Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

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Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par LittleShrimp » mer. 07 avr. 2021, 20:27

Bonjour à tous !

Je suis nouvelle par ici et convertie depuis 1 an bientôt, pendant le tout premier confinement ! J’ai commencé en septembre à me préparer à la première communion (que j’ai pu faire en janvier) et à la confirmation qui doit se dérouler fin mai !

Voilà pour la petite présentation, je vais rentrer directement dans le sujet : la confession ! Evidemment, pour recevoir la première communion, j’ai dû en faire une, et depuis j’en fais régulièrement d’ailleurs. Mais, le prêtre qui me suit spirituellement m’a dit que c’était grave de cacher des choses pendant une confession, et c’est ce qui m’est arrivée pendant la première… J’ai eu un doute sur si c’était vraiment considéré comme un péché mais surtout j’ai eu très honte je l’avoue, et depuis quelque temps je l’ai sur la conscience. Je vous explique la situation :

Il y a 9 ans de cela je suis devenue anorexique-boulimique et cette maladie m’a fait faire des choses pas glorieuses du tout… Il s’agit certes d’une maladie mais cela a eu des conséquences qui peuvent être des péchés, alors je me demandais si je devais les confesser ? Par exemple j’ai gaspillé énormément d’argent et de nourriture, je me faisais vomir tous les jours et de manière très excessive (parfois plus de 20 fois…), j’ai pris beaucoup de risque en prenant des médicaments pour maigrir à très forte dose (20,30, 40 comprimés…) et je ne cessais de mentir à mes parents en leur jurant des choses fausses… tout cela pendant de longues années, il n’y a que depuis 2 ans que je me suis calmée et surtout l’an dernier avec ma conversion. Voilà le schéma. J’avais tout cela en tête pendant la première confession mais je n’ai vraiment pas eu le courage de le dire, ni même dans les confessions suivantes, mais maintenant je l’ai sur la conscience…

Pensez-vous que je doive confesser tout cela ? Au fond j’espère que non car j’en ai très honte, mais si c’est vraiment nécessaire je vais essayer de trouver courage.

Je vous remercie d’avance pour votre aide. :ange:

(J'espère avoir posté dans la bonne catégorie)

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la samaritaine
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par la samaritaine » jeu. 08 avr. 2021, 1:01

Bonsoir littleshrimp,

parfois nous vivons des évènements tellement empreints de confusion et de douleur, tellement prisonniers de nos névroses que nous ne savons pas si c'est de l'ordre du péché ou de la blessure, ou les deux à la fois. Quand cela m'est arrivé, je l'ai dit ainsi en confession : que je ne discernais pas de quel ordre il s'agissait et le prêtre a trouvé très bien de confier cela en confession en l'état : cette ignorance devant la complexité car le Seigneur prend en charge notre blessure autant que notre péché, les deux étant très souvent liés.

Donc oui, l'anorexie boulimie qui est un péché contre soi-même, contre l'amour de soi, est intéressant à confier en confession car cela relève de blessures profondes. Et cette honte que vous évoquez a besoin d'être éclairée par l'Esprit Saint. En fait, vous avez besoin d'être aimée par Dieu dans votre honte, dans votre rejet de vous mêmes.

Néammoins : il ne s'agit pas de vous faire du mal. Si le confesser auprès d'un prêtre est aller contre vous-même, est trop violent, c'est que vous n'êtes pas prête. Alors, ce n'est pas grave, vous en parlerez plus tard.... Vous pouvez dès maintenant faire le petit pas de confier dans la prière votre honte au Seigneur, vous recommander à Sa Miséricorde.

Vous ne devez pas vous confesser par devoir, vous devez vous confesser par acte de confiance en l'Amour que le Seigneur a pour vous.
"Nous avons reconnu l'Amour que le Seigneur a pour nous et nous y avons cru".

