verser dans le réquisitoire.
Merci pour vos réponses.
.
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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par Virgile » ven. 20 janv. 2012, 6:16

Kerniou a écrit :Je trouve très bien que chacun puisse choisir la messe qu'il souhaite; mais affirmer qu'il n'y ait qu'une seule forme "correcte" est abusif, tout comme embellir le passé. Les mentalités ont évolué et nous vivons avec notre temps tel qu'il est. Si je préfère la messe en français, je n'ai rien contre la messe en latin; mais je regrette qu'elle soit, dans certains cas, associée à des attitudes sociales regretables. Je vais en rester-là, mon objectif n'est pas de verser dans le réquisitoire.
Merci pour vos réponses.
.
Bonjour,

c'est très bien ce que vous écrivez.

La réforme liturgique a été commencée avant le Concile, par Pie XII. Puis complétée par Jean XXIII, et ensuite par le Concile Vatican II, et Paul VI, et Jean-Paul II... et Benoît XVI.

La Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium sur la sainte liturgie exprime deux choses dans son préambule, qu'il faut lire :
Puisque le saint Concile se propose de faire progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles ; de mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements ; de favoriser tout ce qui peut contribuer à l’union de tous ceux qui croient au Christ, et de fortifier tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l’Eglise, il estime qu’il lui revient à un titre particulier de veiller aussi à la restauration et au progrès de la liturgie. (1963 S C 1).
S'il s'agissait de « réformer la liturgie » de cette façon, cela supposait que dans l’Eglise chacun soit disposé à suivre les lesdites réformes et à les mettre en oeuvre, parce qu'elle correspondaient (correspondent) à l’intérêt général, dont le Pape, les dicastères romains, avec les Evêques assemblés en Concile étaient (sont) les seuls interprètes autorisés.

Or ceci, cette attitude supposée, est devenu aujourd'hui très problématique. Pas seulement à cause des refus de Mgr Lefebvre. Mais plutôt à cause de cette simple conviction que la liturgie n’a pas à être soumise à l’arbitraire de réformes et qu’il y a un certain nombre de choses qu'on ne peut pas supprimer sans perdre automatiquement la cohérence de la foi catholique. Je vous signale que pendant des années, en France, ceux qui ont affirmé (avec parfois une violence inouïe et des pratiques inadmissibles dont j'ai fait personnellement l'expérience) qu'il n'y avait qu'une seule forme "correcte" liturgiquement parlant, ce sont bien les clercs de l'Eglise catholiques eux-même...

Pour certains (ceux qu'on peut bien appeller des "intégristes" si l'on veut...) le jugement général portait sur l'intention même des réformes entreprises par le Concile. Pour d'autres, le jugement portait plutôt sur les abus commis au nom de ce même Concile - abus qu'il serait tout à fait vain de nier.

Cette "résistance", pour les raisons exposées dans les messages précédents, a été dès les départ incompréhensible à beaucoup de catholiques qui n’y voyaient que de la "désobéissance" - et une désobéissance d'autant plus inadmissible à leurs yeux qu'elle "osait" se réclamer de l'obéissance au Pape et à l'Eglise.

N'en reste pas moins que l'unanimité réclamée, supposée et voulue par le Concile n'était plus une réalité. Comme vous l'écrivez, les temps avaient changé...

Mais en fait pourquoi au juste?
Pour des raisons diverses.

Par exemple le caractère erratique des réformes conciliaire - avec une profusion de de tentatives "ad experimentum", de "permissions", suivies d'autant de "mises au point" et de "rappel à l'ordre".

Dans un tel contexte, c'est la conception même de l'obéissance unanime des fidèles à la loi liturgique qui a été atteinte. Peu à peu se sont dessinées des "tendances", des "sensibilités", des "options", etc.

En ce qui concerne la messe, on en arrive finalement au Motu Proprio Summorum Pontificum, qui affirme qu'en fin de compte la messe du Missel de 1962 « n’a jamais été abrogée ». Mais ce que l'on répété aux fidèles pendant des années, c’était justement le contraire: le nouveau missel avait remplacé l’ancien, l'ancien était donc caduque et le nouveau missel obligatoire...

