Vie contemplative et Naturalisme

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Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Lentille » ven. 08 avr. 2022, 20:47

Bonjour,

Étant assez attiré par la nature, j'ai décidé de me mettre un peu plus sérieusement à son étude. D'où ma question : le naturalisme est il une forme de contemplation, où est-ce une pratique un peu trop intellectuelle ?

Vincent.

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Jean-Mic
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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Jean-Mic » ven. 08 avr. 2022, 22:13

C'est quoi le naturalisme ?
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Léon
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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Léon » dim. 10 avr. 2022, 12:18

Jean-Mic a écrit :
ven. 08 avr. 2022, 22:13
C'est quoi le naturalisme ?
C'est le refus et la rébellion contre le surnaturel.
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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Jean-Mic » dim. 10 avr. 2022, 18:07

Ça ne m'éclaire pas beaucoup ... :(
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Foxy » dim. 10 avr. 2022, 18:59

ce sujet semble avoir déjà été traité : https://cite-catholique.org/viewtopic.php?t=45639
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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par cmoi » lun. 11 avr. 2022, 10:30

Lentille a écrit :
ven. 08 avr. 2022, 20:47
Étant assez attiré par la nature, j'ai décidé de me mettre un peu plus sérieusement à son étude. D'où ma question : le naturalisme est il une forme de contemplation, où est-ce une pratique un peu trop intellectuelle ?
Mais enfin Lentille, qu’attendez-vous pour mettre les pieds dans le plat (de lentilles) et nous dire ce qu’est pour vous le naturalisme ?

Il n’est pas pour moi ce qui a été décrit sur cet autre fil où l’on vous a rattaché, il est par définition un courant littéraire représenté par Emile Zola principalement et qui vise à l’objectivité et l’impartialité à travers une écriture descriptive de la réalité. C’est une forme de réalisme qui va plus loin que la seule psychologie, car elle y associe et décrypte le hasard pour nous rendre notre liberté et en cela, elle peut être une tentative pour approcher et s’incorporer le regard de Dieu - même si ses représentants ne sont pas donnés pour croyants.
En tout cas cette recherche par elle-même est neutre pour la foi, elle se veut scientifique et appliquer les méthodes de la science au roman qui est une image et un reflet imaginaire de la vie pour en rendre compte.
Il pourrait y avoir au nombre de ses adeptes et pratiquants un croyant que cela n’aurait rien de choquant…

A cause de cela, vous prenant pour quelqu’un d’intelligent qui sait de quoi il parle, je suppose que vous avez fait la confusion fréquente entre le naturalisme, et le naturaliste – mot qui n’a pas entraîné ou reproduit sa signification par un changement de suffixe comme habituellement (iste - la personne, isme – son art ou son courant, sa science) le naturaliste étant le pratiquant du naturalisme : ici cela ne « marche pas ».
Bizarrerie de la langue française.

Le naturaliste est un pratiquant des sciences naturelles, en particulier de la botanique, du coup cela peut être un collectionneur/découvreur de plantes, ou de leurs vertus (il peut de nos jours devenir ou être naturopathe), mais aussi il peut empailler les animaux, etc. ! Car ce mot recouvre une surface très large de significations et d’activités, de métiers, autant que la nature et ce que nous pouvons en étudier par l’exercice de nos facultés à partir de son support.

Sainte Hildegarde était une naturaliste… Puisque la connaissance des plantes, à une certaine époque plus qu’aujourd’hui, conduisait à en connaître les vertus médicinales ou…mortelles !

Alors certains y voient une action magique et diabolique, pensent aux druides, etc., et tombent dans le jugement péremptoire.
Une simple saveur évoque chez certains le diable !
Le peuple de Dieu (juifs) ne faisait pas cette erreur : pour prendre un exemple, manger du porc n’était interdit que par obéissance, ce n’était pas pour autant en soi et à leurs yeux un acte diabolique ou une rébellion contre le surnaturel mais contre Dieu et seulement si on en avait reçu l’interdiction, que d’en manger. Le païen n’était pas concerné, pas jugé, mais exclu du champ d’appréciation. Il y avait eu une élection.
Sans quoi on tombe dans la superstition…

S’intéresser aux plantes, ce n’est pas tomber dans l’animisme, ou le matérialisme, il ne faut pas voir dans le terme de « naturel » quelque chose qui s’oppose au surnaturel, Dieu n’est pas que transcendant mais aussi immanent, donc la nature (et il n’y a rien à comprendre de plus sous ce mot dans ses extensions, pas de diablerie ajoutée ni à ajouter) et son observation, les travaux que nous pouvons faire sur elle ou à partir d’elle, peuvent conduire à un chemin de contemplation de Dieu et… de secours de ses frères par les bienfaits notamment de guérison qui peuvent en être retirés.
Le naturel est bien plus proche de Dieu que l’artificiel, qui s’y oppose.

