Mais alors, c'est quoi un aumônier

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Andreas liko
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Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Andreas liko » ven. 09 avr. 2021, 20:25

Bonsoir à tous,

Une question me taraude depuis un bon moment, impossible de trouver une réponse claire sur internet à ce propos.

Je m'explique :

Je ne suis pas "si" vieux ( 30 ans) et dans mon village il n'y avais pas de prêtre et seulement une messe par mois.
En revanche il y avait le chapelet tous les lundis soirs, et un "office" chaque mercredi soir (sorte de chorale avec des chants, entrecoupés de lectures).
Mon père allait assidument au chapelet, et des fois nous venions avec lui, je connais encore presque les textes par coeur.

Ces moments étaient organisés par un Aumonier (un professeur de college), qui s'occupait aussi de l'église, et connaissait vraiment très bien la bible.

Je me suis marié, et j'habite désormais dans la banlieue lyonnaise. A la suite d'une discussion j'ai parlé de cet aumonier à un prêtre qui m'a assuré que seuls les prêtres étaient "aumoniers" et que le terme était destiné aux armées, hopitaux et prisons.

Du coup, un aumonier c'est quoi ?

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Fée Violine
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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Fée Violine » ven. 09 avr. 2021, 21:05

Bonjour Andreas,

en effet les aumôniers sont généralement des prêtres, mais il y a aussi des femmes qui sont aumôniers de prison ou à l'hôpital, en mission ecclésiale. Le terme est un peu vague, me semble-t-il.

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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par PaxetBonum » sam. 10 avr. 2021, 8:12

Cher Andreas Liko,

La définition est claire : Aumônier = "Ecclésiastique chargé de l'instruction religieuse, de la direction spirituelle dans un établissement, un corps."
Seul un ecclésiastique peut être aumônier.
Parfois des laïques pallient le manque de religieux et occupent la place d'accompagnant religieux mais sensu stricto ce ne sont pas des aumôniers, ce qui ne rend pas leur travail moins méritant.

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Andreas liko
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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Andreas liko » sam. 10 avr. 2021, 11:25

Bonjour Paxet,

Merci pour votre réponse, il s'agit de la première définition que l'on trouve sur google.
Mais cette définition est contredite et à la fois confirmée par d'autres résultats qui finissent par dire tout et son contraire.

Et au vu du commentaire de "Fée violine", le terme est finalement en effet vraiment vague.

J'entends donc que des laïcs peuvent suppléer en l'absence de religieux et que le terme employé peut donc varier en fonction des lieux et endroits.

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Jean-Mic
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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Jean-Mic » sam. 10 avr. 2021, 12:29

Sur la définition canonique de l'aumônier, rien à ajouter à ce que vient d'écrire Paxet Bonum
PaxetBonum a écrit :
sam. 10 avr. 2021, 8:12
La définition est claire : Aumônier = "Ecclésiastique chargé de l'instruction religieuse, de la direction spirituelle dans un établissement, un corps."
Seul un ecclésiastique peut être aumônier.

Toutefois (je parle du cas français, il doit avoir son équivalent dans les autres pays), l'État reconnaît la présence d'aumôniers dans un certain nombres d'établissement publics (hôpitaux, prisons) ainsi qu'au sein de l'armée. La présence d'aumôniers dans ces établissements est une obligation pour l'État, et n'a pas été remise en cause par la loi de 1905. Les établissements scolaires ne sont pas concernés. Les quatre religions autorisées à avoir de tels aumôniers sont les catholiques, les protestants (par l'intermédiaire de l'Église réformée unie de France, ERUF, principale Église protestante en France), le judaïsme et l'islam (dans ces deux derniers cas, j'ignore qu'elle est l'instance reconnue pour présenter des aumôniers).

Lorsqu'un poste d'aumônier est à pourvoir (pour la clarté de la suite, je ne parlerai que de l'Église catholique ; les procédures sont les mêmes pour les trois autres religions), l'Église propose un nom au Ministère de l'Intérieur, chargé des cultes (ou au Ministère de la Défense pour les aumôniers militaires). Le Ministère accepte généralement les personnes sans difficulté (notamment après avoir vérifier leur casier judiciaire ; il faut des cas graves pour que le Ministère refuse les personnes présentées). L'aumônier est alors nommé par décret ministériel pour une durée déterminée renouvelable autant que nécessaire. Les aumôniers ainsi nommés sont rétribués par l'État (eh, oui ! même sous le régime français de Séparation !) en fonction des horaires travaillés (rares sont les aumôniers "à temps plein").

Par les temps qui courent, l'Église présente, en fonction des besoins et des disponibilités, tantôt des prêtres, tantôt des diacres, tantôt des laïcs à ces nominations. L'État n'a rien à redire là dessus : la qualité de clerc ou de laïc n'a pas sa place en droit français. Voilà pourquoi on a, en droit français, des "aumôniers laïcs", bien utiles pour la mission de l'Église. Inutile de dire que les nouveaux aumôniers reçoivent de l'Église une formation adéquate.

