Une confirmante ambiguë

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Catherine93
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Une confirmante ambiguë

Message non lu par Catherine93 » lun. 02 janv. 2023, 12:28

Bonjour tout le monde

Tout d'abord, très bonne année 2023! Que votre santé soit bonne et que vos souhaits se réalisent! Que le Seigneur soit toujours avec vous!

Voilà. J'accompagne à la confirmation une jeune femme (33 ans exactement) au caractère bien trempé. Elle sait ce que qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas dans sa vie. Elle a été très éprouvée pendant deux ans mais maintenant que l'épreuve est terminée, je me pose des questions sur son attitude. Elle ne s'est jamais fait voir à l'équipe et aux autre confirmands, aux autres catéchumènes quand nous avions des réunions. Je l'ai toujours défendue car ce qu'elle traversait était vraiment très dur. On ne me disait rien même si le responsable a un jour tiqué car la confirmation était encore repoussée. Je pense qu'elle s'est cachée derrière la maladie de sa mère pour ne jamais faire le moindre effort dans son engagement.

2023 sera la bonne année pour elle mais quand j'entends ses réflexions, je me demande quel sens a pour elle le sacrement de la confirmation. Elle ne croit pas au retour du Christ, ne va jamais à l'Eglise. Je lui ai demandé d'aller à la messe de minuit, d'aller à l'office: niet, elle avait autre chose à faire. Et pour être honnête, elle méprise les gens de l'Eglise et m'englobe dans son mépris. Elle m'a choisie comme marraine par opportunisme: j'ai d'autant plus dit oui que l'épreuve de la maladie commençait. Je n'avais pas de raison de dire non. Or, je pense qu'elle m'a cernée et s'est dit: elle va accepter car elle est gentille. C'est ce qui s'est passé.

Pour moi, sa confirmation n'a pas d'autre valeur qu'une valeur affective, sentimentale. Elle a fait une promesse à sa mère (décédée il y a un mois), va la tenir et puis basta.

Je ne peux rien faire contre cela. j'ai bien compris qu'elle ne fera pas de repas pour sa confirmation, qu'elle ne fera rien, qu'elle ne marquera pas le coup. Elle est décevante mais s'en moque. Son mépris me gêne et me blesse. Et elle sait qu'elle me blesse.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà rencontré une telle situation?

Fraternellement
Catherine

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Marie2964 » lun. 02 janv. 2023, 18:53

Catherine93 a écrit :
lun. 02 janv. 2023, 12:28
Bonjour tout le monde

Tout d'abord, très bonne année 2023! Que votre santé soit bonne et que vos souhaits se réalisent! Que le Seigneur soit toujours avec vous!

Voilà. J'accompagne à la confirmation une jeune femme (33 ans exactement) au caractère bien trempé. Elle sait ce que qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas dans sa vie. Elle a été très éprouvée pendant deux ans mais maintenant que l'épreuve est terminée, je me pose des questions sur son attitude. Elle ne s'est jamais fait voir à l'équipe et aux autre confirmands, aux autres catéchumènes quand nous avions des réunions. Je l'ai toujours défendue car ce qu'elle traversait était vraiment très dur. On ne me disait rien même si le responsable a un jour tiqué car la confirmation était encore repoussée. Je pense qu'elle s'est cachée derrière la maladie de sa mère pour ne jamais faire le moindre effort dans son engagement.

2023 sera la bonne année pour elle mais quand j'entends ses réflexions, je me demande quel sens a pour elle le sacrement de la confirmation. Elle ne croit pas au retour du Christ, ne va jamais à l'Eglise. Je lui ai demandé d'aller à la messe de minuit, d'aller à l'office: niet, elle avait autre chose à faire. Et pour être honnête, elle méprise les gens de l'Eglise et m'englobe dans son mépris. Elle m'a choisie comme marraine par opportunisme: j'ai d'autant plus dit oui que l'épreuve de la maladie commençait. Je n'avais pas de raison de dire non. Or, je pense qu'elle m'a cernée et s'est dit: elle va accepter car elle est gentille. C'est ce qui s'est passé.

Pour moi, sa confirmation n'a pas d'autre valeur qu'une valeur affective, sentimentale. Elle a fait une promesse à sa mère (décédée il y a un mois), va la tenir et puis basta.