Que le Seigneur vous bénisse et vous garde,

Samaritaine

Altior
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par Altior » jeu. 08 avr. 2021, 7:52

Bonjour, chère sœur!
LittleShrimp a écrit :
mer. 07 avr. 2021, 20:27
Je suis nouvelle par ici et convertie depuis 1 an bientôt, pendant le tout premier confinement ! J’ai commencé en septembre à me préparer à la première communion (que j’ai pu faire en janvier) et à la confirmation qui doit se dérouler fin mai !
Félicitations pour votre parcours! Effectivement, le fête du Saint Esprit est le meilleur moment pour recevoir la Confirmation.
m’a dit que c’était grave de cacher des choses pendant une confession (...)’ai eu un doute
C'est une chose de «cacher» et c'est une autre chose d'«avoir des doutes». Pour qu'une confession soit valide, on doit confesser tous nos péchés dont nous nous souvenons au moment de la confession. Enoncé comme ça, la chose semble facile. Pourtant, on peut avoir plusieurs cas de figure:
-un fait, dont on sait que c'est un péché et dont on se souvient au moment de la confession est caché (peu importe la raison: honte, peur de dévoiler un secret...). Dans ce cas, la confession a été invalide. On doit reprendre toute la procédure, avec toute la liste des péchés mal avoués, en ajoutant le (les) péchés volontairement omis, ceux faits depuis la dernière fois, plus le fait d'avoir fait une confession sacrilège et, éventuellement, d'avoir reçu la Sainte Communion dans cet état.

-un fait dont on sait que c'est un péché a été involontairement omis à la confession, mais il est revenu en mémoire ensuite. Dans ce cas, la confession a été valide, mais à la prochaine confession il est très recommandable de l'avouer. Pourquoi l'avouer, du moment où il a été pardonné, puisque fait antérieurement à une confession valide ? Eh bien, parce qu'il arrive que se souvenir d'un péché oublié soit un mouvement du Saint Esprit. Une grâce qu'on vient de recevoir.

-un fait, dont on se posait la question si c'est un péché grave, un péché véniel ou bien si ce n'est pas un péché du tout a été volontairement omis. Dans ce cas aussi la confession a été valide et on revient au cas n° 2, à la différence que l'avouer à la prochaine confession est encore plus recommandable, sinon obligatoire.

Autrement dit, il faut toujours distinguer entre volonté de pécher et ignorance. Si ignorance y a-t-il, il faut distinguer entre ignorance fautive et ignorance involontaire. Je ne veux pas savoir ou bien simplement je ne sais pas ? Si je ne sais pas, j'avais ou je n'avais pas les éléments pour le savoir ? L'ignorance involontaire (invincible) est alors quand on n'a pas su car on n'avait pas les moyens de le savoir. L'ignorance fautive est alors quand on aurait pu et on aurait dû savoir.

Suite à ce court exposé théorique, c'est à vous de voir à quoi votre cas correspond en pratique, car il n'y a que trois personnes qui le savent: 1) vous même, 2) votre ange gardien et 3) le bon Dieu. Et vous, si vous ne le savez pas encore, demandez conseil aux deux autres.

Il y a 9 ans de cela je suis devenue anorexique-boulimique et cette maladie m’a fait faire des choses pas glorieuses du tout… Il s’agit certes d’une maladie mais cela a eu des conséquences qui peuvent être des péchés, alors je me demandais si je devais les confesser ? Par exemple j’ai gaspillé énormément d’argent et de nourriture, je me faisais vomir tous les jours et de manière très excessive (parfois plus de 20 fois…), j’ai pris beaucoup de risque en prenant des médicaments pour maigrir à très forte dose (20,30, 40 comprimés…)
À mon avis, jusqu'ici pas de péché grave. Il est vrai que la gloutonnerie est un péché capital parmi les sept. Pourtant, le cas de gavage quand on est boulimique est même moins grave que le cas de vol quand on est cleptomane. Je pense qu'il s'agit ici, au plus, d'un péché véniel. Quant au fait de prendre des médicaments en dose de cheval, cela n'est pas un péché du tout. Pas toutes les erreurs prudentielles sont des péchés. Il faut faire la différence entre erreur et faute.
et je ne cessais de mentir à mes parents en leur jurant des choses fausses… tout cela pendant de longues années,
Eh bien, là, je pense que c'est plus grave. Là, il s'agit d'outrepasser volontairement un des commandements de Dieu. Pas besoin d'être féru de catéchisme pour savoir que mentir à ceux qui ont le droit à la vérité est un péché. Si se baffrer et vomir ensuite est bien une conséquence de la vraie maladie qui est la boulimie, en ce qui concerne le mensonge, et encore en jurant, on ne peut pas mettre sous le même rapport.
Pensez-vous que je doive confesser tout cela ?


Le mieux c'est de poser la question à votre confesseur dans le cadre sacramental. Plus exactement, à la fin de la prochaine confession (de rigueur avant la Confirmation), dites quelque chose comme ça: il y a peut-être d'autres péchés dont je ne me souviens pas, tout comme un péché probablement volontairement omis aux dernières confessions: il s'agit d'avoir menti face à mes parents un nombre de fois qui m'est impossible à préciser.