La signification que l'on doit donner à Summorum Pontificum, ne serait-ce pas tout simplement qu'un rite n’en remplace pas un autre, et que l’autorité compétente en la matière ne peut tout simplement pas en modifier les données selon son bon plaisir. C’est qu’il y a un ordre liturgique qui préexiste, en quelque sorte, aux dispositions purement juridiques et dont il est impossible de nier l'existence - même si l'on peut en orienter l'évolution. Que la "messe en latin" d'avant le Concile ne peut pas avoir été interdite comme par un coup de baguette magique...

Il faudra probablement des années avant que les catholiques retrouvent une attitude qui soit celle de l'obéissance à l'Eglise par rapport à la liturgie. En attendant, l'attachement à la Forme extraordinaire, loin d'exprimer une option idéologique ou de manifester un attachement au passé, n'est sans doute qu'une manière, pour certains fidèles, d'exprimer leur conviction qu'on ne peut pas "fabriquer" une liturgie nouvelle sans tenir compte de l'ancienne, et qu'il est urgent de sortir de l'impasse dans laquelle les abus divers - eux aussi indéniables, ont conduit de trop nombreux catholiques à oublier qu'ils ne sont aucunement "propriétaires" de la liturgie - et que cette dernière n'est pas tributaire de l'"esprit" inventif des délégués du Peuple de Dieu.

En ce qui me concerne, toujours, j'assiste à la messe selon le rite de la Forme ordinaire dans une paroisse diocésaine. J'ai accueilli avec un immense soulagement la possibilité de la célébration selon la Forme extraordinaire du rite romain. D'abord parce que j'y suis attaché, certes, mais aussi parce que cette possibilité représentait une sorte de reconnaissance pour tous ceux qui avaient fini par être lassé (tout comme moi) - par les accusations systématiques et malveillantes concernant leur fidélité et leur obéissance à l'Eglise, au Pape, à leur Evêque et à leur curé. Celui qui n'a pas fait l'expérience de se faire traiter d'"intégriste" tous les jours de sa vie pendant des années, alors qu'il n'a jamais mis les pieds dans un prieuré de la FFSPX ne peut guère comprendre de quoi il s'agit, évidemment...

Que la réforme conciliaire (son « esprit »?), soient des "dogmes" intangibles et des "conquêtes" non négociables pour certains importe peu. Pourquoi pas. En revanche, il est important de discerner quelle fidélité ils revendiquent exactement. Les messages de ce fil l'indiquent très clairement: c’est une fidélité négative. Je n'écris pas cela our juger les personnes - ce n'est pas le but, mais simplement pour indiquer une attitude qui ne me semble pas très juste.

Dans la perspective qui nous occupe ici, et à la lecture des messages, cette fidélité au rite conciliaire se définit en opposition à l’image (locale, partielle, voire caricaturale) qu’on se fait du passé, un passé que l'on a vécu et qui ne reviendra pas. Dans cette fidélité, tout ce qui fait référence à l’'ancien rite" est perçu comme un retour en arrière, comme quelque chose qui est au fond blâmable... illusoire, quand ce n'est pas idéologique.

Il y a des laïcs (et de prêtres, et des évêques aussi) qui n'ont connu que la messe de la réforme conciliaire, qui ont formé leur spiritualité avec le missel de Paul VI, et qui s’étonnent de le voir malmené comme il l’est d’un côté comme de l’autre... pour eux, et pour moi aussi, le "Novus Ordo" n'est certainement pas le commencement absolu d'une "ère nouvelle" après les "ténèbres" d'un "âge de fer". Telle est ma conviction, et celle de ceux qui cherchent à donner à la forme ordinaire du rite de l’Eglise catholique une véritable cohérence, dans la fidélité à la tradition liturgique de l'Eglise. Mais cela suppose aussi l'absence de tout esprit d'exclusive vis-à-vis de la forme extraordinaire de ce même rite. Un rite auquel je tiens beaucoup, que je défendrai toujours et toutes circonstances, non en raison de quelque sentimentalisme ou de quelque option idéologique, mais parce qu'il est tout simplement l'une des formes du rite romain.

