En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

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En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par F_Septim » lun. 23 nov. 2020, 17:04

Je ne sais pas exactement si je sujet est dans la bonne catégorie, néanmoins, il s'agit bien là d'un aspect de la vie chrétienne, dans notre pays notamment. Je m'excuse d'avance s'il est nécessaire de le placer ailleurs.

Ma question est la suivante, en dépit des écrits du grand pape Léon XIII, "Nobilissima Gallorum gens"*, ou encore "Au milieux des solicitudes"*, peut-on aujourd'hui, en tant que catholique, être Républicain de cœur ?

Depuis l'édification de la République, le christianisme et l'Église ont étés bafoués à bien des reprises : inutile de parler du Génocide Vendéen, bien que celui-ci ne fasse pas l'unanimité chez les historiens. C'est un fait historique de dire qu'à ses débuts, jusqu'à nos jours (dans une certaine mesure), la République n'a eu de cesse de mettre à mal nos institutions, notre héritage, vandalisant nos églises, tuant nos prêtres ou les fidèles en grand nombre. Outre que cela, les humiliations ou provocations : le calendrier de la République, remplaçant le Grégorien et nos fêtes liturgiques, abbayes et monastères transformés en porcherie, carrière de pierre ou encore en armurerie dans bien des cas. Inutile, à nouveau, de parler de la IIIe République et de ses lois anti-cléricales pour ne pas dire anti-catholique (fermetures d'écoles, laïcisation des enseignants, retrait des symboles religieux, la querelle des investitures...etc), aboutissant à la loi de la séparation des Églises et de l'État de 1905, posant ainsi une grande contradiction identitaire, au sein de la France fille-aînée de l'Église. Comment donc se positionner, en tant que catholique, dans tout ceci ? Dans cette République qui véhicule, sous couvert de laïcité, un athéisme de plus en plus virulent vis-à-vis des croyants, en particulier des catholiques qui sont de plus en plus les victimes malheureuses de cette culture du rejet. Comment concilier notre foi, avec la République, qui historiquement, est incompatible avec notre culte et, sous bien des aspects, avec la France forte de 1500 ans de monarchie catholique.

Merci pour votre lecture et vos prochaines réponses.
Bien fraternellement.
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Lettres encyclique du Pape Léon XIII "Nobilissima Gallorum Gens": https://laportelatine.org/documents/mag ... use-france et "Au milieu des sollicitudes": http://www.vatican.va/content/leo-xiii/ ... tudes.html
Le génocide vendéen: https://www.histoire-pour-tous.fr/histo ... ndeen.html, http://www.vendeensetchouans.com/tag/g% ... nd%C3%A9en,
La IIIe République et ses lois : https://www.franceinter.fr/emissions/le ... tobre-2020
"À chaque instant, tu me suis, tu me gardes ;
Quand je t'appelle, ah ! jamais tu ne tardes.
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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Altior » lun. 23 nov. 2020, 18:33

F_Septim a écrit :
lun. 23 nov. 2020, 17:04
Comment concilier notre foi, avec la République, qui historiquement, est incompatible avec notre culte et, sous bien des aspects, avec la France forte de 1500 ans de monarchie catholique.
Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?

Je ne veux pas dire que, théoriquement, la foi serait incompatible avec une forme de gouvernement républicaine. Ce n'était pas le cas avec la République Florentine, ni avec Venice. Mais c'est le cas avec la République franc-maçonne, qui s'est érigée par haine de la foi et de tout ce qui peut rappeler, même de loin, la tradition d'une culture et d'une civilisation: noblesse, royauté, famille, Église, compagnonnages.