Au fond j’espère que non car j’en ai très honte,
Aucun souci de ce côté, car les confesseurs sont habitués à ne poser que les questions strictement nécessaires pour encadrer la gravité d'un péché et pour se rendre compte de votre contrition. Il ne va pas vous demander des détails inutiles. Au plus, le confesseur va vous demander si vous avez juré, éventuellement sur des choses saintes, mais à coup sûr il ne va pas demander des détails sur la façon de vous chatouiller la gorge.
mais si c’est vraiment nécessaire je vais essayer de trouver courage.
Alors, bon courage! Le plus vous vous rapprochez de la Sainte Confirmation, le plus vous retrouverez des ressources de courage!

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Jean-Mic
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par Jean-Mic » jeu. 08 avr. 2021, 11:03

Chère LittleShrimp,
Vous vivez une épreuve redoutable et dangereuse pour votre vie et votre salut. Pas besoin d'insister, vous ne le savez que trop bien. Mais attention, dans cette épreuve, veillez à ne pas confondre les causes et les conséquences. Certes, la foi et les sacrements pourront vous aider face aux conséquences peccamineuses (mot compliqué pour désigner ce qui amène à pécher) qui vous accablent.

S'attaquer aux conséquences (vous employez vous-même ce mot dans votre titre) sans prendre le mal à sa racine (vous parlez de maladie psychologique, et la boulimie-anorexie en est une, terrible) serait inutile, vain et dangereux. Dieu ne vous veut pas malade ! Dieu vous veut vivante et libérée de la maladie ET de ses conséquences (conséquence qu'en médecine on appelle symptômes, et que les chrétiens appellent péchés - les deux mots sont justes et n'ont rien de contradictoire ou d'antinomique ; ils ne peuvent être opposés).

Suivez-vous une thérapie ? Vous n'en parlez pas. C'est pourtant là que Dieu vous attend ! ... et ce, même si les thérapeutes n'ont rien de chrétien (on ne demande pas à son médecin ou à son pharmacien d'être un bon chrétien pour se soigner). Avec la grâce de Dieu et l'appui, très humain, de professionnels compétents, vous devez vous attaquez aux causes.

Cette saleté de maladie vous permet-elle d'avoir une vie en dehors des cycles maléfiques d'excès de consommation et d'excès de privation ? Là aussi, Dieu vous attend ! Face à l'obsession maléfique, vous devez re-tisser du lien avec votre entourage, sur d'autres sujets que la nourriture et votre corps. Réapprenez à vivre, à parler de cinéma, de lecture, de musique (pour le sport et tout ce qui a un rapport au corps, ça viendra plus tard ;) ). Évitez les conversations qui vous enferment ou vous ramènent à votre maladie ("comment tu vas ?" ; "tu te sens mieux ?" ; etc.). Coupez court et détournez la conversation vers autre chose ("tu connais la dernière chanson d'untel ?" ; "pourvu qu'il fasse beau dimanche !" ; etc.). Au début, il faudra sans doute vous forcer un peu, et puis, progressivement, vous serez surprise d'y arriver de mieux en mieux ... et votre entourage aussi (car, qu'il le veuille ou non, lui aussi est obnubilé par ce qui vous arrive).

Parmi toutes les choses et paroles positives que vous pouvez cultiver, il y a votre confirmation ! là où Dieu vous attend dans les semaines qui viennent. Profitez de cette préparation au sacrement pour en parler, sans tout ramener à votre "péché" qui vous rabaisse et vous réduit à votre maladie, mais en évoquant avec les uns et les autres la joie, la paix, en imaginant votre avenir dans la foi. Examinez tout ce que cela peut avoir d'heureux et de désirable. Si la tentation de ne voir que les limites (la maladie et ses conséquences) vous assaille, efforcez-vous de les contourner et tendez vos pensées vers le Seigneur en vous concentrant sur lui qui vous aime, et non sur ce qui vous en sépare encore (car nous serons toujours séparés de lui par notre péché). Visez le but, ne regardez pas les obstacles.