Le long débat auquel votre question semble-t-il naïve a été associée emploie selon moi ce mot de naturalisme par paresse et ignorance, facilité, abus, à défaut d’en avoir trouvé un autre pour qualifier quelque chose que le croyant seul qualifie (mais adopté par d’autres peut-être par esprit de provocation ou simplicité, moquerie implicite et patente) pour dénoncer quelque chose de mauvais qu’il croit avoir trouvé dans une certaine démarche scientifique qui ne va pas jusqu’à la matière, ou du moins ne remonte pas d’elle vers Dieu, car elle y est abordée comme un magma inerte et anonyme (des atomes sans intérêt, ni fin ni origine) incapable d’aller jusqu’au « naturel » et son organisation, avec ses variétés sujettes à l’analyse, sans quoi il aurait suffi d’appeler cela du matérialisme, ce qui selon eux et à tort est différent par une différenciation dont ils rendent compte de façon impropre et spécieuse – d’où le rapprochement avec le non pas naturalisme, mais naturaliste, qui est une espèce de scientifique et donc l’emploi du mot naturalisme cette fois selon un principe d’extension qui avait été laissé absent et vide, béant, par la langue auguste et solennelle de l’académie française.
Mais c’est un dévoiement de la langue que de lui donner cette existence et une source de confusion. En cela ils exercent une démarche anti-scientifique qui se condamne elle-même par le choix du mauvais mot, pour définir une distinction entre la matière qui n’aurait pas de Dieu et celle qui en aurait un, distinction absurde et inexistante car elle relève de la croyance et non de la matière. Et cela pour blâmer l’incroyance de certains scientifiques !

Ils se sont donné une définition et en parlent comme de quelque chose qui existe, mais ce qui existe n’est que le fruit de leur imagination et ne correspond pas au mot choisi qui devient une convention entre partisans initiés – pour condamner quelque chose qui du coup, dans pas mal d’esprits, s’étend à ce que le mot réellement qualifiait et qualifie toujours (car ils ne sont pas représentatifs d’une majorité, mais « forment secte ») et qui est tout autre chose.
J’ai l’impression que votre question manifeste une crainte qui se rapporte à cette confusion. Mais faites-vous donc confiance, non de non - de par et au nom du nom du nom !

Vous m’avez suivi ? Si oui je vous plains… Mais cette proposition de réflexion vaudra toujours mieux que de vous faire anathématiser sans sommation ni explication, me suis-je dit ! Elle est sans doute par trop intellectuelle, mais ne ressemble en rien à une crise de nerf – ce qu’elle pourrait être au nom du moins de la langue française et non d’un caprice.
Lentille a écrit :
ven. 08 avr. 2022, 20:47
Étant assez attiré par la nature, j'ai décidé de me mettre un peu plus sérieusement à son étude. D'où ma question : le naturalisme est il une forme de contemplation, où est-ce une pratique un peu trop intellectuelle ?
Pour moi, vous avez évoqué la nature et pensiez bien à devenir naturaliste comme le fut Sainte Hildegarde, car je ne vois pas midi à quatorze heures tout comme vous semble-t-il... quoiqu'il faille éviter votre "isme" et le remplacer par un "iste"...
Préparez votre kalach, il semble que cela puisse suffire pour provoquer une guerre... :bomb:

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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Lentille » sam. 16 avr. 2022, 22:19

Bonsoir,

Je me suis nettement trompé dans les termes. Je voulais dire Naturaliste.

Vincent.

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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par Lentille » sam. 16 avr. 2022, 22:22

cmoi a écrit :
lun. 11 avr. 2022, 10:30
Bonsoir, pardon pour cette attente, et d'avoir laissé le sujet vide :oops:
Je voulais bien dire naturaliste, j'ai confondu :s
Je ne savais pas du tout que le "Naturalisme" tel que décrit précédemment existait :zut:

Je me coucherais moins bête ce soir en tout cas :-D

cmoi
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Re: Vie contemplative et Naturalisme

Message non lu par cmoi » dim. 17 avr. 2022, 7:36

Lentille a écrit :
sam. 16 avr. 2022, 22:22
Je ne savais pas du tout que le "Naturalisme" tel que décrit précédemment existait :zut:

Je me coucherais moins bête ce soir en tout cas :-D
Eh bien tant mieux...!