Croire qu'un réconciliation entre victimes et fossoyeurs soit possible tient de l'utopie, c'est à dire du domaine des illusions et des erreurs. Cette illusion, cette erreur, l'Église l'a connue, et plus particulièrement un ancien Pape, dans ce qu'a été appelé Le Ralliement. Cette doctrine politique, s'est fait prendre une douche froide avec 1905. Toute doctrine de type «pacte avec le diable» a toujours eu le même sort.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Daïdalon » lun. 23 nov. 2020, 22:46

Il est clair qu’en tant que catholique — ou même en tant qu’adepte d’une autre religion — il n’est pas possible de concilier la foi et l’adhésion à un système politique fondamentalement athée (dans le sens militant de ce terme).
La république s’est faite dans la haine et le sang. Espérons qu’elle sera défaite par l’intelligence, et remplacée par un régime digne de la France.

À l’inverse, il ne faut pas méconnaître les puissants déclencheurs de la révolution qu’ont été l’absurde octroi de privilèges à certains ordres au dépens d’autres, le crépuscule intellectuel et moral de l’aristocratie, le poids démesuré accordé à l’argent et donc à la classe bourgeoise (phénomène plus que jamais d’actualité).

Alors le monarchisme, oui, mille fois oui, mais pas sur le modèle ranci de l’Ancien Régime. Il faut un nouveau “projet“ comme dirait Micron. Peut-être un système semblable à la Papauté et son Collège cardinalice ?

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par ademimo » mar. 24 nov. 2020, 2:51

F_Septim a écrit :
lun. 23 nov. 2020, 17:04
Je ne sais pas exactement si je sujet est dans la bonne catégorie, néanmoins, il s'agit bien là d'un aspect de la vie chrétienne, dans notre pays notamment. Je m'excuse d'avance s'il est nécessaire de le placer ailleurs.

Ma question est la suivante, en dépit des écrits du grand pape Léon XIII, "Nobilissima Gallorum gens"*, ou encore "Au milieux des solicitudes"*, peut-on aujourd'hui, en tant que catholique, être Républicain de cœur ?

Depuis l'édification de la République, le christianisme et l'Église ont étés bafoués à bien des reprises : inutile de parler du Génocide Vendéen, bien que celui-ci ne fasse pas l'unanimité chez les historiens. C'est un fait historique de dire qu'à ses débuts, jusqu'à nos jours (dans une certaine mesure), la République n'a eu de cesse de mettre à mal nos institutions, notre héritage, vandalisant nos églises, tuant nos prêtres ou les fidèles en grand nombre. Outre que cela, les humiliations ou provocations : le calendrier de la République, remplaçant le Grégorien et nos fêtes liturgiques, abbayes et monastères transformés en porcherie, carrière de pierre ou encore en armurerie dans bien des cas. Inutile, à nouveau, de parler de la IIIe République et de ses lois anti-cléricales pour ne pas dire anti-catholique (fermetures d'écoles, laïcisation des enseignants, retrait des symboles religieux, la querelle des investitures...etc), aboutissant à la loi de la séparation des Églises et de l'État de 1905, posant ainsi une grande contradiction identitaire, au sein de la France fille-aînée de l'Église. Comment donc se positionner, en tant que catholique, dans tout ceci ? Dans cette République qui véhicule, sous couvert de laïcité, un athéisme de plus en plus virulent vis-à-vis des croyants, en particulier des catholiques qui sont de plus en plus les victimes malheureuses de cette culture du rejet. Comment concilier notre foi, avec la République, qui historiquement, est incompatible avec notre culte et, sous bien des aspects, avec la France forte de 1500 ans de monarchie catholique.

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Est-on obligé d'être un adepte "de coeur" d'un régime politique ? Dans l'absolu, je me sens plus ou moins indifférent à la forme politique d'un gouvernement. Et les travers de la République en France, nous les retrouvons en Europe dans des monarchies (Espagne, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Danemark...). Le problème ne vient pas des formes de gouvernement, mais de ce qui est en train de se produire en Europe. La Chine communiste me paraît bien mieux gouvernée et plus heureuse que notre Europe en voie de destruction.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Gaudens » mar. 24 nov. 2020, 14:01