Voilà, j'ai employé beaucoup de verbes à l'impératif, et certains me le reprocheront, mais n'y voyez que des conseils d'un frère (qui a sans doute l'âge d'être votre père :D ) qui veut d'abord vous dire que Dieu vous aime, comme le père de la parabole qui veillait chaque jour pour voir revenir à lui le fils qui se croyait lui-même perdu.
Fraternellement
Jean-Mic
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par cmoi » jeu. 08 avr. 2021, 13:47

Bonjour à tous,

Je suis encore et sincèrement surpris de lire votre doctrine, Altior, sachant qui sont vos maîtres à penser.
Vous la présentez comme théorique et factuelle, comme étant la doctrine de l’Eglise, mais vous ayant lu et sachant que ce n’est pas le cas, cela m’oblige à vous contredire quand sinon une personne au moins serait induite en erreur.
Ainsi vous écrivez :
Altior a écrit :
jeu. 08 avr. 2021, 7:52
-un fait, dont on sait que c'est un péché et dont on se souvient au moment de la confession est caché (peu importe la raison: honte, peur de dévoiler un secret...). Dans ce cas, la confession a été invalide.
Ce n’est vrai que s’il s’agit d’une faute grave donc susceptible d’être mortelle (car/quand notre discernement de la pleine connaissance et du plein consentement peut être erroné) ce n’est pas vrai s’il s’agit d’un péché véniel.
Je me suis dit que c’était un oubli de votre part, mais au vu de la suite contradictoire de votre développement, j’ai un sérieux doute...
Oubli aussi à rapporter sur votre point 2, car là encore si la faute n’est que vénielle, il n’y a aucune obligation à y revenir ensuite.
Ce qui n'empêche pas qu'il serait mieux de le confesser, mais c'est un autre sujet
Or vous écrivez en 3 :
Altior a écrit :
jeu. 08 avr. 2021, 7:52
-un fait, dont on se posait la question si c'est un péché grave, un péché véniel ou bien si ce n'est pas un péché du tout a été volontairement omis. Dans ce cas aussi la confession a été valide et on revient au cas n° 2, à la différence que l'avouer à la prochaine confession est encore plus recommandable, sinon obligatoire.
Cela n’a plus de sens commun ! Se poser la question et vu la possibilité que ce soit une faute grave, oblige à le confesser, voyons !
Je passerai sur votre laïus sur l’ignorance et ses lacunes pour maintenant réagir sur un point ultérieur plus subtil et délicat :
Altior a écrit :
jeu. 08 avr. 2021, 7:52
et je ne cessais de mentir à mes parents en leur jurant des choses fausses… tout cela pendant de longues années,
Eh bien, là, je pense que c'est plus grave. Là, il s'agit d'outrepasser volontairement un des commandements de Dieu. Pas besoin d'être féru de catéchisme pour savoir que mentir à ceux qui ont le droit à la vérité est un péché. Si se baffrer et vomir ensuite est bien une conséquence de la vraie maladie qui est la boulimie, en ce qui concerne le mensonge, et encore en jurant, on ne peut pas mettre sous le même rapport.

Vous savez tout comme moi les distinctions faites quand aux mensonges, et vous semblez traiter les siens comme relevant du mensonge pernicieux le plus pur. Quelle rigidité !
Il est évident que l’intention de ces mensonges ne désirait en rien faire du mal à ses parents, mais plutôt leur cacher une cause qui leur aurait été de souffrance et à son propre détriment à elle...
Non, ce n’est donc pas « plus grave » au sens religieux, mais au sens psychologique et par rapport à une guérison possible, oui. Cela participait des autres péchés certes mais pas pour les couvrir ou pouvoir les renouveler, ce n’était pas plus grave et peut-être moins.
En tout cas mon interprétation est plus que probable.
Pour employer une comparaison osée (puisque c'est votre style) c'est un peu comme quand un criminel reconnu (aucun doute sur le fait) est condamné à mort : l'Eglise lui reconnait alors le droit d'essayer de se soustraire à l'exécution de la sentence, bien qu'en toute justice il devrait s'y soumettre en cherchant ainsi son rachat.


LittleShrimp, intervenant sur votre fil je me dois de m’adresser aussi à vous.
Je m’inscrirai ici dans la suite de la réponse faite par la Samaritaine : il s’agit non seulement du sacrement "de la pénitence", mais du sacrement "de la réconciliation" : se réconcilier avec Dieu aide à se réconcilier avec soi-même, et si vous avez ici écrit cela, vous êtes mûre pour en parler en confession !