Je ne peux rien faire contre cela. j'ai bien compris qu'elle ne fera pas de repas pour sa confirmation, qu'elle ne fera rien, qu'elle ne marquera pas le coup. Elle est décevante mais s'en moque. Son mépris me gêne et me blesse. Et elle sait qu'elle me blesse.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà rencontré une telle situation?

Fraternellement
Catherine
Bonjour Catherine,

Je vous remercie et vous souhaite à mon tour mes meilleurs voeux pour cette année 2023!

Je suis navrée de lire votre message passablement teinté d'amertume.

Avez-vous cherché à lui parler de votre ressenti et de votre malaise quant à l'octroi du sacrement de Confirmation ? Faites-lui part de vos doutes quant à ses motivations profondes. Je crois en effet qu'en tant que marraine vous vous devez d'être honnête avec elle en ayant une discussion franche mais sereine.

Tant que vous n'aurez pas cette discussion, vous ne pourrez pas mettre au jour la vérité.

Quant à sa participation aux réunions, il ne faut pas présumer trop vite des raisons de son absence. Et si vous appreniez qu'elle était agoraphobe?

Bien sûr je grossis un peu le trait et j'espère ne pas vous vexer.

Pour ma part donc, je crois qu'il vous faut discuter calmement de la situation avec votre confirmante.

Tenez-nous au courant de la suite.

Bonne soirée.

Marie.

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Marie2964 » lun. 02 janv. 2023, 18:55

J'ajouterais également que peut-être cette personne se sent-elle "prisonnière" d'une promesse qu'elle n'aurait jamais dû faire!

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Foxy » lun. 02 janv. 2023, 19:41

Marie2964 a écrit :
lun. 02 janv. 2023, 18:55
J'ajouterais également que peut-être cette personne se sent-elle "prisonnière" d'une promesse qu'elle n'aurait jamais dû faire!
Bonsoir et bonne année à vous et Catherine

@Marie : Il me semble en effet que votre idée soit la bonne, mais il faudrait qu'elle l'avoue.

@Catherine, à mon avis, il vous faut en parler à au moins un prêtre : cela vous tranquillisera car vous allez culpabiliser.

Tenez nous au courant. Bonne soirée.
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Kerygme » mar. 03 janv. 2023, 10:36

Bonjour Catherine,


C'est dans la responsabilité de marraine que vous présenterez cette catéchumène à l'Église, c'est donc sur votre témoignage de grande sœur confirmée dans la foi que l'Église va la confirmer. Et vous pouvez refuser cette responsabilité si vous pensez que vous n'êtes que la garante d'une promesse. Le sacrement de la Confirmation se reçoit par adhésion et non par effraction.

A vous de discerner autour des grandes questions en vous appuyant par exemple sur le CEC.

Qu'est ce que ce sacrement pour cette catéchumène ?
Se sent elle en cohérence avec cet engagement qui marque l’appartenance totale au Christ, la mise à son service pour toujours ? (CEC 1296).
A recevoir l'onction qui est signe d'une consécration (CEC 1294) ?
A rendre son lien avec l’Église plus parfait ? (CEC 1302, LG 11)
etc.
J'ajouterai même qu'avant d'être confirmée elle va devoir communier, est-elle dans la cohérence de cette communion ? Communion avec le Christ mais aussi communion ecclésiale.

Et une fois que vous avez fait ce discernement, d'en parler avec elle, dans la vérité et la lumière du Christ et pour le bien de son épouse qui n'est autre que l'Église. Et si votre catéchumène sait ce qu'elle veut pour elle, l'Église le sait également pour elle-même et n'a aucune obligation dans la réalisation de cette promesse; son obligation va envers les promesses de Dieu.

Mais des écueils sont à éviter :
1- ne pas se baser sur ce que vous attendez d'elle en tant que catéchumène, mais discerner l'intention de son cœur.
2- ne pas dresser des murs mais garder des passerelles ouvertes, elle n'est peut être pas (encore) prête aujourd'hui mais pourrait l'être demain.
3- faire du sentimentalisme mais se décentrer, alors qu'est ce qui est le mieux pour elle ? Vous ne l'avez pas précisé mais peut être n'est elle pas baptisée, et que ce sacrement essentiel elle pourrait le recevoir. Sans aller plus loin pour le moment.
4- discerner seule, faites le en partageant vos interrogations avec l'équipe de préparation. Il doit bien y avoir un prêtre ou un diacre.