C’est vrai que la République se présente en France de façon différente que dans d’autres pays à régime républicain,les EEUU par exemple.Créés républicains, ces derniers ne véhiculèrent jamais dès l’origine d’esprit anti-chrétien (mais par contre un fort préjugé anti-catholique né de leurs fondateurs anglais protestants,qui dura jusqu’à l’élection de Kennedy).
Au contraire la Répubique française ,à part les trois années de IIè République(1848/1851) colorée d’esprit chrétien – marqué entre autres par l’introduction de la valeur de « fraternité »- ne réussit jamais à s’extraire de la gangue révolutionnaire des débuts (fantasmés en grande part) :référence obligatoire à « l’esprit des Lumières » et à la Révolution elle-même comme instant fondateur et jamais réellement réévalué(le bi-centenaire fut une occasion manquée,en partie vraisemblablement parce que les loges du Grand Orient veillaient au grain…).Il faudrait un électro-choc analogue à celui que connut la Russie en 1990/1991 ;elle se libéra alors en un cli d’oeil de la doxa révolutionnaire remontant à 1917 et reprit les emblêmes (armes,drapeau,etc…) de la Russie d’avant 1917 tout en restant formelement une république. De même elle réhabilita,dès l’époque Eltsine,Cles tasars Romanov e t leur rendit une sépulture officielle, ce qui n’empêche pas ses dirigeants actuels de célébrer tout à la fois la grandeur russe et l’empire soviétique .

Est-ce à dire que la République française est pour toujours destinée à trainer derrière soi ce triste héritage ,à ne pas reconnaitre le génocide vendéen et à ne pas réhabiliter la mémoire de Louis XVI ,par exemple, signes forts ? Je n’en sais rien.Mais c’est vrai qu’elle donne l’impression d’être au bout de son chemin ,au moins dans l’ordre du symbolique,totalement épuisé malgré l’incantation obssessionnelle depuis quelques décennies de la République et de tous ses dérivés. Seule la cuisine (au moins dans ce domaine, on est en France tout de même ! ) n’étant pas supposée devoir affirmer sa qualité républicaine .
Et en face, des mises en cause -ô blasphème ! - du caractère identitairement républicain de la France ,recommencent à se faire jour ,après des décennies d’acceptation passive ou enthousiaste ,y compris chez les catholiques.Voir l’article ci-dessous,par exemple et un livre récent de Roberto de Mattei « Le ralliement de Léon XIII, l’échec d’un projet pastoral » . (intéressant de noter qu’il ait été publié par les très bien pensantes éditions du Cerf et non par une discrète officine intégriste).
https://www.philisto.fr/article-99-poli ... glise.html

Après cela,il faut bien dire que chez les catholiques se réclamant d’une manière ou d’une autre de la tradition royale, c’est la grande brasse,le grand flou avec une certaine tendance à la naïveté,voire à la crédulité totale sur fond d’ignorance historique et d’excessive adulation de la vielle France monarchique,jamais exempte d’errances et de défauts pourtant. Quasiment un autre sujet.


Par ailleurs,je ne suivrai pas Ademimo dans son admiration du régime chinois:j'y reconnais bien un certain retour à la tradition confucéenne,authentiquement chinoise avec ses bons et (très) mauvais côtés mais elle me semble conjuguer le pire du communisme et du capitalisme et une pratique oppressive qui ,de toutes façons, n'aurait rien à faire dans nos pays de culture chrétienne (j'espère qu'Ademimo sera d'accord sur ce dernier point).

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par F_Septim » mar. 24 nov. 2020, 14:19

Merci pour vos réponses et vos différents points de vue qui m'aident à voir plus clair.

Au final, il semble que le Christ répond lui-même à cette question : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Lc 20, 25). Le Roi de l’univers, c’est lui. Le catholicisme est neutre quant au régime politique. Il a pu se déployer dans tous les régimes : persécuté au cours de l’Empire romain, puis promu toujours dans l’Empire romain, protégé dans plusieurs royaumes européens mais persécuté par le roi ougandais Mwanga II, qui fit martyriser Charles Lwanga et ses compagnons, pouvant s’épanouir dans la république des Etats-Unis mais persécuté dans celle de Chine etc.