Comme je l’ai sous-entendu ci-devant, pour qu’un péché soit mortel, il faut qu’il y ait, en plus de la matière grave, pleine connaissance du mal et plein consentement à ce mal. Ce dernier point est exclu quand il s’agit d’une maladie (parfois non mais je n’entrerai pas dans les détails, vous ne semblez pas concernée ne serait-ce qu’en raison sinon de la pleine connaissance pour que vos péchés aient été alors mortels) et à l’époque vous n’étiez pas "convertie".
Donc vous n’avez aucune obligation d’en parler, par contre, cela vous ferait beaucoup de bien de le faire, de reconnaître cette faiblesse devant Dieu ainsi et d’en recevoir consolation, de la partager et d’en reconnaître les séquelles, l’histoire.

Ne pas le faire si cela vous arrivait à nouveau demain, en dépit de cette non-obligation, serait par contre vous exposer dangereusement au regard des conséquences peccamineuses qui suivraient.
Je vais illustrer par un exemple autre et qui vous sera neutre (je l’espère...).
Un enfant se fait violer par un prêtre. Il a honte mais il sait qu’il n’a pas péché lui, donc il n’en parle pas en confession.
Mais du coup il va « ruminer » cela, se livrer à des actes violents, etc. Bref peut-être perdre la foi...

Le confesseur n’est pas seulement un confesseur, c’est aussi un guide. Il est là pour vous aider, pas vous accuser. La grâce sacramentelle aussi, à son niveau.
Une vision « légaliste » de la chose est possible, mais entraîne une froideur qui vis-à-vis de Dieu est à la limite de la faute et peut en être une.
Votre prêtre ne semble pas être un imbécile, il s’est aperçu de quelque chose et de toute évidence ne vous a pas jugée ; il me semble bien placé pour vous éclairer davantage et le désire sans doute...

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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par LittleShrimp » jeu. 08 avr. 2021, 16:59

Bonjour à tous,
Je vous remercie beaucoup pour toutes vos réponses qui m’aident énormément et me donnent beaucoup de courage !
Je vais essayer de répondre à tout le monde.


La Samaritaine :
Oui c’est exactement ce que je ressens, en soi, quand on prend ces agissements à part sans tenir compte d’une maladie, cela apparaît comme des péchés, alors c’est difficile de discerner la limite entre péché et blessure comme vous dîtes.
D’un côté, cela serait difficile pour moi à confesser, mais d’un autre j’ai ce poids sur la conscience et cela fait 2 semaines que cela m’empêche de dormir correctement, et même en journée je ne cesse d’y penser ! Je vais écouter votre conseil de confier tout cela dans une prière, chose à laquelle je n’avais même pas pensé…
Merci pour votre encouragement !


Altior :
Merci beaucoup pour votre accueil, j’ai déjà très très hâte de recevoir ce sacrement !
Bon, par contre cela m’inquiète ce que vous dîtes : pendant ma première confession j’avais listé des péchés à confesser mais par honte je n’en ai pas dit certains. Dans la confession suivante j’ai rajouté un péché que j’avais caché mais sans redire à nouveau les péchés déjà confessés. Cela veut dire que ma toute première confession n’a pas été valide ?
Mon guide spirituel m’a dit comme vous, de confesser quelque chose que j’avais oublié et qui me revient, et c’est ce que je fais ces derniers temps.
Je pensais que prendre de manière abusive des médicaments, cela pouvait s’apparenter à un péché mortel, car qui dit abus dit risque pour sa vie ? Donc atteinte à soi ?
Oui, je leur ai souvent menti, en général c’était pour qu’ils n’aient plus de peine à cause de moi… et moi de mon côté être tranquille pour faire « mes bêtises » sans qu’ils soient sur mon dos à me surveiller. C’est à partir du moment où ma mère m’avait menacée de m’hospitaliser de force que j’ai commencé à leur mentir afin d’échapper à cela.
Merci à vous !


Jean-Mic :
Merci pour votre réponse encourageante, non effectivement je ne suis pas de thérapie du tout, j’ai abandonné tout suivi il y a très longtemps car la psychiatre me parlait d’hospitalisation (ainsi que ma mère) alors j’ai pris les jambes à mon cou et j’ai décidé de ne plus la voir…
Oui, à présent j’ai une vie presque normale ! Il m’arrive des fois de rechuter mais cela ne dure qu’un temps puis je reprends une alimentation « normale ». Après, j’ai eu quelques difficultés avec le carême et surtout les jours de jeûnes, j’avais même hésité à les faire car pour moi jeûner en général cela risque de me faire rechuter dans le côté restrictif et c’est ce qu’il s’est un petit peu passé, mais j’essaie de prendre sur moi pour me limiter mais ce n’est pas évident. J’ai d’ailleurs l’impression d’avoir raté mon carême de ce côté-là.
J’évite beaucoup les conversations qui tournent autour de cela en général, car cela me donne de mauvaises idées et m’enferme encore plus dans ce trouble. Sinon, j’essaie toujours d’occuper mon esprit à autre chose, en ce moment c’est un peu plus difficile mais je fais tout pour prendre sur moi.
Oh oui, la confirmation c’est plus que positif, je l’attends tellement et j’ai tellement hâte d’y être !! Je vais essayer de suivre votre conseil et de tourner mes pensées vers le Seigneur, mais parfois c’est difficile car en pensant à cela je lui dis « regarde tout ce que j’ai fait d’horrible avec la nourriture » et cela me culpabilise beaucoup.
Et vos conseils me sont précieux alors merci infiniment pour votre message !