Je trouve donc très bien que vous ayez écrit que "chacun puisse choisir la messe qu'il souhaite". Encore faudrait-il que ce soit vraiment le cas partout. Si c'est encore trop demander pour certains catholiques (clercs comme laïcs), autant se préparer à des déchirures lamentables et surtout, plus généralement, des séparations bien plus graves que celles que nous connaissons aujourd'hui.

Amicalement.
Virgile.

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par etienne lorant » ven. 20 janv. 2012, 12:26

Suliko a écrit :Mais en fait, je vois que la situation que je vis est quelque chose de très courant...Il faut dire que je m'en doutais... Franchement, comment tolérer cette situation encore plus longtemps? Est-ce ainsi que les jeunes générations vont conserver la foi?
Les jeunes générations qui auront connu votre attachement à la pratique religieuse et le dévouement conséquent auprès des pauvres, votre serviabilité de chaque jour envers les handicapés, les vieillards, votre douceur à parler aux pécheurs, votre joie à la sortie d'une messe, votre abandon à la volonté divine dans les épreuves... je n'ai aucun doute qu'ils retrouveront la foi le moment venu, car ils vous auront vu vivre le dessein de Dieu.

Pour le reste, pour moi aussi, peu de prêtres disponibles. Le dernier en date : "Votre tante en gériatrie, elle faiblit ? Le sacrement des malades ? Attendez, mon agenda: "Samedi matin au plus tard" (Pour mon père, ce fut trop tard...)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par monachorum » ven. 20 janv. 2012, 15:58

Ce que je fais juste remarquer c'est que les églises avec la forme ordinaire sont vides (moyenne d'âge 60 ans minimum) et les églises avec la forme extraordinaires sont remplies (moyenne d'âge 30 ans). Quand aux notables il y a partout et des pénibles également parce que chez nous aussi (je parle des tradis) nous avons nos "vieilles" qui pensent que leur bout de banc leur appartient à vie.

Quand à rien comprendre au latin, le livret donné à l'entrée permet de suivre la messe avec la traduction et cela permet également de se préparer ce qui est bien mieux.

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par monachorum » ven. 20 janv. 2012, 16:00

Mon dernier passage à la messe ordinaire (qui porte bien son nom), j'ai cru à un moment lors du sermon, me retrouver dans une réunion de la CGT. Le curé qui parle de politique je trouve ça très très moyen !

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Re: Ras-le-bol...

Message non lu par salésienne05 » ven. 20 janv. 2012, 16:50

Cher Monachorum,

Sachez aussi que les Eglises tenues par des communautés charismatiques sont pleines le dimanche, que les monastères sont pleins eux-aussi, car les gens font le choix de s'y rendre, et non pas forcément car c'est leur paroisse. Certains vont en un lieu choisi pour le prêtre, d'autres pour la liturgie, d'autres pour la communauté religieuse, d'autres encore pour la beauté du lieu... ce n'est pas condamnable en soi mais ce n'est pas significatif.

Dans mon canton, il y a 9 paroisses, toutes relativement éloignées compte-tenu des routes de montagne. J'irais volontiers tous les dimanche dans le monastère qui a vu naître ma foi (la liturgie n'y est pas plus belle qu'ailleurs mais la présence des soeurs rend l'atmosphère plus "familiale", plus communautaire). Mais ce monastère est à 1h30 de route... vous imaginez avec trois jeunes enfants et un mari qui n'est pas pratiquant :siffle: Donc, je me contente de ma messe dominicale dans mon village et cette Messe est très bien, même s'il n'y a quasiment personne (personne ne croit dans le village, sauf les vieux), même si le prêtre a souvent l'impression de se démener pour rien (homélies très profondes, grand sens de l'Eucharistie, délicatesse et générosité).

On ne fait poas un concours de celui qui va attirer le plus de chrétiens convaincus (les catholiques pratiquants trouveront toujours une messe) mais comment convertir ceux qui n'y vont pas, et ceux qui n'auront même jamais l'idée de mettre les pieds dans une église, même s'ils ont été baptisés enfants.

Fraternellement.

Cécile

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