Il n’est pas du tout sûr que les catholiques puissent moins bien vivre leur foi et annoncer le Christ, par exemple, dans la république polonaise que dans le royaume d’Espagne, où des femmes peuvent avorter à un stade très avancé de leur grossesse sous prétexte de « danger psychologique », qui a été un des premiers pays européens à légaliser le mariage gay et dont le roi actuel a refusé toute cérémonie religieuse catholique pour son couronnement. Ou qu’en Belgique, dont le très catholique roi, membre de la Communauté de l’Emmanuel, a signé le décret de légalisation de l’euthanasie des enfants.

L’important n’est pas le régime politique d’un pays mais de savoir si les usages et les lois sont compatibles avec la Doctrine sociale de l’Eglise. Même si le dirigeant n’est pas catholique, il n’est pas impossible que la foi catholique s’y épanouisse. Certains régimes sont cependant basés sur des « structures de péché », comme disait St Jean-Paul II. C’est là qu’est l’enjeu pour que les catholiques se mobilisent en politique, afin que les décisions politiques et les lois soient compatibles avec la Doctrine sociale de l’Eglise.

Néanmoins, face au phénomène religieux, il semble qu'il y ait, au sein de la République française, un véritable malaise et que pour l'évincer on sort à toutes les sauces le mot magique: laïcité.
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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Jean-Mic » mar. 24 nov. 2020, 18:24

F_Septim a écrit :
mar. 24 nov. 2020, 14:19
Le catholicisme est neutre quant au régime politique.
...
L’important n’est pas le régime politique d’un pays.
...
Cela me paraît tellement évident que (pardonnez-moi) je ne vois pas l'intérêt de la question telle que vous la posez. Le chrétien ne peut que se réjouir de voir des régimes démocratiques, qu'ils soient monarchiques ou républicains.


Même si le dirigeant n’est pas catholique, il n’est pas impossible que la foi catholique s’y épanouisse.
Cette affirmation appelle deux remarques :
1/ sur la forme, le vocabulaire :
  • La question n'est pas celle du dirigeant, mais celle de la constitution ou de ce qui en tient lieu (aujourd'hui, toutes les monarchies sont constitutionnelles, et même une dictature se dote de lois constitutives ou constitutionnelles, ne serait que d'une législation d'état d'urgence permanent).
2/ sur le fond, la place du chrétien :
  • Vous employez le mot d'épanouissement, je le reprends donc : le rôle de l'État n'est pas permettre l'épanouissement des chrétiens, il est de permettre l'épanouissement de chaque citoyen. En contrepartie, la mission du chrétien est de concourir au bien commun, quel que soit le régime, ce qui n'a certes rien d'évident ni de facile.

F_Septim a écrit :
mar. 24 nov. 2020, 14:19
Néanmoins, face au phénomène religieux, il semble qu'il y ait, au sein de la République française, un véritable malaise et que pour l'évincer on sort à toutes les sauces le mot magique: laïcité.
Oh ! Ce n'est que trop vrai, mais ceci est une autre question !
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Suliko » mar. 24 nov. 2020, 18:31