Prenons maintenant deux cas proches dans mon diocèse.
- A la Maison d'Arrêt, l'aumônier en titre est un diacre, qui assure cette mission à temps partiel (deux demi-journées par semaine) en plus de ces autres missions ecclésiales. Il est rétribué en conséquence par le Ministère de la Justice. Il est assisté dans sa mission d'Église d'une "équipe d'aumônerie". Cette équipe est composée de laïcs bénévoles ... et d'un prêtre, tous agréés par le Ministère (à moins que, pour eux, ce ne soit décentralisé à l'échelon du préfet). Pour le droit français, le prêtre est un bénévole comme les autres ; pour le droit canonique, le responsable de l'aumônerie est et reste le diacre, qui de fait est présent au moins deux fois par semaine dans l'établissement, alors que le prêtre ne se rend à la prison qu'un dimanche par mois, pour célébrer messe et confessions. Il arrive que le prêtre en question soit remplacé par un autre prêtre (voire par l'évêque, qui y a d'ailleurs célébré des confirmations) mais toujours après autorisation (ministérielle ? ou préfectorale ?).

- Au centre hospitalier, les aumôniers catholiques reconnus sont au nombre de deux ... et ce sont des "aumônières" : deux femmes laïques (l'expression est passée dans l'usage). Elles sont évidemment assistées d'une équipe de bénévoles (dont deux prêtres, cf. plus haut le statut du prêtre à la prison), qui visitent les malades qui le demandent. Elles sont rémunérées, au prorata des heures "travaillées", par l'Hôpital, et sont assimilées au personnel non soignant de l'Hôpital. La preuve ? Dans un passé récent, une des aumônières a malheureusement "pété les plombs" en public, dans les couloirs de l'Hôpital. La direction de l'Hôpital et l'évêché ont immédiatement mis fin, d'un commun accord, à sa mission, l'évêché en la relevant de sa mission ecclésiale, la direction de l'Hôpital en prononçant un licenciement pour faute grave.

Je n'ai pas abordé le cas des établissements scolaires, qui ne relèvent pas tout à fait des mêmes règles, et que je connais moins bien.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Fée Violine » sam. 10 avr. 2021, 13:20

A la Maison d'Arrêt, l'aumônier en titre est un diacre,
D'ailleurs, un diacre est un ecclésiastique. Peut-être le terme "ecclésiastique" ne convient pas mais du moins, ce n'est pas un laïc.
Les établissements scolaires ne sont pas concernés.
Je me demande.
Les aumôniers sont obligatoires dans les lieux où il y a des gens enfermés et donc ne pouvant aller à l'église, et l'État leur fournit des aumôniers pour leur assurer la liberté de culte. Donc hôpitaux, prisons, armée, et les élèves en internat, logiquement.
Quand j'étais élève dans un lycée public (de la 6e au bac), dans les années 1960, l'instruction religieuse était faite à l'intérieur du lycée par des prêtres. Les protestantes avaient des pasteurs. Une bonne partie des élèves étaient internes, mais l'instruction religieuse était donnée en même temps aux externes, dont j'étais. Il n'y avait pas l'hystérie laïcarde de maintenant, et personne ne trouvait à redire à cette situation. Ce n'est plus possible maintenant, mais est-ce légal ?

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Jean-Mic
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Re: Mais alors, c'est quoi un aumônier

Message non lu par Jean-Mic » sam. 10 avr. 2021, 14:57

Je pense qu'il y a une différence notable entre les établissements scolaires, d'une part, et les établissements dits "d'enfermement" (hôpitaux et prisons), d'autres parts. C'est que les aumôniers scolaires ne sont pas rétribués. Néanmoins, dans les établissements scolaires publics, les aumôniers ou personnes en charge de l'aumônerie doivent recevoir un agrément pour être autorisés à pénétrer dans l'établissement.


J'en profite pour compléter ce que j'ai écrit plus haut :

- Il est exact qu'en toute rigueur canonique (c'est à dire selon le droit de l'Église), on ne devrait pas parler "d'aumôniers laïcs" et "d'aumônières". On devrait employer des paraphrases tels que "laïcs en mission ecclésiale d'aumônerie" ou de "responsables laïcs de l'aumônerie". Disons que cela ne me paraît pas gravissime que de se rallier aux termes du droit français qui, comme je l'écrivais plus haut, n'a pas à connaître la distinction canonique entre clercs et laïcs.

L'important n'est-il pas que l'Église prenne à cœur les mots du Christ : "J'étais malade ou en prison, et vous m'avez visité" Mt 25, 31-46.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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