Message non lu
par salésienne05 » dim. 22 janv. 2012, 15:43
Oui, chère Suliko, mais personnellement, vous m'auriez emmenée, nouvelle convertie à une messe traditionnelle, j'aurais fui non pas à cause du latin mais bien à cause de l'orgue, de la liturgie qui n'en finit plus, et de la rigidité...
La Messe avec une liturgie telle que vous la décrivez peut réellement toucher certains mais pas d'autres. Vous ne me ferez jamais aller dans un endroit où il y a de l'orgue, français ou latin... Et si la Messe est trop chantée, je fuis aussi.
Pour moi, l'essentiel, c'est que le Mystère de l'Eucharistie soit célébré, peu importe la beauté de la liturgie autour. Pour moi, les plus belles Messes sont celles de mon curé, qui nous convie régulièrement à célébrer des Messes en haut de nos montagnes, après quelques heures de marche salvatrices, et juste avant un copieux pique-nique convivial. Mais une de mes amies ne jure que par les Messes extraordinaires car c'est ce qui la touche et là où elle se sent bien (ceci dit, elle est également un peu rigide dans sa vie de tous les jours aussi :> ).
Les Messes basses sont aussi pour moi un pur moment de joie. L'Eucharistie pure, sans fioritures.
Le Coeur de notre foi est bien le sacrifice et la Résurrection de Jésus-Christ : la beauté du lieu, la beauté de la liturgie, le savoir-vivre des "participants" importent peu. Je pense en effet que la liturgie joue un grand rôle au début d'une conversion ou chez les enfants mais normalement, nous devrions peu à peu nous "libérer" de ces affections sensibles.
Ma mère va dans une paroisse tenue par une communauté. Cette église est pleine, archi pleine tous les dimanche, avec des enfants, des parents motivés, une belle liturgie, une célébration qui dure longtemps, mais bizarrement, malgré le fait que ma mère aille à la Messe tous les jours, reste pour l'Adoration tous les jours, et ce depuis plus de 6 ans, personne ne vient jamais lui adresser la parole. Elle est handicapée et personne n'est jamais venu lui demander si elle avait besoin d'aide pour se rendre à l'Eglise. Dans ma petite paroisse, où les gens sont ce qu'ils sont, où il y a beaucoup de petites vieilles chevrotantes, une absence de beauté liturgique, un savoir-vivre approximatif (vous pourriez nous qualifier de "bouseux") et le strict minimum, tout le monde la salue, et quand je suis absente, des personnes viennent la chercher chez elle, et elle a déjà plusieurs fois été invitée...
Je ne sais pas quelle paroisse est la plus évangélique mais je pencherai pour la mienne.
Après, sur nos prêtres que certains se plaisent à beaucoup critiquer, ils ont reçu un appel et y ont répondu. Ils y ont répondu avec ce qu'ils sont : des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts. Avec leur propre spiritualité aussi. Et force est de constater que, prêtres ou non, Dieu donne à chacun ce qu'Il veut. Certains prêtres célèbreront le Mystère de l'Eucharistie avec une grâce toute particulière, d'autres accueilleront sans relâche chez eux les pauvres qui viendront frapper, d'autres seront aptes à ficeler des homélies d'une grande profondeur ou intellectuellement infaillibles, d'autres enfin, seront ce qu'ils sont mais ayant donné leur oui à Dieu et à l'Eglise. Ayons confiance en Dieu : Il sait ce qu'Il fait. Ayons des coeurs, des têtes de convertis (et ça fait déjà un sacré boulot !), et le reste suivra, quand Dieu le voudra.
Fraternellement.
Cécile
PS : par contre, moi, je suis très très agacée par la quête, quelle que soit la paroisse (je ne parle pas des communautés religieuses où il n'y a pas de quête) : comment cela se passe-t-il dans vos paroisses ? L'oncle de mon mari, vieux prêtre, célébrait la messe sans qu'il y ait jamais de quête car il trouvait que ça "dérangeait" la prière des gens et que ça mettait mal à l'aise ceux qui ne donnaient rien (il était dans une paroisse très pauvre). J'avoue que j'appréciais beaucoup qu'il n'y ait pas ce "dérangement"...