Pour l'une et l'autre que votre « oui » soit un « oui », que votre « non » soit un « non ». (Jacques 5,12)
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Marie2964 » mar. 03 janv. 2023, 14:21

Kerygme a écrit :
mar. 03 janv. 2023, 10:36
Bonjour Catherine,


C'est dans la responsabilité de marraine que vous présenterez cette catéchumène à l'Église, c'est donc sur votre témoignage de grande sœur confirmée dans la foi que l'Église va la confirmer. Et vous pouvez refuser cette responsabilité si vous pensez que vous n'êtes que la garante d'une promesse. Le sacrement de la Confirmation se reçoit par adhésion et non par effraction.

A vous de discerner autour des grandes questions en vous appuyant par exemple sur le CEC.

Qu'est ce que ce sacrement pour cette catéchumène ?
Se sent elle en cohérence avec cet engagement qui marque l’appartenance totale au Christ, la mise à son service pour toujours ? (CEC 1296).
A recevoir l'onction qui est signe d'une consécration (CEC 1294) ?
A rendre son lien avec l’Église plus parfait ? (CEC 1302, LG 11)
etc.
J'ajouterai même qu'avant d'être confirmée elle va devoir communier, est-elle dans la cohérence de cette communion ? Communion avec le Christ mais aussi communion ecclésiale.

Et une fois que vous avez fait ce discernement, d'en parler avec elle, dans la vérité et la lumière du Christ et pour le bien de son épouse qui n'est autre que l'Église. Et si votre catéchumène sait ce qu'elle veut pour elle, l'Église le sait également pour elle-même et n'a aucune obligation dans la réalisation de cette promesse; son obligation va envers les promesses de Dieu.

Mais des écueils sont à éviter :
1- ne pas se baser sur ce que vous attendez d'elle en tant que catéchumène, mais discerner l'intention de son cœur.
2- ne pas dresser des murs mais garder des passerelles ouvertes, elle n'est peut être pas (encore) prête aujourd'hui mais pourrait l'être demain.
3- faire du sentimentalisme mais se décentrer, alors qu'est ce qui est le mieux pour elle ? Vous ne l'avez pas précisé mais peut être n'est elle pas baptisée, et que ce sacrement essentiel elle pourrait le recevoir. Sans aller plus loin pour le moment.
4- discerner seule, faites le en partageant vos interrogations avec l'équipe de préparation. Il doit bien y avoir un prêtre ou un diacre.

Pour l'une et l'autre que votre « oui » soit un « oui », que votre « non » soit un « non ». (Jacques 5,12)

Bonjour Kerygme,

Je souscris en tout à ce que vous écrivez, juste une petite chose: qu'appelez-vous "communion ecclésiale"?

Bonne journée.

Marie.

cmoi
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par cmoi » mar. 03 janv. 2023, 16:26

« Par le baptême nous avons « revêtu l’homme nouveau, celui qui accède à la connaissance à l’image de son créateur » (Col, 3 : 9-10)

Répondre à votre post pose plusieurs problèmes.
  • D’abord parce que je ne vous connais pas, or que cela oblige à prendre une option sur le contraire.
    Ensuite parce qu’il expose un cas particulier mais en même temps suppose de prendre une option (encore) sur un cas plus général.
    Et enfin parce que le fait qu’il soit adressé sur un forum trahit un dysfonctionnement.

Ce dernier point est facile à traiter car vous devriez vous adresser à votre coordinateur paroissial, ce qui me fait penser que vous aviez jusqu’ici pris une position qu’à présent vous souhaitez inverser, et que là se trouve pour vous la difficulté.
Manque de Courage, ou peur de ne pas savoir y mettre les formes ?
En admettant que vous soyez aussi ce coordinateur/trice, car beaucoup « cumulent » avec une fonction d’accompagnement, il vous resterait à échanger avec le/la délégué épiscopal pour le catéchuménat des adultes, au diocèse.
N’oubliez pas qu’en dernier ressort, l’évêque seul décide, et que plus une personne en est proche par ses fonctions, mieux elle sait quel sera son avis et comment il « fonctionne », donc l’anticiper.