"naturalisme" est un mot fort ambigu (car impropre et "rapporté") qui peut signifier et correspondre à plusieurs choses, en dehors de celles que j'ai déjà nommées, par rapport à celle que j'ai critiquée (qu'il soit clair que je ne critiquais pas l'emploi du mot de la part des catholiques, sinon de l'avoir repris et accepté, mais de ceux qui l'ont créé, car en me relisant cela peut sembler avoir potentiellement les 2 sens).
Il y a ainsi un libéralisme (=naturalisme) économique (Keynes), qui n'est ni de droite ni de gauche, et qui correspond à une doctrine purement économique de décryptation du réel économique et pour proposer des actions/interventions/réactions.
Il y a un naturalisme (=libéralisme) philosophique (plus ici concerné) qui n'a pas eu ce nom, qui trouve ses origines loin dans l'antiquité, aussi dans le siècle et les philosophes dits des lumières, mais son accomplissement moderne et son mot en parallèle avec le communisme et le socialisme (Marx et Hengels notamment).
Il se distingue du matérialisme en ce qu'il n'est pas métaphysique ou si peu, d'où son nom, et encore moins historique et "dialectique" (à quoi on l'oppose au sein du matérialisme), et surtout non politique mais strictement neutre et scientifique.
Il "n'entre pas dans la querelle" religieuse, ce que refusent de considérer les croyants qui considèrent qu'il est "naturel" de croire : tout un débat souvent mené sur ce forum même, car les 2 avis s'opposent et sont "recevables" puisque la foi est une grâce et qu'il existe pourtant des "preuves" !

Dans la mesure ou communisme et socialisme ne devraient pas être stricto sensu "athées", il pourrait en exister (et il a) des versions chrétiennes (fondées sur le troc et le pacifisme, une sorte d'anarchisme bon enfant et naturel, à l'opposé du concept de "lutte des classes" qui analyse un existant et l'exprime plus qu'il ne le répare), matérialisme et naturalisme devraient être une seule et même philosophie, si on oublie le côté historique, violent et politique qui a donné au "matérialisme" des couleurs de sang que n'a pas et que se défend d'avoir le naturalisme (=libéralisme, je l'ose).
Il ne faudrait pas oublier que le communisme n'a surgi qu'au sein d'une société déjà capitaliste et par réaction aux injustices qu'elle avait créées (exploitation des ouvriers), rien à voir donc mais pourtant fort similaire sur l'idéal avec ce qu'ont essayé de faire à Pondichéry "la mère" et sri Aurobindo.

Mais je vous parle peut-être charabia, désolé...
Comme je suis paresseux, je vous renvoie à Wikipedia qui devrait vous expliquer tout cela plus "objectivement" que moi qui suis un adepte de ces "versions chrétiennes" (d'une, la mienne, non formellement exprimée donc inconnue...) mais sans les placer ni reconnaître à gauche, plutôt en les conceptualisant à la manière des philosophes grecs quand ils parlaient de politique, ce qui les mettrait plutôt à droite d'ailleurs.
On a tendance à défendre les fruits du capitalisme maintenant que le soin des ouvriers est en marche, ses progrès en confort etc., de les défendre en parallèle par la "démocratie", qui seraient dus à l'accumulation du capital qui permit certains investissements (et devait passer par une phase "difficile et injuste" socialement), mais je conteste cela, je considère que la confiance et la solidarité, le principe de subsidiarité, etc. auraient pu permettre à une société d'y parvenir autrement.

Il suffit de lire un fil comme "Zemmours et les chrétiens "ou n'importe quel débat politico-économique, pour comprendre que de toute façon, tout étant faussé au départ par de faux concepts philosophiques, il ne pourra jamais en sortir du bon efficace et fiable sur le long terme puisque chaque théorie fondamentale n'a qu'une partie de la vérité.
La doctrine sociale de l'Eglise, qui n'a pas encore de colonne vertébrale car ce n'est pas à l'Eglise en tant que telle de la donner (et il lui est risqué d'en adopter, elle devrait avoir l'évidence d'une civilisation évoluée et pacifique) reste le seul critère d'appréciation et peut se reconnaître plus proche un peu partout, selon la situation propre et la pensée de chacun.

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