Ce dont on a, des siècles durant, étendu la portée conceptuelle, c'est plutôt le péché, au point de véhiculer et de fixer l'idée d'un Dieu dont il y avait au moins autant à craindre qu'à espérer, et dont les ministres, lançant leurs anathèmes tous azimuts, n'étaient que trop contents d'inspirer stupeur et tremblements ! Dimanche encore, j'observais les bancs se remplir par l'arrière et par les côtés, les "meilleures places" restant curieusement libres. Je crois que ce comportement des fidèles (les autres restant chez eux) en dit long sur leur disposition mentale. Humilité sincère dans certains cas, on l'espère, mais sans doute aussi crainte plus ou moins nette devant une institution qui a longtemps aimé humilier, sous prétexte d'amener à l'humilité.Ces notions d'amour et de miséricorde, auxquelles vous faites allusion, doivent être nettement définies, d'une manière précise, car on peut aisément, en faisant abstraction des lois divines comme vous le faites, en restreindre ou en étendre la portée conceptuelle, au point d'en altérer la conception catholique, jusqu'à la dénaturer.
En somme, les brebis ont quand même un peu peur des bergers et de leur charité un peu trop rugueuse...