Cette "catéchumène" (car on les appelle comme cela... ) devra écrire une lettre de motivation à l’évêque, qu’y écrira-t-elle ? Sera-t-elle sincère ?

Concernant le premier point, je vais partir de ce que vous écrivez et le considérez pour « absolu » : cette personne est déjà baptisée, vous ne dires pas si elle a fait sa première communion, en tout cas elle demande la confirmation.
Elle la demande ! Donc elle devrait être motivée !
Vous êtes son accompagnatrice, et elle vous a demandé d’être aussi sa marraine : choix judicieux, car à priori elle a donc choisi quelqu’un de compétent pour l’être (ce qui certes peut être instrumentalisé par elle).
Déjà, sa marraine de baptême n’ a pas fait son boulot, sinon elle n’en serait pas là ! Ou aurait-elle été déjà « récalcitrante » ?

Si « elle ne s’est jamais fait voir », c’est qu’elle n’a jamais participé aux réunions. Encore un mauvais point ! Le/la coordinateur/trice paroissial (que vous appelez je suppose « le responsable ») l’a-t-elle rencontrée ? Il ne s’appuierait alors que sur votre avis pour envoyer sa candidature à l’évêché ? ? Pas étonnant qu’il ne soit pas « d’accord » !
  • 1 Ne pas croire au retour du Christ, conduit à ne pas croire à Jésus marchant sur l’eau, à la multiplication des pains, à… la transsubstantiation ! (Peu importe les mots…)
    Et conduit donc à ne pas croire en la puissance de Dieu, ou que Jésus n’est pas Dieu, outre que cela remet en cause une bonne partie du NT !
    2 Recevoir le sacrement de confirmation (et déjà être baptisé !) suppose à terme de participer à la messe dominicale. Sans quoi il y a un gros problème. L’évêque seul à le droit d’en dispenser (cela tombe bien !), il ne le fait pas au « feeling », il devra en rendre compte le jour de son jugement !
L’enseignement donné par vous a dû lui préciser que c’était une faute grave, et comment ne pas y ajouter les 2 autres conditions pour que la faute soit mortelle ! A quoi bon être confirmée, si elle a la ferme intention de ne pas y aller, ce serait selon moi commettre un sacrilège…
Bien sûr, aujourd’hui, cette rigueur n’est plus de mise, à cause de… un contexte qui au contraire devrait nous rendre encore plus exigeant, et non pas plus laxiste, sur ce genre de choses !!!
Lui demander d’y aller tel jour est certes spécieux : elle peut y aller pour « obtenir son sacrement » et basta. Il n’est pas « absolu » qu’à cause de son parcours, elle doive y aller déjà fréquemment, mais elle doit tendre vers cela.

La pratique hebdomadaire est calquée sur celle qui existait dans les synagogues et qui s’est mise en place après le retour d’exil des juifs de Babylone (les derniers siècles avant l’avènement du Christ donc). Avant cette pratique était mensuelle et nous pouvons imaginer une certaine souplesse d’interprétation et de tolérance en dépit des arguments venus depuis et qui auraient pris une certaine obsolescence au sein même du christianisme - admettons !
Mais quand même ! Tout ce que vous écrivez d’autre est un lourd constat à sa charge. Vous vous devez d’être franche avec elle, quitte à faire intervenir un tiers : le coordinateur, pour l’interroger et éprouver sa foi et sa demande.

Brut de fonderie : à votre place, je refuserai sinon d’être marraine, et en tant qu’accompagnatrice, je donnerai un avis défavorable et l’expliquerai (comme vous venez de le faire ici…)
Mais il faut avoir une explication, demandez au « responsable » de s’en charger, qu’il l’interroge et se fasse son opinion. (Il semble bien que vous ne soyez pas coordinatrice, or les échanges entre vous devraient alors être faciles et fructueux, ils sont même indispensables dans l'accompagnement et il n'y a rien à craindre à reconnaître que vous ayez "changé d'avis" et "ouverts les yeux", à vous confier à lui et à ce qu'il fasse son "travail" !
Il ne s’agit jamais de refuser totalement, mais de différer parce que la personne n’est pas prête. A elle d’abandonner ou de persévérer. Penser « qu’elle ne changera jamais d’avis » sur par exemple la parousie ou la messe, c’est manquer de foi (vous comme elle) : la prière est toujours exhaussée et elle doit prier pour croire ce qu’elle doit croire pour recevoir ce sacrement dignement et respectueusement.
Faire "comme si" elle changera d'avis après avoir reçu le sacrement, c'est lâche et hypocrite...