Cmoi :
Je pense aussi être capable de le confesser, mais avec beaucoup de peur et honte tout de même, c’est peut-être nécessaire !
Non à l’époque je n’étais pas convertie, mais je savais indirectement que je faisais quelque chose de mal… Je n’étais pas pratiquante à l’époque mais j’ai été élevée avec les valeurs chrétiennes, cela m’a toujours fait encore plus culpabiliser d’avoir autant menti et fait tout cela…
Je comprends ce que vous voulez dire avec votre exemple, peut être pas si neutre que cela, mais je vois mieux. Disons qu’une situation pousse à pécher donc même si cette situation n’est en aucun cas notre faute, il vaut mieux le confesser pour peut être réussir à stopper ce processus de pécher à cause de cela.
Oui, il n’est pas bête, quand nous avions parlé de cela, il m’avait justement proposé de me confesser avec lui si je devais dire d’autres choses.


J’espère avoir répondu correctement à tout le monde, merci beaucoup à tous pour votre aide, encouragement et bienveillance !

LittleShrimp

cmoi
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par cmoi » ven. 09 avr. 2021, 5:11

Les modalités que vous évoquiez de votre conversion laissaient entendre que vous aviez été baptisée...

Vous écrivez "tout de même, c’est peut-être nécessaire !" et j'y ajouterai : en effet, et soyez certaine que ensuite cela vous soulagera et consolera grandement si cela vous est aussi nécessaire mais selon un autre ordre

Vous écrivez "peut être pas si neutre que cela" et je vois que vous êtes intelligente car bien sûr, nul ne devient anorexique/boulimique sans une cause extérieure, n'est-ce pas? Le sacrement de confirmation vous donnera donc pleine lumière pour accroître votre autonomie dans le discernement de ce qui aujourd'hui vous trouble.

Pour reprendre les choses et les dire maintenant autrement, à propos des péchés véniels qu'il n'est pas obligatoire d'avouer :

Si Jésus est notre futur juge, il est avant tout notre sauveur et ami, et nous devons plus le considérer comme tel ici-bas, nous efforcer donc (si tant est que ce soit volontaire, car plutôt le résultat d'un conditionnement intérieur et d'une disposition de coeur) de regretter nos fautes par amour et non par crainte..
Donc si la Samaritaine a raison de vous dire qu'il ne s'agit pas de se faire du mal, et Altior de vous rappeler la nécessité de l'aveu, le critère de discernement pour que votre confession soit réussie se fera en fonction non de votre bon plaisir, pour ceux véniels dont vous vous souvenez, mais du ferme propos de ne plus recommencer, qui doit s'étendre à tous vos péchés, même ceux pour lesquels vous n'aviez pas l'obligation de les avouer, et sans hypocrisie bien sûr.
Vous devez sentir si l'aveu vous aidera ou non à vous en détacher mieux. Je précise cela seulement pour ceux qu'il vous gêne de confesser car la règle reste quand même de les dire puisque vous les connaissez, c'est là respecter le principe même de la confession.
Ainsi, pour les péchés mortels, si la règle est différente, c'est que l'offense faite à Dieu est telle qu'il n'est pas envisageable de considérer comme suffisant le repentir pour une réconciliation sans cet aveu.
Il convient pour cela de considérer la foi, la présence bien réelle et vivante de Dieu durant le sacrement mais aussi à chaque instant de notre vie. Si la grâce du sacrement s'étend à tous vos péchés, même les véniels non avoués, psychologiquement et en principe, elle sera plus forte s'il y a aveu et cela en considération de la foi qui sera en vous et qui relève ensuite de la charité envers Dieu lui-même et de votre confiance en Lui.
Ce second commandement qui est égal au premier et qui résume tout, veut qu'à cet égard la psychologie soit souvent plus utile que la théologie, pour se sanctifier. Or psychologiquement, ne pas avouer peut parfois vous aider à ne plus recommencer, soit que ce soit une forme de complicité amoureuse supérieure, soit que votre foi ne soit pas assez forte pour le supporter. Mais attention à ne pas vous mentir à vous-même !