Cela me paraît tellement évident que (pardonnez-moi) je ne vois pas l'intérêt de la question telle que vous la posez. Le chrétien ne peut que se réjouir de voir des régimes démocratiques, qu'ils soient monarchiques ou républicains.
Tous les régimes démocratiques ne sont pas forcément bons en soi.
le rôle de l'État n'est pas permettre l'épanouissement des chrétiens, il est de permettre l'épanouissement de chaque citoyen. En contrepartie, la mission du chrétien est de concourir au bien commun, quel que soit le régime, ce qui n'a certes rien d'évident ni de facile.[/list]
Ce n'est pas ce qu'enseigne l'Eglise. Voyons ce qu'en dit Léon XIII :
Nous ne tiendrons pas le même langage sur l'autre point, concernant le principe de la séparation de l'Etat et de l'Eglise, ce qui équivaut à séparer la législation humaine de la législation chrétienne et divine. Nous ne voulons pas nous arrêter à démontrer ici tout ce qu'a d'absurde la théorie de cette séparation ; chacun le comprendra de lui-même. Dès que l'Etat refuse de donner à Dieu ce qui est à Dieu, il refuse, par une conséquence nécessaire, de donner aux citoyens ce à quoi ils ont droit comme hommes ; car, qu'on le veuille ou non, les vrais droits de l'homme naissent précisément de ses devoirs envers Dieu. D'où il suit que l'Etat, en manquant, sous ce rapport, le but principal de son institution, aboutit en réalité à se renier lui-même et à démentir ce qui est la raison de la propre existence. Ces vérités supérieures sont si clairement proclamées par la voix même de la raison naturelle, qu'elles s'imposent à tout homme que n'aveugle pas la violence de la passion.
Lorsque les nations chrétiennes ont cessé de réclamer du pouvoir qu'il reconnaisse et facilite la pratique de la vraie foi, elles se sont fourvoyées. Car où trouverons-nous la véritable liberté, égalité et fraternité en dehors de Jésus-Christ ?
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Socrate d'Aquin » mer. 09 févr. 2022, 20:39

Bonjour,

Je dirais ceci : "L'Eglise catholique s'accommode de tous les régimes légitimes, mais ne s'identifie à aucun d'entre eux".
La phrase est du comte de Montalembert.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Thurar » mer. 09 févr. 2022, 20:51

Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 20:39
Bonjour,

Je dirais ceci : "L'Eglise catholique s'accommode de tous les régimes légitimes, mais ne s'identifie à aucun d'entre eux".
La phrase est du comte de Montalembert.
Mais la monarchie est le meilleur des régimes politiques, d'après saint Thomas d'Aquin.
Pour ma part, je suis anti-démocrate, et je pense que l'Eglise et la démocratie ne feront jamais bon ménage.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Socrate d'Aquin » mer. 09 févr. 2022, 21:25

Thurar a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 20:51
Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 20:39
Bonjour,

Je dirais ceci : "L'Eglise catholique s'accommode de tous les régimes légitimes, mais ne s'identifie à aucun d'entre eux".
La phrase est du comte de Montalembert.
Mais la monarchie est le meilleur des régimes politiques, d'après saint Thomas d'Aquin.
Pour ma part, je suis anti-démocrate, et je pense que l'Eglise et la démocratie ne feront jamais bon ménage.
C'est votre opinion, mais sachez que l'Eglise a reconnu la démocratie comme un bon régime en soi. Quant à saint Thomas, il recommande plus exactement le "régime mixte", contenant ce qu'il y a de mieux dans la démocratie, l'aristocratie et la monarchie.

Ceci dit, attention : la démocratie telle que l'Eglise la défend n'a pas grand-chose à voir avec les régimes libertaires que nous subissons aujourd'hui.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Thurar » mer. 09 févr. 2022, 22:11

Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 21:25
C'est votre opinion, mais sachez que l'Eglise a reconnu la démocratie comme un bon régime en soi. Quant à saint Thomas, il recommande plus exactement le "régime mixte", contenant ce qu'il y a de mieux dans la démocratie, l'aristocratie et la monarchie.
A quelle époque ? Vous parlez de Léon XIII, je pense ? Je crois que le ralliement à la République était une grosse erreur, pour ma part. Mais je ne sais pas si ce choix politique engage l'infaillibilité du pape.
Ceci dit, attention : la démocratie telle que l'Eglise la défend n'a pas grand-chose à voir avec les régimes libertaires que nous subissons aujourd'hui.
Quelle forme de démocratie l'Eglise défend-elle ?