Pensez à tout le cheminement et les étapes que doit franchir un "vrai" catéchumène ! (Ce pourquoi l'Eglise désormais considère qu'un catéchumène en fait déjà partie (pb du salut) dès la célébration de son entrée en catéchuménat).

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Kerygme » mar. 03 janv. 2023, 18:03

Marie2964 a écrit :
mar. 03 janv. 2023, 14:21
... qu'appelez-vous "communion ecclésiale"?
Bonjour Marie,

Pour faire très simple c'est la communion visible et invisible avec l'Église et entre les fidèles, elle s'inscrit dans la communion Eucharistique.

Comme je ne veux pas être réducteur ou brouillon, je me permets de vous proposer un lien : L’Eucharistie et le Communion Ecclésiale.

Bonne et sainte année à vous.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Kerygme » mer. 04 janv. 2023, 10:49

cmoi a écrit :
mar. 03 janv. 2023, 16:26
Concernant le premier point, je vais partir de ce que vous écrivez et le considérez pour « absolu » : cette personne est déjà baptisée, vous ne dires pas si elle a fait sa première communion, en tout cas elle demande la confirmation.
Bonjour Cmoi,

Tout d'abord meilleurs vœux à vous et vos proches, belle et sainte année.

Je partage beaucoup des points qui sont exposés mais il ne faut pas oublier aussi la dimension pastorale dans le catéchuménat.
C'est justement le cas du baptême qui me posait question et qui m'a fait être dans plus de retenue que je ne le souhaitais. Il ne me semble pas que cette indication ait été donnée.
On ne peut donc reprocher une absence de communion ecclésiale à quelqu'un qui n'en aurait pas encore reçu le caractère, cela fait bien entendu appel à la responsabilité des accompagnants qui ne sont pas là seulement pour valider la finalité mais pour transmettre, témoigner, corriger fraternellement. Il y a un manque possible ici, mais on peut aussi refuser un cadeau qu'on ne veut pas recevoir.

Parce qu'il y a des détails manquants, je pars donc du postulat le plus fréquent : la Confirmation d'un adulte est très souvent la résultante d'une demande de baptême.
Et, de mon avis toujours par ignorance de la situation réelle, c'est probablement ce qui se cache derrière la demande de la mère : qu'elle soit baptisée et pas forcément confirmée; même si cela est mieux et c'est ce que veut un parent pour son enfant. C'est l'Église de toute façon qui prend l'initiative de faire cheminer tout adulte vers la Confirmation si la demande n'est pas plus explicite.; peut être que la proposition est supérieure à l'attente.

Or, si cette catéchumène n'est pas baptisée, il s'agit donc de ne pas placer un mur mais une passerelle en faisant appel à sa raison pour s'en tenir à recevoir le sacrement du baptême; si elle le souhaite bien entendu. Lequel pourrait produire du fruit et aboutir à une sincère démarche vers la première Communion et la Confirmation. Le simple fait de vouloir tenir son engagement peut être cette graine que l'Esprit pourra arroser.

Le reste est de l'hommerie, trouver la juste mesure entre le refus et la demande de cette femme. Et c'est là que nous plongeons dans la pastorale. Et si la situation correspond à ce que je subodore, proposer le baptême qui est nécessaire tout en reportant la Confirmation à une autre date. Celle où une adhésion est nécessaire et pas seulement un truc à faire.

Mais si elle est baptisée, alors oui là il est nécessaire de prendre la chose différemment et mon propos serait plus ferme. Mais comme vous le dites, un forum n'est pas le mieux pour solutionner cela, il y a donc bien un dysfonctionnement.
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Catherine93 » mer. 04 janv. 2023, 13:49

Bonjour

Merci pour vos réponses dont certaines sont réellement violentes. Je n'apprécie guère d'être taxée de lâche, d'hypocrite, de personne manquant de foi. Ce n'est pas ce que je suis venue chercher ici. Soyez mesurés dans vos propos. Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas été violente dans tous les messages que j'ai laissés sur ce forum.