Enfin, il convient bien sûr d'éviter que notre confession devienne "une liste à la Prévert", et pour cela parfois de se limiter aux plus significatifs, et donc ce peut être de "retenir" précisément ceux qu'il nous chagrine d'avouer... Car il ne faut pas oublier non plus le rôle de conseiller qui est celui du prêtre, et la grâce d'état qui est la sienne à ce moment là.

LittleShrimp
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par LittleShrimp » ven. 09 avr. 2021, 19:59

cmoi a écrit :
ven. 09 avr. 2021, 5:11
Les modalités que vous évoquiez de votre conversion laissaient entendre que vous aviez été baptisée...

Vous écrivez "tout de même, c’est peut-être nécessaire !" et j'y ajouterai : en effet, et soyez certaine que ensuite cela vous soulagera et consolera grandement si cela vous est aussi nécessaire mais selon un autre ordre.

Vous écrivez "peut être pas si neutre que cela" et je vois que vous êtes intelligente car bien sûr, nul ne devient anorexique/boulimique sans une cause extérieure, n'est-ce pas? Le sacrement de confirmation vous donnera donc pleine lumière pour accroître votre autonomie dans le discernement de ce qui aujourd'hui vous trouble.

Pour reprendre les choses et les dire maintenant autrement, à propos des péchés véniels qu'il n'est pas obligatoire d'avouer :

Si Jésus est notre futur juge, il est avant tout notre sauveur et ami, et nous devons plus le considérer comme tel ici-bas, nous efforcer donc (si tant est que ce soit volontaire, car plutôt le résultat d'un conditionnement intérieur et d'une disposition de coeur) de regretter nos fautes par amour et non par crainte..
Donc si la Samaritaine a raison de vous dire qu'il ne s'agit pas de se faire du mal, et Altior de vous rappeler la nécessité de l'aveu, le critère de discernement pour que votre confession soit réussie se fera en fonction non de votre bon plaisir, pour ceux véniels dont vous vous souvenez, mais du ferme propos de ne plus recommencer, qui doit s'étendre à tous vos péchés, même ceux pour lesquels vous n'aviez pas l'obligation de les avouer, et sans hypocrisie bien sûr.
Vous devez sentir si l'aveu vous aidera ou non à vous en détacher mieux. Je précise cela seulement pour ceux qu'il vous gêne de confesser car la règle reste quand même de les dire puisque vous les connaissez, c'est là respecter le principe même de la confession.
Ainsi, pour les péchés mortels, si la règle est différente, c'est que l'offense faite à Dieu est telle qu'il n'est pas envisageable de considérer comme suffisant le repentir pour une réconciliation sans cet aveu.
Il convient pour cela de considérer la foi, la présence bien réelle et vivante de Dieu durant le sacrement mais aussi à chaque instant de notre vie. Si la grâce du sacrement s'étend à tous vos péchés, même les véniels non avoués, psychologiquement et en principe, elle sera plus forte s'il y a aveu et cela en considération de la foi qui sera en vous et qui relève ensuite de la charité envers Dieu lui-même et de votre confiance en Lui.
Ce second commandement qui est égal au premier et qui résume tout, veut qu'à cet égard la psychologie soit souvent plus utile que la théologie, pour se sanctifier. Or psychologiquement, ne pas avouer peut parfois vous aider à ne plus recommencer, soit que ce soit une forme de complicité amoureuse supérieure, soit que votre foi ne soit pas assez forte pour le supporter. Mais attention à ne pas vous mentir à vous-même !

Enfin, il convient bien sûr d'éviter que notre confession devienne "une liste à la Prévert", et pour cela parfois de se limiter aux plus significatifs, et donc ce peut être de "retenir" précisément ceux qu'il nous chagrine d'avouer... Car il ne faut pas oublier non plus le rôle de conseiller qui est celui du prêtre, et la grâce d'état qui est la sienne à ce moment là.
Bonjour cmoi.

Alors oui effectivement, j’ai été baptisée lorsque j’étais petite, je n’ai juste pas voulu suivre le catéchisme alors ma mère m’enseignait elle-même à la maison.