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Socrate d'Aquin » mer. 09 févr. 2022, 22:27

Thurar a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 22:11
Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 21:25
C'est votre opinion, mais sachez que l'Eglise a reconnu la démocratie comme un bon régime en soi. Quant à saint Thomas, il recommande plus exactement le "régime mixte", contenant ce qu'il y a de mieux dans la démocratie, l'aristocratie et la monarchie.
A quelle époque ? Vous parlez de Léon XIII, je pense ? Je crois que le ralliement à la République était une grosse erreur, pour ma part. Mais je ne sais pas si ce choix politique engage l'infaillibilité du pape.
Ceci dit, attention : la démocratie telle que l'Eglise la défend n'a pas grand-chose à voir avec les régimes libertaires que nous subissons aujourd'hui.
Quelle forme de démocratie l'Eglise défend-elle ?
Je parle de Léon XIII, Pie XII, saint Paul VI, saint Jean-Paul II... etc.
Et attention : dire que la démocratie est en soi un bon régime ne revient nullement à dire qu'elle est le meilleur régime ou le régime qui convient de soi pour tous les peuples.

Je suis assez d'accord avec vous sur Léon XIII (au passage, la démocratie n'est pas la république, encore moins la république à la française).
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Thurar » mer. 09 févr. 2022, 22:55

Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 22:27
dire que la démocratie est en soi un bon régime ne revient nullement à dire qu'elle est le meilleur régime ou le régime qui convient de soi pour tous les peuples.
A mon sens la démocratie est en soi un mauvais régime. Par exemple, autoriser des jeunes de 18 ans à voter, je trouve ça absurde. Comme si le vote d'un jeune adulte qui ne connait rien à la vie, n'a quasiment jamais travaillé et n'a jamais payé de factures... valait autant que celui d'un patron de PME de 50 ans qui a beaucoup plus d'expérience (et donc beaucoup plus d'intelligence et de conscience).
Cela pourrait être valable si le suffrage était réservé à quelques citoyens d'élites qui ont la maturité pour comprendre la politique (un peu comme la République athénienne mais sans esclaves).

Chacun agit pour ses intérêts, par pour celui de la nation. Mais de toute façon, je crois que la démocratie en France et ailleurs n'est qu'une mascarade. C'est le système médiatique et financier qui choisit le gouvernement, pas les électeurs. Comme a dit Thomas Jefferson : "Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout. Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation. "

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Re: En tant que catholique, Républicain ou Royaliste ?

Message non lu par Socrate d'Aquin » jeu. 10 févr. 2022, 11:04

Thurar a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 22:55
Socrate d'Aquin a écrit :
mer. 09 févr. 2022, 22:27
dire que la démocratie est en soi un bon régime ne revient nullement à dire qu'elle est le meilleur régime ou le régime qui convient de soi pour tous les peuples.
A mon sens la démocratie est en soi un mauvais régime. Par exemple, autoriser des jeunes de 18 ans à voter, je trouve ça absurde. Comme si le vote d'un jeune adulte qui ne connait rien à la vie, n'a quasiment jamais travaillé et n'a jamais payé de factures... valait autant que celui d'un patron de PME de 50 ans qui a beaucoup plus d'expérience (et donc beaucoup plus d'intelligence et de conscience).
Cela pourrait être valable si le suffrage était réservé à quelques citoyens d'élites qui ont la maturité pour comprendre la politique (un peu comme la République athénienne mais sans esclaves).

Chacun agit pour ses intérêts, par pour celui de la nation. Mais de toute façon, je crois que la démocratie en France et ailleurs n'est qu'une mascarade. C'est le système médiatique et financier qui choisit le gouvernement, pas les électeurs. Comme a dit Thomas Jefferson : "Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout. Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation. "
C'est votre droit de penser cela, comme c'est celui d'Aristote, Thomas d'Aquin, Pie VII, Jean-Paul II, etc. de penser le contraire.
Veuillez d'ailleurs noter que le vote n'est pas l'élection.

Ceci étant dit, à mon sens, on peut parfaitement penser que la république (j'insiste, la république, pas la démocratie) telle qu'elle s'est imposée en France est moins profitable pour la France que ne le fut la monarchie capétienne, tant pour la foi que pour le bien de notre pays. Je ne dis pas que je partage cet avis, mais je dis qu'on le peut soutenir.
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.

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