Ce n'est jamais que la deuxième personne que j'accompagne, personne baptisée au demeurant. Notre équipe est au courant de ce que cette jeune femme a traversé et n'a jamais daigné la rencontrer. L'ancien responsable de l'équipe l'a eue au téléphone il y a un an. Il n'a pas insisté pour la rencontrer. Personne n'a cherché à la rencontrer. Il y a eu un gros malaise car je ne supportais plus cette équipe qui m'a laissée seule, qui ne m'a pas épaulée dans cet accompagnement. Moi-même ai été en retrait de longs mois tant j'étais furieuse contre l'ancien coordonnateur qui est parti cet été. Il n'a pas été à la hauteur et je ne suis pas la seule à le dire. Ma propre confirmation a été un ratage à mes yeux: refus de m'accompagner, difficulté majeure à trouver un parrain ou une marraine. J'ai ressenti une véritable colère devant le refus d'une personne de m'accompagner parce qu'elle ne voulait pas s'engager. Elle voulait rester tranquille dans son petit monde. Heureusement, la très belle homélie du prêtre ce jour-là m'a calmée. Elle était écrite pour moi. :) :)

J'ai failli me rendre à la célébration de la confirmation dans une tenue colorée et non blanche. Je me demande encore comment j'ai rattrapé le coup. Il faut également voir ce que j'ai trouvé comme marraine : une vraie désolation morale.

J'ai été très seule et ils le savent. Les choses ont néanmoins bougé. Je peux me confier maintenant parce que certains membres de l'équipe réagissent immédiatement quand j'ai une demande. Je voulais tout arrêter en septembre. Je leur ai dit que je n'étais pas la personne la plus appropriée pour accompagner.

Maintenant, je me dis que ce serait dommage de tout lâcher.

Bonne journée.

Marie2964
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Marie2964 » mer. 04 janv. 2023, 13:51

Kerygme a écrit :
mar. 03 janv. 2023, 18:03
Marie2964 a écrit :
mar. 03 janv. 2023, 14:21
... qu'appelez-vous "communion ecclésiale"?
Bonjour Marie,

Pour faire très simple c'est la communion visible et invisible avec l'Église et entre les fidèles, elle s'inscrit dans la communion Eucharistique.

Comme je ne veux pas être réducteur ou brouillon, je me permets de vous proposer un lien : L’Eucharistie et le Communion Ecclésiale.

Bonne et sainte année à vous.
Bonjour Kerygme,

Bonne et sainte 2023 à vous aussi.

Je vous remercie pour votre réponse.

J'ai consulté le lien que vous m'avez proposé et j'y vois plus clair même si je me doutais un peu de ce que j'allais y trouver. ;)

Un grand merci en tout cas!

Marie.

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Marie2964 » mer. 04 janv. 2023, 14:28

Catherine93 a écrit :
mer. 04 janv. 2023, 13:49
Bonjour

Merci pour vos réponses dont certaines sont réellement violentes. Je n'apprécie guère d'être taxée de lâche, d'hypocrite, de personne manquant de foi. Ce n'est pas ce que je suis venue chercher ici. Soyez mesurés dans vos propos. Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas été violente dans tous les messages que j'ai laissés sur ce forum.

Ce n'est jamais que la deuxième personne que j'accompagne, personne baptisée au demeurant. Notre équipe est au courant de ce que cette jeune femme a traversé et n'a jamais daigné la rencontrer. L'ancien responsable de l'équipe l'a eue au téléphone il y a un an. Il n'a pas insisté pour la rencontrer. Personne n'a cherché à la rencontrer. Il y a eu un gros malaise car je ne supportais plus cette équipe qui m'a laissée seule, qui ne m'a pas épaulée dans cet accompagnement. Moi-même ai été en retrait de longs mois tant j'étais furieuse contre l'ancien coordonnateur qui est parti cet été. Il n'a pas été à la hauteur et je ne suis pas la seule à le dire. Ma propre confirmation a été un ratage à mes yeux: refus de m'accompagner, difficulté majeure à trouver un parrain ou une marraine. J'ai ressenti une véritable colère devant le refus d'une personne de m'accompagner parce qu'elle ne voulait pas s'engager. Elle voulait rester tranquille dans son petit monde. Heureusement, la très belle homélie du prêtre ce jour-là m'a calmée. Elle était écrite pour moi. :) :)

J'ai failli me rendre à la célébration de la confirmation dans une tenue colorée et non blanche. Je me demande encore comment j'ai rattrapé le coup. Il faut également voir ce que j'ai trouvé comme marraine : une vraie désolation morale.

