Question sur le trentain

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etienne lorant
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Question sur le trentain

Message non lu par etienne lorant » mar. 19 mai 2009, 14:49

Une personne proche m'ayant assuré que son fils, décédé dans un accident de voiture, est déjà au Paradis après qu'un prêtre ai dit pour lieu trente messe d'affilée... je n'ai pas su me prononcer sur ce qu'elle m'avait dit. Trente messes, hop, le paradis ? Merci pour vos réponses !

Etienne
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Pneumatis
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Re: Question sur le trentain

Message non lu par Pneumatis » mar. 19 mai 2009, 16:46

C'est une dévotion d'origine grégorienne. Je ne connaissais pas. Voici ce qui est rapporté dans la vie de Saint Grégoire :
Lui-même [Saint Grégoire] aurait été instruit, par une révélation, de l’efficacité de ces trente messes. Un jour, enflammé pour les âmes du purgatoire d’une charité très ardente, il se lamentait de ce qu’après sa mort il ne pourrait plus rien pour elles : « Mon ami, lui dit Notre-Seigneur, je veux bien accorder en ta faveur un privilège qui sera unique. C’est que toute âme du purgatoire, pour laquelle seront offertes trente messes en ton honneur et sans interruption, sera immédiatement délivrée quelle que soit sa dette envers moi… »
Voici ce que j'ai trouvé également (la phrase que je me suis permis de surligner en rouge me semble répondre à votre interrogation) :
La célébration du trentain grégorien est qualifiée de pieuse coutume par Benoît XIV en 1752, et un décret de la S. Congrégation des Indulgences, en 1884, déclare qu’il serait téméraire de qualifier cette dévotion de superstition. Il n’en reste pas moins nécessaire de préciser plusieurs points particuliers, pour éviter toute erreur et pour réfuter d’avance quelques inventions sans fondement.

1° Ce qui n’est pas requis.

II n’est pas nécessaire que les trente messes soient célébrées sur l’autel de saint Grégoire, au Mont Coelius, à Rome ; pas davantage sur un autel grégorien ad instar : c’est-à-dire auquel le Saint-Père aurait étendu les privilèges accordés à l’autel du Mont Coelius. Bien que ces autels procurent aux âmes pour lesquelles on prie un soulagement particulier, dû à la puissance d’intercession de saint Grégoire, rien ne requiert l’autel grégorien pour la célébration de ces messes. En outre, il n’est prévu nulle part qu’il soit nécessaire de dire les messes en l’honneur de ce grand Saint ; encore moins d’y faire mention de son nom par une oraison appropriée. Par le seul fait du trentain, il se trouve suffisamment honoré puisqu’on espère obtenir, par son entremise et pour sa gloire, la délivrance de l’âme qui lui aura été recommandée.

En second lieu, rien n’exige que ce soit le même prêtre qui dise toutes les messes au jour le jour, ni au même autel pendant tout le mois. Si ces deux conditions étaient exigées, quel prêtre, même religieux et cloîtré, pourrait se charger d’une telle obligation ?...

2° Ce qui est nécessaire.

Ce qu’il faut observer de toute nécessité, c’est que les trente messes soient célébrées, une à une, trente jours de suite. Par trente messes, célébrées par plusieurs prêtres dès les premiers jours qui suivent le décès, l’âme serait plus rapidement soulagée ; mais il ne serait pas possible d’avoir la consolante assurance, dont il est ici question, basée sur la foi aux mérites et à l’intercession de saint Grégoire, que Dieu, semble-t-il, veut glorifier par cette pratique. En outre, l’application ne peut en être faite que pour une seule âme, à déterminer par celui qui fait dire le trentain. On peut formuler son intention, par exemple : « Je fais célébrer ce trentain pour l’âme de X..., ou à son défaut pour Y..., etc. » De cette façon, il sera toujours appliqué à une âme chère, mais à une seule à la fois. Il devrait être inutile d’ajouter que le trentain ne peut être dit que pour l’âme d’une personne déjà morte, ce qui est vrai, par ailleurs, même pour une seule messe (quand il s’agit de la célébrer pour la délivrance du Purgatoire). Dans ce sens, il est clair qu’on ne peut faire dire une messe pour une personne encore en vie, de manière que l’application en reste suspendue jusqu’à la mort de cette personne-là. Autre chose est d’aller trouver un prêtre, qui accepte aujourd’hui l’obligation de célébrer, ou faire célébrer, un trentain pour qui je voudrai, mais à célébrer seulement après la mort de la personne désignée d’avance.

Le Saint-Siège a souvent déterminé, au cours des siècles, ce qu’il était permis de dire et ce qu’il fallait condamner au sujet du trentain. Nous n’aurons donc pas de document plus sûr, pour terminer, que le texte du décret publié à ce sujet par la Sacrée Congrégation des Indulgences, le 14 janvier 1889 : « La confiance des fidèles, regardant la célébration des trente messes dites grégoriennes comme particulièrement efficaces, en vertu du bon plaisir et de l’acceptation de la divine miséricorde, pour délivrer une âme du purgatoire, est pieuse, approuvée et raisonnable... »

Cela suffit pour démontrer que le Saint-Siège reconnaît le bien-fondé de la croyance des fidèles dans l’institution que leur a laissée saint Grégoire le Grand, dont la plus chère dévotion fut de secourir les âmes du purgatoire. Il consola tant le divin Coeur de Jésus, par ses prières, ses bonnes oeuvres et ses sacrifices en leur faveur, que le bon Maître a voulu le glorifier dès lors, nous en avons la pieuse assurance, en accordant à son intercession la délivrance de toute âme pour laquelle serait appliqué un trentain grégorien.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

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