Oui je pense aussi que cela pourrait me soulager, car je rumine cela depuis quelques jours et je ressens le besoin de me « débarrasser » de ce poids lors d’une confession, bien que cela sera très dur sur le moment.
Intelligente je ne sais pas, mais oui il y a une cause extérieure, je ne sais pas si j’en parlerai pendant la confession cependant. Je l’espère, je compte vraiment beaucoup sur la confirmation pour m’aider !

La limite entre les deux est délicate à discerner, d’un côté je m’en veux d’avoir fait tout cela car j’imagine que cela lui aura fait de la peine et c’est quelque chose qui m’insupporte ; mais bien sûr il y a un petit peu de crainte aussi. Si je ne le dis pas j’ai peur qu’il me trouve hypocrite, me déteste et m’envoie en enfer à cause de cela.

Je fais attention à cela, de vraiment mentionner les péchés que je regrette sincèrement avec l’intention de ne plus les recommencer, sinon cela ne sert à rien. Oui, il m’est déjà arrivé de dire en confession que je regrettais de ne pas regretter un péché, mais j’essaie d’être toujours le plus honnête possible.

Merci pour ces compléments d’informations, au final c’est même bon signe que quelque chose à confesser nous chagrine, cela montre une plus grande repentance que si cela ne nous affectait pas.

cmoi
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Re: Confesser les conséquences d'une maladie psychologique ? (Trouble alimentaire)

Message non lu par cmoi » sam. 10 avr. 2021, 13:15

LittleShrimp a écrit :
ven. 09 avr. 2021, 19:59
Si je ne le dis pas j’ai peur qu’il me trouve hypocrite, me déteste et m’envoie en enfer à cause de cela.
Au dire de ceux qui le connaissent le mieux (les seuls qu'il convient d'écouter) ce n'est pas son genre !
Selon eux encore, le mieux, c’est de s’en remettre à Son Amour...
Chaque absolution devrait être vécue et préparée comme un nouveau baptême, avec enthousiasme, reconnaissance et joie. Nous faire dépasser le repentir qui n’est qu’une étape devant conduire au « ferme propos », dans cet esprit de résurrection. Il convient de s’y précipiter avec lenteur, pour que cet esprit nous envahisse avant et réconcilie avec cet instant qui fut celui de notre création, dans l’attente de - et pour devenir un jour une de ses merveilles.
Dit autrement, c’est comme pour une réconciliation amoureuse : on a beau espérer le pardon, (et la théologie nous aide à y croire très fort, mais heureusement pas à 100% pour que la foi ait encore du sens) et y croire, on n’en est pas certain, mais cela ne doit rien enlever de l’enthousiasme (et du trac !) qu’il y a d’avoir au moins droit à une dernière rencontre qui nous donnera au moins l’explication du refus, et sinon le bonheur.

"Dernière rencontre" car en cas de refus d'absolution (ce qui suppose un sérieux motif qu'il est exclu d'envisager pour un sentiment de honte, car celle-ci est au contraire bien meilleure que la culpabilité pour accompagner le repentir et positiver le ferme propos), mais évidemment ce n'est qu'une façon d'exiger plus de conversion pour une future réconciliation.
"Dernière rencontre" car au moment de l'aveu, il faut "tout donner" et ne rien garder secret, ce qui peut demander :
  • quand il s'agit d'un péché potentiellement mortel, de retarder sa confession
    quand il s'agit d'un péché véniel, d'en différer la confession
Le remède à cela (car le mal est celui de l'orgueil) est de se décentrer de soi et de se recentrer sur Dieu, de se souvenir que "si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur", que par ailleurs Il sait déjà tout, que c 'est à Lui et non au prêtre que nous nous adressons, et que si nous voulons vraiment être pardonné, alors (n'est -il pas le Vivant, bien qu'invisible ?) dans la vie et dans un cas pareil, par amour de/pour l'autre, nous ferions tout notre possible, le maximum pour l'être, et qu'en garder pour soi ne serait pas judicieux ni "naturel", le signe que nous ne sommes pas prêts.

Il y a une ressemblance entre la démarche pénitentielle et une thérapie, celle ici employée a son protocole et nous libère si on le respecte.
Pour pousser cette comparaison, les méthodes "découvrantes" aideraient à l'examen de la conscience, les méthodes "couvrantes" au ferme propos. Mais concernant l'aveu, il n'y a que l'humilité qui nous aide, l'absence de "respect humain", et le souvenir du pouvoir dont jouit la parole pour nous "libérer".

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