J'ai été très seule et ils le savent. Les choses ont néanmoins bougé. Je peux me confier maintenant parce que certains membres de l'équipe réagissent immédiatement quand j'ai une demande. Je voulais tout arrêter en septembre. Je leur ai dit que je n'étais pas la personne la plus appropriée pour accompagner.

Maintenant, je me dis que ce serait dommage de tout lâcher.

Bonne journée.

Bonjour Catherine93,

Je vous avoue me trouver un peu perplexe quant à votre réponse.

Si je veux être tout à fait honnête avec vous lorsque j'ai répondu à votre message, j'ai moi-même trouvé le terme "duplice" de votre intitulé très dur voire exagéré/violent compte tenu du contenu de votre message.

Je n'ai pas particulièrement noté de violence à votre endroit mais, à l'occasion, un ton catégorique/ ferme à l'image du ton que vous utilisez pour décrire le comportement de votre catéchumène.

Comme vous le dites cependant vous-même vous n'accompagnez que pour la deuxième fois une personne vers la Confirmation donc il faut bien que le "métier rentre:" ;)

Je crois également que la situation que vous avez vécue vous-même vous a échaudée, raison pour laquelle lorsque vous répondez vous ne faites aucune mention de votre catéchumène mais parlez bien de vous. Attention, je ne vous juge pas. Je constate d'après vos mots.

Quoiqu'il en soit je souscris entièrement à ce que vous répond Kerygme et puisque vous dites que les relations au sein de l'équipe d'accompagnement au catéchuménat semblent connaître un mieux, je crois qu'il est important se "sauter sur l'occasion" et parler de la situation avec les membres de l'équipe.

De toute façon, il est effectivement important pour vous de discerner les motivations de votre catéchumène, notamment en en discutant avec elle.

Je persiste quant à moi pour vous dire que peut-être, cette catéchumène se sent prisonnière d'une promesse qu'elle ne souhaite (peut-être?) pas tenir et je crois qu'il est important qu'elle comprenne que la réception d'un sacrement oblige envers Dieu avant tout.

Si après discussion vous doutez toujours de ses motivations profondes, le plus honnête envers Dieu et envers l'Eglise, c'est d'émettre un avis défavorable pour l'octroi du sacrement. Mais de cela, vous ne pourrez en juger que lorsque vous aurez échangé avec elle.

Qu'en pensez-vous?

Marie.

cmoi
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par cmoi » mer. 04 janv. 2023, 14:54

Kerygme a écrit :
mer. 04 janv. 2023, 10:49
Tout d'abord meilleurs vœux à vous et vos proches, belle et sainte année.
Bonjour Kerygme,

vous avez raison, l'anonymat factice ou réel du forum ne nous dispense pas de céder aux devoirs de la convivialité, et je vous adresse donc également mes meilleurs voeux, ainsi qu'à Marie.
Je tiens à dire que je ne m'opposais pas à votre réponse, ni à celle de Marie d'ailleurs, chacune a sa valeur, et j'avais bien compris votre supposition mais la mienne est spontanément à l'opposé (quand tous les sacrements sont donnés, l'appellation de baptême me semble prédominer, qui permet aussi la distinction au sein des catéchumènes).
D'autres indices me l'ont fait supposer : je n'imagine pas une vraie catéchumène avoir ce mépris indiqué par Catherine, qui est tragique, vraiment affreux, d'autant que elle semble avoir encore de l'affection pour cette personne et ne pas s'exprimer là par dépit.
Ce n'est pas un avis que motiverait les abus de l'actualité, je ne l'imagine pas, qui ne donneraient à ce mépris qu'un argument de plus. Mépris qui serait presque suffisant pour un refus.
Pour vous dire mon état d'âme, derrière la façade d'impartialité nécessaire, il n'est pas dans la colère, mais au bord des larmes, quand j'imagine l'état intérieur de cette catéchumène, et les offrir est la prière la plus juste que je puisse avoir pour elle.
Pour moi, il est seulement compatible avec une personne qui aurait été baptisée - et sans porter aucun jugement sur les motifs.

Ensuite, si sa démarche serait pour "faire plaisir" à un parent décédé, c'est que ce parent l'aura baptisée : je n'imagine pas un remord tardif à compenser. Son caractère donné pour bien trempé est compatible avec une demande "à froid", totalement éloignée de la foi (ce n'est qu'une hypothèse).
Cette motivation même quand elle est sincère reste la plus mauvaise des autres classiques que sont pour devenir "parrain /marraine", ou pour accompagner le catéchisme de ses enfants et demande de s'assurer que la foi est réelle, libre et profonde, et donc plus de temps.

Ce temps est aussi une autre de mes raisons, vu les indications fournies : qu'il s'étire n'aurait rien d 'anormal si c'était une demande de notamment baptême, en revanche pour un déjà baptisé une année suffit souvent.

Quoiqu'il en soit Catherine aura ainsi un panel varié lui permettant de reconnaître à travers nos retours ce qui correspondrait le plus à de quoi confirmer son intuition qu'elle semble hésiter à s'avouer à elle-même.
C'est tout ce que nous pouvons faire sur un forum, et je ne trouve pas que nos réponses étaient si éloignées que cela l'une de l'autre.

cmoi
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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par cmoi » mer. 04 janv. 2023, 15:03

Catherine93 a écrit :
mer. 04 janv. 2023, 13:49
Merci pour vos réponses dont certaines sont réellement violentes. Je n'apprécie guère d'être taxée de lâche, d'hypocrite, de personne manquant de foi.
Vous auriez raison si je l'avais écrit, mais je n'ai ainsi nommé que des attitudes que vous n'avez pas encore prises et que vous ne prendrez peut-être pas, pour attirer votre attention sur un risque.
Que vous extrapoliez ainsi mon propos ne me donne pas envie de continuer à vous aider.
Catherine93 a écrit :
mer. 04 janv. 2023, 13:49
Ce n'est pas ce que je suis venue chercher ici. Soyez mesurés dans vos propos. Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas été violente dans tous les messages que j'ai laissés sur ce forum.
Inutile de vous justifier et je ne vois pas en quoi je n'ai pas été mesuré. J'ai donné à vos propos le poids qu'ils avaient, justement.
Le reste de votre message me confirme que mon intuition était plus que la bonne, car la situation que vous décrivez n'a rien d'original, figurez-vous...

Je vous rappelle qu'il s'agit de ce qu'il y a de plus grave ici-bas, de Dieu et du salut des âmes, alors oui, je maintiens tout ce que j'ai écrit et n'en dirai pas plus puisque vous n'appréciez pas la simple franchise, mais je sais parfaitement de quoi je parle et pourquoi !

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Re: Une confirmante ambiguë

Message non lu par Kerygme » mer. 04 janv. 2023, 15:08

Catherine,

Pour servir cette catéchumène il faut se décentrer, ne pas projeter vos propres déceptions pour lui épargner les mêmes; ce n'est pas l'aider.
C'est son cheminement à elle et non celui que vous auriez aimé avoir, et à la fin c'est l'évêque qui décidera au travers de ce qu'elle lui écrira.

Mon avis serait que tout le monde joue franc-jeu et cesse de mettre le "je" au milieu de tout cela, j'y ai peu vu le Christ en bonne place.

Les réponses peuvent vous paraitre sévères, tout comme j'ai trouvé également le mot "duplice" très sévère. Je voulais modifier le titre mais je ne trouvais pas de synonyme qui pouvait modérer le propos sans trahir votre sentiment.

Ne confondons pas correction fraternelle et sentimentalisme. Saint Paul était réputé pour ne pas être tendre, saint Pio aussi, et Sainte Elisabeth de la Trinité réputée pour ses colères, cependant quand on corrige fraternellement le comportement de quelqu'un c'est par charité. C'est parce qu'on a plus souci de l'autre que de l'image qu'on pourrait renvoyer, c'est à dire de soi-même. Et parfois une ruade bien placée vaut mieux qu'un sourire béat, même Jésus n'a pas toujours été tendre avec ses Apôtres où avec les marchands et prêtres du Temple.

En cela tous les saints colériques sont des modèles, l'amour c'est agapè et non éros.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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